N° 39– septembre 2019
Les travailleurs de notre pays se retrouvent dans les mêmes conditions qu’il y a 24 ans. Souvenez-vous, le 5 décembre 1995 la France est pratiquement bloquée du fait du plan Juppé visant à réduire le déficit de la sécurité sociale en alignant les retraites du public sur le privé. La colère des organisations syndicales et particulièrement celle de la SNCF et d’EDF appelant les agents à la grève, fait boule de neige parmi les travailleurs du public et du privé. Comme Macron aujourd’hui, Juppé affichait sa détermination. Il déclarait cependant « si deux millions de personnes descendent dans la rue, mon gouvernement n’y résisterait pas ». Un défi pour les organisations syndicales CGT, FO et CFDT qui, unies dans la lutte, font appel à la grève. Le 12 décembre 1995, 2 millions de personnes battent le pavé partout en France et bloquent le pays. Juppé et son gouvernement renoncent à l’essentiel de la réforme annoncée.
Ce qui a été possible hier, pourquoi pas aujourd’hui ? On retrouve la division syndicale, la dérive social-démocrate de la CGT qui prône l’union avec les autres organisations syndicales (dont la CFDT, syndicat qui en permanence trahit la classe ouvrière) et son implication dans la Confédération européenne des Syndicats (CES), courroie de transmission du parlement européen. Institution qui exige, sous couvert de maîtrise du budget de l’État, un alignement par le bas des pensions de retraite en imposant la retraite par points et l’allongement du délai de départ en retraite. Également sous couvert de justice sociale, on aligne les régimes de retraite des fonctionnaires et entreprises nationales (EDF, SNCF) sur le régime général. Quelle justice sociale hypocrite !!! Ce qui serait le plus juste socialement, ce serait d’aligner le régime général sur les régimes spéciaux ! Pourquoi dans ces conditions, la CGT vient-elle s’asseoir à la table de concertation ? En agissant de la sorte, le secrétaire général de la CGT sert d’alibi au gouvernement. D’ailleurs, déjà le 11 décembre dernier, P. Martinez venait au secours de Castaner, en s’en prenant ouvertement aux Gilets jaunes, les rendant responsables et les condamnant pour les violences qui avaient eu lieu dans toute la France après la journée du 1er décembre.
Comme nous l’avons déjà exprimé dans nos articles d’Initiative communiste (site et journal du PRCF), pour battre Macron et son gouvernement et à travers eux l’Union européenne, la seule alternative est le rassemblement de toutes les forces syndicales et politiques progressistes dans une grande journée de grève nationale dans le but de mettre des millions de travailleurs du public et du privé dans la rue comme en 1995.
Jo Hernandez
Revue de presse :
Les brèves :
Source : C’est la grève
§ – A l’appel des syndicats CGT et FO, les agents des bus et trams Stan de l’agglomération de Nancy sont en grève du vendredi 27 septembre au dimanche 29 septembre 2019. Ils dénoncent des dysfonctionnements depuis la mise en service du nouveau réseau.
§ – A l’appel du syndicat CGT, les agents des bus CTRL de l’agglomération de Lorient seront en grève le lundi 23 septembre et le mardi 24 septembre 2019. Plusieurs revendications sont à l’origine du mouvement, comme des hausses de salaires et des recrutements.
§ – A l’appel du syndicat CGT, les agents des bus CTRL de l’agglomération de Lorient seront en grève le lundi 23 septembre et le mardi 24 septembre 2019. Plusieurs revendications sont à l’origine du mouvement, comme des hausses de salaires et des recrutements.
Les luttes gagnantes :
Gers : victoire des factrices de Miélan.
Source : correspondant PRCF – 09/09/2019
Les factrices de Miélan soutenue par le syndicat Sud, ont gagnée au bout de 109 jours de grève. Un protocole de fin de conflit a été signé le 6 septembre 2019. Elles ont obtenue les renforts demandée depuis le début du conflit que la direction de la poste avait refusé jusqu’à lors. 109 jours de grève, c’est du jamais vu dans le département. La poste a confirmé la signature en déclarant (sic) « se féliciter de cet accord qui va permettre de renouer avec une situation normale ». En plus des renforts, elles ont obtenus une régularisation de leur rythme de travail. Elles était 5 au début du conflit (4 adhérentes de Sud et une CGT). La direction et la CGT avait signé un protocole il y à plusieurs semaines pour briser le mouvement. Malgré la signature de cet accord au rabais, les quatre adhérentes de Sud ont poursuivie la grève jusqu’a ce beau succès.
Grèves et manifestations :
1 – RATP. Cinq syndicats pour une grève illimitée à partir du 5 décembre
Source : Le Télégramme – 20/09/2019
Cinq syndicats de la RATP, dont deux organisations représentatives, l’Unsa et la CFE-CGC, mais sans la troisième, la CGT, « s’organisent d’ores et déjà » pour une grève « illimitée à partir du 5 décembre » contre la réforme des retraites, ont-ils annoncé vendredi. « Devant la gravité de la situation, le gouvernement doit utiliser (le) temps » d’ici à décembre « pour prendre les dispositions nécessaires afin de respecter le contrat social, avec le maintien de nos garanties statutaires, qui lie les salariés à l’entreprise et l’État », expliquent dans un communiqué les syndicats Unsa, CFE-CGC, SUD, FO et Solidaires de la RATP. « Nous ne braderons ni n’abandonnerons ces exigences », préviennent-ils, une semaine après une grève très suivie contre la réforme des retraites, qui prévoit la disparition du régime spécial des agents de la RATP.
Dans leur communiqué, les cinq syndicats estiment que « la très forte mobilisation du 13 septembre confirme l’attachement de tous les salariés de l’exploitation, de la maintenance, du tertiaire, à leur régime de retraite et au contrat social passé avec l’État lors de leur embauche ». Ils réclament des « garanties » pour tous les personnels, les agents « sous statut » RATP et les « contractuels » (embauchés sous contrat).
Le 13 septembre, « on a fait une grève de 24 heures avec un joli résultat. On l’avait annoncé, c’était une grève de mise en garde », a déclaré à l’AFP Thierry Babec, secrétaire général de l’Unsa-RATP, premier syndicat de la régie. « Mais pour obtenir des résultats, il faut vraiment partir dans un conflit plus dur, poser le sac une fois pour toutes », car « on voit bien que les grèves saute-mouton de 24 heures, ça ne marche pas »,
a-t-il ajouté. « Nous restons bien sûr ouverts à de véritables négociations » avec le gouvernement, a souligné dans un tweet, la CFE-CGC, troisième syndicat à la RATP.
La CGT-RATP, deuxième syndicat de la régie, qui avait « déjà lancé » un appel à la grève pour mardi prochain, journée nationale d’action CGT, a préféré « ne pas démobiliser » les agents en s’associant à l’annonce de ces cinq organisations, a expliqué à l’AFP son secrétaire général Bertrand Hammache. Mais « on sera au rendez-vous des luttes quand elles seront construites et concrètes. En décembre, cela devrait aller au-delà d’un appel à la RATP », a-t-il relevé.
Notant dans un communiqué que la grève du 13 septembre avait « indéniablement fait écho » en dehors de la régie, la CGT-RATP appelle les agents à « participer massivement à la manifestation » organisée mardi à Paris.
2 – S’il faut un rapport de force, on est prêts” : Nouveau conflit au centre hospitalier du Rouvray près de Rouen
Source : France Info – 19/09/2019
Ce jeudi 19 septembre 2019, les salariés du centre hospitalier du Rouvray situé à Sotteville-lès-Rouen se réuniront en Assemblée générale pour décider des actions à venir. En cause ? Le non-respect selon les syndicats, du protocole signé le 29 juin 2018 après plusieurs mois de bras de fer entre direction et personnel.
En mars 2018, les syndicats lançaient des journées de mobilisations et de manifestations pour obtenir plus de postes et répondre à à la souffrance au travail d’une partie du personnel. Les soignants évoquent alors des conditions d’accueil difficiles pour les patients atteints de troubles psychiatriques, ils dénonceront l’installation de lits de fortune dans des lieux inappropriés pour assurer un suivi correct.
Certains salariés iront jusqu’à la grève de la faim, pendant 18 jours, ils seront alors accompagnés d’une grande partie du personnel pour les soutenir.
En juin 2018, un protocole de sortie de grève était signé avec notamment l’Agence Régionale de Santé, pour octroyer 30 postes supplémentaires. Plus d’un an après, des représentants de la CFDT, de la CGT et de SUD dénoncent le non-respect de ce protocole. Pour eux, la direction a bien embauché 20 personnes mais ces nouveaux postes seraient pour la plupart des remplacements de départs à la retraite.Ce qui se passe, c’est scandaleux, on obtient des postes mais c’est juste pour remplacer des départs. Il y a toujours des patients âgés de 16 ans dans des locaux pour adultes, en fait … rien n’a changé. Si il faut rentrer dans un rapport de force, on est prêts – Jean-François Herment représentant CFDT Centre hospitalier du Rouvray. Les représentants syndicaux se disent prêts à de nouvelles actions « radicales », et annoncent d’ores et déjà qu’ils auront recours à toutes les voies possibles, comme celle du Tribunal Administratif par exemple. De son côté, la direction annonce le recrutement de 20 postes, les 10 autres restant à financer par l’ARS. Elle évoque également des « divergences d’interprétation entre la Direction et les syndicats ».La Direction confirme donc que l’objectif intermédiaire de 440 postes financés est largement atteint par le niveau d’effectif à fin août, soit 463 postes rémunérés, donc bien au-delà des possibilités budgétaires de l’hôpital – Communiqué de presse du 18 septembre 2019.
Ce communiqué évoque également une réunion à venir pour préparer un projet d’hospitalisation des mineurs, ce plan sera présenté le 4 octobre à l’agence régionale de santé. Quant au dialogue social, la Direction annonce la tenue de rencontres mensuelles « afin d’évoquer plus fréquemment les sujets d’actualité ».