Le Premier ministre Édouard Philippe doit rencontrer à partir du 30 août les organisations syndicales de salariés et des patrons pour leur annoncer les prochaines contre-réformes prévues par Macron et notamment la réforme des retraites. La CGT participera-t-elle à ce simulacre de négociations, ou va-t-elle appeler les travailleurs à défendre notre système de retraite construit en 1945 alors que le pays était ruiné ? Les législateurs de l’époque avaient mis en place ce système qui protégeait les plus faibles afin de maintenir le niveau de vie de toutes et de tous.
Dans les contre-réformes qui seront présentées à la rentrée, Macron annonce un régime par points, à cotisations définies. Cela signifie que chacun percevra en fonction de ce qu’il aura cotisé durant toute sa carrière, mais que le montant de la pension ne sera pas garanti et ne sera connu qu’au moment du départ en retraite.
Le montant des cotisations sera bloqué et ne sera pas augmenté. Si elles ne suffisent pas à financer les pensions, les retraites seront revues à la baisse. Mais compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, ce montant ne suffira pas : par conséquent, les retraites seront réduites, y compris celles déjà liquidées. Cette contre-réforme a pour objectif de réorienter les travailleurs solvables vers la capitalisation.
Nous savons que les expériences étrangères et la crise financière de 2008 en matière de capitalisation des pensions ont été dramatiques pour les travailleurs américains qui ont vu leur pension de retraite chuter de plus de 60 %.
Les seuls gagnants de cette contre-réforme seront les banquiers et les assureurs.
Macron s’attaque encore une fois aux plus pauvres pour donner aux plus riches pour soi-disant relancer l’économie du pays en réduisant les dépenses publiques afin de satisfaire aux exigences européennes. Aujourd’hui, on voit bien que cette doctrine économique ne marche pas avec une croissance qui ralentit, une consommation en baisse, des investissements moindres au premier trimestre 2018 et le chômage qui continue de progresser. Les promesses électorales de Macron ne bénéficient en vérité qu’aux riches et aux actionnaires du CAC 40.
Pourtant il est possible de faire autrement. La preuve : le gouvernement portugais prend le contre-pied de la politique économique imposée par l’UE en augmentant le salaire minimum de 530 euros à 557 euros en 2017 et il doit être porté à 600 euros en 2019, en taxant les gros chiffres d’affaires supérieurs à 35 millions d’euros, en revalorisant les retraites, avec la mise en place d’un programme de valorisation de la fonction publique et une diminution d’impôts pour les classes moyennes. Alors que Bruxelles impose à ses pays membres une politique de rigueur qui repose sur la baisse des salaires et la réduction drastique des dépenses sociales, le Portugal, membre de l’UE, va à l’encontre des directives européennes en matière économique. Cela parce que le Parti communiste portugais et la CGTP-IN animent les luttes et ont su créer un rapport de forces avec le patronat et le gouvernement qui contraint ce dernier à tenir compte partiellement de la volonté populaire.
Ce qui est possible au Portugal est également possible en France ! Mais pour cela, nous devons, par la lutte syndicale et politique, obliger Macron et ceux qui le soutiennent ou font semblant de s’opposer à sa politique, à modifier en profondeur cette politique tournée essentiellement vers le capital et les actionnaires des grandes entreprises. Et, en même temps, tout mettre en œuvre pour sortir de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN et appeler les travailleurs de notre pays à exiger un référendum populaire pour un FREXIT progressiste comme le propose le PRCF.Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCF
Les luttes gagnantes :
A – Victoire pour les grévistes du Campanile Bussy-Saint-Georges
Source :communiqué de la CGT HPE – 5 août 2018
Moins de 24h après le début de la grève, les femmes de chambres et équipiers du Campanile Bussy-Saint-Georges ont obtenu satisfaction : leur employeur a rempli les CERFA et autres documents nécessaires à la demande de régularisation.Depuis plusieurs années, les mêmes femmes de chambres et équipiers travaillent au Campanile de Bussy Saint-Georges. Ils ont eu 3 sociétés successives comme employeurs, toutes sous-traitantes de cet hôtel appartenant à Louvre Hôtels Group (LHG), toutes parfaitement au courant que les salariés étaient sans papiers, toutes d’accord avec LHG pour fermer les yeux afin de mieux les exploiter.
Jeudi 2 août 2018 à 14h, 12 femmes de chambre et équipiers se sont mis en grève pour obtenir la régularisation de leurs papiers.
Le donneur d’ordres, Louvre hôtels Group, a rapidement compris son intérêt à faire pression sur la société de sous-traitance EGNH, filiale du groupe Aspirotechnique, pour faire cesser les pratiques négrières pratiquées dans cet hôtel.
Vendredi 3 août à 12h, tous les CERFA et les certificats de concordance étaient remplis pour permettre à nos camarades de déposer un dossier en préfecture.Grèves et manifestations :
Communiqué de presse de la FNME CGTGare Montparnasse : les agents des services publics oeuvrent pour l’intérêt général !
La Fédération Nationale des Mines et de l’Energie CGT apporte tout son soutien aux agents de RTE et d’ENEDIS mobilisés depuis vendredi pour rétablir l’alimentation électrique de la gare Montparnasse ainsi que celle des usagers des 15e et 7e arrondissements de Paris, des communes de Châtillon, Issy-les-Moulineaux, Malakoff et Vanves.
Face à une avarie d’une ampleur inédite à ce jour, les agents de RTE œuvrent de jour comme de nuit, dans des conditions difficiles démontrant leur attachement au Service Public.
Malgré des conditions de travail dégradées par les réformes internes (effectif de maintenance en baisse, suppression d’équipe en région parisienne et augmentation des zones d’intervention), les agents sont venus de plusieurs régions pour rétablir dans des temps records l’alimentation au regard de l’étendue des dégâts liés à l’incendie.
Lors d’un référendum en 2017, les agents de maintenance de RTE avaient refusé de se voir imposer des conditions d’intervention en dessous du code du travail pour intervenir dans de telles situations. Cela ne les empêche pas de répondre toujours présents pour rétablir la continuité de l’alimentation.
Des évènements de cette ampleur rappellent que c’est grâce au dévouement quotidien de milliers de femmes et d’hommes du Service Public que chacun peut bénéficier de l’électricité.
Ces agents sont pourtant sans cesse décriés par un gouvernement qui veut s’attaquer à leur statut, à leur régime de retraite et des directions qui réduisent leurs droits pour distribuer toujours plus de dividendes aux actionnaires.
La FNME-CGT remercie tous les agents des Industries Electriques et Gazières qui, dans ces circonstances exceptionnelles et malgré le contexte difficile, œuvrent sans relâche pour le bien commun et pour un Service Public de l’Energie.
1- Dieppe : la CGT mobilisée dans les rues pour la défense des services publics
Source : Paris Normandie – 8 août 2018
Accompagnés de représentants syndicaux provenant d’autres bassins d’emploi de Seine-Maritime, les militants CGT de l’union locale étaient présents hier sur le quai Henri-IV. « Il y a quelques années, la CGT organisait une caravane pour aller à la rencontre des travailleurs saisonniers. Désormais, nous faisons des escales dans différentes villes pour aborder avec le public la défense des services publics, explique Mathias Dupuis, secrétaire général de l’UL de Dieppe. La détérioration des services publics est sensible partout. On le voit à Dieppe avec la poste de Janval qui sera municipalisée au cours de l’automne et toujours une menace sur le bureau de poste du Pollet. »
Par ailleurs la CGT s’inquiète de la suppression annoncée de quatre postes au centre de tri de Dieppe. « Pas question que la CGT ne soit pas présente aussi pendant l’été alors que nous nous mobilisons toute l’année », reprend Mathias Dupuis. Le syndicat sera mercredi 22 août à Saint-Valery-en-Caux puis à Fécamp.
2 – Sous-traitance illégale de services en gare : la condamnation de la SNCF annulée en cassation
Source : Europe 1
La condamnation de la compagnie ferroviaire a été annulée, les prévenus n’ayant pas été informés à l’audience de leur droit de se taire.
La condamnation de la SNCF dans une affaire de sous-traitance illégale dans le domaine des services en gare a été annulée par la Cour de cassation, les prévenus n’ayant pas été informés à l’audience de leur droit de se taire.
« Il ne résulte ni des énonciations de l’arrêt attaqué, ni de notes d’audience signées par le greffier » que les prévenus, la SNCF et la société Itiremia, « aient été informés du droit de se taire au cours des débats », indique la Cour de cassation, dans son arrêt daté du 8 août et consulté par l’AFP. « En statuant dans ces conditions, la cour d’appel a méconnu » des articles du code de procédure pénale, selon la Cour de cassation. L’arrêt datant du 24 janvier 2017 est ainsi annulé et l’affaire est renvoyée devant la cour d’appel de Paris.
Des gilets rouges sans statut de cheminots. Itiremia, filiale de la SNCF devenue Effia, assurait pour la SNCF des prestations comme l’accueil et l’orientation des voyageurs lors des périodes de grands départs ou de perturbations de trafic, l’assistance de personnes à mobilité réduite ou encore le transfert des bagages. Mais ses salariés n’ont pas le statut de cheminots et les avantages qui en découlent. En 2005 et 2006, le syndicat Sud-Rail avait saisi l’inspection du travail, dénonçant une externalisation de main d’oeuvre.
Une condamnation en première instance. La cour d’appel de Paris, tout comme le tribunal correctionnel de Paris en première instance, avait condamné les deux sociétés pour prêt illicite de main d’oeuvre et marchandage dans plusieurs gares entre 2007 et 2009. La cour avait cependant réduit l’amende de la SNCF à 90.000 euros. Itiremia avait elle été condamnée à 40.000 euros d’amende. La cour d’appel avait condamné les deux sociétés à verser 100 euros de dommages et intérêts par salarié et la même somme pour les frais de justice. La SNCF, tout comme Itiremia, le syndicat Sud-Rail et des salariés s’étaient pourvus en cassation.
3 – Dans les champs de tomates d’Italie, la révolte des travailleurs africains
Source : Sud ouest – 9 août 2018
Après deux drames en quelques heures, ayant coûté la vie à 16 travailleurs agricoles, des ouvriers ont manifesté mercredi dans le sud de l’Italie. « Plus jamais des esclaves ». Des centaines de travailleurs agricoles, essentiellement africains, ont délaissé mercredi les champs de tomates du Sud de l’Italie pour réclamer plus de respect, de considération, d’humanité, après la mort de seize d’entre eux dans deux accidents de la route samedi et lundi.
Dans la chaleur et la poussière, les manifestants ont marché pendant trois heures sur les petites routes défoncées des Pouilles pour gagner Foggia, où d’autres les ont rejoints devant la préfecture. Dans cette région, des milliers d’ouvriers agricoles africains mais aussi polonais, bulgares ou roumains passent l’été à ramasser les tomates sous un soleil de plomb.
Bien qu’ils soient quasiment tous en situation régulière – avec un permis de séjour ou une demande d’asile en cours d’examen -, les ramasseurs de tomates bénéficient rarement des conditions de travail et de rémunération requises par la loi et beaucoup sont contraints de loger dans des squats ou des bidonvilles en rase campagne.
Si certains ont un contrat de travail, ils n’ont quasiment jamais de fiche de paie. Et beaucoup sont obligés de s’en remettre à des intermédiaires, souvent mafieux, pour se rendre sur les exploitations.
« Je travaille 8 à 10 heures par jour pour 30 euros, avec seulement 30 minutes de pause à midi, et je dois encore verser 5 euros chaque jour pour le transport », dénonce un Malien de 22 ans, dont la rémunération apparaît dans la moyenne des témoignages recueillis par l’Agence-France-Presse et par des associations.
En principe, le salaire minimum dans l’agriculture italienne s’élève à 48 euros brut pour des journées de 7 heures maximum.
Siles étés derniers ont été marqués par la mort de plusieurs ouvriers agricoles italiens ou étrangers dans les champs, cette semaine c’est la question du transport qui a fait la Une des journaux.
« Ici, nous ne sommes rien »
Mercredi matin, les manifestants arboraient des casquettes rouges, comme celles distribuées ces dernières semaines par des syndicats et des associations pour les protéger du soleil. L’une de ces casquettes a été retrouvée ensanglantée sur la chaussée après l’accident de samedi.
Beaucoup portaient aussi des caisses de tomates : « Tu sais combien coûtent les tomates italiennes? Le prix du sang des Africains », lance Kogyate Diakine, un Ivoirien de 41 ans installé en Italie depuis 12 ans.
« Nous sommes découragés et mal accueillis. Ici, nous ne sommes rien », témoigne Barri Alfa, un autre Ivoirien arrivé il y a 15 ans.
Samedi puis lundi, deux fourgonnettes qui ramenaient des ouvriers agricoles à la fin de la journée sont entrées en collision frontale avec des camions de tomates : bilan 16 morts et 4 blessés graves, tous d’Afrique noire à l’exception du conducteur marocain de la seconde fourgonnette.
La Coldiretti, le principal syndicat agricole, a pour sa part dénoncé les pressions du marché, expliquant que dans une bouteille de coulis de tomates vendue 1,30 euro dans les supermarchés italiens, la tomate représentait 8% du prix, contre 10% pour la bouteille, 18% pour le traitement industriel et 53% pour la distribution.
Mardi, le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), venu rencontrer les autorités mais aussi des représentants des ouvriers agricoles, a promis une multiplication des contrôles.C’est un problème de mafia. Dans la province de Foggia, il y a une criminalité mafieuse que j’ai l’intention d’éradiquer rue par rue, village par village, par tous les moyens légaux »Matteo SalviniLe procureur de Foggia, Ludovico Vaccaro, a confirmé à la presse que les enquêtes autour de la main-d’œuvre agricole révélaient « parfois une gestion par des groupes mafieux » mais qu’il n’y avait « pour l’instant pas d’élément allant dans ce sens » dans l’enquête sur les deux accidents mortels
4 – Mouvement de protestation dans les prisons : 130 surveillants sanctionnés en Gironde
Source : Sud ouest – 10/08/2018
Six mois après l’une des crises les plus longues dans les prisons françaises, l’administration pénitentiaire prend des sanctions disciplinaires contre des surveillants. En Gironde, 130 sont concernés selon les syndicats qui dénoncent « un acharnement ».
C’était en janvier : la plupart des prisons françaises étaient secouées par un mouvement national de protestation des surveillants pénitentiaires, lancé après l’agression à l’arme blanche de trois gardiens par un détenu radicalisé du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Au plus fort de la crise, la plus longue de ces 25 dernières années, 116 des 188 établissements carcéraux étaient touchés par des blocages. En colère, les surveillants dénonçaient la dégradation de leurs conditions de travail et la montée de l’insécurité. En Gironde, le centre pénitentiaire de Gradignan était concerné.
Des mises à pied à Gradignan
Six mois plus tard, des sanctions disciplinaires viennent de tomber. À Gradignan, 130 surveillants, selon les syndicats, sont concernés par des mises à pied : la moitié se voit infliger une sanction de 10 jours de mise à pied avec sursis et l’autre moitié de 10 jours d’exclusion, dont cinq ferme et cinq avec sursis.
Ces sanctions viennent réprimer des arrêts maladie, au moment du conflit. Pour l’administration pénitentiaire, ces arrêts maladie étaient « concertés » et constituent une façon de contourner l’interdiction de faire grève pour les surveillants pénitentiaires.
« C’est de l’acharnement », dénonce Hubert Gratraud, secrétaire local de FO-Pénitentiaire. « L’administration pénitentiaire avait déjà procédé à des retenues sur salaires, quelques semaines après la fin du mouvement. Ces nouvelles sanctions sont une double peine. Leur but est évident : museler les agents », accuse le syndicaliste.
Même analyse du côté de l’Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire qui rappelle l’agression d’un surveillant, le week-end dernier, à la maison d’arrêt de Nîmes, preuve que la situation reste difficile en détention.
« Une déclaration de guerre »
« La politique de répression à outrance entreprise par l’administration pénitentiaire ne restera pas sans réponse », menace la section girondine de l’Ufap-Unsa, dans un communiqué. Aux yeux de ce syndicat, les nouvelles sanctions reviennent « à une déclaration de guerre aux personnels » et « ne sont ni plus ni moins que des représailles ».
« »Bosse, fais-toi agresser et tais-toi! », Voilà ce qui pourrait devenir le nouveau slogan de la prochaine campagne de recrutement de notre administration », fustige l’Ufap-Unsa qui annonce vouloir saisir la justice.
Sollicitée par « Sud Ouest », la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
5 – RÉPRESSION SYNDICALE À CHALLANCIN : Saint-Lazare/Mantes : deux agents du gardiennage du rail licenciés pour un piquet de grève
Source : Revolution Permanente 12/08/2018
Depuis que l’accompagnement des trains a été supprimé à la SNCF (contrôleurs à bord), et de fait, externalisé à des entreprises de gardiennage, les conditions de travail se sont particulièrement détériorées. Nous avons été contacté par deux agents de sécurité de la société Challancin, licenciés pour avoir dénoncé le non respect de leurs droits par une pétition et un piquet de grève.
Saïd B. et Mehdi S. font partie de ces immenses cohortes de travailleurs de la sous-traitance, sur-exploités, souvent issus de l’immigration, et qui doivent lutter pour simplement faire appliquer leurs droits. A Mantes-la-Jolie, depuis 2009, c’est Challancin-Sécurité qui gère toute l’activité de gardiennage des trains et des gares, ainsi que « l’accompagnement des trains », c’est à dire des agents de sécurité qui ont remplacé les contrôleurs par soucis d’économie de la SNCF, au détriment de la sécurité des usagers ainsi que de la protection des salariés, qui bien que travailleurs du rail, ne sont pas cheminots. Harcèlement, congés non acceptés, planning donnés à la dernière minute : le quotidien des agents de Challancin
A Mantes-la-Jolie, la situation est particulièrement critique, au point où tous les salariés de la gare ont signé une pétition, tout simplement pour que leurs droits soient respectés : « on a dénoncé avec les collègues, via une pétition, beaucoup de problèmes dans l’organisation du travail : les horaires ne sont pas respectés avec des planning modifiés à la dernière minute ; en période de travaux, on a pas de planning et on reçoit nos vacations par SMS ; on est appelé à travailler durant nos jours de repos ; les demandes de congés qui sont systématiquement refusées (depuis le 2 décembre 2015, je n’ai eu aucun congé payés) ; les heures supplémentaires ne sont pas payées, et le « compteur d’heures supplémentaires » n’est pas mis sur la fiche de paye » témoigne Said, qui est agent de sécurité depuis 2015. Des conditions de travail particulièrement difficiles donc, avec une énorme pression sur les salariés de la part de la direction pour que ceux-ci courbent l’échine et ne réclament pas leurs droits. Parfois, ce sont même les heures de travail qui ne sont pas payées ! « On ne fait que demander nos droits : une prime de risque, une prime de fin d’année, qu’on a touché qu’en 2013, nos congés payés. Sur certaines vacations de nuit, quand on travaille jusqu’à 02h50, on est payé que jusqu’à 02h ! » explique Mehdi, que nous avons rencontré avant son licenciement.
Malgré la tentative de faire changer les choses en envoyant une pétition à leur direction, les salariés se sont vite heurtés à leur direction, qui leur a ri au nez. Le chef de secteur a même déchiré la pétition en disant que la direction ne changerait rien. Mais loin de s’arrêter là, ce chef de sécurité, a décidé de s’en prendre à tous les salariés qui avaient osé relever la tête : pressions sur les salariés, menaces de licenciements ou de mutation, pratiquement tous se sont retirés, sauf Mehdi et Said, qui ont du coup subi une mutation disciplinaire, le premier à Eole-Magenta (Gare du Nord), alors qu’il habite à Mantes la Jolie (c’est à dire à 50km), le second à Herblay (à 35km de chez lui alors qu’il n’a pas le permis). Pour Eric Bezou, cheminot à Mantes-la-Jolie et syndiqué Sud-Rail, c’est une mutation disciplinaire : « nous avons saisi la justice pour un détournement de la clause de mobilité car depuis la pétition et un courrier d’alerte envoyé par Mehdi et Saïd, ils ont été tous deux déplacés et Mehdi a été sanctionné pour une pseudo altercation montée de toute pièce. Ils passent le 26 juillet 2018 en référé pour le déplacement disciplinaire qui ne veut pas dire son nom. »
Deux salariés mutés loin de chez eux pour une pétition
Car suite à ces mutations disciplinaires, les deux salariés ont envoyé en mars un courrier en lançant une alerte pour des conditions de harcèlement. Nous nous sommes procurés cette lettre, qui témoigne de toute l’agressivité de la direction de Challancin-Sécurité, et notamment d’un de ses responsables, Hicham Mohsni. Elle dénonce une situation de harcèlement particulièrement grave, notamment des « menaces permanentes sur les plannings, utilisés comme une arme de dissuasion contre nous. Nous sommes constamment commandés par SMS, notre utilisation modifiée au quotidien sans aucune cohérence et surtout sans aucun respect pour notre vie privée, avec des pressions en cas de refus, même quand nous refusons une modification pour le jour-même comme c’est notre droit. Ceux qui ne disent pas oui à tout, se voient mutés le plus loin possible de leur domicile ou avec des horaires incompatibles avec leur vie familiale. » Une situation de harcèlement qui est à mettre en lien avec les petits privilèges que s’octroient les chefs de postes : « nous constatons au quotidien l’absence totale des chefs de poste qui nous donnent l’ordre par SMS d’accompagner les trains qu’ils doivent faire (20h51 Mantes PSL par Conflans) et qui ne sont pas au travail dans les horaires prévus, voire pas du tout, alors qu’il sont censés être présents de 19H à 5h, nous laissant sans soutien en cas de problème grave », continue la lettre d’alerte adressée au PDG de Challancin-Sécurité, M. Laisney
Ces petits avantages des chefs de postes interrogent d’autant plus que dans de nombreux trains (d’après les témoignages et des rapports de conducteurs), alors que la SNCF est facturée pour deux accompagnateurs, ils sont souvent seuls : « on devrait être deux par train, la SNCF est facturée pour deux agents, mais moi et mes collègues on travaille seul dans les trains. S’il y a un contrôle de la SUGE (Sécurité Ferroviaire), on doit mentir en disant que le collègue est dans la station suivante. Si l’on ne ment pas, on peut être muté, ou recevoir des mauvais plannings » nous confie Saïd.
6 – Air France : menace de grève à la rentrée, l’action chute
Source : Les Echos.fr – Paul Boulben – 13/08/2018
Le syndicat des pilotes de lignes (SNPL) réclame au futur PDG de plancher sur une négociation salariale, et agite la menace d’une grève de « quinze jours ». Le titre perd 4,8 % en Bourse.
Elle avait poussé Jean-Marc Janaillac vers la démission en mai dernier : la question des salaires chez Air France est toujours sur la table, alors que le conseil d’administration doit bientôt nommer un nouveau PDG et définir une nouvelle gouvernance pour l’entreprise. Le président du syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), Philippe Evain, interviewé dimanche par « Le Parisien », a menacé la direction d’une nouvelle grève : « Si la nouvelle direction n’entend pas négocier […], il y aura quinze jours de grève ».
L’intersyndicale, qui regroupe dix organisations de pilotes, de de personnels au sol et navigant, est sur la même ligne. Fin juillet, elle avait menacé Air France d’un conflit à la rentrée. « Avec ou sans PDG, en septembre, le conflit pour les salaires reprendra. » L’intersyndicale réclame une augmentation de 5,1 %.
Le nouveau candidat dans le viseur
Le syndicat des pilotes refait donc entendre sa voix alors qu’un nouveau nom circule pour la succession de Jean-Marc Janaillac à la tête d’Air France-KLM : celui de Benjamin Smith, le numéro 2 d’Air Canada.
Le profil ne satisfait pas le syndicat des pilotes, qui dénonçait la semaine dernière « une tambouille mijotée par un comité de nomination dont l’unique objectif est de se préserver. »« Nous pensons qu’il faut un dirigeant connaissant les spécificités du dialogue social français », a ajouté dimanche le président du SNPL, Philippe Evain.
En juin dernier, les pilotes avaient aussi vivement critiqué le choix de Philippe Caron , le directeur financier de Veolia, comme candidat à la tête d’Air France-KLM. Sa nomination n’avait finalement pas eu lieu.
Croissance surprise
Au premier semestre, Air France-KLM avait déjà subi quinze jours de grève pour les mêmes raisons, pour un coût estimé à 355 millions d’euros pour la compagnie. Elle avait pourtant affiché une croissance surprise de 1,7 % au deuxième trimestre, tirée par la demande.
La menace d’une nouvelle grève a été mal accueillie par les investisseurs : le titre Air France-KLM chutait en milieu de matinée de 4,8 % à l’indice SBF120 de la Bourse de Paris.
7 – Ex-RSI : la CGT, mécontente, annonce des actions
Source : Le bien public Côte D’OR – 14/08/2018
Alors que le RSI (régime social des indépendants) est supprimé par le gouvernement et devient la Sécurité sociale pour les indépendants, un accord d’accompagnement des salariés concernés a été signé début août entre l’Union nationale des caisses de sécurité sociale et deux organisations syndicales minoritaires. Un texte jugé de « régressif, inéquitable et insatisfaisant » par le collectif CGT RSI.
Et le syndicat d’expliquer : « En effet, certaines parties de cet accord donnent moins de droits aux salariés de l’ex-RSI qu’à ceux du régime général et impliquent une rupture d’équité entre salariés d’un même régime puisque l’ex-RSI intègre le régime général ». Avant d’exiger que le gouvernement revoit sa copie. « La FNPOS CGT exige que le gouvernement et le ministère des Solidarités et de la Santé prennent leurs responsabilités et imposent à l’UCANSS, l’ouverture de nouvelles négociations permettant une vraie reconnaissance des salariés de l’ex RSI ».
En attendant, le collectif annonce que des actions et perturbations sont à prévoir prochainement à la sécurité sociale des indépendants (ex RSI)
8 – « De l’argent pour les postiers, pas pour les musées »
Source : Le Parisien– 17 août 2018
Pour leur 144e jour de grève, Brahim et d’autres postiers ont mené hier une action au Palais de Tokyo, à Paris, face à une œuvre d’art qui a bénéficié du soutien financier de leur entreprise.
Pas de trêve pour les postiers grévistes dans les Hauts-de-Seine. Ces 150 agents entament aujourd’hui leur 145e jour d’interruption de travail. Et pour qu’on n’oublie pas leur mouvement, même pendant les vacances, une vingtaine d’entre eux a participé à une action symbolique, hier après-midi.
C’est à Paris (XVI e), dans le musée d’art contemporain du Palais de Tokyo, que les grévistes se sont retrouvés à 13 h 30. Dans le hall de l’établissement, ils ont déployé une large banderole sur laquelle touristes et visiteurs pouvaient lire « La Poste finance des expos, mais ferme ses bu- reaux ! On veut des embauches pas du mécénat ! » Une référence à l’œuvre d’art qui trône à l’entrée du musée. Réalisée par Sabrina Vitali, « De qui sont ces manches » a bénéficié du soutien financier du groupe La Poste.
« On veut de l’argent pour les postiers, pas pour les musées », résume Brahim, un des grévistes. Si leur mouvement s’est déclenché après que Gaël Quirante, un des responsables du syndicat Sud-Poste dans le département, a été licencié, les agents réclament également des embauches, notamment celles des contrats précaires.
un calendrier avec, chaque mois, une photo de manifestation, en vente 10 €
Les manifestants ont poursuivi leur action devant l’établissement en distribuant des tracts aux passants, pour leur expliquer leurs revendications et demander du soutien. Y compris financier. Car les 150 postiers subissent un gel de leur salaire pour le 3e mois d’affilée. « C’est dur tous les mois, témoigne Brahim. Et ce mouvement est particulier, car nous avons beaucoup de familles monoparentales. Donc les grévistes ne peuvent pas compter sur le soutien du salaire d’un conjoint. »
Alors la distribution de l’argent collecté (notamment via une cagnotte en ligne) est décidée et votée lors d’assemblées générales. « On essaye de donner un peu plus à ceux qui ont des enfants pour qu’ils puissent tenir », explique le postier. Ils organisent aussi des soirées sur le quai Saint-Bernard à Paris, tous les samedis. « Nous vendons des salades, des gâteaux, des sandwichs, et nous avons une caisse dans laquelle les gens qui viennent peuvent nous verser de l’argent », indique Brahim.
Jamais à court d’idées, ils ont également créé un calendrier qui présente une photo de manifestation pour chaque mois de l’année, accompagnée d’un mot de soutien d’une per- sonnalité, comme le réalisateur Ken Loach ou le syndicaliste Elie Domota. « C’est la première fois que l’on fait un calendrier, indique l’agent gréviste. C’est toujours plus sympa que ceux avec des petits chats ou des chevaux. » Les 10 000 exemplaires prévus seront en vente à partir de la se- maine prochaine, au prix de départ de 10 €.
Une vente — sur Internet ou lors des rassemblements organisés — qui pourrait leur permettre de poursuivre l’action. « On ne lâchera rien tant que La Poste ne nous présentera pas de contre-propositions », prévient Xavier Chiarelli, du syndicat Sud-Poste.
Christine Bonnet, directrice opérationnelle du groupe dans le département, assure de son côté que la « distribution du courrier est redevenue normale », et justifie avoir « fait 38 propositions de rencontre aux grévistes depuis le début du mouvement auxquelles ils n’ont répondu que 6 fois ». Rien n’indique que le conflit sera réglé à la rentrée… ■
Par Elia Dahan
SOLIDARITÉ : versez à la caisse de grève des POSTIERS du 92 …
Le PRCF soutient les travailleurs en lutte, en butte à la répression patronale et gouvernementale !
Pour verser en ligne sur le Pot Commun:https://www.lepotcommun.fr/pot/kgmfkl66/participe