Les choix annoncés par le Premier ministre, dimanche 26 août, concernant le budget vont gravement plomber le système français de redistribution d’une partie du PIB et pénaliser les personnes touchées par la précarité.
Un budget qui confirme les attaques portées contre l’ensemble des travailleurs, notamment contre les retraités, les chômeurs, les précaires et les bénéficiaires des APL et des allocations familiales. Car ces prestations n’augmenteront que de 0,3 % l’an prochain, alors que l’inflation atteint cette année 2,3 %. Le pouvoir d’achat des retraités déjà en difficultés à la suite de l’augmentation de la CSG va encore diminuer.
Les retraités sont clairement dans le viseur de Macron qui va chercher dans leurs poches pour soi-disant ajuster les comptes publics, alors que l’on sait que cette somme ira directement au grand capital. Les retraités vont perdre mécaniquement en pouvoir d’achat. La perte de revenu réel est par exemple de 14 euros de moins par mois pour un retraité touchant 1 000 euros de retraite sécu.. Et si de telles mesures passent sans coup férir, c’est la désastreuse « retraite à points » qui suivra pour araser les retraites par répartition créées par Ambroise Croizat et démolir les pensions de réversion (quelle hypocrisie de la part de Marlène Schiappa, la secrétaire aux droits des femmes, qui pérore sur toutes les chaînes mais qui laisse démolir la Sécu, les retraites, les allocations chômage et le Code du travail, sans lesquels les femmes salariées et pensionnées seront broyées par le capital !).
De même pour soi-disant donner du pouvoir d’achat aux travailleurs, les salariés du public et du privé ne paieront plus de cotisations sur leurs heures sup dès septembre 2019. Alors qu’il faudrait plutôt lutter pour augmenter les salaires et forcer le grand patronat à embaucher, ce qui serait bon pour les caisses de retraites, la Sécu et les ASSEDIC !
Pour dynamiser la rentrée sociale, venez nombreux participer au débat organisé dimanche après-midi à la fête de l’Huma sur le stand du PRCF, avec de nombreux responsables syndicaux dont Laurent Brun (CGT SNCF)
Pour le PRCF, cette mesure est non seulement inégalitaire puisque c’est une minorité de travailleurs qui en bénéficiera mais cette amputation démagogique va grever les caisses de la Sécu puisque ce sont les cotisations sociales qui permettent d’avoir une sécurité sociale de haut niveau. C’est le contraire d’un développement social soutenable ! Mais qu’attendre d’autre de ce gouvernement capitaliste et impérialiste qui ne cesse d’augmenter les dépenses d’armement dans la perspective, de plus en plus dangereuse, d’une terrible guerre en préparation contre les peuples russe et iranien.
En cette rentrée 2018/2019, alors que de nouvelles attaques menacent la fonction publique, une seule question se pose : pouvons-nous continuer à accepter cette politique d’austérité pour ceux d’en bas ? Alors qu’une étroite minorité s’enrichit sur le dos des travailleurs, que le chômage progresse, que les contre-réformes de Macron acculent des millions de personnes à la précarité, voire à la misère, les actionnaires capitalistes viennent de recevoir plus de 200 millions d’euros de cadeaux de Macron et on n’a encore rien vu avec la privatisation en vue d’EDF, de la SNCF, de l’Office national des forêts, etc..
D’autres choix sont possibles à condition que les salariés, retraités et chômeurs cessent de « rouspéter » stérilement (tout en disant « on n’y peut rien ! »), mais qu’ils s’engagent personnellement dans la construction du « tous ensemble en même temps » pour le progrès social. Surtout, arrêtons d’opposer les travailleurs du public à ceux du privé, les actifs aux pensionnés, les précaires aux statutaires, nous faisons tous partie de la classe des travailleurs salariés et nous n’avons qu’un ennemi : le capital.
Pour cela, il y a nécessité de coordonner et d’amplifier les luttes qui ont été engagées depuis le début de cette année, de forcer les confédérations syndicales à prendre leurs responsabilités dans la défense des travailleurs (et pour commencer, à boycotter les parlotes à Matignon, qui n’ont d’autre but que de « mettre en musique » les régressions sans fin), à tout mettre en œuvre pour virer Macron (en chute dans l’opinion, et fragilisé par l’affaire Benalla et par le retrait d’Hulot) et pour rompre avec l’UE, donneur d’ordres des politiques d’austérité. C’est à quoi travaillent tous les militants franchement communistes du PRCF qui appellent au Frexit progressiste pour le progrès social, l’indépendance nationale, la paix et le socialisme.
Georges Gastaud et Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCF
Les grèves en cours :
- Des éboueurs de Cognac le 1er septembre 2018
- Dans les lycées de Bourgogne-Franche-Comté dès le 3 septembre 2018
- Les bus à Châlons-en-Champagne les 1er et 2 septembre 2018
Les grèves à venir :
- Journée nationale de grève à la SNCF – 18 septembre 2018
- grève interprofessionnelle à l’appel de l’UD CGT 13 – 20 septembre 2018
- Journée nationale : grève générale le 20 octobre 2018
Revu de presse des luttes :
Des luttes gagnantes :
A – Mobilisation gagnante dans la société SCS Télésurveillance
Source : CGT – 29/08/2018
Après avoir annoncé son déménagement la société SCS Télésurveillance, située aux Lilas, a vu ses salariés se mobiliser. Cette mobilisation a fait que les délégués du personnel CGT ont déposé un courrier auprès de leur direction ayant pour objectifs de répondre à leurs interrogations sur la délocalisation de l’entreprise et leurs revendications salariales.
Plusieurs réunions de négociations ont eu lieu avant même l’hypothèse d’un éventuel arrêt de travail.
Lors de ces négociations les représentants CGT ont obtenu :
– L’arrêt du déménagement tant que les conditions de celui-ci n’auront pas été redéfinis entre la direction et son client.
– L’arrêt de toute mobilité du personnel sur un autre site.
– Une hausse salariale de 6 % en deux temps. Le premier temps verra le versement d’une partie en juillet 2018 et le second sera le versement du complément dès janvier 2019.
-Une information systématique de l’évolution du dossier de délocalisation auprès des salariés, afin que chacun puisse se déterminer en toute connaissance de cause.
-Une prime de 250 € durant deux ans pour ceux acceptant la mobilité.
-Une rupture conventionnée systématique pour les salariés ne souhaitant pas rester après
délocalisation, accompagnée d’une prime de 400 € supplémentaires.
La direction s’engage à étudier toute demande individuelle de mobilité et de reclassement dans une autre entreprise. Le fait que la direction s’engage favorablement à répondre aux attentes des salariés est une réelle victoire.
Une victoire qui s’est construite autour et avec la CGT de site.
B – Préavis de grève gagnant à La Poste du Grau du Roi (30)
Source : CGT – 29/08/2018
Le 9 août dernier, le personnel du centre courrier du Grau du Roi a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 13 août. Cette grève a été décidée suite aux multiples tentatives du personnel de dialoguer avec la direction.
La grève était prévue jusqu’à ce que les conditions de travail reviennent à la normale, avec 90% de grévistes du personnel titulaire. Suite à ce préavis, la direction a reconnu qu’elle n’avait pas été réactive sur les demandes des agents et s’engage désormais à être plus à l’écoute afin de retrouver une cohésion sociale sur le site. Des engagements ont été pris par la direction concernant la climatisation, la mise à jour du planning, le covoiturage, des moyens en personnel, parc auto, comblements, heures supplémentaires, le remplacement estival, le statut des agents seniors, le traitement des objets volumineux, appel au volontariat, respect des règles, etc.
La CGT a retiré le préavis, tout en annonçant qu’elle suivra attentivement le respect des engagements pris par la direction.
Des grèves et manifestations :
1 – 4 suppressions de poste à la plateforme courrier auscitaine
Source : La Dépêche.fr – 29/08/2018
Dans un communiqué le syndicat Sud PTT Gers nous apprend que La Poste a décidé de supprimer 4 affectations au service courrier d’Auch. Le syndicat souligne : «Après avoir supprimé 60 emplois depuis 2006 à Auch, la direction de La Poste réorganise à nouveau la plate-forme courrier colis : 4 suppressions d’emplois en plus ! Sud-PTT Gers se prononce contre cette nouvelle réorganisation en cours. Aussi, dans les instances de dialogue, Sud PTT Gers votera contre ce projet destructeur d’emploi, des conditions de travail, de la qualité et de la proximité des missions de service public.»
Le syndicat précise : «Il y avait à Auch en 2006 152,83 emplois, il en reste actuellement 91,19. Avec cette nouvelle réorganisation, il en restera donc 87,24. Soit depuis 2006, 43 % d’emplois en moins !»
Puis le syndicat annonce une possible mobilisation : «Dans le cadre du dialogue social (plénières, bilatérales entre la direction et les syndicats), la direction reste sourde à nos demandes. Pour supprimer ces emplois, elle sous-estime le temps de travail des postier-es en utilisant des outils (algorithmes, …) qui ne tiennent pas compte de la réalité. Elle surestime la baisse du trafic courrier, sans prendre en compte les augmentations des trafics colis, recommandées, nouveaux services, publicité … La direction doit revoir sa copie. Sud PTT Gers reste prêt à négocier à tout moment… ou à déposer un préavis de grève en fonction des réponses et en lien avec les demandes des agents.»
Voici le communiqué en réponse de la direction : «Sur la plateforme services-courrier-colis d’Auch la direction et ses partenaires sociaux ont mené pendant près de 3 mois une réflexion visant à mettre en place une nouvelle organisation du travail. Les dialogues nourris et constructifs ont permis à la Direction de prendre en compte les propositions faites par les organisations syndicales et le personnel. Dans un contexte où le volume de courrier à traiter a baissé de 20 % dans le secteur d’Auch depuis la dernière réorganisation en mai 2016, la volonté de La Poste est de garantir sa mission de service public du courrier 6 jours sur 7 tout en s’assurant que les facteurs travaillent 35 heures pour 35 heures rémunérées. Tous les postiers de la plateforme auront, bien entendu, leur place dans la future organisation.»
2 – SNCF: les aiguilleurs en grève aujourd’hui
source : Nord litoral – 29/08/2018
Le mouvement aura des répercussions sur la ligne Calais-Dunkerque et vers Saint-Omer, avec probablement des trains annulés. Des cars de remplacement seront mis en place, et la communication de la SNCF assure «que les TERGV ne seront pas impactés.» La grève a com- mencé ce mardi soir et doit se prolonger jusqu’à ce jeudi matin à 8 heures, sous réserve de prolongation. L’appel à la grève, lancé par la CGT des cheminots, concerne les aiguilleurs, autrement appelés opérateurs de circulation. Pour l’heure, ils sont une quarantaine d’agents pour l’établissement Calais-Fréthun, qui rayonne entre Saint-Tricat, Saint- Omer et Gravelines. La CGT des cheminots réclame en leur nom au moins deux postes supplémentaires, comme l’explique le secrétaire général CGT des cheminots de Calais, Emmanuel Duflos: «Faute de créer ces postes, faute de remplacer les agents en arrêt maladie, les agents sont rappelés sur leur repos, ce qui ne peut pas être toléré comme une solution à long terme.Nous avons été reçus la semaine dernière par la direction, mais c’était seulement pour la forme, comme on devait s’y attendre.»
D’autre part le syndicat dénonce, de la part de la direction de la SNCF, «des représailles suite au conflit contre la réforme ferroviaire.» Le représentant des cheminots évoque «des sanctions disproportionnées en regard de la faute»; et plus précisément: «Depuis 2007, tout avis de grève doit être communiqué à la direction 48 heures avant le début du mouvement. Un avis a été transmis avec une heure trente de retard. En regard du règlement, c’est une faute mais ce que nous contestons, c’est la sanction, à savoir une mise à pied avec sursis, alors que la sanction pré- vue pour ce fait est un blâme avec inscription au dossier.» La CGT cheminots s’attend à ce que les aiguilleurs en grève «soient remplacés par d’autres agents, mais qui n’auront pas l’habitude du poste.» Un piquet de grève a commencé à 5 heures ce mercredi, rue d’Épinal. Les grévistes tiennent un barrage filtrant à l’accès au poste d’aiguillage à relais à commande informatique (PRCI).Grégory FAUCQUEZ
3 – Mobilisation : Ni chair à Macron ni chair à patrons
lire le compte rendu du PRCF ile de France pour Initiative Communiste : 29.08.18 : Bloquons le MEDEF ! #manifestation #photos
Contre un gouvernement à la solde du Medef, des centaines de militants syndicaux, de chômeurs et de précaires ont manifesté devant l’université d’été de l’organisation patronale.
«Nous ne sommes pas de la chair à Macron, nous ne sommes pas de la chair à patrons », entonnent les mi- litants face à un front de CRS bloquant le carrefour donnant accès à l’université d’été du Medef, à Jouy- en-Josas (Yvelines). Pour la troisième année consécutive, associations de chômeurs et syndicats ont entamé leur rentrée sociale face aux patrons rassemblés au chaud dans les locaux de l’école de commerce HEC. Plus tôt dans la matinée, des militants CGT avaient organisé un rassemblement et une distribution de tracts.
« Il y a de l’avenir pour les corps intermédiaires », explique éric Beynel, porte-parole de Solidaires, soutenant la banderole appelant à bloquer l’organisation patronale. « Pour les 20 ans du Medef et son nouveau diri- geant, nous avons voulu montrer symboliquement que les syndicats sont toujours dans la rue et ont toujours envie de lutter. Presque l’entièreté du gouvernement est venu chercher ici sa feuille de route. »
Sous un drapeau FSU, François Hebert, professeur d’histoire-géo en lycée, est venu dénoncer l’ingérence du privé dans l’éducation nationale. « Pour la première fois dans les Yvelines, toutes les cantines des collèges vont passer en société d’économie mixte. Le privé prend pied dans les services publics. C’est comme avec l’arrivée du numérique dans les lycées et collèges : on ouvre la porte à des groupes comme Apple, qui, en échange de tablettes offertes, s’assure de futurs clients. L’entretien des ordinateurs est également externalisé par l’éducation nationale. Cette musique qui s’installe est révélatrice des dérives de l’éducation nationale, qui délègue de plus en plus le service public au privé. »
Héloïse Valles, à la blouse couverte de papillons revendicatifs, réclame aux patrons « leur participation à l’effort collectif » : « On leur demande juste d’être honnête, de ne pas recourir à l’évasion fiscale ! » « A l’hôpital, reprend cette aide-soignante en Ehpad à Arpajon (Essonne), nos budgets sont contraints et cela pèse sur les services publics rendus. Sur les professionnels comme sur les patients. On emploie de plus en plus de contractuelles, qui ne touchent pas de prime et juste 1 300 euros par mois en travaillant deux dimanches : c’est une aberration, on ne tient pas compte de la pénibilité. Partout, on crée des travailleurs pauvres et on ne s’attend pas à des améliorations avec les annonces de la ministre de la Santé prévues mi-septembre. Ils feraient mieux tous de démissionner comme Nicolas Hulot ! » Après vingt ans de métier, Héloïse s’est syndiquée pour la première fois pendant la lutte contre la loi travail : « Ça m’a fait basculer, je ne pouvais plus être complice de ce système et je suis devenue permanente syndicale à SUD santé. » L’avalanche de lois et de contre-réformes a conforté sa combativité.
« Macron avait annoncé qu’il se donnait deux ans pour changer la France, c’est-à-dire en finir avec notre mo- dèle social, relève Annick Coupé, d’Attac. Il va encore taper fort. Mais aujourd’hui, l’enfumage ne marche plus. Tout le monde voit qu’il s’agit d’un gouvernement de droite, et de droite. Suppression de l’ISF, main- tien du Cice sans contrepartie, baisse des cotisations patronales en 2019, baisse de l’impôt sur les sociétés : tout cela répond aux demandes du patronat aux dépens des salariés, des chômeurs, des précaires, des retrai- tés. »
Si certains s’inquiètent d’un rendez- vous manqué de convergence des luttes, d’un fatalisme qui s’immisce face à un gouvernement qui continue d’avancer sans prendre en compte les colères, la secrétaire générale d’Attac se montre attentive aux nouvelles forces en devenir. « Ce week-end à l’université des mouvements sociaux, j’ai participé à un séminaire sur l’engagement aujourd’hui qui casse le discours sur des jeunes qui ne s’engageraient pas, seraient dépolitisés. En fait, ils le font différemment, moins dans une organisation que sur un sujet, une mobilisation précis. » La rentrée sociale prendra peut-être de nouvelles formes. ■
par Kareen Janselme