Depuis le début de l’année, les travailleurs des services publics (SNCF, EDF, Poste, éducation nationale, hôpitaux, EHPAD, etc.) ont fait grève contre la destruction des services publics mis à mal depuis des années par les différentes contre-réformes Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron aux ordres de Merkel et de Bruxelles.
À la veille de cette rentrée 2018/2019, on ne peut que constater que le rouleau compresseur ultra libéral de destruction méthodique et définitive de notre modèle social issu du CNR est en train d’atteindre ses objectifs. « Il s’agissait d’un modèle social, économique et, fondamentalement, politique. Le 22 février 1945, une ordonnance institue en effet les comités d’entreprise dans les établissements de plus de 100 salariés. Les 4 et 19 octobre 1945, c’est la naissance de la Sécurité sociale des salariés, qui couvre les risques maladie, invalidité, vieillesse, décès et accidents du travail. Le statut de la Fonction publique, quant à lui, est rédigé en octobre 1946. Sur le plan économique, une vague de nationalisations permet à l’État non seulement d’assurer un certain nombre de services publics, mais aussi de maîtriser les grands leviers économiques, à travers le contrôle des transports, de l’énergie, du secteur bancaire et des assurances et de quelques grandes entreprises clés. Dans le même temps, différentes institutions sont fondées, en premier lieu le Commissariat général au Plan, permettant de renforcer le pilotage de l’économie. »
On peut constater aujourd’hui que les luttes sectorielles et les manifestations saute-mouton n’ont pas produit le résultat escompté. C’est pourquoi le secteur lutte du PRCF et les syndicalistes qui le composent tirent la conclusion que la stratégie de lutte de la confédération CGT et des autres organisations syndicales n’est pas à la hauteur des attaques que subissent les travailleurs. Ce qu’il faut mettre en œuvre : c’est un appel à la mobilisation générale, c’est l’organisation d’une manifestation nationale assortie de grèves, tous ensemble et en même temps, contre la troïka formée par le MEDEF, le gouvernement et l’UE . C’est nécessaire pour non seulement faire reculer Macron et son gouvernement sur les plans d’austérité imposés aux travailleurs par l’UE, mais aussi pour obtenir des avancées en matière de salaires, de protection sociale, de services publics et d’emplois.
Les milliards d’euros de cadeaux faits au patronat par Hollande, Sarkozy et Macron doivent être repris, permettre la création de milliers d’emplois, des augmentations de salaire, l’embauche de nombreux salariés dans les services publics exsangues, l’abandon des projets anti-Sécu et anti-retraite, un plan national de réindustrialisation de la France centré sur la reconstitution du secteur public, l’arrêt des privatisations.
La CGT doit revenir à ses fondamentaux, à savoir, l’organisation de la lutte de classe face à un gouvernement à la botte de l’Union européenne et d’un patronat réactionnaire. C’est en revenant au combat de classe et de masse, au blocage de l’économie capitaliste que nous stopperons dans un premier temps le massacre de notre modèle de société et dans un second temps, nous récupèrerons tout ce qui a déjà été détruit par les contre-réformes mises en œuvre sur ordre de l’UE par Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron.
Faisons de cette rentrée 2018/2019, une rentrée sociale de très haut niveau pour battre sur leur propre terrain Macron, le MEDEF et l’Union européenne.
Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCF.
Les grèves en cours :
- Grève SNCF – TER en Nouvelle-Aquitaine les 21 et 22 août 2018
- Grève à La Poste des Hauts-de-Seine depuis le 26 mars 2018
Les grèves à venir :
- Des bus à Châlons-en-Champagne les 1er et 2 septembre 2018
Les luttes gagnantes:
A – Bonduelle Rosières (80) pour l’emploi et les conditions de travail
Source : CGT – 20/08/2018
Les salariés ont décidé de débrayer le 14 Aout dernier pour protester contre le sous effectifs.
Après 4 h de négociation Ils ont gagné :
– l’embauche immédiate d’intérimaires.
– Des solutions aux revendications soulevés par les salariés mobilisés concernant leurs conditions de travail.
– l’engagement de la direction de revoir l’organisation du travail et les méthodes délétères de certains encadrants.
B – Contrex Vittel (88)
Source : CGT 18/08/2018
Depuis Novembre 2017, les salariés de Contrex Vittel, sous l’impulsion de la CGT, se sont mobilisés 1h par équipe et par poste soit 3 jours perturbés chaque semaine. Le mouvement s’est poursuivi jusqu’au 14 août, date à laquelle la direction a cédé ! Nestlé s’est engagé pour 24 embauches, 5 sont réalisées à ce jour. La lutte a payé !
C – pour les travailleurs sans papier d’EGN hôtellerie Bussy-saint Georges
Source : CGT – 23/08/2018
Le 2 août, après un jour de grève, 12 salariés ont obtenu l’établissement de document CERFA et d’attestations de concordance pour que la préfecture procède à leur régularisation.
Certains de ces équipiers et femmes de chambre étaient employés depuis 4 ou 5 ans sous alias (nom d’emprunt).
Ils ont connu plusieurs transferts de société et travaillent à des cadences intenables.
Les femmes de chambres sont censées faire 20 chambres en 5 heures, ce qui est impossible, donc elles font des heures complémentaires ou supplémentaires qui ne sont pas payées.
Si ces dossiers concernant le statut administratif de ses salariés sont déposés de manière imminente à la préfecture, la question des heures supplémentaires sera au cœur des futures négociations.
C’est une nouvelle grande victoire pour les travailleurs sans papiers qui sont quotidiennement pressurés par des directions d’entreprises sans scrupules.
Cette victoire en appelle d’autres…
D – gagnante chez ASYLYS (94)
Source : CGT – 23/08/2018
Hier, nous faisions état de la lutte menée par les travailleurs sans papier d’EGN hôtellerie, entreprise sous-traitante de l’hôtel Campanile.
La société ASYLYS qui est une entreprise sous-traitante de cette même chaîne vient de réintégrer à son poste un travailleur sans papier. Celui-ci avait été licencié début juillet pour avoir avoué à son employeur qu’il avait emprunté l’identité d’une autre personne.
Réembauché, ce salarié a en outre obtenu les fameux papiers de son employeur qui pourront l’aider dans sa démarche de régularisation.
Cette victoire est liée directement à celle obtenue la semaine précédente par les 12 salariés d’EGN hôtellerie.
Ces victoires ont été possibles grâce à la mobilisation des travailleurs et au rapport de force imposé par la CGT HPE, 13 travailleurs sans papiers de la région parisienne sont rentrés dans une démarche de régularisation dans leurs droits et vont obtenir des titres de séjour.
Gréves et manifestations:
1 – Pour sauver leur emploi, les salariés d’Odéolis ne réparent plus les bornes PMU
A l’appel d’une intersyndicale, les salariés d’Odeolis n’assurent plus la maintenance des bornes et terminaux du PMU depuis mi-juin. Ils s’opposent à la perte des contrats passés avec le géant des paris hippiques au 1er janvier 2019, ce qui condamnerait une centaine d’emplois et risquerait même de mettre toute l’entreprise en péril.
Depuis deux mois, les techniciens d’Odéolis, prestataire chargé de la maintenance des bornes et terminaux PMU notamment dans les cafés et chez les buralistes, ne réparent plus les machines tombées en panne. Mobilisés à l’appel d’une intersyndicale FO-CGT-Unsa-CFDT-CFTC-CFE-CGC, ils retiennent également les pièces défectueuses pour empêcher leur remplacement par les fabricants. La quasi-totalité des 200 techniciens ont répondu à l’appel. Normalement, nous traitons 3 500 pannes par mois, c’est plutôt 4 actuellement , précise Jean-Louis Chaix, délégué FO chez Odéolis. Selon lui, 1 500 points de vente sont désormais en attente d’une intervention.
À la source du conflit, la volonté du géant du pari hippique de ne pas renouveler au 1er janvier 2019 ses contrats de maintenance passés avec Odéolis, ancienne filiale de la Française des Jeux (FDJ), avec qui il travaille pourtant depuis 2002. Ils prétendent que nous sommes 30 à 40 % trop cher et qu’ils n’ont pas les moyens financiers de nous garder, dénonce le délégué FO. Suite à un appel d’offres, ils ont choisi la société Tibco qui travaille avec beaucoup d’auto-entrepreneurs. Leurs frais ne sont pas les mêmes, c’est l’esprit Uber. Chez nous les salariés sont en CDI. Pour rappel, en 2017, le PMU a enregistré près de 800 millions d’euros de bénéfices.
Un dialogue au point mort
Pour Odéolis, les contrats passés avec le PMU représentent près de 11 millions d’euros, soit 30% de son chiffre d’affaires. Leur perte entraînerait de 80 à 100 licenciements, selon Jean-Louis Chaix. Mais il craint aussi une réaction en chaîne qui pourrait mettre l’entreprise et ses 310 emplois en péril. Ce départ nous fragilise vis-à-vis de nos autres clients, poursuit-il. L’intersyndicale demande à PMU de revoir sa position. Sinon, on voudrait un geste de PMU pour financer un PSE correct, poursuit le délégué FO. Malgré une rencontre le 4 juillet entre l’intersyndicale et la direction du géant du pari hippique, le dialogue reste au point mort.
Un autre menace pèse sur le devenir des contrats de maintenance passés avec FDJ, actuellement deuxième client d’Odéolis. Une charte précise que FDJ ne peut pas avoir un prestataire dépendant d’elle à plus de 25%, explique Jean-Louis Chaix. Or la perte de PMU ferait remonter ce taux de dépendance à 50% pour Odéolis, selon l’intersyndicale. Dans un tract, cette dernière demande à FDJ, qui appartient à 72% à l’État, de prolonger le contrat actuel de 5 ans fermes, ce qui permettra à Odéolis de développer les activités avec nos autres clients et de convaincre les nouveaux prospects.
On peut tenir dans la durée
Pour l’instant, selon FO, FDJ serait prête à prolonger seulement d’un an le contrat actuel. Pourtant ce sont eux qui nous ont mis dans cette galère, poursuit Jean-Louis Chaix. Il rappelle que FDJ avait externalisé sa maintenance en 1991, puis revendu sa filiale –devenue Odéolis– à un fonds de pension américain en 1998. Passée entre plusieurs mains, la société, dont les effectifs sont montés jusqu’à 900 salariés, a connu un redressement judiciaire en 2011. Elle appartient désormais à un actionnaire privé.
Fin juillet, le combat s’est déplacé sur le terrain judiciaire. Sous la pression de PMU, les constructeurs de machines Idemia et PMC nous ont attaqués en référé au tribunal de commerce de Paris, explique le délégué FO. Ils n’ont pas obtenu une astreinte financière de 15 000 euros par jour mais le juge nous a ordonné de restituer le matériel avant le 27 août. Mais si on renvoie les pièces, la mobilisation n’aura servi à rien. Les salariés restent déterminés à se battre pour l’emploi. La grève ne concerne que le PMU, les interventions se poursuivent chez nos autres clients, on peut tenir dans la durée, prévient Jean-Louis Chaix.
2 – Travail dominical La CGT et FO vent debout contre son extension
Source : l’Humanité – 21/08/2018
Face à l’attaque d’élus LaREM pour « aller plus loin » dans l’ouverture des commerces le dimanche, la CGT et Force ouvrière ont fait part, hier, de leur opposition. « Ils veulent nous faire croire que ça se bouscule au portillon pour travailler le dimanche ; nous invitons ces députés à essayer de vivre avec 800 euros par mois et nous verrons s’ils ne courront pas eux-mêmes pour travailler le dimanche ! », a réagi la fédération commerce et services de la centrale de Montreuil, rappelant que le travail dominical pénalise, en premier lieu, les employés les plus précaires. Adoptée en 2015 dans la loi Macron, cette mesure a montré son inefficacité en matière économique. Les députés LaREM « seront incapables de prouver le moindre effet sur les emplois ou le chiffre d’affaires », assure FO. « Les salaires de la branche sont, pour les six premiers niveaux, sous le Smic, ce qui démontre la volonté d’engraisser les actionnaires sans se soucier des employés », a rappelé le syndicat.
3 – Ce militant CGT du Lot est convoqué aujourd’hui à la gendarmerie de Saint-Céré
Source : l’Humanité – 21/08/2018
Ce militant CGT du Lot est convoqué aujourd’hui à la gendarmerie de Saint-Céré à la suite d’une action syndicale au péage de Gignac, sur l’autoroute A20, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale interprofessionnelle CGT- FO du 28 juin. Le concessionnaire Vinci assimilerait cette initiative militante à une occupation illégale. D’après l’union départementale CGT, l’action avait simplement consisté à lever « les barrières » et distribuer « un millier de tracts », ainsi qu’à discuter avec les automobilistes. « Le groupe privé gestionnaire de l’auto-route envisagerait de porter plainte contre la CGT et FO pour un manque à gagner de moins de 4 000 euros ! », s’est indignée la CGT locale dans un statut publié sur Facebook, qualifiant de « méthodes d’intimidation inacceptables » ces poursuites. Samedi, un autre cégétiste du département, William Gout, avait été entendu par les autorités pour avoir participé à la même action. L’UD CGT 46 avait pour l’occasion organisé un rassemblement de soutien. « Dans ce nouveau monde cher à Macron et à son gouvernement, les vieilles pratiques sont loin d’avoir disparu. Ainsi, de grands groupes tels que Vinci continuent leur chasse aux syndicalistes, signe d’un malaise démocratique latent », a déclaré Marie Piqué, vice-présidente PCF de la région Occitanie, présente au rassemblement. « A l’heure où les droits élémentaires sont de plus en plus remis en cause, voire bafoués, plus que jamais nous devons être solidaires et unis face à ces grands groupes dont la seule feuille de route est le taux de profit », a-t-elle poursuivi.
« Pour le PRCF et sa commission luttes/syndicalisme, contrairement à la vice-présidente PCF de la région Occitanie, il ne s’agit pas d’un malaise démocratique mais bien d’un acte fascisant qui depuis l’arrivée de Macron aux manettes de l’état, les poursuites judiciaires et les licenciements de militants syndicaux ce chiffre par milliers. »
4 – Val-de-Marne : un avis de danger déposé par la CGT à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine
Source : RTL.fr – 21/08/2018
La CGT tire la sonnette d’alarme à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le syndicat a déposé un avis de danger grave et imminent lundi 20 août lors d’un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Il dénonce un manque chronique d’effectifs, encore accru cet été avec les vacances du personnel.
Selon les représentants syndicaux de l’hôpital Charles-Foix, il arrive qu’un seul infirmier se retrouve à gérer seul 50 patients. Une situation qui inquiète les proches des patients. Suzanne rend visite à sa mère hospitalisée, et décrit des infirmières « à bout ». « Ça fait 15 jours que ma mère est là, elle n’a eu que deux douches. »
Des prises de tensions reportées, des pansements non posés… Fabrice entend cela à chaque fois qu’il vient rendre visite à son oncle. « C’est très grave mais (…) on ne peut rien faire, regrette-t-il. Devant vous tout se passe bien mais peut-être que derrière tout se passe mal. »
Beaucoup d’aides-soignants s’en veulent de ne pas pouvoir faire leur métier comme avant. « Tout le monde est à bout », confie Julie, dont le prénom a été modifié, une aide-soignante à Charles-Foix. « On se rend tous compte (qu’il y a des problèmes, ndlr), et c’est pour ça que tout le monde craque. »
Face à la situation, l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) concède avoir des difficultés à remplacer les absences estivales. Mais elle assure que la situation devrait s’améliorer à la rentrée. La CGT a quant à elle pris rendez-vous avec la direction de l’hôpital mardi 21 août.
4 – 68ème jour de grève: la colère des personnels d’un hôpital psychiatrique d’Amiens
Source : RMC – 21/08/2018
Ils entament aujourd’hui leur 68e jour de grève. Le personnel de l’hôpital psychiatrique Philippe-Pinel, à Amiens, est mobilisé depuis le 15 juin pour protester contre le manque d’effectifs et la dégradation de la qualité des soins. ;Début juillet, un quatrième service de l’hôpital a fermé en quatre ans. Une dizaine de médecins ont quitté l’établissement. Les salariés, eux, réclament des postes supplémentaires.
5 – Lille – Les syndicats du CHR dénoncent une répression contre leurs délégués
Source : La Voix du Nord – 22/08/2018
Chaude ambiance en cette rentrée au CHRU de Lille. Les syndicats appellent à une manifestation mercredi 29 août. Des représentants syndicaux pourraient être renvoyés devant le conseil de discipline.
6 – Grève à l’hôpital Pinel d’Amiens: pour «une convergence nationale des luttes»
Source : Courrier Picard – 21/08/2018
Régulièrement, un coup de klaxon retentit. Installés sous une tonnelle de jardin, au bord d’un rond-point de l’entrée d’Amiens, les soignants en blouse blanche esquissent alors un sourire, rassérénés par ces manifestations de soutien. Hier soir, les grévistes du centre hospitalier Philippe Pinel de Dury, qui se relaient à tour de rôle dans leur camp de fortune, s’apprêtaient à vivre leur 40e nuit d’occupation de l’entrée de leur hôpital. Un seuil symbolique atteint dans une action pour arracher des moyens.
Alors que plusieurs établissements psychiatriques expriment une grogne analogue à travers le pays (dans le sillage du succès du mouvement à Rouvray près de Rouen), le conflit amiénois lancé en réalité depuis le 15 juin, s’est installé dans une inhabituelle longévité.
Actifs, les grévistes réaliseront à nouveau ce mercredi un tractage matinal (à l’hypermarché Géant de Glisy), suivi d’un pique-nique solidaire et d’une assemblée générale. Les grévistes entendent également déposer à l’Agence régionale de santé, rebaptisée « l’agence régionale de restriction des soins », le fruit de leur opération « bouteilles à la mer » lancée lundi jusqu’au 30 août. Le sac de collecte en compte une vingtaine remplies de messages de soutien.
Malgré toute la motivation, sur place, chacun perçoit désormais qu’il va falloir changer de braquet, pour obtenir gain de cause. Les grévistes réclament toujours la création de 60 postes, la réouverture de deux services, des titularisations et l’effacement de la dette. Sans oublier une large table-ronde, pour aller au fond des choses dans cet hôpital plombé par des durées d’hospitalisation trop longues.
« On en vient tous à dire que l’on exerce une forme de maltraitance institutionnelle sur nos patients »
« Nous, on n’est pas contre une réorganisation, mais pourvu qu’elle se fasse au profit du patient », assure Florent Budin, un infirmier, dépité de ne plus avoir le temps de faire son métier. Las. La proposition n’est toujours pas acceptée, ballottée entre la direction de l’hôpital et l’ARS, laquelle en reste plutôt à 10 nouveaux postes d’infirmier et une aide spéciale d’un million d’euros.
« On réfléchit à l’organisation d’une convergence des luttes avec les autres hôpitaux en lutte. À commencer par nos collègues du CHU d’Amiens. D’autant que le gouvernement parle d’un plan Santé en septembre. Qui mettra le feu aux poudres », fixe maintenant Chrystelle Leclercq, infirmière (CGT).
« Une convergence, il en faut une. On est nous-mêmes en contact avec des collègues de Caen et Rennes », corrobore un « Perché du Havre », venu mardi avec une petite délégation soutenir leurs homologues picards, après une relative victoire. « Mais la difficulté, c’est que les temps de mobilisation ne sont pas les mêmes. Pourtant, nos revendications sont semblables : chambres suroccupées, vétusté, manque de personnels… On en vient tous aussi à dire aussi que l’on exerce une forme de maltraitance institutionnelle sur nos patients », prolonge-t-il, toujours vigilant : « On se considère toujours en lutte, même si après 15 jours passés sur le toit de notre hôpital on a obtenu (le 11 juillet) 34 postes sur les 63 que l’on réclamait ».
En attendant une telle issue à Amiens, les sollicitations médiatiques auprès des grévistes de Pinel se sont intensifiées ces derniers jours. Micros et caméras de France Télévision, RMC, BFM et d’autres ont défilé sur le campement, attirés par une grève longue maintenant de plus de deux mois. Sans que l’on perçoive, pour l’instant, ne serait-ce qu’un début de porte de sortie.
7 – Pavageau (FO) craint pour l’avenir de la Sécurité sociale
Source : Le Figaro.fr – 22/08/2018
Le secrétaire général de Force Ouvrière, Pascal Pavageau, a exprimé mercredi ses craintes pour l’avenir de la Sécurité sociale si son budget fusionnait avec celui de l’Etat, disant même redouter qu’elle ne soit « anéantie ».
M. Pavageau a évoqué sur Europe 1 « le risque d’avoir une fusion (…) entre le projet de budget de la Sécurité sociale et le budget de l’Etat », rappelant que « la Sécurité sociale a son budget, son financement spécifique ».
Selon lui, « l’objectif final du gouvernement, et l’objectif du président de la République, c’est d’en finir avec la Sécurité sociale et d’en finir avec la cotisation de l’ensemble des salariés, qui génère un droit collectif », pour « passer à une logique d’assistance publique, d’aide publique sous conditions, uniquement définie par l’exécutif ».
8 – FO promet des mobilisations en octobre sur les retraites
source : Le Figaro – 23/08/2018
Force ouvrière (FO) proposera aux autres organisations syndicales une journée de mobilisation début octobre contre la réforme des retraites, laquelle pourrait servir de catalyseur à un grand mouvement de contestation, a déclaré mercredi son dirigeant, Pascal Pavageau.
A l’heure où le Premier ministre Edouard Philippe s’apprête à rencontrer les organisations patronales et syndicales pour discuter de l’agenda social de la rentrée, le secrétaire général de FO affiche son désaccord face à la politique sociale du gouvernement.
« On a vraiment l’impression (…) d’un gouvernement qui cherche à déprotéger, on va dire à casser brique par brique l’ensemble de notre modèle social collectif », a déclaré Pascal Pavageau sur BFMTV.
Il estime « qu’une journée de mobilisation interprofessionnelle est nécessaire début octobre pour pouvoir commencer (…) à monter d’un cran face à ce rouleau compresseur ». Elle serait suivie d’autres journées de manifestations lesquelles pourraient prendre la forme de grèves, a-t-il ajouté.
La réforme des retraites attendue en 2019, qui vise à mettre en place un régime universel par points, pourrait jouer le rôle de catalyseur à cette mobilisation d’ampleur, notamment parce qu’elle « nous concerne tous », dit Pascal Pavageau.
Un régime par points force les actifs à rentrer dans une « logique d’individualisation » qui nuit à la solidarité intergénérationnelle, précise le leader syndical. Il ajoute que ce type de régime incite aussi les individus à travailler « sans fin » pour cumuler suffisamment de points.
Emmanuel Macron a insisté mercredi devant ses ministres, sur l’importance de ne pas « dévier de stratégie » et de poursuivre la « transformation » économique et sociale engagée lors de la première année de son quinquennat.
La dernière journée de manifestation interprofessionnelle menée conjointement par FO et la CGT le 28 juin dernier n’avait mobilisé que très peu de personnes. La préfecture de police avait recensé 2.900 manifestants dans la capitale.