Ce 17 février le régime Macron fait démarrer le début de l’examen de la contre-réforme des retraites par points à l’Assemblée Nationale. Un examen brutalisant la représentation nationale à l’image de la violence qu’il met en œuvre dans la rue pour imposer à marche forcée et par la force la destruction du système de retraite de la Sécurité Sociale. La façon dont le régime a fait terminer en queue de poisson en moins de 15 jours pour des dizaines d’articles et des milliers d’amendements les travaux de la commission parlementaire spéciale, sans que l’ensemble du texte n’ai pu être discuté par les députés illustre – et ce n’est qu’un exemple – combien le régime Macron s’arque boute pour que pas une virgule de son texte à trous ne soit bougé. Il est vrai que ce n’est pas de l’adoption d’une loi dont il est question, mais bien de la délivrance d’un blanc seing, du vote des pleins pouvoirs, à exécutif macronien pour qu’à coup de décrets et d’ordonnances il puisse ainsi exécuter les ordres qui lui sont donnés par la Commission Européenne dont le Plan Macron n’est que la transcription (lire ici).
Face à cette brutalité, bien sûr des parlementaires résistent, à l’image de la bataille d’amendements livrée par les parlementaires France Insoumise et PCF. Dans une stratégie visant à gagner un temps précieux d’expression pour démontrer chaque jour un peu plus à une opinion convaincue de la nocivité de cette réforme. Dans une stratégie qui permet également au mouvement social de gagner du temps pour poursuivre sa mobilisation après plus de deux mois de grèves généralisées et près de trois mois d’actions. L’action lancée autour de la demande de l’organisation d’un référendum peut également y participer (lire ici) d’autant que 2 Français sur trois veulent décider sur le sujet par un tel vote souverain.
Mais la construction et le renforcement du rapport de forces par la classe des travailleurs dans la durée demeure la priorité essentielle pour gagner. Et un outil pour élever ce rapport des forces, c’est la construction rapide d’une manifestation nationale à Paris pour faire entendre la colère populaire à l’Élysée. C’est cette proposition que les militants communistes du PRCF mettent en débat et qui est soutenue et reprise par de très larges secteurs mobilisés. Il est désormais urgent de la concrétiser. Qu’un million de travailleurs prennent tous ensemble et en même temps place sur les Champs-Élysée pour exiger le retrait de la contre-réforme des retraites par points lanceraient à l’évidence une dynamique victorieuse.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Revue de presse :
Des brèves :
§ – La CGT, SUD rail et FO font barrage à un accord sur les classifications et les rémunérations. Un« échec pour le patronat »et le gouvernement. Deux ans et demi après l’ouverture des négociations, la CGT, SUD rail et FO, affichant une représentativité de plus de 60 %, ont fait barrage à l’accord.
§ – Représentant·e·s de luttes, responsables associatifs et politiques, personnalités du monde artistique, sportif et intellectuel, nous nous soulevons ensemble contre le projet de retraites du gouvernement. Son système par points, limitant les dépenses de retraites.
§- Delivero invente le dialogue social sous influence
Alors que la plateforme de livraison vient d’être condamnée pour la première fois pour travail dissimulé, elle tente de redorer son blason en organisant des élections de représentants. Sauf qu’ils ne sont ni protégés ni maîtres de l’ordre du jour.
§- Un tribunal des prud’hommes a, pour la première fois, requalifié en salarié un livreur à vélo d’une plateforme encore en exercice. Le combat judiciaire a pris trois longues années, mais il en augure bien d’autres. Ce livreur avait signé en 2016 un contrat de prestation de services avec Deliveroo.
§- Les chiffres viennent de tomber : la croissance du dernier trimestre 2019 est négative à -0,1 %, alors que les onze précédents étaient en moyenne à +0,45 %. Les désordres du mois de décembre ont réussi à eux seuls à plomber tout le trimestre. La preuve est dans les chiffres
§- Entrée dans sa sixième semaine, la grève des avocats contre la réforme des retraites se durcit depuis quelques jours. En dehors de quelques barreaux qui ont mis fin cette semaine au mouvement ou en ont adouci les modalités, la plupart ont reconduit la mobilisation.
§ – Les salariés du commerce et des services manifestaient le 22 janvier contre la réformes des retraites, de la gare Saint-Lazare à opéra. Ils s’estiment « tous perdants » si le projet de l’exécutif abouti. Dans un secteur qui compte 80% de femmes, dont beaucoup à temps partiel, la CGT considère que le calcul de la retraite sur l’ensemble de la carrière ne pourra que pénaliser les futurs retraité-e-s.
§ – Déjà plus de quatre cent jours que la grève dure à la centrale thermique de Gardanne (13). Les 160 salariés qui se battent contre le plan de fermeture de l’une de leurs unités fonctionnant au charbon sont décidés à faire valoir leur projet de reconversion. La Cgt, qui s’appuie sur un cabinet d’étude, veut notamment miser sur la captation de CO2, le biogaz et la valorisation des déchets pour pérenniser le site.
§ – Au 22 janvier, la grève des personnels de radio France, menée par la CGT, enregistrait son 50e jour de mobilisation. Opposée au plan d’économie de 60 millions d’euros et aux 223 suppressions de postes, l’organisation syndicale ne se satisfait pas de la suspension du plan de départ volontaire et de son remplacement par une rupture conventionnelle collective, et appelait à poursuivre le mouvement.
Des grèves et manifestations :
1 – « Macron a réussi à mettre Saint-Bonnet dans la rue ! »
Source : l’Humanité du 3/02/2020
Au-delà des grandes villes, le mouvement social contre la réforme des retraites irrigue jusqu’aux villages, comme dans la Loire, où les manifestations se succèdent depuis décembre.
Saint-Bonnet-le Château : ses remparts médiévaux, sa collégiale gothique surplombant les plaines du Forez, son Musée international de la boule et, depuis décembre… ses manifs chaque samedi ou presque. Dans ce paisible village de 1 500 âmes niché au sommet d’une colline verdoyante de la Loire, un collectif de militants CGT et gilets jaunes s’affaire depuis plusieurs semaines à organiser la contestation au projet de loi Delevoye-Macron.« On était en manif à Saint-Étienne début décembre et puis des copains de la CGT ont dit : “Pourquoi on ferait pas une manif à Saint-Bonnet ?” Au début, on s’est dit : “Si on fait ça, on sera deux pelés et trois tondus”, et puis on a quand même lancé l’action », raconte Yanne, militante CGT retraitée, entre deux verres du vin chaud servi aux manifestants, qui s’étaient réunis une nouvelle fois ce samedi devant la mairie, banderole et drapeaux en main.
« On n’a pas les moyens de se déplacer en ville »
De distribution de tracts en réunion, le bouche-à-oreille a fait son œuvre et la mayonnaise a fini par prendre.« Dès la première manif, les gilets jaunes du coin – qu’on ne connaissait pas – sont venus nous voir. Et on a eu des échanges positifs qui nous ont poussés à nous réunir », se souvient Viviane, l’une des camarades de Yanne.« Au début, on était environ 80-90, puis on a été jusqu’à 150. Là, on en est à notre sixième manif », résume Yves, également retraité CGT.
Malgré les averses, une centaine de « cacamerlots », comme se nomment eux-mêmes les habitants de Saint- Bonnet, et de leurs voisins des villages alentour ont à nouveau répondu présent, sous l’œil placide des po- liciers. À 10 h 30, le cortège s’ébranle derrière une banderole artisanale proclamant « Sauvons nos re- traites ! ». Tambour, vuvuzela et le fameux « On est là/Même si Macron le veut pas, nous on est là!» ré- sonnent sur le parvis de la mairie puis dans les ruelles pavées du village. Aux fenêtres, quelques habitants passent la tête et observent le défilé avec sympathie.« Macron a réussi à mettre Saint-Bonnet dans la rue ! « rigole Jean-Pierre, 63 ans. « Certains, notamment des personnes âgées, ne peuvent plus se déplacer jusqu’à Saint-Étienne (située à une trentaine de kilomètres – NDLR) mais ont quand même envie de manifester. Et puis ça permet de se retrouver autour d’un collectif de gauche qui s’est monté dans les environs il y a une vingtaine d’années », témoigne le retraité non syndiqué.« L’évolution de la société devrait nous permettre de consacrer moins de temps au travail. L’individu a autre chose à faire que de passer du temps dans un bureau ou une usine : au-delà du droit à la retraite, la semaine de 28 heures me semblerait être une bonne chose », souligne-t-il.
« On ne veut pas se déplacer dans les grandes villes, parce qu’à chaque fois, en manif, on en prend plein la tête »,explique Isabelle, 62 ans, gilet jaune du haut Forez, qui défile avec son compagnon canin baptisé Tou- tounette.« Et puis, on n’a pas les moyens de se déplacer en ville. On n’a pas de sous pour bouger »,déplore cette jeune retraitée, une pancarte « Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres » en main.
« On a construit des choses comme la retraite après la Seconde Guerre mondiale, dans un pays sinistré, et aujourd’hui, le gouvernement veut casser ça, alors qu’il y a du fric. Je n’aurai pas assez pour me payer un Ehpad, mais je ne veux pas être une charge pour mes enfants. Ce gouvernement nous pousse à aller crever au fond du bois », dénonce cette mère de trois enfants et ancienne assistante familiale pour un quatrième en- fant.« Aujourd’hui, il a 15 ans, je dois toujours l’élever mais je ne suis plus payée pour ça. Le gamin va à l’école à des dizaines de kilomètres. Heureusement qu’il y a Blablacar, parce qu’il n’y a pas de cars, pas de trains pour y aller. À Paris, ils ne se rendent pas compte, il y a les métros, les zones d’éducation prioritaire. Nous, on n’a rien de tout ça ! » fustige-t-elle. Même sentiment de« dénigrement des régions » pour Claude, 56 ans, artisane qui travaille le cuir. « Je ne gagne pas assez pour vivre et je dois payer l’Ehpad pour ma mère. Je vis aux crochets de mon mari », regrette celle qui sait déjà qu’elle n’aura« rien »à la retraite.« On ne vit pas dans le même monde que nos ministres, mais on est nombreux et on est là ! »affirme-t-elle.
« La prochaine fois, chacun amène un jeune »
Au milieu du cortège qui rassemble de nombreuses têtes blanches, quelques manifestants plus jeunes sont aussi présents.« J’ai déjà un double pincement discal à 30 ans. Je ne suis même pas sûr d’arriver à travailler jusqu’à 60 ans », pointe Nicolas, menuisier. Pour ce travailleur des chantiers publics non syndiqué, ces manifestations locales du samedi sont l’occasion de participer au mouvement sans faire grève.« Vu mon sa- laire, je ne peux pas perdre 2, 3 ou 4 jours de paye. D’autant que dans une boîte de 10 salariés où il n’y a pas de syndicats, le patron va m’avoir dans le collimateur si je fais grève », ajoute-t-il.
Le tour du village effectué, les manifestants reviennent devant la mairie. «Est-ce qu’on manifeste encore samedi prochain ? » demande Viviane à la sono, accueillie par un concert de « oui » enthousiastes.« Alors, on amène chacun un jeune la prochaine fois ! » intime la militante CGT. ÀSaint-Bonnet comme ailleurs, la mobilisation contre la réforme des retraites semble loin de s’éteindre.
2 – Le mouvement social veut peser sur le vote des députés
Source : l’Humanité du 3/02/2020
La phase politique qui s’ouvre ne signe pas le glas de la contestation sociale, et les syndicats veulent se faire entendre jusqu’à l’Assemblée.
«Le débat parlementaire ne signifie pas que nous sommes passés à une autre phase,a prévenu Philippe Mar- tinez. Le mouvement social est bien là. » C’est un nouveau terrain de la bataille contre la réforme des re- traites qui s’ouvre à l’Assemblée, mais pas un chapitre qui se clôt. « On a besoin de relais politiques, qu’une opposition politique formalise le fait que nous sommes face à des projets de société totalement différents »,a en revanche appelé le secrétaire général de la CGT.
« Nous allons alerter les parlementaires sur les dangers que porte ce texte,a annoncé de son côté son ho- mologue de Force ouvrière, Yves Verrier. Les députés doivent savoir qu’ils vont se prononcer sur un projet de loi dont l’étude d’impact conduit à des projections lacunaires, et dont le Conseil d’État n’est pas en mesure de garantir la sécurité juridique. » FO pourra s’appuyer sur la plateforme d’appel aux députés qu’est en train de développer le collectif Nos retraites. Le citoyen va pouvoir y générer automatiquement des argumentaires à diffuser auprès de son représentant à l’Assemblée, par téléphone, le plus efficace, sinon par courriel ou sur les réseaux sociaux.« Nous travaillons sur des interpellations sur les mesures d’âge, la baisse des pensions, la pénibilité… Mais aussi sur ce débat démocratique complètement biaisé qui choque énormément les gens »,assure Régis, du collectif.
L’Élysée veut passer en force
Après deux mois d’une lutte d’une ampleur historique, les syndicats restent sceptiques quant à la qualité des discussions à l’Assemblée.« L’Élysée veut passer en force ; pour Emmanuel Macron, le débat parlementaire n’est qu’une obligation réglementaire », déplore Laurent Hérédia, de la CGT énergie.« Cela va être une grande première dans la Ve République : on va demander à des députés de se déterminer sur un texte dont la moitié des choses importantes est renvoyée à plus tard », renchérit Philippe Martinez. Pour Régis, du collectif Nos retraites, le débat est aussi plombé par le profond discrédit des députés LaREM, qui ne connaissent pas leur réforme et ne jonglent qu’avec quelques éléments de langage distribués :« Les oppo- sants sont les seuls capables de discuter vraiment du fond de la réforme »,assure-t-il.
Logique, donc, que sur les piquets de grève, les militants ne voient pas l’élargissement du front de la lutte à l’Assemblée avec un enthousiasme démesuré. « Nous attendons désormais que les responsables politiques concrétisent leur soutien au mouvement social par des actes forts : ils vont devoir passer des déclarations aux mesures concrètes, appelle Jacques Elliez, de la CGT RATP. Mais il n’y a pas de faux espoirs parmi les salariés. Nous savons que les députés LaREM disposent de la majorité absolue. »
Si la stratégie de l’Unsa et de la CFDT va être de peser en faveur de quelques amendements, autour de l’âge d’équilibre et des critères de pénibilité, la CGT entend rythmer le débat parlementaire d’actions. Dans les assemblées générales, on évoque des manifestations pendant les débats parlementaires, des interpellations des élus dans les circonscriptions…« Une chose est sûre : sur les piquets de grève, on ne va pas se contenter d’organiser des journées d’action une fois par semaine », assure Jacques Elliez.
3 – Un mouvement qui pèse sur les relations avec les magistrats
Source : l’Humanité du 3/02/2020
Dans de nombreuses juridictions, la grève des avocats a lourdement enrayé le fonctionnement de la justice
Alors que la grève des avocats entrera, lundi 3 février, dans sa cinquième semaine, son impact sur le fonctionnement de la justice se fait durement sentir. Au tribunal judiciaire de Bobigny par exemple, des affaires pénales qui devaient être jugées en janvier ont été renvoyées en mars et d’autres en septembre. « Cela va se répercuter sur l’ensemble de l’année », s’inquiète Fabienne Klein- Donati, procureure de Bobigny. Au cours des trois premières semaines du conflit, 39 % des 954 affaires inscrites dans les chambres correctionnelles ou de comparution immédiate ont été renvoyées à une date ultérieure. « On va surcharger des audiences déjà surchargées », déplore la magistrate, selon qui « il faudrait que ça s’arrête».
En dehors de quelques moments de tension entre un avocat gréviste et un président de chambre qui refusait de renvoyer un dossier, les choses se sont bien passées. « J’avais prévenu le bâtonnier que le parquet s’opposerait systématiquement aux demandes de renvoi des avocats lorsque la liberté d’un prévenu est en jeu, ou lorsque l’une des parties, une victime par exemple, ne veut pas attendre pour être reconnue dans ses droits », précise la procureure de la République. Mais le plus souvent, les magistrats du siège, ceux qui jugent, ont accordé les renvois, qui ont dépassé les 60 % pour les seules comparutions immédiates.
Dans certaines juridictions, le mouvement des défenseurs a non seulement enkysté le cours de la justice, mais a fait exploser les relations entre avocats et magistrats. A Toulouse, le président du tribunal Marc Pouyssegur, le procureur de la République Dominique Alzeari, et le directeur de greffe William Wing-Ka ont réuni, mercredi 29 janvier, une assemblée plénière des magistrats et fonctionnaires pour s’alarmer des conséquences de la grève.
Situation préoccupante
La motion, adoptée à l’unanimité par cette assemblée, « déplore que les actions locales choisies déstabilisent le fonctionnement du service public de la justice au mépris des libertés et des droits fondamentaux », et « condamne les prises à partie personnelles vis-à-vis des magistrats, des fonctionnaires et des collaborateurs du service public de la justice». A Toulouse, des audiences ont été reportées à 2021. Au tribunal d’Evry, « certains magistrats commencent à être exaspérés », reconnaît son président, Benjamin Deparis, même s’il souligne que les choses se passent en bonne intelligence. Mais il s’inquiète d’une « situation qui s’enlise ». « Tous les services du tribunal sont affectés par cette grève exceptionnelle par sa durée, son suivi et son ampleur », précise-t-il.
Le bilan du mois de janvier à Evry, c’est environ 50 % des affaires pénales, 40 % des affaires civiles et 25 % des affaires familiales renvoyées. Le procès de 17 prévenus, qui devait se tenir sur quatre jours dans une affaire de vols de voitures en bande organisée, est renvoyé en mai, celui de 11 personnes poursuivies pour un tra- fic de stupéfiants en juin. Une autre chambre en est à renvoyer les dossiers au mois de septembre. Même devant la commission d’indemnisa- tion des victimes d’infractions, la moitié des dossiers ont fait l’objet d’un renvoi.
Jusqu’ici, ces blocages n’ont pas eu d’impact menaçant l’ordre public. Ce sont les droits de la défense qui en font parfois les frais. Par exemple, les gardes à vue se déroulent sans avocats. «Le rythme des gardes à vue et des déferrements au parquet n’est pas touché par la grève », confirme Mme Klein-Donati. Seules les com- parutions sur reconnaissance préalable de culpabilité sont impossibles sans avocat. Seul bénéfice pour les magistrats de cette justice au ralenti : ils ont davantage de temps. « Je prends de l’avance et prépare mes dossiers à quinze jours », se réjouit Philippe Schneider, président de chambre à Strasbourg, qui juge néan- moins la situation préoccupante. Mercredi 29, sur les huit dossiers inscrits à son audience de comparutions immédiates, seuls deux ont été pris, avec des prévenus acceptant d’être jugés sans avocat.
Le parquet songe, ici, à prévoir des audiences supplémentaires lors de l’été pour rattraper le retard accumu- lé. Ce qui ne ravit pas les magistrats.
Pourtant M.Schneider, membre du Syndicat de la magistrature, s’inquiète aussi pour les avocats dont il comprend la grève. «Avec cette réforme des retraites, le risque est de voir beaucoup de petits cabinets d’avocats fermer, ce qui limitera l’accès à la justice », dit-il.