La mobilisation traduisant le rejet et la défiance populaire face au régime Macron n’aura eu de cesse d’occuper en nombre les rues tout au long des samedis de cet été. Occultant parfois que les mobilisations sociales sur les lieux de travail n’ont guère pris de pause estivale. Et ce alors que se prépare la rentrée sociale.
Lors d’une intersyndicale ce lundi 30 août, les principales confédérations syndicales, CGT-FO-Solidaires-FSU , ont ainsi décidé d’appeler à une journée de mobilisation le 5 octobre.
A la veille de la rentrée, dans l’Education Nationale, la tension est également forte. Personnels, parents d’élèves et élèves se préparent à une rentrée inquiétante et sous tension, en raison tout à la fois de la poursuite des réformes de destruction de se service public essentiel de la nation (réforme des lycées et collèges, casse des diplômes nationaux du bac et du brevet,…), de la poursuite de la réduction des postes d’enseignants, et d’une politique de refus de la sécurisation des populations scolaires face à la pandémie de covid-19. Un appel à la grève et l’action est donc lancé pour le 23 septembre.
Dans les services de santé et de secours, le mépris affiché avec les mesures vexatoires autour du passe sanitaire ajoute également l’indignation à la colère qui gronde dans ces services publiques saignés par 30 ans de directives européennes d’euro austérité. La CGT santé action sociale a poursuivi le dépôt d’un préavis de grève du 3 au 9 septembre.
En regardant hors de France, et dans une censure assourdissante des médias en France, les cheminots allemands mène une grève importante pour la défense de leur salaire. Une image qui montrent de façon saisissante, et une nouvelle fois, que fasse aux même logiques d’exploitation, face aux même directives européennes de libéralisation, de privatisation, en un mot d’attaque des travailleurs, la seule réponse efficace est celle de classe et de masse des travailleurs par l’organisation, l’action et la grève.
L’appel à la mobilisation le 5 octobre lancé par l’intersyndicale
Les organisations syndicales CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL réunies le 30 août appellent à la mobilisation de l’ensemble des travailleur-ses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021.
Elles rappellent qu’elles ont mis en garde le gouvernement, au début de l’été, face à ses projets de régression sociale. Elles ont, à cette occasion, formulé des solutions économiques et sociales pour sortir de la crise sanitaire.
Elles s’opposent à ce que la situation sanitaire soit utilisée par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salarié-es et des jeunes. L’élargissement et l’accélération indispensables de la vaccination demandent de renforcer l’accès à la santé, les moyens de l’hôpital public et de la médecine du travail. Cela nécessite de convaincre et de rassurer, et non de sanctionner les salarié-es.
En cette rentrée, l’emploi est une des préoccupations essentielles des jeunes et du monde du travail. La précarité est en forte hausse, et malgré une opposition unanime, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage reste d’actualité. Le retour de la réforme des retraites que nous avons combattue et empêchée revient à l’ordre du jour. Gouvernement et patronat veulent imposer de nouveaux reculs sur les retraites. Le chômage partiel a provoqué la plupart du temps des baisses de rémunération importantes.
Trop de salarié.es, notamment les travailleurs-ses particulièrement exposé-es et dits de « 2ème ligne », maintenu.e.s à de bas salaires ne voient aujourd’hui aucune perspective d’amélioration.
Les agent.e.s de la fonction publique attendent toujours et depuis des années des mesures salariales à la hauteur de la perte de leur pouvoir d’achat. Les jeunes ont vu l’investissement dans les aides directes baisser ces dernières années. Le dernier recul en date étant la suppression du repas à 1 euro pour toutes et tous, dont nos organisations réclament le rétablissement.
C’est pourquoi elles exigent :
L’augmentation des salaires,
l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage,
un vrai travail avec un vrai salaire pour toutes et tous et l’égalité professionnelle femmes/hommes ;
la conditionnalité des aides publiques selon des normes sociales et environnementales permettant de préserver et de créer des emplois ;
l’arrêt des licenciements et la fin des dérogations au Code du travail et garanties collectives.
un coup d’arrêt à la précarisation de l’emploi et à la précarité des jeunes en formation et une réforme ambitieuse des bourses ;
la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique et le renforcement de leurs moyens ;
Le rétablissement de tous les droits et libertés pour la jeunesse comme pour le monde du travail.
Les organisations CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL affirment l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la Fonction Publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.
Elles appellent les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale. D’ores et déjà, elles décident de se revoir à l’issue de cette mobilisation.
Montreuil, le 30 août 2021
Info luttes Août 2021
1 – Le PRCF soutient et fait entendre ceux qui luttent
Ce mois-ci, le PRCF présent dans les luttes :
- Pour sauver nos forêts, défendre le service public de l’ONF : entretien avec L Bernard (CGT forêt) et S Faillet SNUPFEN-solidaire
Le 05 juillet 2021, les forestiers de l’Office National des Forêt manifestaient devant la préfecture de Haute-Marne, à Chaumont, pour lutter contre une nouvelle vague de suppressions de poste. A cette occasion le PRCF a interviewé Loukas Benard de la CGT-Forêt et Sébastien Faillet du SNUPFEN-Solidaire.
- Ils ont fait reculer Hercule : les syndicalistes de l’énergie résistent à l’euro destruction du service public de l’énergie
En obtenant le retrait pur et simple du projet Hercule, puis celui du projet Le Maire mensongèrement intitulé « Grand EDF », qui tous deux comportaient le démantèlement final et l’euro-privatisation galopante de secteurs entiers d’Electricité de France, les agents d’EDF, avec à leur tête les combatifs syndicalistes de classe de la CGT-Energie, ont obtenu une première grande victoire qui montre le chemin à tous les syndicalistes de France.
Le PRCF est fier d’avoir été constamment aux côtés des syndicalistes CGT d’EDF et de leur avoir donné la parole sur son site internet et dans son journal papier Initiative Communiste, notamment en dialoguant publiquement avec le camarade Cédric Liechti, le courageux dirigeant de la CGT-Energie francilienne et que la direction d’EDF avait tenté de faire condamner.
- Rassemblement à Toulouse contre l’OTAN -et pour la paix
C’est bien pour agir pour la paix, pour que l’Espace demeure un espace de paix que le PRCF et les JRCF ont initié, aidé par un large collectif et appuyé par des partis et organisations communistes du monde entier, à une manifestation à Toulouse le 21 aout 2021. Pour dire non au centre d’excellence spatiale de l’OTAN à Toulouse. Pour défendre la paix et la coopération internationale.
Celle qui a fait ses preuves pour offrir les plus belles conquêtes spatiales de l’Humanité. Rappelons ainsi que le premier spationaute européen, un français, aura gagné l’espace grâce au programme de coopération impulsé par l’Union Sovietique Intercosmos. Une réussite qui a permis la station Mir (paix en russe), puis la station spatiale internationale désservie par les vaisseaux soviétique Progress et Soyouz (Union en russe)
Oui l’espace doit rester un Espace de paix, celui dédié à la conquête de la connaissance partagée pour toute l’humanité comme l’a montré l’avant-garde de la station MIR, celui du progrès des techniques au service de tous, comme annoncé par le bip bip du Spoutnik, ouvrant la voie aux télécommunications renforçant le partage et le dialogues entre les hommes et femmes de toute la planète.
- A Tulle, une manif modeste et prometteuse (Par Jean-Pierre Combe)
On riait d’entendre dire que la préfecture estimait le nombre de manifestants à 150 et La Montagne à 200.
En comparant à mon expérience, j’estime que nous étions au moins trois mille, soit vingt fois plus.
La population qui manifestait me fait penser que la même population devait manifester par toute la France, avec le même rapport de 20 à un de la réalité à l’estimation du ministre de l’intérieur : soit au minimum quatre millions de manifestants contre le pass’ sanitaire…
Ça fait du monde… Et dans leur majorité, ces manifestants n’étaient pas des fachos !…
Dans la manif, j’ai entendu une petite chanson sans prétention :
Oui on est là, on est bien là !
Car avec son pass’ sanitaire
Fais attention p’tit Emmanuel
Cette manifestation revendiquait principalement la liberté et dans ce but, l’abrogation de toutes les mesures de contrainte que les gouvernements de Monsieur Macron et beaucoup d’autres avant eux nous ont imposées !
Bien sûr, que les gouvernements Macron aient fondé les actuelles mesures de contrainte dans la situation sanitaire créée par la mise à l’écart des médecins généralistes, par l’interdiction faite aux malades de se soigner avant d’être dans un état grave et par le fait que l’épidémie n’a pas fait cesser la casse des services hospitaliers est particulièrement insupportable : cette situation est le pavé qui a fait déborder une mare déjà bien pleine !…
Bien sûr, il reste encore aux militants beaucoup à faire pour qu’avancent dans notre peuple les justes revendications : de reconstitution de l’hôpital public dans tous les départements, de reconstitution d’une médecine de proximité gérée démocratiquement au service des patients et disposant de tout l’accès aux médicaments qui lui est nécessaire, de la nationalisation de l’industrie pharmaceutique, devant être gérée démocratiquement au service de la médecine, et libérant les médecins du service des profits actuellement servis aux propriétaires des plus gros capitaux de l’industrie pharmaceutique… mais aussi de toutes nos libertés collectives autant qu’individuelles, de penser et d’exprimer sa pensée, de croire et de ne pas croire en une religion, de réunion et d’association… Mais encore, de la sortie de l’Union européenne, de l’Euro et du capitalisme sans quoi rien de tout cela n’est durablement possible. Sans oublier la sortie de l’OTAN, bras armé du super Etat capitaliste !… Je résume, évidemment : sur le site: https://www.initiative-communiste.fr, mon ami et camarade Fadi Kassem, qui est aujourd’hui le candidat dont la candidature à la prochaine présidentielle est rendue économiquement impossible par le dispositif électoral de notre pays, expose une perspective politique qui me semble correspondre pleinement et dans tous les domaines à ce dont notre peuple a besoin !
2 – Le calendrier des mobilisations à venir
- 23 septembre 2021 : grève nationale dans l’Education Nationale
- 5 octobre 2021 : grève nationale interprofessionnelle
3 – La revue de presse des luttes
- CSE à l’usine Magna (ex-Ford Getrag) de Blanquefort : « Tout le monde s’est levé et a quitté la salle »
Les élus des organisations syndicales ont écourté leur rencontre avec le vice-président de la branche européenne de Magna, groupe devenu l’unique propriétaire du site Getrag Ford Transmissions
« Qu’avez-vous à annoncer concernant l’avenir industriel du site de Bordeaux ? » Il aura suffi d’une question, sur les 34 qu’ils avaient à poser, pour que les 16 élus des organisations syndicales (CFE, CGC, CFDT et l’intersyndicale CGT, FO et CFTC) quittent la pièce. Organisé mardi 17 août à l’usine de Blanquefort, le Conseil sociale et économique extraordinaire (CSE) a tourné court. « On pensait qu’une petite annonce sur de nouveaux projets allait être faite. Or, on nous a répondu qu’il n’y avait rien pour l’instant. Tout le monde s’est levé et a quitté la salle. » Vincent Teyssonneau, délégué CGT et élu au CSE, ne cache pas sa déception.
- En Allemagne, la grève des cheminots paralyse le trafic ferroviaire
SOURCE : L’Humanité
Cette mobilisation, à l’appel du syndicat des conducteurs de trains GDL, fait suite à l’échec des négociations salariales avec la Deutsche Bahn
Les cheminots allemands ont mis leur menace à exécution. Mardi 10 août, à 19 heures, ils ont débrayé massivement, bloquant le fret. Puis, à 2 heures du matin, les conducteurs de trains de passagers ont rejoint le mouvement, à l’appel du syndicat des conducteurs de locomotives GDL. Trois quarts des trains grandes lignes sont restés au dépôt, mercredi.
- Knorr : Fermeture définitive de l’usine d’Alsace
Après quatre mois de « bataille », les salariés de Knorr, à Duppigheim, voient le bout du tunnel avec la signature du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Si certains syndicats se sont résignés à trouver leur compte, ce n’est pas le cas de tous les représentants du personnel. Au terme de la dernière réunion de négociation le lundi 9 août, débordant tard dans la nuit, le PSE a été signé par trois organisations syndicales (CFTC, CFDT et la CFE-CGC). Seuls FO et la CGT n’ont pas accepté d’apposer leurs signatures…
https://www.dna.fr/social/2021/08/11/knorr-un-accord-qui-met-fin-au-conflit-social
- Enghien : le plan social du groupe Barrière finalement validé par l’inspection du travail
Après l’avoir rejeté une première fois il y a quatre mois, la Direction régionale de l’emploi a homologué la nouvelle version du plan de licenciement du groupe Barrière sur ces sites d’Enghien-les-Bains. La décision ne passe pas chez les partenaires sociaux qui comptent saisir le tribunal administratif de Cergy.
Le délégué CGT Michaël Da Costa, regrette ce « faux plan de départ volontaire » puisqu’il « cible les fonctions qui doivent être supprimées ». Insatisfaits de ce PSE qui, « en substance, n’a pas du tout changé » par rapport à la première version, les syndicats « contestent fermement sa validation » et continueront « à le combattre par tous les moyens ». Ils comptent ainsi saisir le tribunal administratif dans les prochains jours afin d’annuler cette décision.