Il y a bientôt un siècle, le Congrès de Tours avait lieu et donnait naissance à la SFIC, la Section Française de l’Internationale Communiste, le Parti Communiste Français. Il y a quelques jours, le Congrès des maires de France se tenait à Tours. Quel grand écart !
Et si nous réinventions un Parti Communiste de combat ? Et si nous disions stop aux licenciements par milliers qui désindustrialisent notre pays, au capitalisme de compromis social, du syndicalisme jaune de la CFDT, et des dirigeants du PS, celui du dogme de la 3ème voie social-démocrate, auquel adhère la gauche européenne De Linke et les partis communistes euro-dépendants soumis aux partis socialistes et à l’internationale social-démocrate, dont l’ambition était de prendre 5 millions de voix aux communistes au Congrès d’Épinay en 1971, il y a un demi-siècle ! Depuis les gouvernements de Mitterrand, de Rocard, de Fabius, de Jospin avec la privatisation d’EDF, de Touraine avec l’allongement de l’âge de départ à la retraite et consorts…
Avec 60% d’abstention, les quelques maires socialo-écolo se pavoisent devant leur élection, et osent parler de socialisme démocratique avec à la clé, la honteuse comparaison du nazisme et du communisme votée par leurs groupes respectifs au sommet de l’Europe !
Face au « pseudo effondrement de l’Europe », l’Europe atlantique qui grâce à l’alliance Macron-Merkel-Trump rêve d’anéantir la souveraineté des Nations, et de relancer la machine de guerre en s’alliant à la Russie contre la Chine.
Soif de Justice sociale, de liberté, les peuples ont soif !
Soif de libertés dans l’entreprise, liberté de manifester, de s’organiser, d’agir pour une autre société, une société affranchie de l’Europe, de l’Euro, de l’Otan et du Capitalisme, et cette société porte un nom, qui appelle à unir les résistances : le Socialisme-communisme.
Liberté, j’écris ton nom !
Antoine LUCI- Jo HERNANDEZ pour la commission Luttes du PRCF
§ – Reims : une trentaine de salariés de Castorama en grève
Source/ Front Syndical de Classe – 2/08/2020 – Florence Morel
Ce samedi 1er août, une trentaine de salariés de Castorama, issus des magasins de Thillois (Reims), Metz, Vandœuvre-lès-Nancy et Thionville se sont rassemblés devant l’établissement marnais. Ils accusent la direction d’avoir recalculé leur prime d’intéressement à leur insu.
Et de quatre. Ce samedi 1er août, cela fera la quatrième journée que les employés de Castorama se mobilisent. En cause : leur prime d’intéressement trimestrielle, « dont la direction a changé un terme, explique Christophe Démon, délégué syndical CGT. Le plafonnement annuel a été changé par trimestriel. » Un mot qui modifie considérablement le salaire. De 2,4 mois de salaire, la prime passe à 0,6 mois de salaire.
Cela fait perdre aux salariés 35 millions d’euros en tout en France alors que pour les salariés de Brico Dépôt, qui appartient au même groupe, les primes sont restées annuelles.
Christophe Démon, délégué syndical CGT
Il faut dire que les employés gagnent en moyenne 1.500 euros brut par mois, soit à peine le SMIC. Les primes sont donc très attendues par les salariés. Pour l’heure, ils devraient en toucher une première équivalente à un mois de salaire pour le second trimestre. Mais selon Christophe Démon, les prochaines seront largement inférieures à celles de 0,6 mois (jusqu’au vendredi 31 juillet, les syndicats craignaient de ne toucher que 0,6 mois de prime). « Soit au minimum 100 euros de moins en moyenne par salarié », a calculé Gregory Cipriano. Autrement dit, au lieu des 3.600 euros espérés, ils ne toucheront que 900 euros, selon les estimations des syndicats, relève l’Alsace.
« La direction française a rompu le dialogue social », tranche Bruno Malécot, délégué syndical et secrétaire général des services de la Marne pour la CFDT. Et le représentant syndical d’ajouter : « On se relaie car on n’a clairement pas les moyens de faire grève. C’est difficile de faire grève, surtout cette année qui est difficile. Les collègues ont peur de sacrifier leurs salaires et leurs vacances. »
Des grévistes venus de Metz, Nancy et Thionville
En plus des employés marnais, des salariés des magasins de Metz, Vandœuvre-lès-Nancy et Thionville sont venus prêter main forte. « On a ciblé ce magasin car il y a une bonne dynamique depuis le début et une directrice récalcitrante sur le droit de grève », argue Bruno Malécot. Après quatre journées de débrayage, les grévistes accusent la directrice du magasin de Thillois d’avoir fait « des remarques sur la distribution de tracts, leur disant qu’ils n’avaient pas le droit de le faire devant le magasin. »
Les syndicats réclament que la prime d’intéressement soit prévue telle qu’elle avait été négociée initialement. « Ça va se finir au juridique, une action juridique au tribunal », déplore Gregory Cipriano délégué syndical CGT à Metz.
L’appel à la grève a été lancé par cinq syndicats : la CGT, la CFE-CGC, la CFDT, la CFDC et FO.
Une modification de la prime que les syndicats n’expliquent pas. Selon eux, le chiffre d’affaires de l’entreprise est à la hausse : « +25% en mai et +33% en juin », pointent-ils sur les tracts. « Cela va être compliqué pour la direction, commente Grégory Cipriano. Avec ce refus du dialogue, on assiste à un durcissement du dialogue social dans les magasins. »
Pour l’heure, les syndicats n’excluent pas un nouvel appel à la grève à la mi-août, durant la « Grande braderie », une opération commerciale d’envergure. Contacté par mail, le service presse n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
§ – Goodyear Amiens-Nord, dernier chapitre
Source : Le Monde du 31/07/2020
Un accord trouvé entre les parties clôt toutes les procédures liées au licenciement des salariés de l’usine fermée en 2014.
Cette fois, c’est un point final. Le conflit entre Goodyear et ses anciens salariés de l’usine d’Amiens-Nord, dont la fermeture, en 2014, avait entraîné la perte de 1 143 emplois, va s’éteindre dans les prochaines semaines, sans bruit. Un « protocole transactionnel » a, en effet, été trouvé entre Joël Grangé, l’avocat du pneumaticien américain, et Fiodor Rilov, celui des ex-salariés. Il doit encore être validé par chacun des 840 anciens employés qui ont gagné devant le Conseil de prud’hommes d’Amiens, le 28 mai 2020 : ce dernier avait reconnu l’absence de cause réelle et sérieuse de leur licenciement. Goodyear avait interjeté appel.
Ce protocole, exposé vendredi 31 juillet dans un parc d’Amiens à quelque 250 à 300 anciens de Goodyear, « a été accueilli favorablement », assure Mickaël Wamen, leur ancien leader de la Confédération générale du travail (CGT). « On a gagné le procès sur l’absence de motif économique, rappelle-t-il, mais le juge, prenant en compte le fait que des indemnités de licenciement conséquentes [autour de 50 000 euros en indemnités supralégales] avaient été négociées dans l’accord de fin de conflit en 2014, ne nous avait pas accordé toutes nos demandes. Et nous avions dit que nous nous irions jusqu’au bout. » Ce protocole, qui fixe à 20 000 euros le minimum du montant des indemnités, vient améliorer celles décidées par le conseil de prud’hommes : la plupart des salariés licenciés ont obtenu entre 13 000 et 16 000 euros, d’autres s’étant vu allouer plus de 20 000 euros. Dans les prochains jours, ce protocole sera donc envoyé à chacun des 840 ex-salariés pour qu’ils le signent.
Une autre poursuite pour des produits nocifs
Les deux parties s’engagent à éteindre toutes les procédures en cours liées au licenciement économique. Il n’y aura donc pas de procès en appel. Contactée, la société n’a pas répondu.
En revanche se poursuivent les procédures de 800 ex-salariés pour faire reconnaître que, selon eux, Goodyear les a exposés massivement, sans protection adéquate, à des produits phytosanitaires nocifs tels que les HAP/CMR (hydrocarbures aromatiques polycycliques classés cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors qu’il existait des produits de substitution. Certains ex-employés ont développé des cancers de la prostate, de la gorge, etc. Et plusieurs en sont morts.
On ne saura pas qui a été à l’initiative de ce protocole transactionnel, les avocats étant tenus au secret des négociations. Mais le fait que Goodyear le signe montre qu’il ne croit pas trop en ses chances de gagner en appel. Dans son jugement, le conseil de prud’hommes, réuni en formation de départage (avec un juge professionnel, les conseillers prud’homaux n’ayant pas pu se départager), avait mis en pièces l’argumentation du pneumaticien justifiant la fermeture de l’usine par une supposée nécessité de « sauvegarde de la compétitivité » du groupe dans les secteurs d’activité du site amiénois, les pneumatiques pour véhicules de tourisme et pour engins agricoles. Pour exemple, on peut y lire que « les pièces versées aux débats restent largement insuffisantes » pour conclure que l’endettement de l’entreprise rendrait impossible des investissements sans tailler dans les effectifs. En effet, malgré une dette décrite comme critique depuis le début des années 2000, l’américain a continué d’« investir chaque année entre 500 millions et 1 milliard de dollars [entre 424 millions et 849 millions d’euros] ».
« C’est inespéré »
Selon M. Wamen, « Goodyear a sûrement eu peur de notre colère, de quelques actions éventuelles de notre part devant la cour d’appel ». Les anciens salariés de Goodyear ont montré à plusieurs reprises, au cours de ce combat commencé en 2007 contre ce qui était présenté alors comme une réorganisation du travail en 4 × 8, qu’ils savaient se mobiliser. Ce projet de réorganisation a été le point de départ d’une intense lutte sociale et juridique, impulsée par une CGT ultramajoritaire, qui va donc s’achever. « Dans cette période où on voit partout des licenciements, des situations où des entreprises utilisent l’argument du Covid-19 pour licencier en donnant le minimum aux salariés, voir Goodyear revenir pour négocier des primes, c’est inespéré, estime M. Wamen. C’est l’aboutissement de treize années de lutte. » Et une « ultime réplique à tous ceux qui remettaient en cause la bataille des Goodyear », ajoute M. Rilov.
La situation actuelle des anciens salariés explique aussi le bon accueil fait à ce protocole lors de la réunion. « Environ 20 % d’entre eux ont retrouvé un travail stable, déclare leur avocat. Les autres vont de petits boulots en petits boulots, avec des périodes intermédiaires extrêmement longues. Beaucoup se retrouvent en fin de droits ou au RSA [revenu de solidarité active]. »
§ – Le Covid chez PSA : 25 000 suppressions d’emplois et 595 millions de bénéfices
Source : Révolution Permanente du 28/07/2020
Ce 28 juillet, tous les journaux patronaux font l’éloge du groupe PSA et de Carlos Tavares. Le résultat de sa politique ? 25 000 suppressions d’emplois sur le groupe, des postes supprimés et 595 millions de bénéfices nets au premier semestre 2020
Des baisses de volume et des intérimaires virés après le confinement
Le groupe PSA, qui a fait des gros efforts sur les coûts fixes et variables pour faire des gains et plus de rentabilité, visait « pour 2019-2020 une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5 % pour la division automobile, Opel Vauxhall », ce qui veut signifier très clairement de nouvelles suppressions de postes partout dans le monde. C’est notamment pour cette raison que, malgré les ventes qui sont tombées à moins 45,7%, le groupe n’a pas perdu beaucoup. Il a même fait du bénéfice, en particulier grâce au chômage partiel, où l’État a payé les salaires à la place de PSA. À la reprise en juin, la plupart des intérimaires du groupe on été mis en fin de mission et envoyés à Pôle emploi, comme ce fut le cas à Mulhouse. Une politique passée sous silence dans les médias dominants, qui n’évoquent pas ces milliers de suppressions d’emplois.
Les bénéfices de PSA doivent servir à embaucher et créer des postes!
Le résultat opérationnel courant (ROC) du groupe est de 517 millions d’euros. Certes moins qu’au premier trimestre 2019 avec 3,3 milliards. La branche automobile a atteint 731 millions, en baisse de 72,5% sur un an. Mais cela reste très élevé. Ces résultats ne remettent pas en cause le fait que PSA va dépenser plusieurs milliards pour réaliser la fusion Fiat-Chrylsler et conserve plus de 10 milliards accumulés depuis des années. Par ailleurs, le bénéfice net de PSA au premier semestre 2020, malgré la crise, est estimé à 595 millions d’euros !
Des chiffres honteux lorsqu’on sait que le groupe a supprimé 25 000 emplois dans le monde, et a condamné des milliers d’intérimaires au chômage par le non-renouvellement des fins de mission. Ainsi, la bonne nouvelle est bien pour les actionnaires, et non pas pour les salariés.
Comme lors du confinement, où la fermeture du site de Mulhouse avait été imposée par la lutte, il s’agit aujourd’hui de se battre contre la politique de la direction de PSA. Il s’agit d’un impératif pour ne plus crever au boulot.
C’est cette même logique de lutte des classes qu’il faudra imposer pour l’embauche de tous les précaires, et la création de postes pour travailler dans des conditions humaines, et ne pas tout sacrifier sur l’autel des profits capitalistes. Ce sont les tâches auxquelles nous devons nous atteler pour la rentrée prochaine.
§ – Biocoop en grève : soutenez la caisse de grève et rendez-vous le 1er août à Paris
Source : Révolution permanente du 31/07/2020
Samedi 1 er août, les salariés de Biocoop « Retour à la Terre » en grève appellent à un rassemblement à 12h devant le magasin Rive Droite au 114 avenue Philippe Auguste. Ils se mobilisent contre la volonté de la direction d’attaquer leurs conditions de travail, après avoir travaillé trois mois en première ligne pendant le confinement pour faire tourner la société.
Comme dans beaucoup d’entreprises, les salariés du « Retour à la Terre », ont vu leur charge de travail considérablement augmenter pendant le confinement. Comme beaucoup de travailleurs, c’est dans des conditions sanitaires désastreuses qu’ils se sont attelés, en première ligne face, à l’épidémie à répondre aux besoins vitaux et à faire tourner la société. En effet, il aura fallu plusieurs semaines aux travailleurs de l’entreprise pour obtenir des protections dignes de ce nom, alors même qu’un afflux monstre engendré par des achats paniques et de nouvelles livraisons à domicile rendues obligatoires rendaient le risque de contraction du virus plus grand encore. Les salariés du « Retour à la Terre » ont vécu, comme de nombreux autres, le confinement avec des tâches imposées et des cadences infernales, ils sont comme souvent dans la grande distribution des travailleurs étudiants et précaires avec des contrats à temps partiel, payés une misère. Comme c’est le cas pour beaucoup de travailleurs, le monde d’après chez Biocoop, le « Retour à la Terre », rime avec conditions de travail au rabais et attaques patronales…
C’est donc dans cette situation post-covid, que la direction du « Retour à La Terre » Biocoop qui pourtant comme dans l’ensemble du secteur a engendré des profits monstres pendant l’épidémie, a décidé qu’après trois mois pour les salariés à s’être tués à la tâche pour répondre aux besoins vitaux de la société, la récompense que leur offrirait l’entreprise serait le recul des conditions de travail, par la mise en place du travail le dimanche. Les salariés de Biocoop se sont donc mobilisés dès le 9 Juillet par une grève suivie massivement dans la boîte, contre les attaques sur leurs conditions de travail, mais aussi pour une revalorisation des salaires qui tienne compte des compétences de chaque travailleur, les salariés étant nombreux à accomplir des tâches qu’ils ne sont pas censés faire et pour lesquelles ils ne sont pas payés. De plus, ils revendiquent également l’autorisation permanente des demandes de ruptures conventionnelles, la direction de la boite « Retour à la Terre » étant prête à tout pour éviter que ses salariés ne touchent le chômage en quittant l’entreprise.
Alors que les travailleurs de la grande distribution touchent un salaire de misère, qu’ils seront les premiers impactés par la réforme des retraites et l’assurance chômage, ils appellent samedi à un rassemblement sur un de leur lieu de travail-, au 114 avenue Philippe Auguste et ils mènent aujourd’hui une grève exemplaire contre des conditions de travail au rabais.Dans une interview sur Révolution Permanente, Konstantin un travailleur du site expliquait- « Alors que tout le pays entrait en confinement le 16 mars dernier, alors que fort justement tous applaudissaient les soignants, nous nous sommes affairés pour répondre aux besoins vitaux de notre société. On a vu que pendant le confinement c’est nous, les travailleurs en première ligne, qui avons fait tourner la société. Or le monde d’après que l’on nous propose est pire encore que celui d’avant, la récompense que l’on nous offre est la dégradation de nos conditions de travail » et montrait également l’urgence pour ces travailleurs de se mobiliser : « Cette date est décisive dans notre lutte car la prochaine mobilisation interpro est le 17 septembre et nous n’avons pas le temps d’attendre si longtemps alors qu’il y a tant en jeu dans l’entreprise. L’attaque que nous subissons n’est d’ailleurs pas isolée et nous nous inscrivons dans le sillage des luttes des salariés d’Amazon, de la boulangerie de l’Europe à Reims, de Castorama ou encore de Monoprix, mais aussi dans d’autres secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile »
Afin d’aider le combat des salariés de Biocoop il est indispensable de soutenir les grévistes en participant à la caisse de grève- et en se rendant au rassemblement de soutien . Face à une direction qui mène la même politique patronale que dans les grandes entreprises où se multiplient les projets de licenciements que ce soit à Airbus ou encore à Nokia, il est indispensable de construire le rapport de force à même de permettre la victoire. C’est aussi la même politique patronale que celle des grandes enseignes de la grande distribution qui est appliquée : refus des primes, salaires parmi les plus faibles et attaques contre les conditions de travail…alors même que la direction de Biocoop revendique un discours social et un militantisme écologique. La mobilisation des travailleurs montre le caractère hypocrite d’une direction qui se veut progressiste, écolo mais qui en réalité dégrade les conditions de travail et fait notamment un non sens écologique en faisant travailler le dimanche, et qui n’accorde que comme seule réponse au mouvement de grève de ses salariés l’intimidation et les entretiens individuels. Pourtant comme le dit si bien un des travailleurs en grève : « l’écologie sans lutte des travailleurs, ça reste juste du jardinage ».
Soyons nombreux le 1er Août- et soutenons massivement la caisse de grève !-
§ – À Sarcelles, les profs du collège Voltaire ont déjà voté la grève pour la rentrée
Source : Le Parisien – 29/07/2020
Las du manque de moyens et des classes surchargées dans leur établissement prioritaire, les enseignants, soutenus par les parents et élus, ont décidé de se mettre en grève reconductible dès le 31 août.
§ – Face à la menace d’un plan social, la CGT Figeac Aéro plaide pour la réduction du temps de travail
Source : La Dépêche du Midi – 27/07/2020
Même si une journée de mobilisation est d’ores et déjà prévue le 17 septembre, l’heure est plus que jamais à la mobilisation générale à la CGT. À Figeac, les militants s’activent au cœur de l’été, redoutant un mois de septembre noir pour toutes les entreprises aéronautiques du secteur frappées par la crise économique et qui représentent 3 000 emplois directs et plus de 9 000 emplois induits sur le territoire. À Figeac Aéro particulièrement, la situation inquiète les représentants du syndicat qui veulent à tout prix « éviter une catastrophe demain ».
§ – Castres : les Gilets jaunes continuent l’agora et veulent construire un nouveau camp
Source : la Dépêche du Midi – 27/07/2020
Le groupe des Gilets jaunes de Castres a lancé une pétition afin de demander à la mairie l’autorisation d’installer un nouveau camp sur un terrain après avoir été chassé du rond-point de la Chartreuse.
On peut les apercevoir parfois rassemblés au bout du chemin derrière leur ancien campement détruit par des engins de chantier mi-mai au rond-point de la Chartreuse. Le groupe des Gilets jaunes de Castres a plutôt bien résisté au confinement et continue de se réunir « comme on peut » annonce Jyhel, l’un des quatre porte-parole du groupe.
Dimanche, ils se sont retrouvés avec plusieurs autres groupes de la région toulousaine sur le camp privé de la Roubinarié (entre Labruguière et Mazamet) pour une journée de convivialité et de débats. Et les coups de klaxons amicaux des automobilistes de passage sur la Nationale 112 étaient fort nombreux tout au long de la journée pique-nique.
§ – Les deux offres de reprise de Camaïeu divisent les salariés
Source : Le Monde du 27/07/2020 – par Juliette Garnier
Le tribunal de commerce de Lille devrait rendre son jugement le 17 août
L’avenir de Camaïeu divise ses salariés. Une cinquantaine d’entre eux se sont rassemblés, vendredi 24 juillet, devant le tribunal de commerce de la métropole de Lille, à Tourcoing (Nord), alors que les juges examinaient les sept offres de reprise de l’entreprise de Roubaix, qui emploie 3 134 salariés, placée en redressement judiciaire fin mai. Les deux principales offres font débat en son sein.
La première émane de la Financière immobilière bordelaise. Elle porterait sur la reprise de 511 magasins et d’environ 2 700 salariés, selon la CGT. Interrogée par Le Monde sur son projet, la société fondée par Michel Ohayon, à Bordeaux, a décliné toute communication en assurant « ne vouloir faire aucun commentaire à ce jour ». Toutefois, cette offre bénéficie du soutien de l’intersyndicale de l’entreprise. « Car elle maintient l’emploi au sein du siège de Roubaix. Et la Financière immobilière bordelaise s’engage à reprendre davantage de magasins » que celle de son rival, explique Thierry Siwik, délégué CGT.
La seconde offre est, elle, présentée par trois des cinq actionnaires de l’entreprise détenue en leveraged buy-out (LBO, achat avec effet de levier) : les fonds américains Farallon et Golden Tree et le luxembourgeois CVC Credit Partners.
Les créanciers de l’entreprise, devenus actionnaires de Camaïeu, en 2018, lors de la conversion de leurs dettes en capital, entendent reprendre l’entreprise aux côtés de l’équipe actuelle de direction : Joannes Soënen, son président depuis août 2019, et Robert Bensoussan, président du comité de gouvernance. Ils se partageraient à parité le capital de l’enseigne de prêt-à-porter féminin.
« Un projet plus abouti »
Pour l’emporter, les candidats ont amélioré leur première offre en s’alliant à deux autres repreneurs locaux. Grain de Malice, enseigne détenue par l’association familiale Mulliez, reprendrait 43 de ses points de vente. Log’S, société de logistique installée à Lesquin (Nord), s’est, elle, engagée à reprendre l’entrepôt Camaïeu et ses 153 salariés.
En tout, ce consortium s’est dit prêt à poursuivre l’activité de 446 des 632 magasins français de l’enseigne et à reprendre 2 520 de ses 3 134 salariés. L’ensemble mettrait la main sur l’enseigne, née en 1984, pour un montant d’environ 2 millions d’euros.
Il s’est, par ailleurs, engagé à apporter quelque 30 millions d’euros de fonds propres et à contracter un emprunt de 45 millions d’euros garanti par l’État, dont « la validation est en cours », assure un porte-parole.
La direction de l’enseigne promet désormais une révolution au sein de l’entreprise connue pour ses vêtements fabriqués en grandes séries à l’étranger et vendus à petits prix. Camaïeu pourrait désormais vendre davantage de tenues fabriquées en France et dans le bassin méditerranéen, assure-t-elle.
Bien que ce projet de reprise déboucherait sur près de 800 licenciements, contre environ 600 au sein de l’offre de la Financière immobilière bordelaise, ce dossier bénéficie du soutien de l’UPAE, syndicat autonome au sein de l’entreprise. « Le projet des anciens actionnaires porté par notre management actuel est beaucoup plus abouti et construit dans une vision qui assurera la pérennité de Camaïeu sur le long terme », a estimé l’UPAE, jeudi 23 juillet.
À l’inverse, l’intersyndicale de Camaïeu s’inquiète de ce projet, qui aboutirait à « un plan social » et permettrait aux actionnaires de « supprimer la dette de l’entreprise », selon Thiery Siwik. « Réduire les effectifs de Camaïeu » serait nécessaire, affirme un porte-parole du consortium. Le tribunal de commerce devrait rendre son jugement le 17 août. Le dossier est suivi de près au ministère de l’économie par Bruno Le Maire et par le Comité interministériel de restructuration industrielle.
Et il est de nouveau à l’agenda de Xavier Bertrand. En 2016, le président de la région Hauts-de-France était déjà intervenu auprès de BNP Paribas pour éviter une crise de trésorerie à Camaïeu. Aujourd’hui, il s’inquiète des conséquences de ce nouveau plan social dans sa région, au sein de cette figure de l’économie nordiste. Camaïeu a connu des années folles, notamment sous la houlette de son ancien PDG, Jean-François Duprez, peu après son entrée en Bourse, en 2000.
Malgré la concurrence de Zara et de H&M, l’enseigne était parvenue à se hisser au premier rang des distributeurs de mode féminine en France. Cela s’est fait notamment au prix d’une expansion tous azimuts, partout dans l’Hexagone, dictée, à partir de 2005, par des fonds d’investissement désireux d’augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise pour qu’elle leur rembourse sa dette. La baisse de la consommation en France, depuis douze ans, a eu raison de ce modèle.
§ – À Digne-les-Bains, la Poste sanctionne ses agents grévistes
Source : L’Humanité du 27/07/2020 – par Marie Toulgoat
Dix-sept postiers des Alpes-de-Haute-Provence sont menacés de mise à pied par leur direction. Celle-ci leur reproche d’avoir pris part en décembre dernier au blocage de leur site. Ils sont actuellement entendus en conseil de discipline.
La répression patronale a décidément de beaux jours devant elle. Cette fois-ci, c’est au tour de postiers de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) d’en faire les frais. Alors qu’ils ont été érigés en héros au plus fort de l’épidémie, en continuant à travailler pour acheminer courrier et colis, dix-sept d’entre eux sont menacés de sanction par leur direction. Leur tort ? Avoir tenu un piquet de grève contre un projet de réorganisation de la branche courrier de la Poste, au même moment que les mobilisations contre le projet de réforme des retraites. Leur direction les accuse d’avoir activement pris part au blocage de leur site. Pourtant, selon les syndicats, l’initiative de l’action serait venue de manifestants extérieurs – gilets jaunes, militants syndicaux et associatifs – en signe de solidarité aux postiers. « La direction de la Poste a mandaté un huissier de justice pour constater les faits et a décidé de porter plainte contre les postiers en grève alors même que l’huissier avait noté que ceux-ci ne prenaient pas part au blocage. Un juge a également ordonné à quatorze de ces facteurs de faire cesser le blocage sous peine d’astreintes, alors qu’ils n’avaient rien à voir dans tout ça », résume, amer, Yann Remlé, délégué syndical SUD PTT 13.
Une fois le blocage terminé, les postiers grévistes de Digne-les-Bains n’étaient pas encore au bout de leurs peines. Dix-sept d’entre eux ont en effet reçu une convocation à comparaître devant un conseil de discipline en mars. Après avoir été reportées à cause de l’épidémie, les audiences se tiennent en ce moment même à Avignon, les postiers étant entendus à la chaîne. « On avait espoir pendant un moment qu’après avoir salué ses agents comme des héros de la crise, la Poste abandonnerait les convocations, mais non… », déplore Yann Remlé. « À l’origine, quatre personnes devaient passer en audience par jour entre le 22 et le 28 juillet. Finalement, elles sont beaucoup plus longues que prévu, il est probable que cela prenne du retard, peut-être même durer jusqu’à fin août », observe-t-il. Sauf si la direction de la Poste se rend enfin compte que les griefs retenus contre les postiers ne tiennent pas la route, espère le syndicaliste. Alors qu’elle requérait initialement quinze jours de mise à pied sans maintien du salaire, la direction s’est finalement ravisée pour les premiers postiers entendus en audience, mercredi dernier. « La Poste n’a demandé que sept jours de mise à pied pour la première personne qui a comparu. Jeudi, un autre facteur n’était même pas cité dans l’ordonnance, ce qui a conduit la direction à abandonner toute idée de sanction contre lui », explique Yann Remlé. La preuve pour lui qu’aucun élément tangible ne peut être retenu contre les postiers. En effet, parmi les personnes convoquées compte notamment… une postière en congé maternité au moment du blocage. Celle-ci, non-gréviste, était simplement venue témoigner son soutien à ses collègues au piquet de grève.
Pour les syndicats, la Poste tente par cette « mascarade scandaleuse » de faire taire toute forme de contestation et de faire passer un message de fermeté, alors que de nombreux emplois sont mis en danger par le projet de réorganisation de l’entreprise. Un rassemblement de soutien s’est tenu jeudi dernier à Avignon devant le siège de la Poste pour demander l’arrêt des procédures disciplinaires à l’encontre des agents.
§ – Enseignement agricole : préavis de grève pour la rentrée dans le Tarn
Source : La Dépêche du midi 24/07/2020 – Martine Lecaudey
Dès la sortie scolaire et avant même la rentrée prochaine, les enseignants des filières agricoles du Tarn ont fait entendre leur mécontentement. Avec un préavis de grève dès la prérentrée pour tout le mois de septembre. Ambiance.
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On nous annonce des heures d’accompagnement personnalisé qui ne seraient plus payées qu’à demi-tarif, des baisses de dotation globale horaire (DGH)…, sans aucune corrélation avec les effectifs, et des DGH optionnelles tronquées qui ne permettent pas de financer toutes les options pourtant proposées… » Fin d’année scolaire houleuse au Lycée Fonlabour d’Albi comme dans les établissements d’enseignement agricole du département. Mardi 30 juin à Toulouse, une trentaine d’enseignants tarnais dont 10 venus d’Albi, ont manifesté devant le siège de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), relais régional du ministère de l’agriculture dont dépend l’enseignement agricole. Une délégation de représentants syndicaux SNETAP-FSU et Unsa de l’enseignement agricole, a été reçue par Daniel Sentes, chef adjoint du service formation et développement en Midi-Pyrénées. Signe de tensions, ce dernier était injoignable sur le moment et de son côté, Éric Gaillochon, directeur de l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole, EPLEFPAdu Tarn, n’a pas souhaité s’exprimer.
L’aide personnalisée en question
Petite consolation pour les syndicats, leur colère est remontée jusqu’à la direction régionale basée à Montpellier.
« La direction régionale reconnaît que l’aide personnalisée pour les bac pro STAV (sciences et techniques de l’agronomie et du vivant) relève bien d’un vrai travail d’enseignant, devant par suite être normalement rémunéré » se félicitait l’intersyndicale Snetap, Sud, FO et CGT le 3 juillet dernier. Dans un courriel du 9 juillet, Isabelle Chmitelin, Directrice générale de l’enseignement et de la recherche, a confirmé que « compte tenu de la nouveauté que représente le coefficient 0,5 appliqué depuis la rentrée 2019 et de l’incompréhension relativement généralisée de ce mode de détermination des besoins en DGH, la décision a été prise de ne pas appliquer ce coefficient pour l’année scolaire 2020-2021. « La solution financière n’est pour autant pas arrêtée » relativisent les représentants de l’intersyndicale, attentifs à ce que cette solution ne fasse appel ni au « recyclage des heures sup d’enseignement » ni à une externalisation de cette mission d’accompagnement.
Une pétition va être envoyée en ce sens au nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, en fonction depuis le 6 juillet, pour que, selon les craintes des signataires, la rentrée 2020 ne soit pas « sacrifiée. »
Gestion comptable
Ils demandent, entre autres, le financement à taux plein des heures d’accompagnement, l’arrêt des baisses de dotation globale horaires et le financement des enseignements facultatifs. Ils demandent aussi et surtout « le maintien, voire la création des emplois nécessaires pour garantir des conditions d’apprentissage dignes de l’enseignement agricole et des conditions de travail respectueuses des agents ».
« Chez nous à Albi, nous allons accueillir 46 lycéens en seconde générale. La logique voudrait que nous répartissions 23 lycéens par classe » explique Jean-Noël Bertrand-Trouve. « L’autorité académique nous oblige à avoir une classe de 32, au seuil maximum, et une classe de 14 parce que ça permet de faire des économies de DGH… Où est l’intérêt des lycéens ? » s’insurge l’enseignant.
Le 3 juillet dernier, l’intersyndicale des enseignants agricoles a déposé un préavis de grève à compter de la prérentrée 2020 et pour l’ensemble du mois de septembre. En l’absence de réponses et d’actes concrets, les enseignants refuseront de signer leur fiche de service. Une entrée en matière des plus directes pour leur nouveau Ministre.
§ – Valeo veut imposer des reculs sociaux sans contreparties
Source : L’Humanité du 24/07/2020
L’équipementier compte réduire de 10 % sa masse salariale en France, soit 100 millions d’euros, sans s’engager à préserver ses 12 000 emplois et ses 15 usines. Deux mille emplois ont déjà été supprimés au premier semestre.
Il n’y a pas que les constructeurs automobiles qui se lancent dans des plans d’économies, les sous-traitants également. L’équipementier Valeo a précisé mercredi 22 juillet comment il comptait réduire en France la masse salariale de 10 %, soit 100 millions d’euros, et le tout sans proposer pour l’instant la moindre contrepartie. Au total, la direction souhaite imposer une quinzaine de reculs sociaux aux 14 000 salariés qui travaillent dans ses 15 usines de l’Hexagone.
Des mesures d’ « harmonisation » et de compétitivité »
« Outre le gel des salaires et celui de l’intéressement et de la prime d’objectif, elle soumet à la « négociation » des mesures dites d’harmonisation », explique Patrice Caux, délégué syndical central CGT. Alors que certains acquis diffèrent selon les sites, la direction affiche son objectif de loger tous les salariés à la même enseigne. « Elle joue sur les différences de traitement pour faire passer la pilule », commente le syndicaliste. Bien sûr, le nivellement se fera par le bas. Dans le collimateur de la direction figurent les « congés supplémentaires », qui peuvent atteindre dix jours et qu’elle entend réduire à portion congrue. De même, la gratification de la médaille du travail (vingt ans), qui varie aujourd’hui, selon le syndicaliste, de 550 euros à un mois de salaire brut, serait ramenée à 150 euros. Mais l’essentiel de l’effort de réduction des salaires porterait sur la baisse des primes de départ en retraite, dont le montant varie en fonction du statut (ouvrier, employé ou cadre) du salarié et de son ancienneté. « Sur ce seul poste, la direction veut gagner 40 millions d’euros, soit plus du tiers de l’économie totale visée », explique Patrice Caux. Une réduction de la dotation qui finance les activités sociales des CSE est aussi à l’ordre du jour. À ces mesures d’ « harmonisation » s’ajouteraient d’autres de « compétitivité », dont certaines pourraient figurer dans le cadre d’un accord de performance collective (APC). Parmi elles figurerait un allongement du nombre de jours travaillés pour les cadres au forfait, qui passerait de 215 à 218 jours par an. Alors que le travail de nuit est effectué jusqu’à présent par des équipes dédiées, la direction souhaite pouvoir « l’imposer à sa guise et sans augmentation de salaire aux équipes qui travaillent aujourd’hui exclusivement de jour ». « Elle veut aussi pouvoir affecter à la production, selon son bon vouloir, les salariés qui effectuent d’autres tâches », assure également Patrice Caux.
384 millions d’euros de réduction des stocks et des investissements
Les négociations sur ces mesures devraient commencer le 27 août. La direction, qui souhaite qu’un accord soit conclu avant « fin septembre », n’a pour l’instant pas proposé de contreparties. Selon les Échos, elle ne concéderait pour l’instant qu’une clause de retour à meilleure fortune qui pourrait permettre de réexaminer certaines d’entre elles mais pas toutes. Aucun engagement n’a été pris en matière de préservation de l’emploi ou des sites. Ce qui fait craindre qu’aux mesures d’économies aujourd’hui visées s’ajoutent après septembre des suppressions de postes en nombre.
Au premier semestre 2020, le groupe, qui emploie 110 000 personnes dans le monde, a déjà annoncé avoir supprimé 12 000 emplois, dont 2 000 (d’intérimaires pour l’essentiel) en France. Valeo argue de la situation du marché de l’automobile et de l’impact de la crise sanitaire. Il fait valoir que son chiffre d’affaires a reculé de 28 % au premier semestre par rapport à l’an passé. La direction cherche aussi sans doute à améliorer sa marge opérationnelle, qui a reculé en 2019 à 1,034 milliard d’euros, soit 5,3 %, contre 1,2 milliard d’euros et 6,3 % en 2018. Les 12 000 suppressions d’emplois du premier semestre lui ont déjà permis d’économiser 572 millions d’euros, auxquels se sont ajoutés 384 millions d’euros de réduction des stocks et des investissements. Mais cela risque de ne pas suffire. « La production a repris. Elle a retrouvé grosso modo le niveau d’avant la crise sanitaire », commente Patrice Caux. Mais le syndicaliste s’inquiète des conséquences de la réduction de la production d’automobiles en France, alors que certains sites Valeo ne tournaient déjà pas à plein régime avant le confinement.
§ – Camaïeu : à Roubaix, les salariés pas prêts à « partir avec un coup de pied au cul »
Source : Libération du 24/07/2020
Camaïeu,« j’y suis rentré, j’avais 22 ans », se souvient Christophe, salarié à l’entrepôt. « J’ai 51 ans. Se faire virer du jour au lendemain, je ne comprends pas. J’ai toujours donné, donné, donné pour l’entreprise. » Il soupire en regardant le feu de pneus qui brûle à l’entrée du siège roubaisien. Quel avenir pour les 3 900 salariés de l’enseigne de prêt-à-porter féminin ? Le tribunal de commerce de Lille étudie ce vendredi, à huis clos, sept offres de reprise de l’entreprise placée en redressement judiciaire fin mai. Dès lundi, des salariés ont installé un piquet de grève devant le siège.
Deux offres pour la reprise de la marque, née à Roubaix en 1984, ont été particulièrement consultées cette semaine. Il y a celle de la Financière immobilière bordelaise, détenue par Michel Ohayon, qui propose de maintenir le plus d’emplois et de boutiques ouvertes. L’homme d’affaires s’engage à conserver environ 2 700 postes et 511 magasins, soit plus de 80 % des magasins en France. L’autre offre est une proposition conjointe déposée par l’actuel management de l’entreprise, dont le président de Camaïeu International, Joannes Soënen, avec l’enseigne de mode féminine Grain de malice et le groupe logistique Log’S. Ils proposent le maintien direct de quelque 2 300 contrats de travail, des propositions d’emplois pour 217 postes supplémentaires et la reprise de 403 points de vente en France. Peu après son arrivée à la direction en août, Soënen présentait un plan de redressement pour sauver la marque, confrontée comme tout le secteur à une crise structurelle.
Depuis au moins dix ans, les ventes reculent, selon l’Institut français de la mode. Délicat pour l’enseigne dont la stratégie repose sur un grand réseau de magasins, souvent implantés dans les centres-villes où les loyers, eux, ne cessent d’augmenter. Les deux mois de fermeture durant le confinement ont aggravé les difficultés économiques de l’entreprise, qui affichait déjà un chiffre d’affaires en recul de 570 millions d’euros, la conduisant au redressement judiciaire. « Nous sommes une entreprise rentable en cessation de paiements. Et là, on va peut-être permettre à ceux qui nous ont mis en difficulté de refaire une dette ? Mon impression, c’est qu’ils ont voulu arriver au plan de sauvegarde de l’emploi pour pouvoir licencier et restructurer », analyse Eric, 49 ans et douze années d’ancienneté. «Moi, j’ai des cervicales amochées à vie. J’ai failli perdre un œil à cause d’un défaut de sécurité sur une machine. On leur a donné des idées pour faire des économies… fulmine Cindy, 36 ans. Et maintenant, certains vont partir avec un coup de pied au cul et on va devoir dire merci.»
Dans les boutiques du centre-ville de Lille, les soldes attirent quelques clientes.« On continue notre travail, mais c’est normal de montrer que nous ne sommes pas d’accord », glisse une vendeuse. Certaines ont détourné l’imprimé d’un tee-shirt pour y inscrire « Save my job », et des affiches alertent du sort de ces vendeuses aux petits salaires et aux nombreux contrats à temps partiel.
§ – Air France : le cri d’alarme de Force ouvrière face « aux contreparties sociales inexistantes »
La Tribune – 24/07/2020
Dans une lettre ouverte aux parlementaires, Force ouvrière alerte sur les conséquences du plan social annoncé par Air France début juillet. Malgré les 7 milliards d’aides accordées par l « État, la compagnie prévoit plus de 7 500 suppressions de postes. » Le tissu économico-social sera durement affecté », prévient le syndicat, regrettant l’absence d’un dispositif pour assurer la transition écologique sans casse sociale.
« L’emploi reste le grand oublié », déplore Force ouvrière, premier syndicat d’Air France, dans une lettre ouverte adressée mercredi 22 juillet à 350 députés et sénateurs.
« Le gouvernement, dans ses déclarations, a fait de l’emploi l’une de ses premières priorités. Or nous faisons le constat amer que dans le groupe Air France KLM où il est actionnaire et pour lequel il a engagé des aides significatives, les contreparties sociales sont inexistantes », alertent les représentants du personnel dans leur courrier. »
7 500 suppressions de postes en France
La compagnie aérienne a annoncé le 3 juillet dernier plus de 7 500 suppressions de postes en France (lien : https : //www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/air-france-veut-supprimer-7-585-postes-d-ici-a-fin-2022-851556.html). En contrepartie de son sauvetage financier par l’État (avec une aide de 7 milliards d’euros), Air France entend réduire son offre de 40% sur le réseau intérieur français d’ici à 2021.
« Air France et HOP ont perdu 200 millions d’euros l’an dernier sur le réseau domestique. La nécessité d’être rentable et les deux conditions environnementales fixées par le gouvernement, celle d’arrêter les lignes aériennes sur lesquelles il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h30, et celle de réduire de 50% notre volume de CO2 d’ici à 2024, nous obligent à regarder tous les outils dont nous disposons », avançait début mai, le directeur général d’Air France-KLM Ben Smith. »
« Aucun dispositif de mutation des emplois » vers la transition écologique
Dans sa lettre ouverte, Force ouvrière regrette l’absence de dispositif pour assurer la transition écologique sans casse sociale.
« Aujourd’hui, la transition écologique occupe le débat public et devient un enjeu politique. Cependant, aucun dispositif de transition et de mutation des emplois n’est associé à cette volonté de changement de modèle. Le groupe Air France en est le parfait exemple. Après les dégâts de la désindustrialisation dans nos territoires, la puissance publique néglige les emplois qui appartiennent à des activités en cours de verdissement ». »
En région, les conséquences du plan social annoncé par Air France pourraient être très lourdes. Par exemple à Toulouse, deuxième bassin d’emplois de la compagnie dans l’Hexagone, une centaine d’emplois sur un millier sont menacés dont 57 à l’escale.
« Nous allons conserver les vols de la Navette vers Orly à raison d’une vingtaine de vols par jour, les liaisons vers le hub à Roissy (six vols par jour) et quelques vols par semaine vers Amsterdam. Mais c’est la filiale low-cost Transavia qui va récupérer des lignes transversales, par exemple vers Lyon. Les lignes transversales déficitaires seront fermées », s’inquiète Lilian Petit, délégué Force ouvrière à Toulouse. »
Le syndicaliste craint des « licenciements secs et des mutations forcées vers d’autres bassins d’emplois comme la région parisienne ». L’impact est encore plus important dans les métropoles où la Navette Air France vers Orly est supprimée comme à Bordeaux.
Lire aussi : À Toulouse, la crainte d’une escale Air France « réduite à peau de chagrin » (lien : https : //toulouse.latribune.fr/entreprises/social/2020-07-16/a-toulouse-la-crainte-d-une-escale-air-france-reduite-a-peau-de-chagrin-851522.html)
« Au regard de l’impact d’un emploi Air France sur les emplois indirects, le tissu économico-social dont vous avez la responsabilité sera durement affecté », estime Force ouvrière en s’adressant aux parlementaires. Pour le délégué toulousain Lilian Petit, les élus locaux doivent mobiliser leurs services « pour trouver des reclassements pour les salariés d’Air France dans le bassin d’emplois ».
§ -Bas Rhin – Le PSE de Cora validé, 170 départs prévus en Alsace
Source : Le journal l’Alsace
Ils étaient 961 employés la semaine dernière, désormais 917, à refuser la réorganisation du secteur de l’épicerie et du non-alimentaire de Cora. Le Plan de Sauvegarde pour l’Emploi (PSE) négociant les conditions de leur licenciement a été validé aujourd’hui, avec la signature de quatre syndicats sur cinq.
« Je m’attendais à ce que ça se passe bien, mais là, ça s’est très bien passé », affirme Christian Bouet, délégué général CFE-CGC de Cora. Ce mercredi, il était à la réunion du Comité social et économique de la marque de grande distribution afin de passer en revue les consultations organisées autour du PSE, afin de le valider ou non.
Dans chacun des 61 magasins Cora en France, les élus et délégués syndicaux réunis en CSE, ont été sollicités sur 6 consultations, des réunions avec un vote à l’issue. Parmi elles, une consultation sur le calendrier prévisionnel du licenciement collectif ou encore sur les mesures sociales du projet de licenciement collectif lié au refus de modification de contrats, « la plus importante » selon Christian Bouet. Pour rappel, le PSE qui était en négociation pendant le confinement comprend, pour chaque personne licenciée, 4 à 8 mois de reclassement indemnisés à 75 % du salaire brut pendant lesquels elle peut suivre une formation. « Des mesures sociales vraiment avantageuses pour ceux qui ont décidé de refuser leur nouveau contrat », affirme le délégué syndical.
Une fois validées dans chaque CSE de magasin, les consultations sont votées par le CSE national, lors de la fameuse réunion qui a eu lieu ce mercredi matin. Résultats des votes : « les consultations ont été validées à 98 % dans les magasins et à l’unanimité au niveau national », s’enthousiasme M. Bouet. Chose assez surprenante, « même drôle », appuie-t-il, les délégués CGT présents aujourd’hui ont validé ces consultations, alors que la CGT est formelle : elle ne signe pas l’accord, contrairement à l’intersyndicale des quatre autres syndicats.
Sur les 917 licenciements liés aux refus de modification de contrat, 170 sont concentrés dans les 6 magasins Cora du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, ce qui correspond à 18,5 % de tous les licenciements prévus par le PSE. Dans le détail, l’hypermarché de Strasbourg compte 44 refus, celui de Colmar 39, Haguenau 28, puis Wittenheim 24, Dorlisheim 21 et enfin Dornach 14.
M. Bouet rapporte les conclusions de la directrice des ressources humaines de Cora, Lætitia Pacholak : « Ces chiffres et cette unanimité prouvent que l’entente entre l’employeur et les représentants syndicaux a été bonne pendant les négociations. ». « Oui, on est satisfait, affirme le délégué central de la CFE-CGC. Il faut le dire quand c’est bien. On le dira aussi quand ça n’ira pas. » Les notifications de licenciements devraient être adressées aux intéressés le 21 septembre.
§ – Plan social à Technicolor, 110 postes menacés à Cesson-Sévigné
FR3 Bretagne – 4/07/2020
Un plan social chez le spécialiste français des technologies de l’image Technicolor pourrait aboutir à la suppression de 110 emplois à Cesson-Sévigné, près de Rennes, d’ici la fin de l’année.
« Après avoir cédé sa division brevets en 2018 (-50 salariés), puis sa division Recherche et innovation en 2019 (-180 salariés), Technicolor s’apprête à sacrifier ses équipes françaises de Recherche et Développement de la division maison connectée », indique l’intersyndicale et les élus du CSE dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Après avoir demandé des réductions de rémunération pendant le confinement, la direction de Technicolor surenchérit: 110 postes sur un effectif de 283 sont aujourd’hui visés par un plan de licenciement annoncé le 2 juillet ! », ajoute le communiqué.
Interrogée par l’AFP, la direction a confirmé ce projet « d’évolution de l’organisation qui aurait pour conséquence la suppression de 110 postes, à l’horizon de la fin d’année 2020 ».
La direction de l’entreprise explique ces coupes dans les effectifs par des « transformations profondes et structurelles » dans le marché de la conception et de la fourniture des décodeurs numériques, « avec la baisse du recours à la télévision traditionnelle et l’apparition de nouveaux usages de consommation de la vidéo avec le streaming et la VOD qui se substituent à l’usage des décodeurs traditionnels ».
À cette évolution du marché s’ajoute l’émergence de nouveaux entrants notamment asiatiques, « dont les structures de coûts leur permettent de pratiquer des prix bien inférieurs à ceux des acteurs traditionnels », avec comme conséquence « une chute de 25 % du marché (en valeur) de la conception et de la fourniture des décodeurs numériques entre 2017 et 2020 ». Aussi, en France, la Division R&D du site de Rennes, spécialisée sur ce type de décodeurs traditionnels, « voit depuis plusieurs années le volume de ses activités baisser et sa compétitivité diminuer ».
Le projet de la direction concernant le site breton « prévoit de capitaliser sur le savoir-faire des équipes et de poursuivre sa spécialisation en un pôle d’expertise R&D pour le marché Eurasie ». Mais, les élus du CSE et l’intersyndicale estiment eux que, « malgré un marché mondial en décroissance, le centre rennais génère du profit avec des produits de haute technologie, en étant notamment le leader sur le marché des décodeurs Android TV ou encore un acteur clef des box internet pour le câble ».
§ – Assurance-chômage : les syndicats s’estiment trompés par le gouvernement
Source : Le Monde – 23/07/2020
Le projet de décret de la réforme ne correspond pas à ce qu’attendaient les centrales
Alors que leur prise de contact avec Jean Castex s’était plutôt bien passée, les syndicats ont, aujourd’hui, la désagréable impression d’avoir été un peu floués par le nouveau chef du gouvernement. A l’origine de ces premières crispations, il y a la réforme – très controversée – de l’assurance-chômage, dont le report avait été annoncé, le 17 juillet, lors d’une « conférence » avec les partenaires sociaux, à Matignon. Les organisations de salariés assurent que cette décision leur avait été présentée comme un rétablissement – temporaire – de dispositions élaborées avant l’élection d’Emmanuel Macron. Mais l’exécutif semble finalement avoir retenu une autre option, moins favorable pour les demandeurs d’emploi, si l’on en croit un projet de décret, que Le Monde a consulté.
Pour comprendre de quoi il retourne, un petit retour en arrière s’impose. En juillet 2019, le gouvernement a pris deux décrets, ayant pour effet – entre autres – de durcir les conditions d’accès au système d’indemnisation. Désormais, pour pouvoir être éligible à une allocation, il faut avoir travaillé six mois sur une « période de référence » de vingt-quatre mois et non plus quatre mois sur vingt-huit. En outre, les droits à une prestation ne sont reconstitués qu’à partir du moment où le demandeur d’emploi est en activité pendant au moins 910 heures (six mois environ), contre 150 heures auparavant (un mois environ).
Le 17 juillet, lors de la « conférence » avec les partenaires sociaux, l’exécutif a indiqué que ces dispositions, entrées en vigueur le 1er novembre 2019 et dénoncées par les syndicats, cesseront momentanément de s’appliquer. De leurs échanges, ce jour-là, avec les membres du gouvernement, les responsables syndicaux ont compris qu’un tel arbitrage signifiait la restauration des critères antérieurs à la réforme : « Le premier ministre a évoqué un retour aux règles avant les décrets de 2019 », confie Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT.
Désappointement
Les organisations de salariés ont donc été ravies par la décision du pouvoir en place, d’autant plus qu’elle a pour conséquence de suspendre ou de différer dans le temps d’autres mesures très critiquées (dégressivité des allocations pour les individus qui touchaient des rémunérations élevées quand ils occupaient un poste, nouvelle formule de calcul de la prestation qui se traduit par une baisse des sommes versées à certains chômeurs).
Problème : le projet de décret, qui met entre parenthèses la réforme, ne correspond pas tout à fait ce qu’attendaient les centrales syndicales : il prévoit de ramener à quatre mois « la durée d’affiliation minimale requise pour […] le rechargement d’un droit à l’allocation ». Ce paramètre est, certes, plus favorable pour les demandeurs d’emploi si l’on se réfère à celui institué à partir de novembre 2019 (six mois) ; mais il est moins avantageux, par rapport aux critères qui prévalaient avant (un mois).
« Nous avons l’intention de peser pour que le décret évolue sur ce point, affirme Mme Léon. Notre demande est de revenir à une durée d’affiliation d’un mois pour les droits rechargeables. » Les autres confédérations souhaitent aussi que le gouvernement réécrive sa copie, tout en manifestant leur désappointement. « Le projet de décret n’est pas conforme à ce qu’a dit le premier ministre lors de la conférence du 17 juillet, puisqu’on ne revient pas à la situation antérieure, regrette Michel Beaugas (FO). Dès lors se pose une question de confiance. » Jean-François Foucard (CFE-CGC) déclare, lui aussi, que cet épisode « n’est pas très bon pour la confiance ».
« Nous ne pouvons être que très déçus et mécontents de ce retour en arrière, enchaîne Eric Courpotin (CFTC). Jean Castex vient d’arriver, il affirme des choses aux partenaires sociaux et à peine a-t-il fini de parler qu’il fait le contraire de ce qu’il a dit. Le message n’est pas très positif. On change d’homme mais les méthodes restent les mêmes. C’est bien de parler de dialogue social mais quand on voit ça, on se dit que rien ne change. » Denis Gravouil (CGT) y voit « une grave entourloupe de l’été ». « Le gouvernement se paie une com’en ne faisant que la moitié du chemin. Il faut tenir les promesses sinon la crédibilité de Jean Castex est en jeu », met-il en garde.
Au ministère du travail, on fait valoir que la décision du chef du gouvernement « est celle qui se rapproche le plus des règles antérieures et qui soit techniquement faisable, suffisamment rapidement, pour que les demandeurs d’emploi puissent en bénéficier de manière claire et rapide ». « Elle constitue un message politique fort d’ouverture qui doit être entendu, insiste-t-on. Le dialogue, ça suppose une écoute dans les deux sens.
§ – NextRadioTV lance unilatéralement son plan de départs
Source : Le Monde – 23/07/2020
Au lieu de 380 licenciements, 250 salariés volontaires quitteront l’entreprise
Plusieurs fois déjà, la date butoir pour signer l’accord-cadre destiné à border le plan de départs annoncé par la direction de NextRadioTV (la branche médias du groupe Altice, qui coiffe les chaînes BFM-TV, BFM Business, RMC, RMC Sport…), le 19 mai, était arrivée. De demande de précision supplémentaire en réponse jugée insatisfaisante, elle avait été décalée à maintes reprises. Jusqu’au lundi 20 juillet à midi, quand la direction de NextRadioTV a estimé que ces allers et retours épistolaires avec les délégués syndicaux étaient terminés.
Prenant acte de ce qu’ils considèrent comme un refus de signer, Alain Weill et Arthur Dreyfuss, respectivement PDG d’Altice France et directeur général, se sont dits « contraints » de « conduire sans cadre consensuel » la mise en œuvre de leur « projet de transformation et de reconquête de NextRadioTV ». C’est, en tout cas, ce qu’ils ont expliqué aux salariés dans un long courriel envoyé en milieu de matinée, mardi 21 juillet.
Une communication qui n’a pas vraiment surpris l’intersyndicale, puisqu’elle avait été destinataire, dans la nuit de lundi à mardi, d’un e-mail en forme de coup d’accélérateur avec la livraison des livres I et II (76 et 237 pages) du plan de départs, qui détaillent les conditions ainsi que les justifications économiques, et lancent le processus d’information-consultation.
Or, c’est parce qu’ils ne connaissaient pas avec précision la teneur de ces livres que les élus, explique l’un d’eux, retenaient leur signature : ils ne voulaient pas « donner de chèque en blanc » à leur direction… « Malgré les avancées considérables obtenues par les délégués syndicaux, se sont-ils défendus dans un communiqué envoyé mardi après-midi, il aurait été trop dangereux pour l’ensemble des salariés de signer l’accord proposé par la direction avant la présentation intégrale du plan. » Mise devant le fait accompli, l’intersyndicale dénonce le « mépris » dont elle se sent l’objet et regrette ce qu’elle considère comme une tentative de la direction pour « discréditer les organisations syndicales ».
Tous les éléments sont désormais sur la table. Alors qu’à l’origine, entre 330 et 380 postes étaient menacés, ce sont désormais 250 personnes qui devraient quitter l’entreprise, sur la base du volontariat. « Aucun licenciement économique contraint ne sera possible avant le 30 novembre 2021 », ajoutent Alain Weill et Arthur Dreyfuss, qui proposent de fixer à 2,45 mois par année d’ancienneté, en moyenne, les indemnités de rupture (plus 0,3 mois pour les journalistes, en plus de l’indemnité conventionnelle).
« Hors norme »
Un plan que les dirigeants estiment « absolument hors norme », et doté de conditions « jamais appliquées dans le secteur » (BFM-TV serait peu touchée, contrairement à la rédaction sports du groupe et aux métiers techniques). Les pigistes seraient intégrés à ce plan sous conditions, alors que les intermittents (techniciens, maquilleuses…) en seraient exclus. Le calendrier des départs est fixé entre le 16 décembre et le 28 février 2021. Tous ces éléments, dont la plupart faisaient jusqu’à vendredi 17 juillet l’objet de négociations avec les organisations syndicales, seront discutés à partir de mardi 28 juillet et, au plus tard, jusqu’à fin novembre.
Dans leur courriel, les deux dirigeants assurent comprendre les inquiétudes, « légitimes ». « Nous avons fait preuve de rapidité et avons certainement manqué de pédagogie et d’explications pour partager les raisons [de ce plan] et inscrire chacun de vous dans le chemin absolument vital de cette réorganisation… » Le 24 juin, une grève avait été massivement votée, qui avait d’abord empêché le débat sur les municipales parisiennes de se tenir, puis la soirée électorale du 28 juin. Alors qu’il a vu son chiffre d’affaires publicitaire fondre comme neige au soleil pendant le confinement, le groupe anticipe des temps de plus en plus durs pour le média télévision, défié par les plates-formes.
Contactée, la direction d’Altice s’est abstenue de tout commentaire, afin de respecter le cadre légal de la procédure.
§ – Pont-à-Mousson : les syndicats craignent une vente à la découpe
Source : Les Échos – 23/07/2020
Chez Saint-Gobain, une réunion a notifié mercredi les partenaires sociaux d’une réorganisation juridique de Pont-à-Mousson. Ils craignent que cela ouvre la voie à une vente à la découpe du groupe.
Mis en sommeil par la crise sanitaire, le projet de cession par Saint-Gobain de sa filiale Pont-à-Mousson (PAM) repart selon les syndicats du spécialiste des canalisations en fonte, qui craignent désormais une vente à la découpe. Ils en veulent pour preuve la tenue, mercredi, d’un comité social et économique central de Saint-Gobain PAM ayant pour objet principal la filialisation d’une activité.
Il s’agit en l’occurrence des produits en fonte destinés aux bâtiments (des gouttières et des canalisations d’eaux usées), produits par les 180 personnes de l’usine de Bayard (Haute-Marne) ainsi que l’usine anglaise de Telford, appelés à devenir une entité distincte baptisée SG PAM Bâtiment. Ces produits pour le bâtiment, qui représentent de l’ordre de 10 % du chiffre d’affaires de PAM mais 25 % du bénéfice opérationnel, n’ont pas de synergies avec l’activité canalisation proprement dite, qui recouvre des canalisations pour le réseau public d’eau sous pression. Les clients de l’activité bâtiment sont privés (promoteurs, etc.), pas municipaux, et sa cession séparée ferait sens.
Remise à plat
Au-delà, l’activité canalisation (90 % du chiffre d’affaires) sera aussi remise à plat avec la création de trois autres entités, l’une pour la Chine (SG Pipelines), une autre pour le Brésil (SG Canalização) et la troisième pour l’Europe et le Moyen-Orient (SG PAM EMEA), dont dépendra la France. D’où la déduction des partenaires sociaux qu’une vente à la découpe se profile.
Un pas qu’en interne, chez Saint-Gobain, on ne franchit pas. Hérité du passé, l’actuel organigramme de PAM abonde en effet en incohérences, empêchant la vue d’ensemble du spécialiste de la fonte. Ainsi, dans certains pays, PAM n’est pas rattaché à SG PAM, dont le siège est à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), mais à une autre branche d’activité locale de Saint-Gobain (en Italie, par exemple, c’est la branche vitrage). SG PAM (2.000 personnes) avait en 2018 un chiffre d’affaires officiel de 608 millions d’euros contre un milliard pour l’ensemble de PAM en incluant ce qui ne lui est juridiquement pas rattaché. Post-remise à plat, tout sera regroupé dans les quatre nouvelles entités créées, chapeautées par SG PAM qui deviendra SG PAM Holding. La France, expurgée du bâtiment, sera rebaptisée SG PAM canalisation.
Retour aux bénéfices
La cession de PAM reste à l’ordre du jour, Saint-Gobain l’a confirmé lors de son assemblée générale en juin, mais la piste chinoise s’éloigne. Sauf rebondissement, le repreneur ne sera pas le leader mondial de la fonte, XinXing. D’autres pistes, impliquant par exemple pour la partie Europe le suisse Von Roll, sont suspectées par les syndicats. Le dossier de la cession, mis en sommeil par le Covid-19, semble cependant pour le moment peu actif. L’intersyndicale de SG PAM préfère néanmoins prendre les devants et présenter à la réunion de mercredi un contre-projet pour éviter les repreneurs pluriels, passant par une introduction en Bourse, complétée de 15 % de détention par les salariés et de 25 % de détention résiduelle par Saint-Gobain.
La cotation serait faisable, car « PAM s’est bien redressé, les effectifs ont été réduits de 400 personnes depuis 2017 et nous serions revenus aux bénéfices cette année sans le coronavirus et le report des municipales, qui a retardé d’autant les commandes des clients publics », souligne le délégué syndical central CFE CGC, Didier Rivelois. Les aléas de 2020 signifient une nouvelle perte cette année, qui devrait rester très modeste (sauf nouvel aléa), et un retour aux bénéfices en 2021. Signe encourageant, la demande des clients est forte depuis le déconfinement.
En attendant ce retour aux bénéfices qui pourrait changer la donne, l’intersyndicale croise les doigts pour que la léthargie des plans de cession perdure et rappelle le succès boursier du leader mondial de l’emballage en verre Verallia. Cédé par Saint-Gobain au fonds Apollo pour 2,5 milliards d’euros, Verallia a été ensuite mis en Bourse par ce dernier pour 5 milliards d’euros et affiche, depuis, une santé florissante.
§ – Nokia aligne les « contre-vérités » pour défendre ses licenciements
Source : MEDIAPART – 21/07/2020
Un rapport remis aux syndicats de l’entreprise démonte les fausses justifications de l’entreprise pour son plan de 1 230 suppressions de postes, annoncé en juin. L’entreprise ne va pas si mal qu’elle l’affirme.
Dans le cadre généralement policé des relations officielles existant entre la direction d’une entreprise et le cabinet d’expertise mandaté par les élus du personnel pour évaluer ses orientations économiques, voilà un rapport qui détonne. Le cabinet Syndex, poids lourd du secteur (lire notre enquête sur le secteur de l’expertise), vient de livrer aux syndicats de Nokia France un document accusateur, qui décortique et conteste farouchement les explications avancées par la direction pour justifier les 1 230 suppressions de postes qu’elle a annoncées fin juin.
Alcatel-Lucent International (Alu-I), naguère fleuron industriel français, a été racheté par le géant des télécoms finlandais en 2016, et a déjà subi 3 plans sociaux depuis. Avec ce quatrième plan, la filiale, spécialisée dans les équipements à destination des opérateurs de téléphonie et dans la recherche et développement (R&D), devrait voir baisser d’un tiers le nombre de ses salariés. Comme le veut la loi, les justifications à cette réorganisation ont été présentées aux syndicats dans un document écrit, dénommé « livre II ». C’est ce document qu’a analysé le cabinet d’expertise. Et ses conclusions sont ravageuses.
Pour Syndex, le document élaboré par la direction est « un florilège de contre-vérités, rassemblant un nombre important d’erreurs, de vérités présentées de façon parcellaire, et qui va jusqu’à omettre des faits sous prétexte que ceux-ci ne servent pas le propos et les objectifs de l’exercice ». Le cabinet recense dans ce document d’environ 200 pages plus de 70 « faits alternatifs », en référence à l’expression employée par la porte-parole de la Maison Blanche en 2017 pour défendre les mensonges de Donald Trump.
Comme indiqué à Mediapart, Nokia estime que le « projet de rationalisation de ses activités en France » est nécessaire « dans le cadre d’un programme mondial de réduction des coûts et d’amélioration de l’efficacité opérationnelle du groupe », qui a pour but de « renforcer la position concurrentielle du groupe ».
Une fois cela rappelé, l’entreprise a fait savoir à Mediapart qu’elle ne souhaitait pas commenter le travail de Syndex, qui contiendrait « des erreurs et des inexactitudes », et qui « porte sur des informations confidentielles ». Sa colère avait déjà été alimentée par un précédent rapport du cabinet d’expertise, également révélé par Mediapart. Ce document détaillait l’optimisation fiscale agressive du groupe, qui lui aurait permis d’économiser 44 millions d’euros en impôts non payés et en participation non versée aux salariés, alors que depuis 2015 l’État lui a versé 273 millions d’euros au titre du crédit impôt-recherche.
« Si échange il doit y avoir sur ce type d’informations, il se fera avec les représentants des salariés, dans le cadre approprié », indique aujourd’hui la direction. Des échanges qui risquent d’être tendus. Selon nos informations, l’entreprise s’est plainte par écrit de subir des accusations injurieuses et diffamatoires, et a dit regretter la « comparaison désobligeante »avec les « faits alternatifs »trumpiens.
Elle devrait avoir l’occasion de le faire savoir mercredi 22 juillet, à l’occasion de la tenue du comité économique et social (CSE) central, qui rassemble direction et élus du personnel à Nozay (Essonne), le siège de Nokia France. L’intersyndicale a appelé à un nouveau rassemblement devant l’entreprise, après la manifestation parisienne du 8 juillet qui a rassemblé plusieurs milliers de salariés et d’élus, venus d’Île-de-France, mais aussi en nombre de Lannion (Côtes-d’Armor), autre pôle de l’entreprise que Mediapart avait longuement ausculté en 2017. Sur les 770 postes restant dans la ville de 20 000 habitants, 400 devraient disparaître d’ici à 2021, rendant envisageable la fermeture définitive du site.
Malgré ce que laisse entendre la direction, l’analyse du cabinet d’expertise s’appuie principalement sur des éléments chiffrés aisément vérifiables. À commencer par ce qui constitue le cœur des reproches des représentants syndicaux : certes, la trésorerie de l’entreprise a été divisée par 2,5 en quelques mois. Mais cela a exclusivement bénéficié aux actionnaires de Nokia.
« Cette baisse de 3,548 milliards d’euros résulte intégralement de versements de dividendes et d’actions : Nokia a en effet versé pour 3,544 milliards ! La trésorerie eût été stable sinon », rappelle Syndex. « Nous dénonçons depuis 3 ou 4 ans la politique de distribution de dividendes et de rachat d’actions, qui ont construit un déficit financier. Et aujourd’hui, la direction s’en sert pour justifier la réorganisation annoncée… », s’émeut auprès de Mediapart Bernard Trémulot, le délégué syndical central CFDT, basé à Lannion.
D’autant que « Nokia a continué à verser en 2019 à ses actionnaires près de deux fois son cash-flow opérationnel », note Syndex, qui ironise sur « ce domaine où Nokia se distingue de ses concurrents ».
Les unes après les autres, le rapport du cabinet critique les contre-vérités ou omissions volontaires contenues dans le « Livre II ». Là où Nokia explique que le marché international « s’est profondément modifié »depuis 2016, « provoquant des écarts importants entre les perspectives espérées et les résultats obtenus », Syndex objecte avoir évoqué dès 2015 dans ses analyses « les possibles baisses du marché de – 15 % à – 25 % ».
Quand Nokia évoque dans un titre de paragraphe « trois années préoccupantes pour la pérennité du groupe », Syndex explique au contraire que « le secteur est en croissance (certes peu dynamique) », que son concurrent « Huawei voit les portes se fermer dans un nombre grandissant de pays »et que la guerre des prix évoquée par la direction « n’a rien de nouveau et existe depuis des années, voire des décennies ». Bref, que les perspectives sont correctes, et que « le titre utilisé dans cette synthèse sert en vérité à effrayer ».
Même chose pour l’affirmation à l’emporte-pièce de la direction selon laquelle « le marché n’offre pas de perspectives de croissance sur la période 2020-2022 ». En vérité, les perspectives sont rassurantes : tous les clients 4G de l’entreprise vont passer en 5G avec des équipements Nokia, et de nouveaux contrats ont été signés partout dans le monde. Dans l’Hexagone, l’entreprise a même réalisé pour la première fois de son histoire « le grand chelem », avec des commandes de tous les opérateurs.
–> « Un réel cynisme »
Dans son document officiel, la société Nokia fournit d’ailleurs elle-même des éléments qui contredisent son titre catastrophiste, en prévoyant une croissance dans plusieurs secteurs, notamment pour la 5G. L’entreprise établit aussi des prévisions pour la France qui « pourraient laisser apparaître une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 6,3 % entre 2020 et 2022 »…
Le ton volontairement dramatique est identique lorsqu’il s’agit de décrire les perspectives de croissance des opérateurs télécoms, clients de Nokia. Si la direction écrit que la situation économique déclenchée par le confinement mondial risque « d’être encore plus dégradée par des reports d’investissement d’opérateurs inquiets d’une récession mondiale durable », Syndex rappelle que « Nokia dans sa communication aux marché financiers de fin avril 2020 n’avait pas l’air très inquiet quant à son exercice 2020 », et qu’« en réalité, les investissements [des opérateurs télécoms] seraient seulement différés de quelques mois ».
Surtout, Syndex regrette que Nokia ait oublié de rappeler son plan d’investissement dans la 5G : son budget dans ce domaine va augmenter « précisément de 232 millions d’euros », et « Nokia réalise des embauches en R&D 5G dans de nombreux pays ». Une information « pourtant cruciale »,« qui rend les suppressions de postes en France en R&D 5G d’autant plus incompréhensibles », estiment les experts travaillant pour les syndicats.
Ce constat taraude les élus du personnel. « Nous ne comprenons pas pourquoi la France est continuellement visée par les plans de suppressions de postes, témoigne Pascal Guihéneuf, le représentant syndical CFDT pour Nokia France. On en vient à se dire que le groupe n’aime simplement pas ses équipes en France, et qu’il ne veut plus travailler avec nous. »
L’incompréhension est totale. « Nokia continuera à être l’employeur majeur des équipementiers télécoms en France avec un rôle significatif dans le développement de technologies d’avenir du groupe, en particulier autour de la 5G et de la transmission par faisceaux hertziens, ainsi que dans la recherche avancée », assure l’entreprise à Mediapart.
« Ces déclarations relèvent d’un réel cynisme, rétorque Bernard Trémulot. La France est censée être leader dans les technologies de l’avenir, mais ils retirent des équipes qui travaillent sur la 5G ! C’est particulièrement frappant concernant Lannion : qui peut imaginer qu’un établissement dont les effectifs vont être divisés par plus de deux garderait une place pérenne dans l’organisation ? »
D’autant que les élus craignent que ce plan ne soit pas le dernier. « Des rumeurs bien informées font état d’un nouveau plan se préparant pour 2021-2022, s’alarme Olivier Marcé, le responsable de la CFE-CGC pour le groupe. Selon Nokia, pour assurer le business, un seul salarié est nécessaire par million de chiffre d’affaires, et en France, nous en sommes à environ 800 millions de chiffre d’affaires. 800 personnes, donc, plus 500 à 700 en R&D… Nous craignons que l’horizon, ce soit 1 500 personnes maximum. »
Une fois l’analyse de leurs experts en main, même s’ils sont persuadés du caractère fallacieux des justifications de la direction, les représentants du personnel ne peuvent pas faire grand-chose dans l’immédiat. « Dans la procédure, rien n’est vraiment prévu pour que nous puissions parler d’économie, constate Pascal Guihéneuf, de la CFDT. On doit patienter jusqu’à la fin de la procédure d’information-consultation, en novembre. »
Une fois la procédure officielle bouclée, la Direccte (le service administratif qui chapeaute le contrôle des entreprises) devra décider si elle homologue ou non le plan de licenciements. Si elle le valide, « il nous faudra alors aller le contester en justice », anticipe le syndicaliste. En attendant, l’intersyndicale a déjà sollicité la Direccte pour qu’elle intervienne auprès de la direction, pour deux raisons : « Le comité de groupe européen n’a pas été consulté sur ce plan alors qu’il devrait l’être, estime Pascal Guihéneuf. Et les documents fournis aux représentants du personnel ne permettent pas d’appréhender exactement les postes qui seront supprimés. »
Pas de quoi perturber Nokia France. « Nous sommes pleinement engagés dans un dialogue constructif avec les représentants des salariés visant à assurer un traitement équitable pour tous les salariés », indique la direction. En vérité, lors du dernier CSE, les 6 et 7 juillet, les élus du personnel ont considéré qu’ils n’avaient pas assez de temps pour passer en revue les prévisions de suppressions de postes pour toutes les activités du groupe. Le 9 juillet, lors de la déclinaison locale du CSE, pour les sites de Lannion et Nozay, les élus ont quitté la séance après avoir lu une déclaration de protestation.
Les salariés espèrent que la pression politique aura plus de poids que leurs protestations. Mais sans grand optimisme. Après la manifestation du 8 juillet, une délégation a été reçue par Agnès Pannier-Runacher, alors secrétaire d’État à l’industrie.« Ce plan est inacceptable en l’état », a-t-elle déclaré. « Ce qui nous inquiète, c’est ce petit « en l’état” », glisse Olivier Marcé, de la CFE-CGC. Les discussions politiques sont de toute façon suspendues jusqu’à l’arrivée du nouveau PDG mondial, le Finlandais Pekka Lundmark, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.