INFO LUTTES – 1er quinzaine février 2021, l’édito.
Il y a quelques jours, la Commission Luttes du PRCF constatait que sur tout le territoire, les luttes des travailleurs pour conserver leur emploi, maintenir leur salaire, sauver le produire en France, la protection sociale et les services publics, n’avaient pas diminué. La combativité , la colère, la révolte sont intactes.
Un sondage tout récent indique que 80 % des personnes interrogées croient à une future explosion sociale.
La lutte des raffineurs de Grandpuits continue avec un mouvement de solidarité qui s’amplifie. Aussi celle des travailleurs (es) d’EDF qui luttent contre le plan « Hercule » et ceux d’ Enedis conte le plan Clamadieu concocté par Macron et l’UE et mis en œuvre par la direction d’EDF pour parachever la liquidation d’EDF comme entreprise nationale.
Alors que la pandémie n’est pas terminée, la suppression des lits et des emplois dans les hôpitaux continue. Les travailleurs de la santé poursuivent le combat pour inverser cette tendance. Dans l’Éducation nationale : les enseignants, les personnels de l’éducation aussi luttent pour de sérieuses mesures de protection antivirale, pour la réduction durable des effectifs, contre la casse du lycée et du bac par la contre-réforme Blanquer.
Il y a aussi le combat des TUI, des livreurs, des travailleuses des crèches …etc.
Pourtant, la « coordination » des luttes qui incombe normalement aux directions syndicales confédérales est catastrophique. On voit le manque de volonté d’unifier ces luttes , de les nationaliser, d’appeler à chasser ce pouvoir méprisant et incompétent, de mettre en cause les directives de casse de Bruxelles et l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée qui, suscite en permanence les privatisations, les délocalisations et les ruineuses fusions capitalistes (Renault, PSA, Alstom, etc.). Le manque de volonté pour aller vers le nécessaire « tous ensemble en même temps » est patent.
En outre, le Roi Macron et ses ministres continuent d’accentuer la répression contre les travailleurs et les militants les plus combatifs tout en empilant les lois liberticides, les couches d’état d’urgence « sanitaire », s’ajoutant aux strates d’état d’urgence « antiterroriste » et à la « loi de sécurité globale » pour fasciser l’État et transformer ce qui reste de la République en État policier.
Pourquoi la journée interprofessionnelle du 4 février 2021.. a-t-elle peu mobilisé les travailleurs et la jeunesse ?
Nous savons que les gouvernements: Sarkozy, Hollande, Macron se foutent royalement de la santé du peuple. Tous les trois aux ordres de l’UE depuis des décennies, ils ont cassé l’hôpital public, planifié l’application des directives de l’UE pour la liquidation de l’emploi industriel, la casse de l’école et de l’université .
La nation et la langue française sont les cadets de leurs soucis et le globish continue d’envahir l’espace français avec pour finalité la mise en place d’un Grand Marché transatlantique de la force de travail accentuant comme jamais la concurrence entre prolétaires et le moins-disant social et salarial.
Nos gouvernants sont au service des grands groupes capitalistes, des milliardaires. Au lieu de la combattre vraiment (la France a été mise hors d’état de soigner, d’hospitaliser dans des conditions correctes, de chercher et de fabriquer des médicaments et des vaccins, de jeter à la poubelle de milliers de masques), nos gouvernants utilisent la pandémie pour accroitre les profits capitalistes. L’incurie sanitaire dont les mesures anarchiques incohérentes créent la peur (confinements sélectifs, avec un fort caractère de classe, et couvre-feu ne compenseront jamais les milliers de lits d’hôpital supprimés…) amène au repli sur soi alors qu’on peut aller au boulot, prendre le métro, les bus, s’entasser pour faire ses courses sans respect des gestes barrières indispensables, amener les enfants à l’école, les laisser dans des locaux mal ou pas décontaminés… En revanche, on ferme le lieux de sociabilité : universités, bibliothèques, restaurants ,théâtres mais on ne touche pas à la production où se concrétise le profit capitaliste.
Depuis trois ans aux cotés des Gilets jaunes, les actions de masse progressaient : retraite, lutte pour le climat, luttes des étudiants. Toutes ces luttes convergeaient. Freiner la protestation populaire par la peur et la répression sauvage , permanente. Le puissant mouvement des GJ ayant été criminalisé, gazage constant, violence ,matraquage, yeux crevés – là est le but jusqu’aux présidentielles de 2022. S’appuyant sur les lois liberticides (amendes, gardes à vue) qui menacent chacun, ils travaillent à la réélection de Macron ou, par défaut, à l’avènement du RN (à qui on a ouvert en grand les portes des télévisions et des radios)
L’historien Stéphane Sirot dans un article récent montre le développement du mouvement populaire depuis trois ans et explique que ce gouvernement, par crainte d’explosion sociale, fait et fera tout pour le stopper. La violence institutionnalisée, la peur empêchent (provisoirement) l’essor des luttes et des manifestations.
Pour encourager concrètement au tous ensemble en même temps, le PRCF organisera de manière décentralisée, autour de la journée symbolique du 15 mars (anniversaire du programme social du CNR) des rassemblements unitaires pour qu’ensemble, militants progressistes et syndicalistes de lutte disent clairement: l’argent pour les travailleurs plongés dans la misère et la précarité, pas pour le grand capital! Plus une seule loi liberticide, plus une contre-réforme maastrichtienne (retraites, Sécu, indemnités chômage…), plus une euro-privatisation (SNCF, EDF, ADP), plus un plan de licenciements, plus une délocalisation, plus une fusion capitaliste transnationale semeuse de chômage et de mort du « produire en France »! Ensemble pour contre-attaquer et exiger une nouvelle République française souveraine, sociale, fraternelle et démocratique!
Bernard Colovray pour la Commission Luttes du PRCF
Revue de presse des Luttes
§ – Albi : HERCULE – CLAMADIEU : C’est toujours non !
Toujours mobilisés contre le Projet Hercule chez EDF et la plan Clamadieu chez Engie, une centaine de salariés et retraités a participé à un rassemblement convivial et fraternel sur le site Enedis de la DR NMP à Albi. Enedis, GRDF, RTE, EDF Commerce, CNPE Golfech, Production Hydraulique, CMCAS Toulouse, Prestataires ou encore Retraités : tous présents et mobilisés contre le démantèlement de nos Entreprises et pour revendiquer un Service Public de l’Energie. Suite à l’Assemblée Générale, un rassemblement spontané devant la Préfecture du Tarn à Albi, qui n’a pas donné suite à la demande d’audience de l’intersyndicale, a été décidé afin d’alerter les pouvoirs publics sur les dangers que représentent ces projets destructeurs, aussi bien pour les usagers que pour les salariés.
§ – Albi : 300 enseignants et agents de l’Éducation Nationale ont défilé à Albi mardi 26 janvier contre la « blanqueroute » et des conditions de travail dégradées
Source : Le Tarn libre.com
Près de 300 enseignants et agents de l’Éducation Nationale ont répondu mardi 26 janvier à l’appel à manifester à Albi lancé par une intersyndicale tarnaise FSU-FO-CGT-Sud Éducation. Cette mobilisation s’inscrivait dans le cadre d’un appel national à faire grève et manifester ce jour là. les revendications concernaient le budget 2021 pour l’éducation et ses répercutions sur les salaires, les conditions de travail et le nombre de postes ainsi que la gestion de la crise Covid. Selon les syndicats, la grève a été suivie à 25 % dans le Tarn.
Dans le cortège, qui s’est élancé de la place du Vigan en direction des locaux de la Direction des Services académiques du Tarn, l’ambiance était assurée par la « fanfare » de la FSU. Les pancartes et panonceaux que brandissaient professeurs du 1er ou du second degré, assistants d’éducation – AED, Aesh (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) étaient explicites : « Socéité fragilisée, ne sacrifiez pas l’Education », « Nous ne sommes pas vos pions », « Blanquer rime avec colère », « Blanqueroute »…
Une délégation devait être reçue au terme du défilé par Marie-Claire Duprat, Directrice académique des services de l’Education nationale (Dasen) – Inspectrice d’Académie du Tarn.
§ – Les fonderies du Poitou menacées de fermeture
Source : CGT Publié 13 jan 2021
Suite au désengagement de Renault, la Fonderie du Poitou Fonte (Vienne) cessera définitivement son activité en juin 2021, quarante ans après sa création. 292 emplois seront supprimés. En difficulté pour fournir les volumes commandés par Renault, la fonderie d’alu est aussi menacée. Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté mercredi 6 janvier.
Les fonderies du Poitou, Vienne, sont constituées de deux fonderies, une spécialisée dans la production de fonte, et l’autre dans la production d’aluminium. Rachetées plusieurs fois, Alvance Aluminium Poitou appartient au groupe Liberty, qui a décidé l’arrêt définitif de la production de carters en fonte en juin prochain, suite au désengagement automobile Renault, principal client de l’usine.
Cela conduira à la fermeture du site et la destruction de 292 emplois
Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté mercredi 6 janvier. « Il y a eu une première journée de négociation, concernant les congés de reclassement. On est dans l’attente d’un investissement de l’actionnaire et d’une décision de Renault. Qu’est ce que Renault va faire si on n’arrive pas à fournir les pièces ? Quel va être l’engagement du constructeur par rapport aux fonderies alu ? Si Renault se désengage, la fonderie fermerait », précise Jean-Philippe Juin, délégué CGT à la fonderie alu.
Renault s’est engagé sur une commande, mais la fonderie Alu est en difficulté pour fournir les volumes commandés, conséquences l’absence d’investissement de l’actionnaire dans l’outil de production.
La direction est ainsi incapable de débloquer les investissements nécessaires pour le développement de la culasse HR10 qui représentera plus de 50 % de la production à partir de 2021. « Renault nous dit : si vous n’êtes pas capables de fournir ces volumes, on fera comme à la fonte, on va se désengager. »
Au total, 572 emplois sont menacés, sans compter les emplois indirects des sous-traitants.
Présenté comme un poids lourd industriel avec des moyens considérables, le groupe Liberty est en réalité une « coquille vide ». L’actionnaire se contente de « chasser les primes » que l’État met en place pour aider les entreprises en difficulté.
Dernièrement, avec l’appui et l’aval de l’État français, l’actionnaire a acquis Ascoval et FRI, deux fleurons de l’aciérie française qui fournissent l’acier pour la fabrication des rails pour la SNCF.
Pourtant depuis deux ans, la CGT n’a eu de cesse d’alerter les pouvoirs publics sur le manque de capacité de ce groupe à soutenir les fonderies. Tous les sites repris par le groupe britannique sont en difficulté.
Depuis le rachat de la Fonderie du Poitou Fonte en mai 2019 par le groupe Liberty, la production était erratique. L’usine ne tournait jamais à 100 % et occasionnait régulièrement des périodes de chômage partiel pour les salariés.
En deux ans, aucune promesse d’investissement n’a été tenue par l’actionnaire.
§ – Marseille – Les cheminots font bloc contre les projets de leur direction
Des cheminots de toute la région se retrouvent ce jeudi devant la direction régionale de la SNCF à Marseille, à l’appel d’une intersyndicale large (CGT, SUD, FO, CFDT, Unsa). Objectif : interpeller ladite direction et court-circuiter ses projets.
§ Marseille – Les pompiers du Sdis 13 envahissent le Conseil Départemental
Ils ont décidé de demander à toucher la prime Covid « directement à Martine Vassal. Le directeur général de la sécurité est descendu pour aller à leur rencontre et leur annoncer qu’ils auront une réponse la semaine prochaine. De leur côté ils expliquent qu’ils demandent depuis des mois à être reçus. Ils observent que les sapeurs forestiers ont eu cette prime, les agents de métropole également et aussi les marins pompiers et les agents techniques du Sdis (service départemental d’incendie et de secours) aussi. Mais pas eux.
§ – Mobilisation du 26 janvier. Le monde de l’éducation déconfine sa colère
Les personnels de l’Éducation nationale, dans toute leur diversité, étaient en grève mardi 26 pour dénoncer leurs conditions de travail, la gestion de la pandémie, des salaires en berne.
Enseignants, surveillants, conseillers principaux d’éducation, AESH (accompagnants d’élèves handicapés), psychologues scolaires, infirmières scolaires, mais aussi lycéens et étudiants… Le monde de l’éducation était mobilisé mardi 26 janvier, à l’appel d’une très large intersyndicale (FSU, CGT, FO, Solidaires). Et, en dépit du contexte sanitaire, ils sont nombreux à avoir défilé, partout en France. Le Snuipp-FSU a relevé un tiers de grévistes dans le premier degré. Dans le second degré, le Snes-FSU estimait ce taux à 40 % des professeurs. Sans surprise, le ministère de l’Éducation nationale a communiqué sur un taux de grévistes, à la mi-journée, à 11 %.
Des suppressions de postes incessantes malgré la crise
Gestion calamiteuse de la crise sanitaire, conditions d’enseignement dégradées, salaires en berne, suppressions de postes incessantes… les motifs de la colère étaient vastes. « C’est un travail que j’aime mais aujourd’hui je suis épuisée », a confié à l’AFP une professeure des écoles de Toulouse, évoquant « le manque criant de moyens, surtout depuis le début de la crise sanitaire ». À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un millier de personnes ont manifesté derrière une banderole « Urgence pour le service public d’éducation ». Parmi elles, Magali Gallais, CPE (conseillère principale d’éducation) : « On brasse des élèves toute la journée, ils oublient souvent de mettre leur masque correctement, on est exposé au virus en permanence. » Malgré le froid, ils étaient tout autant à Rennes. « On a eu une perte de pouvoir d’achat en dix ans de 275 euros mensuels par personne », a témoigné Axel Benoist, le secrétaire national du Snuep-FSU (enseignement professionnel). « C’est un moment crucial pour l’éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets », estime Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence au Grenelle des enseignants, lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s’achever en février. « Ce qui est entrepris par le ministère n’est absolument pas satisfaisant, c’est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante. »
Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (Snics-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire et doivent gérer les « phases de dépistage et de tracing », au détriment de l’accompagnement des élèves. « Nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement », a-t-elle alerté. Six jours après s’être mobilisés contre les effets délétères de l’épidémie sur leur vie, les étudiants se sont eux aussi joints aux cortèges. « La manifestation de la semaine dernière nous a permis d’obtenir des choses mais pas de nous faire totalement entendre, a expliqué à l’AFP Mélanie Luce, présidente de l’Unef. Alors on poursuit la mobilisation. »
§ – Plus d’heures dans la DHG du lycée Joliot-Curie
Le lycée Joliot Curie connaît depuis 2 années une baisse importante des moyens horaires qui lui sont attribués, conduisant à une perte d’heures d’enseignement dans de nombreuses disciplines.
Cette année nous sommes confrontés à de nouvelles baisses horaires qui aggravent une situation déjà très fragile.
Nous enseignants et personnels éducatifs du lycée Joliot-Curie avons appris la semaine dernière que, pour la troisième année consécutive, les financements prévus pour la rentrée de septembre seront drastiquement revus à la baisse.
Pour nos élèves ces pertes de financement se traduiraient :
- par une baisse du nombre d’heures de cours en demi-groupe (en EPS, Philosophie, maths, espagnol, option euro-humanités etc.), qui sont pourtant absolument nécessaires pour les faire progresser, surtout ceux et celles qui rencontrent le plus de difficultés en classe entière,
- par le risque de devoir fermer la spécialité Théâtre en 2022, partenaire du théâtre national des Amandiers, à laquelle le lycée est historiquement attaché et qui est indissociable de son identité. C’est cette spécialité qui est source, entre autres, de l’ambition d’ouverture du lycée et de son rayonnement culturel .
- par l’amputation de l’accompagnement personnalisé : – en seconde dont les heures seront divisées par deux, alors qu’elles sont indispensables à la remédiation des lacunes dans les matières fondamentales (Maths, Français), et au soutien les élèves dans leurs choix d’orientation (orientation rendue d’ailleurs encore plus compliquée par la réforme du lycée, du baccalauréat et de l’accès à l’enseignement supérieur via Parcoursup), – en première : les élèves perdent une demi-heure avec le professeur principal (utilisée pour construire le projet d’orientation) et de français (pour préparer le Bac de français de 1ère). – en terminale : Les élèves perdent toutes les heures d’AP en SVT, physique-chimie et SES
- par la diminution de l’horaire des langues. Les élèves de filière technologique perdent une heure d’anglais. Les élèves perdent en espagnol une demi-heure à une heure dans toutes les premières et une demi-heure en terminale générale, réduisant l’horaire en première à 1H30 par semaine, soit une heure en- dessous de l’horaire légal pour un élève qui suit une LVB espagnol,
- par la limitation de la liberté des élèves de choix des spécialités induite par :-la répartition horaire proposée dans le TRMD qui part du principe que toutes les spécialités de première seront à 30. Statistiquement, il est quasiment impossible que pour chaque spécialité, on ait exactement 30 élèves qui la souhaitent. On devrait donc artificiellement remplir les classes sans respecter forcément le choix des élèves. – la disparition d’un groupe de SVT qui risque d’empêcher les élèves de garder cette spécialité en terminale. – La disparition d’un demi-groupe de spécialité HGGSP qui risque d’empêcher certains élèves de seconde de choisir cet enseignement.
- en bref, par une dégradation générale des conditions d’enseignement, alors même que les conséquences du confinement et de la crise économique demandent au contraire que l’Éducation Nationale vienne combler, et non pas aggraver, les inégalités qui en résultent.
Nous savons qu’il est très difficile de se réunir en cette période de crise sanitaire, mais nous savons également que vous êtes aujourd’hui tous et toutes particulièrement préoccupé-e-s par l’avenir de vos enfants.
Il est encore possible d’obtenir des moyens horaires dignes en se mobilisant massivement contre ces mesures incompréhensibles : afin de renforcer nos revendications lors des entrevues qui auront bientôt lieu avec les instances en charge de l’attribution des financements du lycée Joliot-Curie, apportez-nous votre soutien en prenant le temps de signer cette pétition.
Plus nous serons nombreux à le faire, plus les conditions d’accueil de vos enfants à la rentrée prochaine seront favorables à leur réussite.
§ – Tarn et Garonne – Fin d’une grève très dure
Source : Nouvelle du Tarn et Garonne
À la STEF, après 42 jours de conflit un protocole a été signé entre la direction et les grévistes, sous l’égide de la DIRECCTE tant les négociations eurent du mal à se mettre en place, permettant la reprise du travail. Les salariés ont obtenu grâce à leur détermination 50 € d’augmentation de salaire, dont 35 immédiats et 15 en 2022, une augmentation de la prime de panier et de la prime transport, et l’étalement négocié sur 18 mois des retenues de jours de grève. Loin des revendications de départ, mais plus que le protocole signé par FO quelques jours plus tôt. Le courage que ces salariés ont montré force le respect des travailleurs, malheureusement pas assez celui des employeurs.
§ – À Morlaix, l’hôpital déclenche son Plan blanc, les syndicats restent inquiets
Source : Le télégramme de Brest
Le Centre hospitalier des Pays de Morlaix (CHPM) a déclenché, lundi 25 janvier, le Plan blanc de l’établissement pour faire face à la tension sur les lits de médecine, alors qu’un cluster de cas covid y a été identifié. Les syndicats s’inquiètent pour les agents hospitaliers.
L’hôpital de Morlaix a déclenché lundi 25 janvier le Plan blanc de l’établissement. (Photo Claude Prigent)
« Il a été décidé de déclencher le Plan blanc de l’établissement » : c’est le directeur par intérim du CHPM, Ronan Sanquer, qui l’a annoncé lundi 25 janvier après une cellule de mobilisation, alors qu’en « raison du cluster [de 25 cas Covid], l’établissement connaît des tensions concernant ses capacités en lits de médecine ». Pendant toute la durée du Plan blanc, « tous les professionnels de l’établissement sont susceptibles d’être rapidement mobilisés pour faire face à l’évolution de la situation ».
« Danger grave et imminent » selon deux syndicats
Dans le même temps, le syndicat SUD Santé sociaux du CHPM déclenchait lundi « un droit d’alerte sans droit de retrait » pour « un Danger Grave et Imminent (DGI) concernant l’organisation, les conditions de travail, les risques psychosociaux encourus par les agents du CHPM face à la covid-19 ». Alors qu’en médecine 3e ouest « le nombre de lits a été augmenté à 25 lits ce week-end face à l’augmentation des cas covid », « que le 4e étage s’est retrouvé en présence de trois patients covid dans chacun des services d’hospitalisation », SUD santé sociaux s’inquiète « qu’un filtrage n’a pas lieu au niveau du hall du MCO afin de s’assurer du port du masque chirurgical, afin de limiter les visites aux personnes porteuses d’une dérogation… ». Le syndicat dénonce également le fait que « les patients testés aux urgences (…) montent dans les services, en chambre doubles », sans mesure d’isolement avant le résultat, et s’inquiète dans cet intervalle des risques possibles de « contamination aux agents et la propagation à leur insu aux autres patients, à leurs familles ».
Sud Santé alerte aussi sur la surcharge de travail des infirmières à Bélizal, « pouvant être seules pour 80 résidents malades ». Enfin, Sud Santé dénonce « les conditions de travail avec des personnels déplacés, replacés », et l’organisation horaire avec « des passages en douze heures afin de pallier l’absentéisme ».
Plan de continuité des services
De son côté, la CFDT du CHPM avait fait dès jeudi 21 janvier « une Déclaration de danger immédiat pour protéger ses agents par rapport à la question de la reconnaissance en cas de contraction du virus. La situation est tendue du point de vue des remplacements, nous avons demandé à la direction de revoir le plan de continuité sur les services les plus techniques », confie Stéphanie Primel, qui entend rassurer les usagers de l’hôpital de Morlaix : « Nous sommes dans une phase compliquée, les choses se mettent en place en interne pour avoir une traçabilité des agents, filtrer les visites et isoler les cas contact ».
À la CGT, qui n’a pour le moment pas déclenché de DGI, Pascal Kerboriou explique que « le Plan blanc, désactivé en décembre dernier par l’ARS, a été réactivé par manque de personnel et pour pouvoir déprogrammer certains actes si nécessaire. Avant la covid, on manquait de lits et de personnel, pendant la crise sanitaire, c’est encore pire, mais le dialogue social est revenu, il faut le saluer », ajoute-t-il. À l’heure où, selon les sources de la CGT, on compterait « ce mardi 30 cas covid confirmés parmi le personnel » (NDLR, 27 selon la direction), le syndicat réclame « que chaque agent obtienne des masques FFP2 afin que chacun soit protégé avec des moyens suffisants face à ce cluster ».
§ – Patronat et Confédération européenne des Syndicats main dans la main pour rallumer les étoiles de l’UE
« Nous appelons à une alliance européenne de décideurs politiques, de chefs d’entreprise et de dirigeants financiers, de syndicats, d’ONG, de groupes de réflexion et de parties prenantes afin de soutenir et de concrétiser […] la relance verte », a déclaré Laurent Berger, patron de la CFDT et président de la Confédération européenne des Syndicats le 14 avril, dans une tribune également co-signée par 180 patrons, députés, dirigeants syndicaux et lobbyistes.
Déjà fortement entamée ces dernières années, la crédibilité d’un projet européen « humaniste » a portant définitivement volé en éclat et laissé apparaitre l’UE pour ce qu’elle est réellement : une alliance capitaliste qui a besoin de se parer (ou d’imposer) une « identité » et des valeurs prétendument communes pour mieux justifier des politiques économiques au service exclusif du capital.
Ne nous trompons pas, c’est bien ce retour à la réalité qui motive le discours collaborationniste de la tribune : « Nous nous engageons à travailler ensemble, à partager nos connaissances, à échanger notre expertise et à créer des synergies pour mettre en place les décisions d’investissement dont nous avons besoin », affirment ainsi les signataires de la tribune.
Collaborationnisme, quand tu nous tiens…
Publié dans différents pays par plusieurs quotidiens nationaux, le texte co-signé par des patrons voyous, des députés européens de tous bords et des leaders « syndicalistes » est une nouvelle illustration criante du collaborationnisme de classe.
Parmi les signataires, on retrouve ainsi pêle-mêle 79 eurodéputés des groupes du Parlement européen (écologistes, sociaux-démocrates, conservateurs, libéraux…), 37 patrons, dont Jean-Paul Agon, PDG du Groupe L’Oréal, Torbjörn Lööf, PDG d’Inter IKEA Group, ou encore Tim Brett, président de l’Unité Europe de l’Ouest de Coca-Cola.
Sont également signataires du texte plusieurs dirigeants de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), ainsi que les ministres de 11 pays, dont Elisabeth Borne, ministre française de la Transition écologique. Sept ONG et six think tanks (pour ne pas dire lobbys) ont également ratifié la tribune de leurs signatures.
Rappelons au passage que la CES est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et par l’Association européenne de libre-échange (AELE) en tant qu’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative au niveau européen.
Greenwashing et « New deal » européen : ce qui se cache derrière la tribune
Ce n’est pas une surprise que de constater que le plaidoyer, long et insipide, ne revient pas sur les plusieurs décennies de libéralisation-privatisation de secteurs industriels et de services publics, ou sur la casse de la souveraineté économique et politique de chaque État-membre, ou encore sur les récentes années de politiques austéritaires et de souffrances populaires.
Si la tribune s’escrime ainsi à rallumer les étoiles européennes, la ficelle est en effet un peu grosse. « La volonté politique est là. La stratégie aussi. » affirment ainsi, sans rire, les signataires, tout en ajoutant : « Des projets de transition vers la neutralité climatique comme le Green Deal européen ont le potentiel pour reconstruire notre économie sur la base d’un nouveau modèle de prospérité ».
« La guérison économique nécessitera des investissements massifs pour protéger des emplois et en créer de nouveaux, soutenir les entreprises, les régions et les secteurs qui souffrent de l’arrêt forcé et soudain de l’activité. », précise encore la déclaration, soulignant : « Ces investissements doivent permettre l’émergence d’un modèle économique plus résilient, plus protecteur, plus souverain. »
On peut sourire devant le mot « souverain » employé par les rédacteurs de la tribune pour ne surtout pas dire « souveraineté ». Mais les faits sont là : les signataires plaident pour des investissements massifs d’argent public pour renflouer des caisses – pas si vides d’ailleurs – d’entreprises en recherche permanente de profits. En clair, ce sont aux États, et à travers eux, les peuples et les travailleurs, de payer.
Une fois encore, ce ne sont pas les besoins fondamentaux des peuples qui conditionnent et déterminent ainsi le choix d’investir dans des infrastructures (hospitalières, industrielles, etc), mais bien la voracité des patrons.
Derrière les mots « souverain » ou « résilience » se cache ainsi une manipulation dangereuse. L’objectif, non-assumé, de ce texte est de faire croire qu’il serait dans l’intérêt général de mettre encore et encore la main à la poche. Las, il ne suffit pas d’enrober ces injonctions à l’unité européenne de mots à la mode pour convaincre les peuples de payer la facture de la crise économique.
La « solidarité européenne » contre les peuples, d’Europe et d’ailleurs
Une autre manipulation, tout aussi cachée et dangereuse, doit également être relevée. Si beaucoup parlent du « jour d’après », qu’en sera-t-il des relations inter-étatiques dans des conditions d’aggravation brutale des contradictions impérialistes ?
Ce sont ces considérations géopolitiques qui se cachent derrière ce texte. Il faut à tout prix défendre « l’Idée » européenne pour passer par pertes et profits l’abandon des peuples face à des problématiques pourtant communes. L’objectif ? Ressouder un partenariat économique européen pour faire face aux puissances économiques rivales.
Pour ne prendre que l’exemple italien, comment prétendre qu’il y a une « volonté » et une « stratégie » européenne quand ce pays a été littéralement lâché en rase campagne par l’UE au point de devoir se tourner vers la Chine, la Russie ou Cuba ?
Après l’humiliation du peuple grec, la crise des réfugiés, le Brexit, cette pandémie (et les vols de masques entre États-membres révélés pas la presse) est sans doute la crise de trop. Le bon soldat Berger n’y pourra rien, l’idée européenne est morte et enterrée. Et c’est une excellente nouvelle.
Les cégétistes doivent tirer les conclusions qui s’imposent et mettre en débat le départ de la CGT hors de la CES
La CGT a décidé d’adhérer à la CES en 1995. À l’époque, le mandat était clair : « la tirer à gauche », « y faire entendre et progresser la voie du syndicalisme de classe au niveau européen ».
35 ans plus tard, il est important d’en tirer un bilan et d’en débattre dans l’organisation, de se poser la question « QUI tire QUI et vers OÙ ?