L’Édito de la commission luttes du PRCF
Les travailleurs dans de nombreux secteurs professionnels ce sont mobilisés et ont fait grèves depuis des mois dans leurs entreprises pour des augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité : dans les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et dans le nucléaire, les organismes sociaux, les banque-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie…
La mobilisation s’étend dans le privé comme dans le public. Ils obtiennent par leurs luttes l’ouverture de nouvelles négociations salariales. Mais le compte n’y est pas face à l’inflation qui à atteint plus de 6% en octobre 2022. Ce qu’il faut aujourd’hui pour juguler cette perte de revenu, c’est une mobilisation générale dans le « tous ensemble en même temps » pour obtenir L’échelle mobile des salaires qui consiste à augmenter les salaires en fonction de l’augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation. Car, maintenir automatiquement, chaque année, la rémunération des travailleurs salariés est une mesure de justice sociale pour le monde du travail. Ce dispositif a existé en France pendant 15 ans : il a été arraché au grand patronat lors de la grande grève de mai 68 (avec une augmentation du SMIC de 35% et de 10% de tous les salaires !) et supprimé par Mitterrand sans l’opposition des ministres communistes du PCF Charles Fiterman, Anicet Le Port et Jack Ralite, lors du « tournant de la rigueur » en 1983 qui visait, déjà, à dégager le franc pour faire place à la zone euro-mark… Bref : vive la “construction” européenne… du capital !
Enfin, pour imposer nos revendications à l’État-patron et à l’ensemble des entreprises du pays, il est impératif de construire à la base, avec les syndicalistes de classe (puisque les états-majors des centrales syndicales ne sont pas décidés à le faire !) un grand mouvement interprofessionnel du public, du privé, des précaires, des chômeurs, des retraités.
« TOUS ENSEMBLE ET EN MÊME TEMPS NOUS VAINCRONS !.. «
Signez la pétition pour l’augmentation des salaires cliquez ici
La revue de presse des luttes
– Soutien à la grève des salariés du Furet du Nord
La commission Luttes du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) soutient l’ensemble des salariés qui agissent pour la hausse des salaires, pour leur ré-indexation sur les prix et, plus globalement, pour la contre-attaque sociale du monde du travail face aux innombrables empiètements du patronat et de ses relais institutionnels nationaux et supranationaux (gouvernement Macron, Union européenne, etc.) fauteurs d’austérité et d’appauvrissement généralisé du monde du travail.
Il est probable que pour atteindre cet objectif de justice sociale, le chacun pour soi ne suffira pas et que, comme y appelaient récemment les travailleurs des raffineries et des centrales EDF en lutte, il faudra forger le « tous ensemble en même temps » des travailleurs du public et du privé.
L’argent pour les salaires, les retraites, les hôpitaux, l’école publique, l’emploi, pas pour les actionnaires et les fauteurs de guerre !
Salutations fraternelles et combatives,
– La question du partage des richesses
Les ouvriers de chez Géodis à Gennevilliers dans les Haut-de-Seine sont en grève reconductible depuis le lundi 17 octobre. La grève est suivie à plus de 75 %. Les ouvriers ont été rejoints par les agents de maîtrise.
Dans cette filiale de la SNCF, les manutentionnaires sont légèrement au-dessus du SMIC. La direction multiplie les avances sur salaire dès le 15 du mois. En 2021, l’entreprise a réalisé 948 millions de bénéfices, soit une hausse de 33 % comparé à 2020.
Les grévistes exigent un partage des richesses et revendiquent une hausse des salaires à hauteur de 150 euros, une revalorisation des primes, ainsi qu’un rattrapage de 100 euros pour les bas revenus.
– Le mouvement fait tâche d’huile
chez L’Oréal, les salariés se mobilisent. Ils revendiquent une nouvelle hausse de 5 % des salaires en cette fin d’année après les 2,6 % accordés en janvier dernier. La direction se cache derrière des promesses de hausse de l’intéressement et de la participation.
Chez Trisalid, filiale du groupe Veolia en charge de la gestion de l’usine de traitement des ordures ménagères de Saran, près d’Orléans, les salariès ont cessé le travail en début de semaine. Ils réclament une hausse des salaires de 10 %, une prime pour compenser la hausse des carburants, et une augmentation des effectifs.
Dans les centres médico-social les salariés poursuivent leur mouvement pour la reconnaissance des métiers du soin et du lien et l’amélioration des conditions de travail comme chez Elsan à Saint Omer (62), la clinique Jules Verne à Nantes (44) ou encore à l’EPHAD d’Ormesson ( 94).
Le syndicat CGT des territoriaux de Cherbourg, a organisé cette semaine plusieurs assemblées générales pour aller à la rencontre des agents pour exiger des revalorisations salariales et l’amélioration des conditions de travail.
Dans les entreprises Safran Lisi, la Sabena, Montupet, AIA ou dans le commerce de bricolage, chez Castorama, Leroy Merlin ou Brico Depôt ou dans les enseignes de l’alimentation (Carrefour, Monoprix), les mouvements de salariés se multiplient aussi pour les salaires.
Ceux qui vivent et qui gagnent sont ceux qui luttent
A EDF, après « une mobilisation historique », la CGT a signé un accord sans précédent. Les mesures salariales négociées pour la branche IEG et EDF permettent des hausses de salaires de 200 € par mois.
Dans l’agroalimentaire, sucreries Tereos, les salariés ont gagné une augmentation de 70 euros par mois, en plus des 3,2 % promis par la direction. Pour les plus bas salaires, cela représente une hausse de 7,7 % et de 6,5 % pour les techniciens et agents de maîtrise.
Sur le site Lactalis de Lons-le-Saunier ( Jura), c’est 7,2 % d’augmentation de salaire contre les 5,2 négociés à l’échelle du groupe que les salariés ont arrachés. Dans le groupe Marie ( surgelés), les salariés ont gagné 6,9 % d’augmentation, 8 CDI et une modification substantielle de l’organisation du travail, leur permettant de ne plus travailler qu’un samedi par mois, au lieu de trois, sans perte de salaire.
Les salariés de l’usine Photonis, spécialisée dans les systèmes de vision nocturne à Brive (19), ont arraché, après 6 jours de grève à l’appel de l’intersyndical, 6,4% d’augmentation des salaires jusqu’à 2200 €. Chez STRAN (transports), après un premier mouvement de grève en février dernier, les salariés ont cessé de nouveau le travail du 11 au 14 octobre. Ces deux mobilisations massives ont permis de bousculer le protocole pluriannuel. En février, la grève avait permis d’obtenir une prime pouvoir d’achat de 340 €. Ce mois-ci, les salariés ont gagné une revalorisation supplémentaire du point à hauteur de 3% avec effet au 1er novembre ainsi qu’une prime de partage de la valeur de 400 € net.