Depuis que le mouvement syndical de classe existe, la stratégie des gouvernements et du patronat est claire, diviser pour régner, nous opposer les uns aux autres pour poursuivre la destruction des droits des travailleurs, de la protection sociale et notamment des retraites. Face à cela, le mouvement social et en particulier les confédérations syndicales ont une lourde responsabilité. Ils se doivent de construire une stratégie cohérente qui s’appuie sur le bilan de nos échecs passés depuis l’élection de Macron. Comme ces confédérations euro-formatées et, pour la plupart, euro-financées, ne VOUDRONT pas mettre en place un plan de lutte gagnant, il revient aux syndicalistes de lutte de se concerter, y compris à l’interpro, pour construire le rapport des forces du tous ensemble en même temps.
Dans la lutte de classe actuelle qui nous oppose au capital et au monarque Macron, nous devons changé de braquet. C’est pourquoi le PRCF appelle à agir tous ensemble en même temps dans l’unité la plus large sur une ligne combative et claire en condamnant fermement la politique menée par Macron et son gouvernement ainsi que les directives européennes de casse de nos services publics.
Commission luttes du PRCF
Revue de presse :
Des brèves :
§ – Aix-Marseille : 700 profs contractuels sur le banc de touche
La CGT Éduc’action a organisé mercredi à Marseille, un rassemblement devant l’inspection académique, pour venir en aide aux contractuels. 700 d’entre eux sont actuellement sans affectation, conséquence des réformes Blanquer. Plus de 15 jours après la rentrée, il manque encore des enseignants dans les établissements scolaires. Une situation qui a tendance à s’aggraver, alors que dans le même temps, sur les 1 400 contractuels que comptait l’année dernière l’académie d’Aix-Marseille, seulement la moitié d’entre eux ont été appelés à la rentrée…
§ – Les travailleurs sans-papiers de Chronopost devant le siège de La Poste
Présents nuit et jour devant l’agence Chronopost d’Alfortville depuis le 11 juin, des dizaines de travailleurs sans-papiers en grève, soutenus par de nombreux sans-papiers d’autres entreprises, se battent pour exiger leur régularisation.
§ – Paris : cinq syndicats RATP appellent à la grève illimitée à partir du 5 décembre
Une grève illimitée dans le métro parisien à partir du jeudi 5 décembre. L’UNSA-RATP, la CFE CGC RATP, Sud RATP, Solidaires RATP et FO RATP appellent les salariés à stopper le travail pour dire non au projet de réforme des retraites. Vendredi 13 septembre une grève avait été massivement suivie.
§ – Les syndicats policiers appellent à une « marche nationale de la colère » le 2 octobre
Les organisations syndicales veulent notamment alerter les autorités sur la dégradation des conditions de travail et la vague de suicides chez les policiers. Elles entendent aussi défendre le régime de retraite des forces de l’ordre.
§ – Les sapeurs-pompiers de toute la France manifesteront à Paris le 15 octobre
Les sapeurs-pompiers sont en grève. Depuis des mois, leurs camions rouges affichent la couleur : « En grève » peut-on voir marqué à la peinture blanche.Ils avaient prévenu : sans réponse de la part de l’Etat, ils iraient manifester à Paris. La décision a été prise ce mardi 10 septembre 2019. Les sapeurs-pompiers de toute la France sont appelés à manifester à Paris, mardi 15 octobre 2019. Ils comptent bien se faire entendre cette fois.
Luttes gagnantes :
A – Biocoop après 2 jours de grève, la direction contrainte de s’engager !
Les salarié-e-s de la plateforme Biocoop de Noves (13) étaient en grève pour réclamer une prime et un délai de prévenance acceptable pour les heures supplémentaires.
Après 2 jours de grève, ils ont obtenu des engagements de la direction sur chacun de ces points.
Concernant les heures supplémentaires, les salariés seront prévenus trois heures minimum en amont .
Concernant la prime, la CGT revendique 600 € , la direction accepte le principe d’une prime dont le montant sera connu lundi. En cas de désaccord, la CGT avec les salariés repartiront en grève ! A suivre
Des luttes et manifestations :
1 – GREVE SNCF RATP – Cinq syndicats de la RATP annoncent une grève illimitée en décembre. Un mouvement auquel compte se joindre le syndicat de la SNCF SUD-Rail.
Source : L’Internaute du 25/09/2019
Menée par les syndicats CGT-Cheminots et SUD-Rail, une grève à la SNCF a eu lieu ce mardi 24 septembre, en même temps que des manifestations un peu partout en France contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Si les syndicats de cheminots dénoncent la fin des régimes spéciaux de retraite, avec le nouveau système universel à points, ils s’inquiètent également de la fin du statut des cheminots qui sera effectif en 2020. En effet, à partir du 1er janvier, avec la réforme SNCF, l’embauche des salariés sans le statut des cheminots sera effective. La journée de mardi a été marquée par des perturbations sur les Transilien, RER, TER et Intercités. Le trafic a repris son cours normal sur les rails ce mercredi 25 septembre.
Après une grève à la RATP massivement suivie le vendredi 13 septembre à Paris, cette mobilisation de la SNCF du mardi 24 septembre pourrait bien être aussi un avant-goût d’un mouvement de plus grande ampleur, qui pourrait rejoindre la grève illimitée de la RATP en décembre : « le but de ce mardi, c’est d’être dans la continuité de ce qu’a fait la RATP, de tester nos forces pour voir un peu si les gens ont envie de lutter », a expliqué à Libération Anasse Kazib, délégué syndical SUD-Rail à la gare du Nord.
La SNCF de nouveau en grève aux côtés de la RATP à partir de décembre ?
SUD-Rail, qui n’est autre que le troisième syndicat à la SNCF, a annoncé ce mardi 24 septembre rejoindre l’intersyndicale de la RATP face à la réforme des retraites. Pour rappel, l’intersyndicale de la Régie autonome des transports parisiens appelle à une grève illimitée à compter du… 5 décembre. De quoi annoncer une fin d’année compliquée dans les transports en commun !
Grève RATP : un mouvement illimité dès jeudi 5 décembre 2019
Les 5 syndicats de la RATP UNSA, SOLIDAIRES, FO, CFE-CGC et SUD ont fait savoir dans un communiqué qu’ils appelaient à une grève illimitée à partir du jeudi 5 décembre 2019. « Devant la gravité de la situation, le gouvernement doit utiliser ce temps pour prendre les dispositions nécessaires afin de respecter le contrat social, avec le maintien de nos garanties statutaires, qui lie les salariés à l’entreprise et à l’Etat », ont-ils indiqué dans un communiqué. « C’est un nouveau coup de semonce pour que le gouvernement nous réponde » a déclaré Jean-Marc Judith de l’UNSA RATP. « Pour l’instant, il n’y a pas de concertation. Nous laissons justement le temps au gouvernement de réagir. En nous y prenant trois mois à l’avance, nous espérons favoriser une convergence avec d’autres secteurs. Nous avons trois mois devant nous ».
Après la grosse grève du vendredi 13 septembre à la RATP, Bertrand Dumont, co-secrétaire du syndicat Solidaires-RATP, a expliqué à France Info qu’une seule journée de mobilisation ne suffirait pas. « Le gouvernement a maintenant la balle dans son camp. Nous, on peut dire peut-être qu’on mène 1-0 mais on sait que le match n’est pas fini. Là maintenant, il va falloir absolument qu’on travaille la convergence des luttes car on sait aussi que même sur un conflit long de deux, trois, quatre semaines, on ne gagnera pas tout seul ». Le 13 septembre, Pierre Laguéraudie avait lancé sur RTL : « on est en train de réfléchir, comme en 95, pour partir sur une grève beaucoup plus longue ».
2 – FO : « S’il faut aller à la grève, nous sommes prêts »
Source : L’Humanité du 23/09/2019
Le syndicat a réussi sa mobilisation contre la réforme Delevoye, samedi, avec plus de 15 000 manifestants réunis à Paris. Pour les militants, l’heure n’est plus à la discussion avec le gouverne- ment, mais à la construction de la mobilisation.
Si FO voulait faire une démonstration de force, l’objectif est rempli. Samedi, la manifestation na- tionale convoquée par ce seul syndicat sur le thème des retraites a mobilisé au-delà des espérances des dirigeants de la confédération. Tout de rouge tendu, à l’instar des drapeaux omniprésents, des gilets et autres ballons des unions départementales et des fédérations de métiers, le cortège, qui s’est étiré sans heurts du boulevard du Montparnasse à la place Denfert-Rochereau, à Paris, non loin du siège de la confédération, a réuni entre 15 000 et 20 000 participants selon les organisateurs. Les- quels en attendaient entre un tiers et la moitié de moins.
Ce succès a encouragé Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, à hausser le ton, en promet- tant à ses troupes de ne rien céder au gouvernement. « FO n’ira pas à Canossa » et « ne cautionnera pas un système qui supprime les régimes existants », a lancé le numéro un du syndicat, qui a quitté les concerta- tions avec le gouvernement. « FO ne marchandera pas l’éviction des syndicats et de la négociation collec- tive » des régimes de retraite, a ajouté le leader de l’organisation, lors du meeting en plein air qui a clos la manifestation, en présence d’invités des syndicats FGTB (Belgique) et UIL (Italie). Une fermeté très applaudie par les militants, tout comme la pro- messe de faire de « l’unité d’action syndicale la plus large » un cheval de
bataille, car « sur un tel enjeu, elle est nécessaire », ajoute Yves Veyrier, en avertissant : « S’il faut aller à la grève, nous sommes prêts ! »
Au cœur du cortège, le nombre n’a d’égal que la détermination affichée des manifestants. Aux banderoles demandant le « retrait du projet Macron-Delevoye » et déclamant des « non à la retraite à points, non au travail sans fin », répond le très explicite slogan : « Concertation, piège à cons ». « On ne se fait aucune illu- sion, confie Laurent, enseignant en Loire-Atlantique. Chaque réforme de ce gouvernement est taillée pour les riches. Le but est toujours le même : extirper le plus d’argent possible aux travailleurs. » Pour le syndicaliste, l’annonce par le premier ministre de l’ouverture simultanée de concerta- tions interprofessionnelles et sur les régimes spéciaux est faite « pour gagner du temps ». « L’enjeu pour le pouvoir est de faire en sorte que la mobilisation ne prenne pas. Il joue la montre pour disperser les organisa- tions syndicales », analyse Laurent.
« Rien n’empêche de trouver des points de convergence »
À chaque manifestant à qui la question est posée, répond le même haussement d’épaules. « Vous avez vu une négociation quelque part, vous ? » s’indigne Céline, retraitée de Seine- et-Marne de 73 ans, qui porte un gilet
jaune sous son badge FO et revendique « l’union de toutes les forces » pour faire reculer le gouvernement. « Se concerter pour quoi, pour revoir nos droits à la baisse ? Ce projet est cohérent avec la baisse du coût du travail et la diminution des dépenses publiques. Il n’y a rien à concerter, j’ai la possibilité de dire non, je dis non », tranche Elisabeth, aide-soignante et formatrice syndicale en Isère.
Le gouvernement a beau s’en dé- fendre, pour beaucoup la réforme est déjà écrite, et elle est synonyme de « rupture de droits », selon Ilidio, métallurgiste de Saône-et-Loire. « D’abord, elle individualise l’acquisition des droits à la retraite et fait disparaître le système solidaire. En- suite, comme l’idée est de faire en sorte que les pensions ne dépassent pas 14 % de PIB alors que la proportion de retraités va augmenter, mé- caniquement les prestations vont diminuer, énumère Dominique, retrai- té de la fonction publique des Hauts- de-Seine. Et puis un système par points peut facilement devenir un régime par fonds de pension, comme il en existe déjà avec le régime additionnel des fonctionnaires. »
Alors, premier tour de chauffe avant un grand mouvement social, ou manif pour compter ses forces en solo ? Les participants ne voient pas de contradiction entre les deux options. « Aujourd’hui, c’est une première. Rien n’empêche de trouver des points de convergence avec d’autres », estime Joël, salarié dans la communication. « Avec la CFDT, on n’est pas sur la même ligne, ajoute le métallo Ilidio. Mais avec la CGT, tôt ou tard on sera ensemble.
3 – Plus de 50% des salariés* de l’énergie en grève !
Source : Communiqué CGT Fnme du 19/09/2019
Les Directions et les politiques doivent retirer leurs projets de casse du secteur.
La réponse des grévistes est à la hauteur des volontés gouvernementales de livrer les secteurs de l’énergie aux appétits des profiteurs au détriment du service public de l’énergie et des usagers.
Depuis hier soir, ce sont 9 000 MW cumulés de baisse de production, que les entreprises ont dû acheter au prix fort sur le marché de l’énergie, véritable gabegie où seuls ceux qui ne produisent pas s’enrichissent.
Les salariés de la production n’étaient bien évidemment pas les seuls à se mobiliser pour défendre les valeurs d’un service public basé sur un équilibre entre la production et la consommation, seul à même de garantir la fourniture d’une énergie respectueuse du climat, sans coupure, au prix le plus bas possible, pour tous les usagers, qu’ils habitent en ville, en campagne, en outre-mer ou en métropole.
Ce sont plus de 50% des présents, selon les chiffres remontés par les Directions locales, qui étaient mobilisés, dans les interpellations des élus, des préfets, dans les manifestations, dans les occupations de sites de travail, dans les filtrages en entrée de site. Des coupures ciblées ont été mises en œuvre pour que les grands patrons et décideurs aient un aperçu de la casse programmée du service public de l’énergie.
Les médias ont été présents sur de nombreux rassemblements de grévistes, notamment celui en présence du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
La FNME-CGT félicite tous les salariés qui se sont mis en grève et qui ont permis à une délégation intersyndicale d’être reçue en fin d’après-midi par le ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
A l’issue de cette rencontre et sans décision concrète du ministère, l’intersyndicale s’est réunie dans la foulée pour analyser la journée et le rapport de force. L’interfédérale communiquera demain les suites à donner à cette magnifique journée de grève.
La FNME-CGT invite les salariés de l’énergie à maintenir leur mobilisation, à poursuivre la lutte le 24 septembre pour défendre les retraites par répartition et leur régime spécifique, et également pour exiger le retrait du projet de désintégration du service public de l’énergie.
*bleus, verts ou autres couleurs, ils n’ont pas été dupes et sont restés solidaires
4 – Les avocats albigeois ont fait la grève des audiences lundi 16 septembre pour protester contre la réforme des retraites
Les avocats du barreau d’Albi se sont mobilisés lundi 16 septembre pour protester contre la réforme des retraites projetée par le Gouvernement. En fin de matinée, ils se sont rendus à la Préfecture pour demander à y être reçus.
Si les préconisations du rapport Delevoy sont retenues dans la réforme des retraites que prépare le gouvernement, le régime autonome des avocats sera intégré dans un système unique à point comme les autres régimes particuliers. C’est contre cette perspective que les avocats se mobilisaient lundi 16 septembre. A Paris, les avocats ont participé à un rassemblement avec médecins et infirmiers libéraux, notamment (ces professions et d’autres se sont unies dans un collectif SOS-retraites.
« Nous, on n’a pas pu aller à Paris, mais pour se faire entendre, on est là ». En fin de matinée, les avocats du barreau d’Albi – en grève des audiences, comme celui de Castres et en tout 138 des 164 barreaux de France selon l’annonce la conférence des bâtonniers – se sont rassemblés devant la préfecture… Ils ont partagé un bout de trottoir avec les personnels des Finances publiques également mobilisés à la même heure et au même endroit.
Les avocats craignent de voir leurs cotisations retraites passer de 14% des revenus à 28%, le rapport Delevoye préconisant pour les professions indépendantes un taux de cotisation de 28 %. Ils craignent aussi une baisse des prestations.
Le régime de retraite autonome des avocats est actuellement totalement indépendant du régime général. Il est excédentaire d’environ 2 milliards d’euros. De l’ordre de 80 millions d’euros est reversé chaque année au régime général.
5- La CGT passe à l’action sur la réforme des retraites
Source : Le Parisien du 25/09/2019
A près les professions libérales (avocats, kinés, infirmiers, etc.), la RATP ou encore FO, des militants CGT ont défilé hier contre la réforme des retraites, avec un mouvement de grève à la SNCF qui a provoqué des perturbations dans les transports (Intercités, Transiliens et TER).
La mobilisation a rassemblé « 150 000 manifestants dans toute la France », avec « 166 lieux de manifestations », s’est félicité sur BFMTV le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, estimant que c’est « un bon début ». Solidaires, la FSU et l’Unsa-Ferroviaire s’étaient joints
à cet appel à manifester lancé mi- juillet en solo par la CGT au moment de la remise du rapport du haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye. Celui-ci prévoit de fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l’horizon 2025. A Paris, un comptage réalisé par Occurrence pour un collectif de médias a recensé 12 300 manifestants.
Comme il l’a annoncé dans nos colonnes, le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, rencontrera prochainement, avec Jean-Paul Delevoye, les cheminots, les agents RATP et les pilotes. Quant
aux syndicats de la RATP, qui ont réussi une grève massive le 13 septembre, ils préparent une nouvelle mobilisation à partir du 5 décembre, à laquelle s’est déjà jointe la fédéra tion SUD-Rail. ■
6 – Les privés d’emploi en deuil de l’assurance-chômage
Source : l’humanité du 26/09/2019
Une quarantaine de chômeurs et précaires ont organisé un sit-in devant l’Assemblée. Ils pro- testent contre les énormes pertes de droits qui les attendent avec la réforme du régime.
Des corps immobiles et des visages masqués pour dénoncer un enterrement en règle de l’assurance-chômage. Ce mercredi, une quarantaine de chômeurs et précaires, futures victimes du changement de règles d’indemnisation imposé par le gouvernement, se sont couchés devant l’Assemblée nationale à l’appel du MNCP, de l’Apeis, de la CGT chômeurs et d’AC ! La scène de crime fictive est à la hauteur de l’ inquiétude provoquée par les prévisions de pertes de droits astronomiques pour les demandeurs d’emploi dévoilées mardi par l’Unédic. Sur les 2,6 millions de personnes qui auraient ouvert des droits avec l’ancienne convention, 9 % n’entreront pas dans le régime et 41 % vont voir leurs allocations baisser, leurs accès aux droits retardés ou leur durée d’indemnisation écourtée entre 2020 et 2021. « Nous sommes venus faire le deuil de l’assurance-chômage, explique Pierre-Édouard Magnan, président du MNCP, certains chômeurs vont tout perdre. On demande le retrait de cette réforme ! Ça fait plus de deux ans que le gouvernement nous ignore comme catégorie sociale, nous n’avons même pas été reçus une seule fois par la ministre du Travail. »
Les travailleurs précaires les premiers touchés
Outre le durcissement des conditions d’accès au régime dès le 1er novembre, avec l’obligation de travailler six mois sur 24 contre quatre mois sur 28 aujourd’hui, à partir d’avril 2020, le changement de calcul de l’indemnisation va toucher en priorité les travailleurs alternant emplois et allocations. 850 000 personnes avec des périodes non travaillées entre deux contrats percevront une allocation plus faible de 22 % en moyenne. La chute sera encore plus dure pour 190 000 personnes travaillant entre un quart et un mi-temps, elles perdront 50 % de leur allocation, passant de 868 à 431 euros. « Le gouvernement dit qu’il veut lutter contre la précarité, mais il tape en premier sur eux, s’agace Pierre-Édouard Magnan, et cela ne va pas inciter à prendre des petits contrats sans perspective de pouvoir compléter avec l’assurance- chômage. » Sofyen Ben Mahoud, conseiller Pôle emploi à Vincennes et élu du SNU, venu en soutien, constate que « les moins de 25 ans remplissant des missions d’intérim seront laissés sans rien ! Ils ne trouveront pas de missions de six mois pleins pour ouvrir des droits. »
Sous l’effet de la conjoncture et de ces économies gigantesques, les
comptes atteindraient l’équilibre dès 2020. En 2022, 5,3 milliards d’euros d’excédents seraient même réalisés, contre 3,2 initialement prévus. Pour Philippe Villechalanne, porte-parole de l’Apeis, « on est en train de nous faire crever alors qu’on aurait pu trouver l’argent ailleurs, 51 milliards de dollars de dividendes ont été versés par les actionnaires au deuxième trimestre 2019 en France ». Quant aux droits rechargeables, il faudra travailler six mois, contre un seul précédemment, pour y prétendre. « C’est la mort du dispositif », estime Mirabelle Lemaire, conseillère Pôle emploi à Chennevières-sur-Marne et élue du SNU-FSU.
Signe de fébrilité, Pôle emploi a envoyé deux millions de courriers pour prévenir que nombre de bénéficiaires de ce système allaient perdre des plumes… « Ça va être terrible de dire aux gens à l’accueil “Vous n’avez pas assez travaillé”, redoute l’agente. On va se retrouver avec des chômeurs qui ne vont pas bien et dans des conditions encore pires pour retrouver un emploi. » Face à cette future hécatombe, les syndicats CGT, CFE- CGC, FO et Solidaires ont annoncé hier soir qu’ils lançaient un recours devant le Conseil d’État contre ce décret « régressif ». ■