Face à la violence du capital, opposons une force organisée et révolutionnaire
Nous y voilà ! Six jours avant de s’adresser aux Françaises et aux Français, Macron, le valet de l’Union européenne, aura eu bon vent de se taire au sujet du premier gestionnaire d’investissements au monde, BlackRock, officiellement devenu, le 8 avril, l’un des conseillers financiers de la branche conseil de la Commission européenne. Sa mission ? Éclairer la politique de la Commission sur la finance durable. Mais quel est le rapport ? Il y a trois ans, en avril 2017, il prétendait que Macron était destiné, selon lui, à devenir le futur président « pour le plus grand bien de la France et de l’Europe ». Selon L’Humanité et Mediapart, le géant américain aurait pu influencer le gouvernement, notamment sur la réforme des retraites, afin de servir ses propres intérêts. Tout cela, c’est dans le cadre de la loi Pacte que le gouvernement a redéfini l’univers des produits d’épargne-retraite, au grand dam des compagnies d’assurance privées.
Alors, est-ce que Macron a réussi à nous faire pleurer dans les chaumières après son allocution télévisée du mardi 14 Avril 2020 ?
Un identitaire de la Ligue du Midi aurait donné le ton : « La France est une cocotte-minute […] Ce gouvernement macronien a-t-il conscience des sommes de haine et de colère qui s’accumulent ? […] Que les comportements collectifs pourraient se déchaîner contre lui avec toute la brutalité d’une mutinerie sanglante ?« .
Nous y voilà ! Sans organisation politique digne du nom de communiste comme celle qui a hérité du mouvement de résistance aux politiques d’austérité menées depuis près de 45 ans, du gouvernement Barre sous la présidence Giscard à Macron-Philippe en passant par les présidences Mitterrand dès 1982, Chirac, Sarkozy et Hollande.
Ainsi donc, les travailleurs de ce pays ont dû serrer la ceinture car tous ces gouvernements ont, avec la complicité des européistes, créé l’illusion d’une « Europe sociale », délicatement confinée avec le soutien inconditionnel de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de ses alliés « eurocommunistes » aujourd’hui regroupés autour de De Linke, la Gauche européenne qui ajoute de la dette à la dette au lieu de l’annuler auprès de la BCE comme les Partis communistes d’Amérique du Sud l’exigent auprès du FMI.
Oui, nous communistes du PRCF, appelons le peuple de France à se souvenir que le 29 mai 2005, notre peuple a rejeté majoritairement cette Europe des finances qui refuse de faire payer les riches et s’en prend lâchement aux travailleurs en s’attaquant aux salaires et aux retraites, alors qu’une minorité joue en bourse en une journée ce que nous avons gagné à la sueur de notre front durant toute une année !
Alors face à la violence du capital, nous opposons une force organisée et révolutionnaire, disponible pour faire valoir nos conquis à la condition qu’ensemble, nous exigions la sortie de l’euro, de l’Europe, de l’Otan et du capitalisme !
Antoine LUCI – Jo HERNANDEZ
Revue de presse de la commission Luttes du PRCF semaine 17 – avril 2020
Revue de presse :
§ – Fonctionnaires : une prime pour ceux toujours au travail, des congés imposés pour les autres
Au moins 400.000 agents vont toucher une prime pouvant aller jusqu’à 1.000 euros. Cinq jours de RTT seront décomptés pour les agents qui n’ont pas travaillé ces quatre dernières semaines. La prise de cinq jours de congé ou de RTT pourra aussi être imposée d’ici à la fin du confinement…
§ – la crise du secteur aérien, l’équipementier Daher pourrait supprimer 3 000 emplois
Source: RT France
Premier employeur industriel des Hautes-Pyrénées, l’avionneur et équipementier Daher pourrait ne conserver que 7 000 emplois sur 10 000. Frappé par la crise qui touche le secteur aérien, il n’entrevoit pas de reprise avant 2022/2023. Selon France 3 Régions citant la CFDT, l’avionneur et équipementier Daher pourrait prochainement supprimer 3 000 emplois. La totalité des contrats d’intérimaires ne seraient pas reconduits et 1 300 postes en CDI seraient supprimés. A Tarbes, le groupe fabrique des avions d’affaires comme le TMB900, ainsi que des pièces de carénage pour Airbus. Principal employeur industriel des Hautes-Pyrénées, il emploie en outre 10 000 personnes dans le monde.
En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/economie/74064-frappe-par-crise-secteur-aerien-daher-3000-suppressions-emploi
§ – Covid-19 : la FNSA et trois syndicats signent un accord de branche
Vendredi dernier, la FNSA (Fédération nationale des syndicats de l’assainissement et de la maintenance industrielle) et trois organisations syndicales de salariés (CFDT, UNSA et la CFTC) ont signé un accord de branche relatif aux dispositions exceptionnelles prises dans le contexte actuel de crise sanitaire.
Les trois syndicats de salariés, tout comme la FNSA, ont pour mission d’accompagner les entreprises et les salariés de la profession, en ce contexte de crise sanitaire. C’est pourquoi ils ont saisi l’opportunité donnée par les pouvoirs publics, par ordonnance, de négocier dans des conditions d’urgences et matérielles particulières, un accord de branche. Ce dernier permet aux entreprises d’imposer ou modifier la prise de six jours ouvrables de congés payés…
§ – LA FABRICATION DES BOITES DE VITESSES ET TOUTE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE, DES BESOINS INUTILES DANS CE CONTEXTE IL FAUT D’ABORD SAUVER NOS VIES
Source : CGT
A PPS le covid-19 n’a pas épargné les salariés, nous avons eu trois cas dont un est toujours hospitalisé à ce jour. Cela nous a conduit à exercer notre droit de retrait le 18 mars car nous estimions qu’il y avait un risque imminent pour notre santé et celle de nos proches. Depuis ce jour-là, nous avons été mis en activité partielle jusqu’au 15 avril, mais nous savons d’ors et déjà que cela sera prolongé jusqu’au 3 mai inclus. Cette situation implique une perte de 16% du salaire net pour les ouvriers, employés, techniciens Etam avec 250 euros en moins sur la fiche de paie. D’autre part les ingénieurs et cadres disposent d’une convention collective du 28 juillet 1998 qui prévoit un paiement à 100% en cas d’activité partielle. Tant mieux pour eux!
Donc pour la CGT, il nous parait évident qu’il ne peut y avoir deux types de traitements dans l’entreprise et c’est pour cela que nous avons adressé 3 mails à nos dirigeants en leurs demandant le paiement à 100% pour tout le personnel. Dans le dernier mail nous avons également fait les propositions suivantes à la direction: Afin de pouvoir maintenir notre salaire intégral nous pensons que dans l’optique où le gouvernement préconise des mesures exceptionnelles jusqu’au 31 décembre 2020 nous vous demandons d’appliquer les mesures suivantes à PPS:
- – Aucune remonté de dividende à l’actionnaire cette année
- – Participation de l’actionnaire à l’effort collectif en puisant sur les bénéfices antérieurs pour financer les pertes de salaires
- – Renonciation de 30% du salaire mensuel pour les cadres dirigeants jusqu’à la fin de l’année. Lundi 6 avril, les représentants du personnel ont assistés à une réunion téléphonique du CSE à la demande de la
direction. Les membres du CSE ont été sollicités pour les mesures suivantes:
§ – Décision unilatérale de la direction d’annuler tous les congés et les repos salariés du mois de mai déjà posés. D’autre part elle a également pris la décision de nous imposer à sa convenance nos repos salariés. Concernant nos anciens congés restants, ils doivent être pris avant le 18 septembre 2020 au lieu du 31 mai 2020.
– Obligation pour les salariés de prendre au minimum 15 jours de congés payés c’est-à-dire 3 semaines complètes entre le 15 juin et le 18 septembre 2020 tout en sachant que l’usine ne sera pas fermée comme les années antérieures. Nous avons insisté auprès de la direction pour que toutes les demandes de congés des salariés soient acceptées, que ce soit 3, 4 semaines ou plus. Nous lui avons rappelé qu’elle a largement le temps de s’organiser afin d’honorer toutes les demandes.
A cette réunion la CGT a insisté pour le paiement à 100% de nos salaires. La direction a informé qu’elle aura un échange avec les délégués syndicaux lors des réunions prévues le 17 et 18 avril sur cette demande mais ATTENTION…
Quant à la CSSCT (commission santé sécurité condition de travail) elle a été sollicitée pour débattre et établir des mesures de prévention et de protection d’une reprise de l’activité à venir. La CGT a rappelé que
la situation du pays est plutôt au confinement que d’aller fabriquer des boites de vitesses.
En effet ces derniers jours, le pays accuse une hausse importante du nombre de décès (plus de 14000) alors nous rendre au travail ne ferait que de nous exposer à ce fléau pour nous et nos familles. Alors que les personnes qui se trouvent en première et en deuxième ligne expriment leur ras le bol notamment avec un manque criant de masque de protection, nous apprenons par la bouche de la direction que l’UIMM (syndicat patronal de la métallurgie) va mettre un certain nombre de masques FFP2 à disposition de PPS dès le 16 avril. Une nouvelle fois la CGT a dénoncé cette aberration.
Pendant que la moitié de la population de la planète est confinée pour éviter que la pandémie de coronavirus ait des conséquences encore plus désastreuses, pendant que des centaines de milliers de soignants partout dans le monde essaient d’éviter le pire, au risque de leur vie et de leur santé, la direction de PPS cogite fermement et pond des pages de consignes misérables pour nous convaincre de venir nous regrouper dans l’usine et reprendre le travail.
Elle annonce :
- – Qu’il y aura des masques, alors qu’il en manque encore dans des lieux essentiels pour la santé.
- – Qu’il y aura du gel hydro-alcoolique Elle prévoit :
- – De changer les horaires de travail pour l’équipe d’après-midi 14h30 à 22h30, pour éviter le chassé- croisé
- – De supprimer les bus !!! C’est chacun se débrouille pour venir au boulot quitte à se contaminer dans les transports en commun.
- – De fermer les vestiaires et les douches !!! Les salariés viendraient en tenues de travail quitte à contaminer son logement et sa famille avec ses vêtements de travail.
– Condamner les machines à café et sandwichs !!! Bosse et tais-toi.
La CGT ne cautionne pas ces mesures très contraignantes pour le personnel. Mais qu’en est-t-il dans la réalité ? Toutes ces « magnifiques » mesures de la direction n’ont d’autre objectif que de protéger le patron d’éventuelles accusations de mises en danger d’autrui. Et si l’un ou l’autre d’entre nous tombe malade, ce sera de sa faute car il n’aura pas respecté les consignes de la direction. Nous ne sommes pas d’accord.
Lors des réunions prévues demain jeudi et vendredi des DS (délégués syndicaux), la CGT s’opposera à une reprise de l’activité sur le site tant que le confinement reste imposé par le gouvernement, ceci dans le but de stopper rapidement cette épidémie dangereuse. Et La CGT apportera ses propositions et revendications suivantes :
– Maintien des salaires à 100% sans aucune incidence. – Renoncement des dividendes 2019 et retour des
dividendes ou une partie déjà versée si nécessaire. – Pas de reprise de l’activité tant que le confinement est imposé par le gouvernement, ceci pour combattre la propagation du virus. Nous rappelons que l’employeur est responsable de la sécurité des salariés, du départ jusqu’au retour à leur domicile. Et il n’est pas normal d’avoir des masques FFP2 pour de l’industrie automobile alors qu’il y a des pénuries dans les hôpitaux et autres services nécessaires à lapopulation. – A la reprise de l’activité, après la fin du confinement,maintien des transports avec toutes les mesures de
protections. -A la reprise de l’activité, après la fin du confinement, maintien de l’accès aux vestiaires enrespectant les mesures barrières. – Pour les changements d’horaires, la CGT propose leshoraires suivants 6h à 13h45 et 14h15 à 22h sans perte de salaire.
Si la direction nous force à un retour au travail dans ces conditions inacceptables, il faudra nous serrer les coudes et mettre la direction fasse à ses responsabilités comme nous l’avons fait le 18 mars dernier.
Nos vies avant leurs profits !!!
§ -Grève et débrayage sue le site Allard Emballages.
Source :Unité CGT
La moitié des 72 salariés d’Allard Emballage était en grève ce vendredi 10 avril pour « demander plus de respect de la part de la direction locale, sur le site de Varennes ». « Les machines sont à l’arrêt », a déclaré Florent Pontonnier, l’un des représentants CGT du personnel de l’entreprise, spécialisée dans la fabrication de papier servant à produire des emballages carton.
Depuis plusieurs semaines, une grève couvait : alerté, « le directeur a convoqué une réunion en urgence, pour nous dire qu’on ne devait pas être des paranos, qu’on était des tire-au-flanc », a rapporté un représentant du personnel à la presse.
Les grévistes demandent une désinfection des locaux une fois par jour, du gel hydroalcoolique sur chaque poste de travail, du produit désinfectant pour chaque salarié et une prime Covid-19 « pour venir compenser le dévouement et les efforts de chacun durant cette période difficile », a expliqué la CGT de la papeterie.
La CGT précise également que certaines mesures ont été mises en place, « grâce aux demandes des élus du personnel » : gel, gestes barrière, nettoyage quotidien des locaux. « Le coronavirus est partout et donc ici aussi. On n’a même pas de savon pour se nettoyer les mains », indique Florent Pontonnier qui rappelle la réponse du directeur du site : « Il nous a dit qu’il ne les ferait pas nettoyer par une entreprise extérieure, qu’on devait faire notre travail. » « La direction du groupe a refusé de faire un geste, même sans aller jusqu’à 1 000 euros, disant qu’on ne savait pas ce qu’allait être l’avenir, a également précisé à la presse Vincent Cova, délégué central CGT.
C’est confirmé : la loi « urgence coronavirus » va revenir sur les droits aux congés, les 35 heures… et sans date limite.
Source : Marianne 23/03/2020
Devant le Sénat, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de revenir dans sa loi « urgence coronavirus » sur certains acquis sociaux, comme les congés payés ou les 35 heures. Des mesures qu’il annonce « provisoires »… tout en refusant d’inscrire une date limite dans le texte…
– Entretien] Fatima M : « Nos vies ne pèsent pas lourd par rapport à leurs profits »
Source : La Marseillaise – 09/04/2020
Salariée dans un grand supermarché marseillais, Fatima M. raconte comment les employés ont dû se démener avec la CGT pour que de premières mesures de sécurité soient appliquées.
Les salariés des grandes surfaces et des commerces de première nécessité sont avec le personnel médical, les rares corps de métier à travailler pendant le confinement. Fatima M.*, qui est caissière et chargée d’achalander le rayon textile d’une grande surface, explique comment tout a basculé, le jour où est arrivée l’épidémie de Covid-19…
– Inspection du travail de l’Essonne sous pression gouvernementale
Source : CGT CNTEFP
Une atteinte sévère à l’indépendance de l’inspection du Travail est survenue en Essonne.
Un employeur a directement appelé le Président de la République après que l’un de nos collègues lui a rappelé ses obligations découlant de l’arrêté du 14 mars 2020, interdisant les rassemblements et réunions de plus 100 personnes (en l’occurrence l’entreprise faisait travailler plus de 100 salariés dans un même atelier). Le courriel de notre collègue rappelait aussi que des mesures de protection des salariés devaient être mises en œuvre. Etant donné les circonstances, il avait pris soin de faire valider sa missive par sa hiérarchie.
Suite à l’intervention du Président de la République, l’agent de contrôle a été vertement réprimandé, avec sa hiérarchie directe, par le DIRECCTE.
Cette ingérence du Président de la République pose la question de notre indépendance, puisque nous devons pouvoir exercer indépendamment des influences extérieures et gouvernementales indues. Elle pose aussi la question de l’égalité de traitement entre les usagers, entre ceux qui ont « des contacts » et les autres, et bien sûr celle de la protection des travailleurs, grande oubliée dans cette affaire !
A ce titre, nous constatons que de nombreuses entreprises qui produisent des biens non essentiels à l’organisation de notre confinement et donc à la survie de la nation, continuent de faire travailler dans la promiscuité de nombreux travailleurs. Et alors que nous travaillons à rappeler les règles minimales de prévention et les moyens de protection de la santé des salariés, nous faisons face à une pression hiérarchique incompréhensible.
Nous refusons que des salariés, notamment les plus précaires, se contaminent et contaminent leurs proches parce qu’ainsi en a décidé le gouvernement, avec l’accord coupable de notre hiérarchie.
Nous refusons l’idée que les salariés ne soient pas considérés comme des « personnes » et que notre autorité centrale choisisse d’exclure les salariés des mesures protectrices qui s’appliquent à l’ensemble de la population (interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes notamment).
§ – Communiqué Cgt Educ – Réouverture des écoles et établissements scolaires le 11 mai ?
Le président de la République a annoncé la réouverture « progressive » des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai. En intervenant dans les médias, le ministre de l’Education nationale n’a pas apporté de réponses concrètes concernant les interrogations que cette annonce très surprenante suscite.
La CGT Éduc’action de l’académie de Montpellier considère que cette annonce est très hasardeuse et s’interroge sur les réelles motivations de celle-ci.
En effet, ces annonces suscitent plus d’interrogations et de craintes que d’apaisement chez les personnels de l’Éducation nationale, les élèves, les parents, mais aussi parmi les collectivités territoriales et les administrations chargées de mettre en application cette décision.
Le président Macron promet des aménagements et des organisations spatiales spéciales dans les lieux d’enseignement afin que les risques de transmission soient limités entre les élèves et entre les élèves et les adultes
La CGT Éduc’action est très dubitative face à ces premières annonces qui semblent encore peu concrètes et très éloignées des capacités de l’État à tout faire pour assurer cette reprise dans des conditions sanitaires raisonnables.
Comment imaginer que l’Éducation nationale et les collectivités territoriales seront en capacité d’avoir d’ici un mois à disposition des stocks suffisants de matériel de protection et de tests pour équiper les établissements et garantir la santé de tou·tes alors même que les besoins actuels ne sont ni garantis, ni couverts dans les centres hospitaliers, les EHPAD ou pour toute autre profession travaillant encore actuellement ? Comment imaginer que les équipes pédagogiques seront en capacité d’aménager des espaces d’étude alors même que les classes sont déjà trop petites ou surchargées ? Comment imaginer que des élèves après deux mois de confinement, seront en capacité de respecter de façon maximale les mesures de distanciation sociale ?
La CGT Éduc’action estime que cette décision est pour l’heure incompréhensible : comment, en effet, expliquer que les cafés ou les restaurants doivent demeurer clos et permettre en même temps aux élèves de se réunir massivement alors qu’ils·elles sont décrit·es comme potentiellement vecteurs asymptomatiques du virus — ce qui avait amené à la fermeture des écoles ?
Comment demander aux personnes à risque de rester confinées tout en envoyant leurs enfants à l’École ?
Sous couvert d’égalité et avec la volonté de faire « retrouver le chemin de l’École » aux enfants des milieux les plus défavorisés, le président de la République souhaite surtout et avant tout relancer l’économie en « libérant » les parents de leurs enfants afin qu’ils·elles retournent travailler comme le souhaite le patronat.
Car le véritable motif de réouverture est bien là : répondre aux souhaits du patronat et en particulier du MEDEF qui déjà annonce sa volonté d’augmenter le temps de travail et de diminuer les congés payés des travailleuses et des travailleurs.
La CGT Éduc’action condamne cette vision de l’École comme simple lieu de garderie.
Dans ces conditions, la CGT Éduc’action attend du ministre que soit précisé le « retour progressif » (quelles régions, quelles classes, quels personnels par exemple ?), que soient garanties les mesures matérielles de cette réouverture (protections, tests…), mais aussi les droits des salarié·es (autorisations spéciales d’absence, droit de retrait…).
Le ministre sera d’ailleurs jugé sur sa capacité à ne pas mettre les personnels et les élèves en danger.
La CGT Éduc’action exigera des réponses avant d’envisager une reprise dans des conditions de sécurité sanitaire satisfaisantes, par exemple sur : les tests (du virus et de l’immunité) généralisés pour élèves et adultes, des effectifs permettant de maintenir partout plus d’un mètre de distance entre chacun·e (en classe, dans la cour, les transports…), des masques renouvelés toutes les 4 h, du savon et du gel, des sanitaires propres, les objectifs pédagogiques de la reprise…
Si les réponses ne sont pas apportées, la CGT Éduc’action s’opposera à toute reprise prématurée et nous considérons que les personnels seraient fondés à appliquer leur droit de retrait.
§ – Communique FO – La reprise des cours à tout prix : inacceptable ! irresponsable !
«À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées , déclare le 13 avril le président de la République. Le patronat s’est déclaré «satisfait» : «cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école» s’est félicité un porte-parole du Medef. Mais du côté des personnels, cette annonce a provoqué l’incompréhension : la colère est encore montée d’un cran.
Une décision irresponsable
Comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront réouvrir ? À l’école, les gestes barrières sont impossibles à appliquer. Comment observer une distanciation sociale dans des classes de 30 voire 35 élèves ? Et toujours rien de prévu pour les personnels à risques, qui doivent pourtant bénéficier d’un suivi médical.
Depuis un mois, une partie des personnels assure l’accueil des enfants de soignants la plupart du temps sans aucun matériel de protection (masque FFP2, gel hydroalcoolique, gants…), alors qu’il est de la responsabilité de l’État employeur de veiller sur la santé de ses agents. Certains sont tombés malades.
Depuis un mois la FNEC FP-FO intervient à tous les niveaux et en particulier pour exiger du ministre qu’il prenne ses responsabilités en matière de protection des personnels.
Le dépistage systématique avant toute consigne de reprise des cours
FO a fait adopter un avis au CHSCT ministériel le 3 avril demandant «un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité.»
Seuls ceux qui présenteront des symptômes seront testés, selon le président Macron. Or, la plupart des enfants porteurs du virus sont asymptomatiques. Comment éviter tout risque de contagion ? Les personnels refusent d’aller à l’abattoir.
Quant à la mise à disposition des masques pour tous les personnels, le ministre de l’Éducation nationale se contente de dire : «c’est une possibilité». Alors que l’on sait que les masques manquent partout, et en premier lieu dans les hôpitaux !
Le ministre Blanquer parle aussi de grands aménagements : «On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée» On voit mal comment tout cela pourrait être appliqué. En tout cas la FNEC FP-FO n’acceptera aucune remise en cause des obligations réglementaires de service des personnels.
L’école n’est pas la garderie du MEDEF
Le Président met en avant les inégalités sociales qui se sont accentuées avec l’enseignement à distance, pourtant vanté par le ministre de l’Éducation nationale. C’est vrai, mais nous constatons aussi que depuis plusieurs jours des voix se sont élevées pour accélérer la reprise de l’économie et faire repartir la production. L’éducation nationale et ses personnels ne sont pas une variable d’ajustement pour les besoins du marché. Cette décision ne trompe personne, d’autant plus que les universités restent fermées, les étudiants n’ayant pas besoin d’être gardés.
La FNEC FP-FO exige, avant toute reprise de l’activité :
des tests sérologiques pour organiser le dépistage systématique pour tous les personnels et les élèves, conformément à l’avis du CHSCT ministériel
la désinfection des écoles, services et établissements scolaires
des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques FFP2) en quantité suffisante.
Alors que la crise a mis sur le devant la scène, l’importance des services publics et la faillite des politiques d’austérité qui les ont saccagés, la FNEC FP-FO réitère sa demande d’annulation de toutes les suppressions de postes pour la rentrée prochaine.
La FNEC FP-FO rappellera ces préalables au ministre de l’Éducation nationale. S’il persiste dans une reprise des cours au prix de la santé des personnels, la FNEC FP-FO les invitera à utiliser leur droit de retrait. La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève jusqu’au 30 mai.
Montreuil le 14 avril 2020