Le plan santé au travail 2016/2020 est certes une avancée mais rien ne saurait justifier le rejet des amendements déposés lors de la commission sur l’épuisement professionnel et du « Burn out » à l’Assemblée Nationale visant à faire en sorte qu’il y ait une reconnaissance des troubles psychiques liés au surmenage et au harcèlement au travail.
Il est utile de rappeler que le « Burn out » est en réalité de la maltraitance au travail liée au profit maximum et à un système économique où le travail n’existe et ne sert que s’il produit du profit, si possible maximum, et dans les conditions imposées par le patronat dans le cadre du rapport d’exploitation qui porte le nom de salariat.
Le rejet par l’assemblée nationale et sa majorité de la République en marche, d’un nouveau tableau de maladie professionnelle permettant la reconnaissance des pathologies psychiques consécutives au syndrome d’épuisement professionnel et la création de taxes additionnelles , va conduire à plus de suicides liés au travail?
Un médecin des Sciences Académiques reconnait lui-même que l’anxiété, le stress posttraumatique, le manque de reconnaissance sont autant de facteurs qui, à la source du burn out méritent une prise en charge réelle en tant que maladie professionnelle, comme la proposé François Ruffin député de La France Insoumise.
Non seulement il y a un décalage entre le vécu des salariés en situation de Burn out : Orange, Education Nationale, Hôpitaux, …et les députés de LREM, tels que Guillaume Chiche, mais qui plus est, il y a là une démarche de rejet des amendements allant dans le sens du progrès, qui justifie les lois scélérates sur le Code du Travail promulguées avec le même acharnement par les gouvernements euros-fédérés Macron/Hollande/Merkel, au nom d’une réduction des déficits budgétaires dictée par l’Europe du grand capital et de la Banque Centrale européenne.
Les luttes qui se mènent actuellement dans les hôpitaux et les EPAHD ou les personnels de l’accompagnement à domicile sont en grève, ce mardi 30 janvier à l’appel de sept syndicats. Une mobilisation inédite soutenue par des associations de retraités, de familles et de professionnels de santé. Action qui montre la voix à suivre aux salariés pour qu’ils se saisissent de la question du « burn out » et se mobilisent pour l’amélioration des conditions de travail.
Pour aider, ils ont le soutien de la commission luttes du PRCF qui met à leur disposition des tracts diffusés dans les entreprises et les administrations et prolonge le débat de la prise en charge des questions de santé au cœur même des préoccupations des travailleuses et des travailleurs de notre pays, et d’une République en Marche vers le Socialisme.
Antoine Luci pour la commission lutte du PRCF
Les grèves en cours :
- Des profs, lycéens et étudiants le 3 février
- de l’énergie le 8 février
- dans les écoles de Prayssac le 8 février 2018
- des agents de Tours Métropole Val de Loire dès le 8 février 2018
- au CHU de la Réunion dès le 7 février 2018
- chez Plastic Omnium à Saint-Marcel depuis le 6 février 2018
- nationale chez Carrefour du 5 au 10 février 2018
- à l’Ehpad de Cabirac à Anglès depuis le 5 février 2018
- au Centre Hospitalier La Chartreuse à Dijon dès le 2 février 2018
- du RER E (Transilien) dès le 1er février 2018
- des éboueurs à Avignon depuis le 1er février 2018
Les grèves à venir :
- du collège Jean-Rostand à Armentières le 9 février 2018
- dans les écoles des Alpes-Maritimes le 15 février 2018
- nationale et illimitée des VTC dès le 17 février 2018
- dans les écoles du Var le 19 février 2018
- interprofessionnelle à l’appel de l’UD CGT des bouches du Rhône le 22 février
- A Air France le 22 février
- nationale des fonctionnaires le 22 mars 2018
Revue de presse :
Les luttes gagnantes :
Holiday Inn Après 130 jours de grèves, les salariés de Hemera gagnent
Les grévistes de l’Holiday Inn de Clichy ont signé hier soir un accord de fin de conflit avec l’entreprise Héméra. Les revendications à l’origine du conflit ont toutes été satisfaites, mais l’intégration des salariés chez le donneur d’ordre IHG n’a pas été obtenue.
Ce n’est pas une victoire totale, mais une « large victoire » selon le communiqué de la CNT-SO, principale animatrice, avec la CGT HPE, de la grève des femmes de chambre et plongeurs de l’Holiday Inn de Clichy. Après plusieurs séances de négociations infructueuses ces derniers jours, un accord a été signé dans la nuit du 8 février avec l’entreprise Héméra, l’employeur des grévistes.
La mutation de deux salariées, à l’origine du mouvement de grève, est annulée. Les grévistes obtiennent également le paiement de toutes les heures travaillées et la mise en place de deux jours consécutifs de repos hebdomadaires. Autres éléments de l’accord : la disparition des contrats de moins de 130 h par mois, une augmentation de qualification pour les salariés et la suppression de la clause de mobilité de l’entreprise. Enfin, une prime de panier de 7,14 € par jours travaillés sera versée et le temps d’habillage et de déshabillage se verra intégré dans le temps de travail.
Âpres négociation
Pourtant, au fur et à mesure d’un conflit s’inscrivant dans la durée, les revendications de départ se sont étoffées. Les 12 grévistes ne souhaitaient plus travailler pour l’entreprise de nettoyage qui les employait. Leur volonté : être intégrés dans les effectifs d’IHG, la multinationale donneuse d’ordre à Holiday Inn. Mais, les syndicats se sont heurtés à un refus d’IHG de reprendre l’ensemble des salariés d’Héméra travaillant à Clichy. Lors des premières discutions la direction a même proposé d’en employer quelques-uns, mais en laissant de côté la déléguée syndicale du groupe.
Cette nuit, la direction d’IHG a encore proposé d’intégrer une partie du personnel, mais pas l’ensemble, raconte Étienne Deschamps du syndicat CNT-SO qui relate des négociations extrêmement difficiles. Pour le syndicaliste, la réponse des grévistes a été admirable : « C’est douze ou rien, on ne laissera pas nos collègues se faire bouffer par Héméra ». Cependant, le principal point de blocage du conflit depuis plus d’un mois n’a pas été franchit par salariés en lutte. IHG n’a pas cédé et s’est défaussé sur son sous-traitant .
L’entreprise de nettoyage Héméra était même absente de la table de négociation. Des coursiers ont dû être missionnés dans la nuit afin d’obtenir sa signature au bas du protocole d’accord de fin de conflit. En tout cas après 113 jours de grève, c’est une victoire. La seconde en quelques mois dans le secteur du nettoyage suite à une grève dure et longue. Au mois de décembre, les salariés de l’entreprise ONET ont obtenu satisfaction après 45 jours de grève.
Altran sud-ouest condamné, justice pour les salariés
La CGT ALTRAN peut largement crier victoire tant elle mené à terme les 300 premiers dossiers en appel, avec à la clé un résultat équilibré qui rend justice aux salariés vis-à-vis des chefs d’accusations suivants pour lesquels la SA ALTRAN Technologies a été condamnée pour :
§ rappels d’heures supplémentaires, de congés payés, de prime de vacances ;
§ clause de loyauté requalifiée en clause de non concurrence illégale ;
§ travail dissimulé ;
§ démissions motivées requalifiées en licenciement abusif ;
§ exécution fautive du contrat de travail ;
à
§ rectifier tous les bulletins de paye ;
§ verser des dommages et intérêts à la Cgt qui soutenait les dossiers ;
§ payer les frais de procédure ;
§ pour harcèlement et pour licenciement nul dans au moins un des dossiers…
Il s’agit donc d’une très bonne nouvelle pour les salariés qui voient la quasi-totalité de leurs demandes validées par la chambre sociale de la Cour d’appel de Toulouse.
Pour cette affaire « hors-norme », nécessaire pour réparer un litige « hors-norme », ALTRAN devra débourser près de 10 millions d’Euros pour ces 300 salariés.
La juge a également estimé que « l’employeur ne justifie pas du temps de travail effectivement réalisé compte tenu du système défectueux de suivi du temps de travail », ce que dénonce la CGT ALTRAN depuis des années :
C’est pourquoi la CGT ALTRAN envisage d’autres actions, afin de contraindre la SA ALTRAN Technologies à payer toutes les heures supplémentaires effectuées par ses ingénieurs.
TESSI LE HAILLAN (33) : augmentation de salaires
Source : CGT
Par leur lutte exemplaire, avec la CGT, les 16 Interbancaire – Traitement du Chèque Bordeaux) ont gagné :
1 % d’augmentation générale des salaires.
Les tickets restaurant à 7, 80 € pour tous, soit 93 euros mensuels de pouvoir d’achat.
L’arrêt de la modulation du temps de travail.
Une prime exceptionnelle d’au moins 1.000 € sans condition.
L’attribution de chèques cadeau de 60 €.
L’attribution de la prime de productivité (160 €) pour tous et la révision des critères d’attribution.
La création d’une Unité Économique et Sociale avec création d’un Comité d’Entreprise, d’un CHSCT et instauration de la prime de participation aux bénéfices ; UES dans laquelle la CGT sera partie prenante.
Des entretiens individuels d’évolution de carrière.
L’attribution de tickets restaurant aux salariés du Groupe basés à Rennes et au Haillan dans la filiale BIP.
Les grévistes espéraient une augmentation des salaires plus importante en rattrapage des 15 années blanches où les augmentations étaient individuelles, au choix du Directeur ! Les Négociations Annuelles Obligatoires, prévues le 30 janvier 2018, seront l’occasion d’obtenir une autre augmentation des salaires. Dans cette entreprise, la solidarité exemplaire des salariés en lutte a aussi permis à la CGT de s’implanter et de s’organiser.
Gréves et manifestations :
Toyota : Visite de macron – communiqué CGT (voir plus de détail s et vidéo: cliquez ici)
Le 22 janvier, à l’occasion de la venue du Président Emmanuel Macron chez Toyota, des centaines de salariés ont été fouillés, ainsi que leur véhicule.
La zone industrielle et l’usine Toyota étaient en état de siège policier, de nombreux salariés ont pris leur poste avec parfois deux heures de retard.
Les délégués CGT de Toyota qui allaient prendre leur poste d’après-midi ont été interdits d’entrée dans l’usine, ceux de l’équipe du matin interdits de rentrer chez eux après le travail, tous ont été regroupés et retenus, encerclés par des CRS pendant trois heures à l’extrémité du parking, tout le temps de la présence de M. Macron.
Nous dénonçons cette rétention arbitraire ! Quand d’autres pays ont ce genre de pratiques, on les qualifie de dictatures.
La CGT dénonce le traitement qui a été réservé aux élus CGT chez Toyota.
Nous ne pouvons accepter de telles pratiques de la part de l’État et de l’entreprise Toyota.
Et il est évident que les ouvriers retardés par la police et les militants retenus contre leur gré doivent toucher leur salaire intégral pour cette journée.
Mouvement de grève reconduit : le journal L’Equipe absent des kiosques
source : Europe 1
Le quotidien sportif L’Equipe est absent des kiosques samedi en raison d’une grève pour protester contre un plan de suppressions de postes. Selon l’intersyndicale, le mouvement de grève est « très suivi ». L’intersyndicale fait état dans un communiqué de « 95% de grévistes à la rubrique football, 50% à l’Omnisports, 20% au web ». En revanche, le site Internet fonctionnait.
25 postes supprimés. « Nous regrettons de ne pas pouvoir vous proposer votre journal aujourd’hui en raison d’un mouvement social », indique le quotidien sportif sur son site Internet. Les syndicats avaient déposé un préavis de grève, jeudi soir, courant de vendredi 26 janvier, à 2 heures du matin, jusqu’au samedi 27, même heure, empêchant donc la parution du quotidien le plus lu en France. Après une première grève samedi 20 et dimanche 21 janvier, les salariés poursuivent leur mouvement s’opposant à une réorganisation de la rédaction, qui passerait par la suppression de 25 postes dans les services qui préparent le journal et les magazines (documentation, correction, infographie…).
Le ton monte. « Au lieu de profiter des jours de préavis pour revoir sa copie, la direction des rédactions a tout mis en oeuvre, en vain, pour que le journal paraisse, quitte à faire du low-cost, quitte à commander à l’avance et utiliser des articles de reporters grévistes et des papiers laissés au marbre », a écrit l’intersyndicale SNJ et SNJ-CGT. « Face à une attitude aussi méprisable de la direction, l’Intersyndicale SNJ et SNJ-CGT a décidé de changer de méthode. Désormais, il n’y aura plus de préavis. D’ici à la fin de la procédure d’information-consultation, chaque jour, chaque heure, est désormais susceptible d’être désignée comme une période de grève », a-t-elle ajouté.
Les ventes du journal en baisse. Le groupe L’Équipe (qui fait partie du groupe Amaury, l’organisateur du Tour de France) compte environ 700 salariés. En février 2016, la rédaction s’était mise en grève pour protester contre un plan de départs, empêchant la parution en kiosques de L’Équipe, un fait rare pour le quotidien. Si le journal progresse sur le numérique, ses ventes en kiosque ont baissé de 8,39% en un an, selon les chiffres de l’ACPM, avec une moyenne quotidienne de 234.271 exemplaires.
Croizat emmuré ? Saint-Ouen refuse !
Source : L’humanité
Jusqu’ici, le maire UDI de Saint- Ouen, William Delannoy, n’avait pas de projet pour la bourse du travail. Mais, comme dans toutes les villes conquises par la droite ici, en 2014 , le lieu de rencontre des syndicats ne pouvait rester longtemps ignoré. Les syndicats CGT et CFDT installés dans les bureaux ont reçu un courrier de la mairie expliquant que les services allaient « murer » la grande salle Ambroise Croizat. Un avis d’expulsion, en somme, « alors que nous étions en négociations » pour trouver un autre lieu, explique Bruno Beylat, responsable de l’union locale CGT
Un collectif d’Audoniens syndicalistes, habitants actifs et retraités, des représentants d’autres unions locales CGT qui ont subi le sort annoncé à Saint-Ouen occupent depuis hier la bourse du travail. Et n’en sortiront, assurent-ils, qu’« avec les clés d’un autre lieu ». Au minimum, car quitter un bâtiment portant le nom d’un grand ministre communiste et syndicaliste « fend assez le cœur »…
Le maire présentait le « nécessaire » déménagement pour faire de la place à la construction d’une école. Or, « elle se fera au bout du terrain, mais les 150 mètres carrés qu’on occupe sont promis à un promoteur immobilier », souligne Bruno Beylat. Servir les appétits financiers des promoteurs, mais aussi effacer un symbole des luttes syndicales et politiques : « On y a réuni 150 personnes pour la défense du logement public », ex- plique Bruno Beylat. L’un des « rares lieux où non seulement on fait agir la solidarité sur les questions du travail, sur des contenus de classes », analyse le conseiller municipal d’opposition (PCF), Frédéric Durand, mais qui est « souvent le dernier recours juridique de travailleurs qui connaissent mal leurs droits ». Le type même d’argumentation qui fait bondir un élu pour qui la main du marché est souveraine…
Coca édulcore ses profits pour licencier
Source : L’Humanité
Le géant du soda veut supprimer 252 emplois malgré une situation florissante. Les représentants du personnel et les syndicats demandent à l’inspection du travail d’intervenir.
Depuis l’annonce, à la mi- octobre, d’un plan de 252 suppressions de postes par Coca-Cola European Partners France (CCEP) sur plusieurs sites du groupe, les syndicats (CFDT/CFE-CGC/CGT/FO) contestent la justification économique du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que la direction compte mettre en place. Arguant d’une baisse de consommation des sodas et de surcapacités de production, l’entreprise estime que des licenciements et le non-remplacement de postes vacants sont nécessaires pour redimensionner le groupe à la taille des besoins de production. « Coca-Cola continue à faire 86 % de parts de marché sur le cola, notre plus gros concurrent est PepsiCo avec seulement 9 % de parts de marché », souligne Vincent Lenglet, délégué syndical central CFDT chez CCEP. « Même s’il y a une stagnation sur ce produit, Coca-Cola dispose d’un large portefeuille d’autres produits, plus en phase avec les nouvelles habitudes des consommateurs », précise le cédétiste.
Face au refus unanime des syndicats de négocier un accord de méthode et des mesures d’accompagnement pour aboutir à la signature du PSE, la direction de Coca-Cola s’achemine vers une procédure unilatérale en menaçant de déposer directement son plan de licenciements auprès de l’inspection du travail pour homologation, le 20 février. Aujourd’hui, l’avocat de l’instance de coordination du CHSCT, maître Ralph Blindauer, doit déposer une demande d’injonction à la Direccte, pour demander à l’administration du travail d’exiger que le géant du soft drink reprenne la procédure à zéro, au vu du manque de fiabilité des informations transmises par l’employeur. Une demande similaire a déjà été déposée au nom du comité central d’entreprise. « La direction annonce une baisse de 1,6 % du chiffre d’affaires CCEP en 2016 : c’est faux », souligne maître Blindauer, qui précise que « à périmètre constant et à taux de change constant, le chiffre d’affaires augmente néanmoins de 1 % ». Une présentation litigieuse des chiffres qui concernerait également le résultat opérationnel ou le revenu annuel. Ce qui fait dire à l’avocat que ce plan social est « le prototype du plan de licenciements boursiers ». L’intersyndicale CFDT/CFE-CGC/CGT/FO pointe d’ailleurs une augmentation du bénéfice net de 35 % entre 2015 et 2016, où les profits ont atteint « 67 millions d’euros » en 2016, estimant que « pour 2016, le bénéfice net réalisé par salarié atteint donc 29 000 euros » !
En ce qui concerne l’instance de coordination des CHSCT, l’avocat note « une absence totale d’information sur l’impact de ces suppressions d’emplois sur les conditions de travail ou les risques psychosociaux. Et ce, alors même que les prévisions de chiffre d’affaires de Coca-Cola sont à la hausse, ce qui signifie qu’il faudrait produire plus avec moins de monde ».
Au vu de ces éléments, l’intersyndicale réclame le maintien d’une production équivalente aux ventes réalisées en France « 362 millions de caisses unitaires » en 2016 , l’assurance que la direction ne procédera pas à une externalisation, ni à une délocalisation du service technique et équipement, l’arrêt des délocalisations du service support et des sup- pressions de postes au siège, la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, l’amélioration des mesures d’accompagnement contenues dans le plan social, la garantie que la direction ne procédera à « aucun licenciement contraint », ainsi que des embauches en CDI.