Jean-Paul Delevoye, le sous-ministre de la casse des retraites, était l’invité de Martinez au grand débat sur les retraites à la fête de l’Humanité. Mais quelle mouche a piqué la CGT pour débattre avec un ennemi de la classe ouvrière et des retraités ? Quelques jours avant, Martinez avait rencontré le Premier ministre qui lui avait signifié, au sujet du projet de la casse de notre système de retraite, « circulez, il n’y a rien à négocier ».
Malgré cela, au lieu de mettre la machine syndicale sur les rails de la lutte « tous ensemble en même temps » pour contrer ce projet néfaste pour les travailleurs qui sont à quelques années de la retraite et ceux qui vont entrer dans la vie active, on continue à feindre de dialoguer avec un gouvernement qui poursuit sa politique de destruction de notre protection sociale imposée par l’UE capitaliste.
Bien sûr, notre critique s’adresse à la confédération de la CGT et pas aux milliers de militants de base qui chaque jour luttent dans leur entreprise pour améliorer le sort des travailleurs.
En ce qui nous concerne, nous continuerons à appeler les militants de la CGT, mais aussi ceux des autres syndicats se réclamant de l’esprit de lutte à faire pression sur les dirigeants confédéraux pour l’organisation d’actions « tous ensemble en même temps » et en finir avec les grèves et manifestations saute-mouton.
La seule issue à la casse des conquis de 1936, 1945 et 1968, c’est la construction, à partir de chaque lutte partielle, du blocage de l’économie capitaliste par une grève puissante et, comme en 1995, mettre des millions de travailleurs dans la rue pour chasser Macron et dénoncer les politiques destructives de l’UE. Car la classe ouvrière veut que les richesses produites reviennent à ceux qui les produisent à savoir, les travailleurs, si bien que la remontée de l’esprit de lutte est inséparable du combat d’idées pour le Frexit progressiste et pour la transformation révolutionnaire de notre pays.
Revue de presse
Des Luttes gagnantes :
A – Aux urgences de Grasse (06), des avancées significatives en local, la lutte se poursuit !
Depuis le 1er juillet les personnels des urgences de Grasse, au travers du syndicat CGT et du collectif inter urgences, ont rejoint le mouvement qui se développe depuis le mois de mars sur l’ensemble du territoire en déposant un préavis de grève illimitée. La mobilisation s’est développée tout l’été avec des initiatives sur l’établissement, des diffusions de tracts à la population notamment sur les marchés.
La pétition a recueilli 35 000 signatures (30 000 en ligne et 5000 sur papier).
Devant la détermination des personnels, la direction a proposé une réunion de négociation le 05 septembre qui a permis d’aboutir à :
§ Des créations de postes pour permettre le renfort d’ un aide-soignant par 24h et d’un médecin à l’accueil la journée.
§ Des mesures d’amélioration des locaux.
§ Des mesures pour qu’aucun patient ne dorme plus dans la zone des urgences.
Le personnel avec le syndicat restera vigilant sur la mise en œuvre de ces propositions et a décidé de rester mobiliser sur les revendications nationales.
B – Castres 81 – BIGARD : Grève gagnante !
Source : communiqué UD CGT 81 – 18/09/2019
Après 10 jours de débrayages quotidiens, les camarades de BIGARD et les salariés ont obtenu des avancées significatives sur leurs revendications : revalorisation salariale, amélioration des conditions de travail et 15 embauches supplémentaires. Félicitation aux salariés et camarades, qui malgré les intimidations et les entraves au droit de grève de certains élus FO, ont tenu bon jusqu’au bout, le mouvement continuait à progresser. En ce qui concerne ce comportement des élus FO, nous en avons fait part à leur Secrétaire Général Départemental.
Des brèves :
Essonne : les pompiers crient leur colère en lettres capitales au dessus de l’A6
Source : Le Parisien – 17/09/2019
Ce mardi matin, une opération a été menée par une dizaine de soldats du feu du département sur l’autoroute A6. Ils dénoncent notamment un manque d’effectifs.
Pour ne pas « affaiblir des services déjà en sous-effectifs », ils se sont mobilisés sur un jour de repos. Ce mardi matin, peu après 8 heures, une dizaine de sapeurs-pompiers du département a mené une action « flash » sur le pont qui surplombe l’autoroute A6 à Viry-Châtillon (Essonne). Ils ont déployé une banderole sur laquelle « Vos pompiers souffrent, votre sécurité est en danger » était écrit en lettres capitales.
Grève illimitée des facteurs des Alpes-Maritimes – Le syndicat a déposé un préavis de grève illimité qui à débuté le lundi 9 septembre 2019. Le mouvement concerne une réorganisation du travail.
Grève des pilotes de Transavia – Le Syndicat des Pilotes de Ligne (SPL – affilié à la CFDT) a déposé un préavis de grève pour les pilotes de la compagnie aérienne Transavia. Il court du dimanche 1er septembre au mardi 15 octobre 2019.
Albi – Grève aux urgences : le personnel de l’hôpital d’Albi veut «durcir le mouvement»
Source : La dépêche du Midi – 11/09/2019
Le personnel des urgences de l’hôpital d’Albi poursuit la grève entamée en juin dernier et veut « durcir le mouvement », selon les termes de la CGT. Dans un communiqué publié aujourd’hui, il liste un certain nombre d’exigences pour améliorer leurs conditions de travail et la qualité de prise en charge des patients. Une demande pour rencontrer la direction va également être déposée.Des Luttes et manifestations :
1 – Les General Electric remettent les gaz
Source : L’Humanité du 18/09/2019
Face à des prévisions de marché meilleures que prévu pour le conglomérat états-unien, les syndicats espèrent bien faire bouger la direction sur son plan de restructuration du site de Belfort.
Les vacances estivales n’ont manifestement pas entamé leur motivation. Les salariés de General Electric s’apprêtent à se mobiliser à l’appel de la CGT, ce mercredi, dans l’ensemble du groupe pour exiger l’arrêt du démantèlement de ses activités. Au premier plan des revendications, c’est l’avenir de la production des turbines à gaz et des 1 044 emplois dans le territoire belfortain et au siège qui occupe les esprits. Mais pas uniquement. « Avec les plans de suppressions d’emplois à Villeurbanne et Aix-les-Bains chez Grid, à Nantes dans l’éolien, les mesures de ruptures conventionnelles et de départs anticipés non remplacés chez Power Conversion, dans les turbines vapeurs, les délocalisations au Creusot et la vente des services centrales nu- cléaires, ce sont plus de 2 000 emplois qui sont aujourd’hui menacés en France, avec des pertes d’atouts et de compétences, hypothéquant l’avenir de l’ensemble des activités GE », rappelle la CGT dans un com- muniqué. Une hécatombe totalement à rebours des besoins énergétiques, et que la direction de General Electric semble avoir de plus en plus de mal à justifier.
Le « plan B » de la CGT
« Lors de la réunion du comité européen du 10 septembre 2019, la direction de GE a reconnu, pour la pre- mière fois, la réalité d’un rebond du marché du gaz à court et moyen terme (“très bonnes prises de com- mandes au premier semestre 2019” et “prévisions de production pour les usines de fabrication de turbines à gaz en très forte croissance pour 2021”) », affirme le secrétaire CGT du comité de groupe européen, Gregory Pastor, dans un courrier aux dirigeants des branches gaz et énergie, Scott Strazik et Russell Stokes. Un optimisme qui contraste largement avec les communications catastrophistes de la direction, à l’automne dernier, sur le marché des turbines à gaz « surcapacitaire », ne présentant des ventes que de « 25-30 gigawatts par an ». Des éléments de langage re- layés par Bercy jusqu’à récemment, et qui, de son côté, préférait évoquer les « 29 turbines à gaz » sortant des chaînes de Belfort en 2018, contre « 100 dix ans auparavant ». Mais, face à l’obstination de l’intersyndicale de démonter ces chiffres, en se basant notamment sur des prévisions de hausse du marché de 864 millions en 2018 à 1,5 milliard d’euros en 2019 – le son de cloche a changé. « GE re- connaît l’existence d’une reprise avec 35 GW en moyenne pour 2019-2020 ; au-delà de cet horizon, GE prévoit un niveau du marché d’environ 45 GW, similaire à la moyenne des dix années précédentes », pointe en outre la CGT de l’énergéticien.
Autant d’éléments qui ont poussé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à renforcer la pression sur GE pour que le groupe « améliore très significativement » son plan de restructuration, mercredi dernier, à l’issue d’un comité de suivi des engagements pris en 2014 par GE, lors du rachat d’Alstom Énergie. De quoi apporter de l’eau au moulin des salariés et de la CGT, qui pousse pour que l’entreprise examine sérieusement son « plan B » élaboré cet été. S’appuyant notamment sur une politique d’investissement dans l’ingénierie, la recherche et développement, mais aussi dans le renouvellement du parc machines, ce projet alternatif per- mettrait en outre de maintenir l’emploi, voire même de créer des embauches et des compétences sur le Territoire de Belfort. Des propositions qui ne coûteraient « qu’un tiers » des « 300 millions d’euros » af- fectés au plan de restructuration. ■
2 – Grèves et manifestations en Bretagne contre la fermeture de trésoreries
Source : France info -17/09/2019
« Le ministère des Comptes publics a prévu la suppression de 5.800 postes entre 2020 et 2022, dont 4.800 sur le périmètre de la DGFip, qui a déjà perdu 40.000 emplois depuis 2002 et devrait perdre un millier de trésoreries sur 1.600″, selon l’intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT-CFTC. Parallèlement à la fermeture des trésoreries, le gouvernement prévoit de multiplier ce qu’il appelle des « points de contacts », qui ne seront plus des perceptions ou trésoreries mais des permanences périodiques.
La Bretagne est concernée par la réorganisation. Dans le Finistère par exemple, le plan Darmanin « envisage la fermeture de la quasi-totalité des trésoreries et des centres des impôts du département » selon les syndicats. Réunis en assemblée genérale à Chateaulin, 300 agents du département ont voté la poursuite de la grève et la poursuite du blocage demain à Brest et Quimper.
3 – «France Soir» : rédaction en grève et salaires non payés
Source Libération – 16/09/2019
L es journalistes deFrance Soir sont en grève, depuis le 30 août, pour cause de «forte dégradation [de leurs] conditions de travail et du dia- logue social» au sein de leur entre- prise. Leur principale revendication : l’application de la convention collective des journalistes, dont ils ne bénéficient pas, et des droits qui en dé- coulent, comme le versement d’un treizième mois. Ils réclament aussi «des recrutements», «l’égalité salariale», et «l’arrêt des pressions sur les équipes», citant «des menaces récurrentes de licenciements ou de poursuites pour faute imaginaire».
La réponse du patron de France Soir, Xavier Azalbert, n’a pas été tendre. Selon l’un des membres de la rédaction, qui ne souhaite pas être cité, les salaires d’août ont d’abord été re- tenus puis payés à moitié le 10 septembre. Les dernières réunions, lors des quelles Azalbert aurait menacé de fermer l’entreprise si la grève continuait, n’ont rien donné.
Mis en liquidation judiciaire en 2012, France Soir a été repris en 2016 par Xavier Azalbert, entrepreneur dans les technologies financières, qui a transformé l’ex-quotidien en site d’info en continu, fonctionnant sept jours sur sept, de 7 à 21 heures. La rédaction comptait six journalistes jusqu’à cet été, lorsque deux d’entre eux ont démissionné, sans être remplacés.
«Ce n’est plus possible de travailler ainsi. Même avec toute la bonne volonté du monde… On s’est mis en grève parce qu’on n’avait plus le choix», indique notre source. Celle-ci fait remarquer qu’une augmentation de capital de 3,3 millions d’euros a été souscrite en décembre 2018 pour, indique le site du propriétaire, «renforcer les capitaux propres de la société, la désendetter, et mettre en œuvre le plan d’affaires visant à développer le média numérique et les sources de revenus complémentaires attendues au travers du lancement d’un produit nouveau».
Jeudi, dans un communiqué, les journalistes affirmaient que «l’absence de réponse, voire le refus de répondre, l’absence de contre-proposition aux revendications ne sauraient constituer un dialogue social normal que recherchent les salariés grévistes depuis le début. Il ne peut qu’interroger sur la volonté de la direction de trouver une sortie à cette crise». Sollicité, Xavier Azalbert n’a pas souhaité répondre à nos ques- tions.
4 – A la RATP, «tant que la réforme ne sera pas retirée, on fera grève»
Source : Libération – 14/09/2019
«On est agréablement surpris parce qu’en général les manifestations ne sont pas très suivies. Là, il n’y a qu’à regarder le trafic partout dans les rues pour comprendre qu’on a frappé un grand coup», observe vendredi matin un agent du métro devant le siège de la RATP à Paris. Pour cette première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, dix lignes sont fermées et le taux de grève frôle les 100 % pour les métros et RER, selon l’Unsa. Une «bonne sur- prise» pour Christian Gaspy, 53 ans, agent des gares, venu manifester au siège à l’appel de l’intersyndicale. Principal point de crispation pour les manifestants : la refonte du système des retraites prévoit de supprimer le régime spécial, «le seul avantage qu’il nous reste encore», regrette le salarié.
«Il ne faut pas croire qu’on est des privilégiés. Je touche 2 600 euros brut après trente ans de carrière», regrette Florence Eschmann, conductrice de métro. «Mettez-vous à notre place, on a signé un contrat en entrant. Dès le départ, il y avait deux colonnes, d’un côté les inconvénients et de l’autre les avantages. Aujourd’hui, on nous dit : les inconvénients restent, mais pas les avantages. Tous ceux à qui on ferait ça, même dans le privé, ils seraient dans la rue», avance Peter Gerard, 42 ans, conducteur de métro.
Avec le succès de cette journée de mobilisation, un bruit revient avec de plus en plus d’insistance dans les rangs. Après ce premier acte, ils envisagent de poursuivre le mouvement en décembre, en grève illimitée cette
fois. «Tant que la réforme ne sera pas retirée, on fera grève», explique un manifestant. L’idée séduit y compris dans les rangs de l’Unsa, premier syndicat à la RATP. «Si même nous, on veut partir en illimité alors qu’on est plutôt dans la négociation et dans la discussion d’habitude, il faut se poser les questions», assure un militant de l’organisation.
5 – La colère rouge des blouses blanches
Source : L’humanité – 16/09/2019
Le mouvement de grève inédit qui secoue l’hôpital public a nourri les débats et sera l’un des enjeux forts de la rentrée sociale.
Au fil des allées comme au hasard des stands, la situation alarmante du service public de santé a nourri des di- zaines de débats organisés, des centaines d’échanges impromptus. Médecins urgentistes, paramédicaux hospitaliers, salariés des Ehpad… ceux qui tirent les sonnettes d’alarme depuis des mois ont fait de la Fête le haut-parleur de leurs luttes. Et, à les écouter, une chose est sûre : les récentes annonces d’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, pour cautériser la crise n’ont pas suffi à calmer la colère. «Ce système est à bout de souffle », soupire Barbara Filhol, de la CGT Ehpad du Val-de-Marne. « Le ministère fait du service d’accès aux soins (SAS) l’une de ses mesures
phares, censée désengorger les services des urgences hospitalières, mais si une personne âgée chute de nuit, nous sommes obligés de la diriger vers les urgences. Aucun médecin de ville ne se déplacera et il n’y a pas d’infirmier dans tous les établissements », explique la soignante. Pour elle, c’est le système global qu’il faut impérativement remettre à plat, car « si les pouvoirs publics ne prennent pas conscience qu’il faut, par exemple, médicaliser les Ehpad, réorienter les soins ne sert à rien ». C’est même d’une « hypocrisie totale », résume pour sa part Caroline Fiat, députée FI et aide-soignante de métier.
Dans toutes les bouches, une seule exigence : le déblocage de moyens humains et financiers nécessaires pour assurer le maintien et le développement du service public de santé. L’hôpital, qui vit depuis le mois de mars un mouvement de grève inédit dans les services d’urgences, traverse une crise profonde. « C’est la porte d’entrée de tout notre système de soins, explique Catherine Coutard, médecin urgentiste. Il faut nous entendre, nous sommes, comme les policiers et les pompiers, de ceux qui ne peuvent pas dire non quand on fait appel à nous. » ■
6 – Les syndicats font bloc contre le projet de réorganisation d’EDF
Source : Les Echos – 12/09/2019
Dénonçant une « désintégration » du modèle de l’énergéticien, les syndicats représentatifs du groupe appellent à la grève le 19 septembre. Le gouvernement a engagé des discussions avec la Commission européenne sur l’évolution des conditions d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique.
Rentrée sociale mouvementée chez EDF. Concerné au premier chef par la réforme des retraites, le groupe public voit ses syndicats s’alarmer sur un autre chantier mis sur le métier par le gouvernement :la refonte de l’architecture du groupe. Réunies en intersyndicale mercredi, les quatre organisations représentatives d’EDF (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO) ont dénoncé un projet qui, à leurs yeux, marque une « désintégration » du modèle d’EDF rassemblant historiquement production et distribution d’électricité. « Ce projet est avant tout un projet financier, ce n’est ni un projet industriel, ni un projet social », fait valoir le secrétaire FO-énergie et mines, Alain André.
Dans un EDF remodelé qui associerait des actifs nucléaires détenus intégralement (ou quasi intégralement) par l’Etat et des actifs concurrentiels comme la commercialisation d’électricité ou la production d’énergies renouvelables détenue en partie par des actionnaires minoritaires, les syndicats craignent de subir une concurrence féroce des fournisseurs d’électricité alternatifs. « Ce projet met en danger l’avenir des 8.500 sa- lariés qui travaillent à la commercialisation d’électricité chez EDF », estime le secrétaire du comité central d’EDF SA, François Dos Santos. Le syndicaliste pointe aussi les risques liés à la nationalisation des actifs nucléaires : « L’Etat serait en mesure de fermer quand il le souhaite les centrales nucléaires du groupe. »
Le gouvernement veut rassurer
Pour convaincre le gouvernement de renoncer au projet baptisé « Hercule », les syndicats appellent à la grève le 19 septembre. « On sera mobilisé dans la durée », affirme l’intersyndicale, qui craint d’être mise devant le fait accompli par le gouvernement. « Il y a déjà un dossier à l’étude à Bruxelles sur l’évolution des conditions d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Est-ce que ce dossier porte également sur Hercule ? » s’inquiète François Dos Santos. Au sein des pouvoirs publics, on se veut rassurant. Oui, il y a bien des échanges avec la Commission européenne sur une évolution de ce dispositif qui assure l’accès aux nouveaux acteurs à l’électricité produite par les centrales nucléaires d’EDF. Mais ces discussions seraient menées non pas pour refondre EDF et son modèle économique, mais pour mettre en oeuvre les dispositions de la loi énergie climat visant à limiter la hausse des prix de l’électricité.
Après une année historique en la matière, les parlementaires ont adopté cet été un amendement permettant de relever le plafond de production
nucléaire disponible pour les concurrents d’EDF et de faire varier le prix régulé pratiqué. Ceci afin de renfor- cer le poids des prix régulés dans les prix de l’électricité. « Ce dossier est distinct des réflexions engagées par le gouvernement sur une nouvelle régulation de la production du nucléaire qui prendrait la suite du dis- positif Arenh. Sur ce sujet, comme sur l’évolution des contours du groupe EDF, les réflexions sont pré- liminaires », affirme une source gouvernementale.
Le prix de l’électricité pourrait augmenter
De fait, si le gouvernement veut augmenter les volumes d’électricité nucléaire aux tarifs régulés et limiter la hausse des prix en 2020, le temps presse. « Les fournisseurs d’électricité doivent souscrire au ‘guichet Arenh’ avant le 21 novembre. Cela laisse peu de temps pour promulguer la loi, obtenir l’aval de la Direction générale de la concurrence et prendre le décret nécessaire, estime un connaisseur du dossier. Si le plafond d’électricité nucléaire régulé disponible ne varie pas, on risque d’avoir une nouvelle hausse des prix de l’électricité de 2,5 à 3 % en 2020. »