Qui sont les responsables de la progression du FN ?
Au lendemain du premier tour des élections régionales, les médias et les partis politiques des « Républicains »/UMP – MODEM aux Socialistes et autres organisations de gauche (Front de gauche, Vert…) font grise mine au vu des résultats du FN.
Mais, qui est responsable de ce score historique d’un parti d’extrême droite dans notre pays gouverné alternativement par la l’UMP et le PS ?
Et voici leur bilan économique social:
Sur le plan économique :
- Le Crédit impôt emploi compétitivité (Cice) plus le pacte dit de responsabilité vont procurer d’ici à 2017, 41 milliards de diminution de cotisations sociales et d’impôt au patronat pour augmenter ses profits. En 2015 c’est 6,5 milliards de cadeaux supplémentaires et le chômage qui n’arrête pas de progresser malgré les cadeaux par milliards faits aux patrons.
- Le patronat ne paye plus aucune cotisation sociale pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIG.
Sur le plan social :
- Depuis l’élection de François Hollande comme président de la République, le chômage n’a cessé de grimper. De 4,4 millions (catégories A, B et C confondus) sous la Présidence de Sarkozy, le nombre de personnes sans emploi toutes catégories confondu a grimpé à 6 127 00 fin novembre 2015. Ne sont pas comptabilisé dans ce calcul, les seniors de + de 55 ans et les quatre départements français (Réunion, Guadeloupe , Martinique et Guyane). Ce qui fait pas mal de personnes non comptées dans le calcul du chiffre du chômage, qui doit frôler les 8 millions de chômeurs. (cliquez ici pour lire une enquète sur les vrais chiffres du chômage)
- 2,1 millions de personnes qui vivent avec au mieux 667 euros par mois pour une personne seule, soit le seuil à 40 % du niveau de vie médian, selon l’Insee, et pour lesquelles il est quasiment impossible notamment de se loger dignement sans compter sur l’aide d’autrui, de parents ou d’amis.
- Quatre millions doivent se contenter de minima sociaux (plus de six millions si l’on comprend les conjoints et les enfants), selon le ministère des Affaires sociales (données 2013).
- Si l’allocation adulte handicapé ou le minimum vieillesse atteignent 800 euros mensuels, le montant du RSA socle est de 524 euros pour une personne, 1 100 euros pour un couple avec deux enfants au 1er septembre 2015. De trop faibles revenus pour vivre même avec des prestations sociales complémentaires (comme les allocations familiales), qui contraignent là aussi à faire appel à la famille, aux amis, aux associations ou à quelques petits boulots.
- Un peu plus de 600 000 personnes n’ont pas de domicile personnel, dont plus de 400 000 sont hébergées de façon contrainte chez des tiers, selon la Fondation Abbé Pierre, dont près de 80 000 n’ont aucun lien familial avec celui qui les reçoit.
- Deux millions de personnes vivent dans des conditions d’habitat très difficiles, 140 000 n’ont pas de domicile. selon l’Insee, ils dorment dans la rue, dans leur voiture ou dans les centres d’hébergements
Comble pour l’un des premiers producteurs agricoles mondiaux, pour manger, près de cinq millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en 2014, selon les organisations caritatives.
Au total, dans l’un des pays les plus riches au monde, des dizaines de milliers de personnes vivent dans des conditions très dégradées, dorment dans la rue, vivent dans des mobil-home, des caves ou dans leur voitures. On est loin des 8,5 millions de pauvres au seuil à 60 % du niveau de vie médian, chiffre le plus souvent avancé dans le débat public, qui concerne plutôt une population très modeste mais parfois éloignée des conditions de vie des plus pauvres.
Mais la misère n’explique pas tout ! Il y a aussi les plans d’austérité dictés par l’Union européenne, la peur du chômage pour ceux qui ont un travail, le démantèlement des services publics et des entreprises nationales SNCF, EDF, Air France…, la dégradation des services de santé, de l’école républicaine, etc. etc., les licenciements boursiers, la casse du code du travail, l’allongement de la durée du travail pour ceux qui ont un emploi et la suppression des CDI remplacée par des CDD et à terme par du travail à la carte et l’explosion du travail intérimaire.
C’est pourquoi, dans une déclaration le soir du premier tour, le PRCF appelle à une contre-offensive générale, « tous ensemble et en même temps » du monde du travail, pour un Front Antifasciste, Patriotique et Populaire permettant à la fois de combattre le FN et d’appeler la France à sortir par la voie progressiste de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme dans la perspective du socialisme pour notre pays. Le PRCF continuera sa campagne de terrain pour convaincre les ouvriers de ne pas voter FN, il adresse aux forces démocratiques deux propositions unitaires d’action et de débat :
Dès le lendemain du second tour, rencontrons-nous, débattons, et surtout, co-organisons une manifestation nationale et/ou des manifestations régionales contre le FN, contre l’assassinat des libertés démocratiques, pour une politique étrangère française respectueuse du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour une lutte antiterroriste qui ne soit pas prétexte à matraquer le mouvement populaire, contre l’ensemble des contre-réformes Valls-MEDEF, pour la rupture de la France avec l’OTAN et avec la dictature européenne. C’est urgent, il faut rapidement un sursaut démocratique à l’égal de celui qui permit en 1934 au PCF de prendre la tête du premier Front antifasciste, populaire et patriotique. Il y va de l’honneur et du renouveau de notre pays, il y va de la vitalité de son mouvement ouvrier et démocratique actuellement en grave repli.
Le PRCF propose à tous ceux qui se prononcent pour une sortie de l’UE par la voie progressiste et clairement antifasciste d’organiser ensemble au plus tôt une table ronde nationale permettant de donner de la visibilité à l’alternative populaire, patriotique et antifasciste.
Jo Hernandez Secrétaire du Secteur Luttes – entreprise du PRCF
Signez et faites signez la pétition pour un referendum sur l’UE et l’euro : c’est aux travailleurs de décider, pas aux patrons ni aux actionnaires !
Les grèves en France
- Grève des bus Agglobus à Rodez dès le 8 décembre 2015
- Grève des agents départementaux de Côtes-d’Armor le 8 décembre 2015
- Grève à la polyclinique d’Hénin-Beaumont dès le 7 décembre 2015
- Grève à l’hôpital de Mont-de-Marsan du 7 au 11 décembre 2015
- Grève des tramways (RTM) de Marseille depuis le 7 décembre 2015
- Grève sur la ligne N du Transilien depuis le 7 décembre 2015
- Grève des agents du stationnement à Rennes depuis le 5 décembre 2015
- Grève des facteurs de Faouët dès le 1er décembre 2015
- Grève à la Brasserie de Tahiti dès le 30 novembre 2015
- Grève des facteurs de Chambéry dès le 30 novembre 2015
- Grève des agents de la propreté à Toulouse dès le 9 décembre 2015
- Grève des facteurs de Crozon dès le 9 décembre 2015
- Grève RATP – RER A les 10 et 11 décembre 2015
- Grève des agents municipaux de Toulouse le 11 décembre 2015
- Grève dans les collèges le 26 janvier 2016
La lutte paye
GERS. : Après 1 mois de gréve les personnels à la clinique psychiatrique d’ Embats à Auch ont « gagné »
Les acquits : Pour les infirmières, augmentation de 147 euros/ mois. Pour les autres (Aide- soignant ,administratif…) 73 euros /mois. 50% des jours de gréves payés. Les équipes seront renforcés les premiers jours de réouvertures sur vonlontariat et payés en heures sup en raison de la charge de travail
Cela faisait 12 ans qu’il n’y avait pas eu d’augmentation de salaire dans cette clinique. Les personnels (essentiellement féminin) se disent ressoudés par ce conflit, « on a gagné », et « gagné dans la dignité grâce à la solidarité »
Haute Garonne : Pour la 1ère fois depuis 40 ans, une grève dure chez Latécoère
Pour la 1ère fois depuis 1972, Latécoère est en grève pour une durée illimitée depuis ce mercredi matin. Le feu couvait depuis des années ; il vient de prendre.
Les 1ères décisions de nos tout nouveaux actionnaires – au 1er rang desquels les fonds d’investissement anglo-saxons Apollo et Monarch – ne sont pas étrangères à cet embrasement : augmentation substantielle de la rémunération des membres du conseil d’administration (dont M. Gadonneix est le président et un des heureux bénéficiaires desdites augmentations) et attribution d’actions gratuites au management du groupe pour un montant total, au cours actuel de l’action, voisin de 10 millions d’euros.
Ces décisions calamiteuses ont été prises alors que les salaires ont été gelés cette année ; alors que tous les objectifs industriels ont été atteints ; alors que la direction n’a de cesse de louer les efforts et la performance des salariés et alors que la situation financière du groupe est assainie.
Il n’en fallait pas autant pour enflammer notre vieille et belle usine. Elle est en danger ; nous la défendons.
Nos revendications : respect de la négociation collective et augmentation générale des salaires
Sans aucun égard pour les organisations syndicales et pour la négociation collective, la direction a imposé cette année aux partenaires sociaux sa décision unilatérale de gel des salaires et des carrières. Il n’y eut qu’une parodie de négociation ce que nous, syndicat CGT Latécoère, avons contesté tout au long de l’année. Ce que nous revendiquions, revendiquons et avons revendiqué est pourtant fort raisonnable : rouvrir ces négociations sur la base d’une augmentation générale de 50 €.
Les racines de la grève
Elles sont nombreuses et anciennes :
– Les salaires d’abord. Chez Latécoère un ouvrier qualifié avec 10 ans d’ancienneté gagne péniblement 1400 € nets par mois ; c’est indécent. Fin de la politique d’alignement salarial sur Airbus, 2 gels des salaires en 5 ans, pas de prime de participation depuis Mathusalem, peu de promotions : nous sommes au pain sec.
– L’emploi ensuite. Depuis longtemps déjà nos ateliers se vident de leurs ouvriers : 176 fin 2009, 127 au 30/09/2015. Dans le même temps, l’activité et le chiffre d’affaires (650 M€ pour le groupe en 2015) ont explosé, mais c’est désormais aux 4 coins du tiers monde – au Mexique depuis peu, au Maroc bientôt, en Moldavie peut-être – que cette activité se fait. Fait nouveau, les bureaux aussi se vident et les cols blancs aussi s’inquiètent. Le ralentissement brutal et durable des activités d’étude – pas de nouvel avion à développer avant 10 ou 15 ans – ne manque pas d’interroger cruellement nos collègues ingénieurs et techniciens de bureau d’étude quant à leur avenir.
– Nuit et brouillard. Anxiogène hier quand l’endettement du groupe était colossal, la situation ne l’est pas moins aujourd’hui. En effet nos nouveaux actionnaires, s’ils ont effectivement apuré la dette et apporté de l’argent frais, ont aussi acquis une sorte de créance sur Latécoère dont aucun salarié ne doute qu’ils sont très pressés de la recouvrer. A ceci s’ajoute le fait qu’à ce jour la direction n’a présenté aux salariés aucun projet industriel précis ; nous ne savons pas où nous allons.
– Durcissement des relations sociales. Dialogue social bafoué, multiplication des sanctions disciplinaires, management par objectifs déshumanisant, incitations appuyées à la « mobilité » : le vieux modèle paternaliste – qui n’était pas tendre et pour lequel nous n’avons aucune nostalgie – a été bousculé dans le sens du pire.
Vendredi 11 décembre à 10 h devant le siège de Latécoère au 135 rue Périole : grand rassemblement des salariés et de représentants de toute la métallurgie CGT du département ; conférence de presse.
ALBI : Communauté des communes de l’Albigeois, Les syndicats refusent de siéger au comité technique.
La volonté des élus , à la C2A, comme à Albi, St-Juéry ou Lescure dans le Tarn, de modifier d’urgence l’organisation et la durée de travail, fait monter la colère des fonctionnaires territoriaux. Avec un premier préavis de grève à St-Juéry.
Hier après-midi les représentants du personnel de la C2A, communauté de communes de l’Albigeois, comme ceux de la ville d’Albi le matin, ont refusé de siéger au comité technique. Sujet unique inscrit à l’ordre du jour : la révision du temps de travail des agents et le passage à 1607h effectives en dehors de toute négociation. Comme à Saint-Juéry, Albi ou Lescure, les salariés sont poussés par leur administration à se prononcer individuellement pour une des trois options proposées : les 35 h sans compensation, 36 h avec 6 RTT ou 37 h avec 11 RTT, en tirant un trait sur toute autre compensation, inclue jusque-là dans les accords signés.
Mandatés jeudi dernier par les salariés municipaux et intercommunaux, dans une intersyndicale réunissant FO, l’Unsa, le Sdatt, la CFDT et la CGT, les représentants des salariés exigent le retrait du projet, et demandent le respect des accords signés en 2002.
«Les élus du personnel, les organisations syndicales, continueront à défendre un service public de qualité respectueux des usagers et des acteurs que sont les agents. Le dialogue social est à ce titre incontournable» ont déclaré hier matin les représentants du personnel, avant de boycotter le comité technique.
De toute évidence, les élus locaux ont décidé de court-circuiter la représentation syndicale pour arriver à leurs fins, dans l’urgence et sans négociation. En prenant le risque de faire monter la colère dans les rangs de leurs salariés.
Sur ce plan-là c’est plutôt réussi. Lundi soir après le conseil municipal de Saint-Juéry, l’intersyndicale a décidé d’un préavis de grève reconductible à partir du 15 décembre. Une option qui se profilait hier soir, pour les salariés de la ville d’Albi et de la C2A, à l’issue de la réunion des représentants de l’intersyndicale. La décision devrait être prise avant ce soir.
Par mesure d’économie
Dans un rapport daté de septembre dernier, la Cour des comptes a suggéré aux pouvoirs publics plusieurs moyens d’action pour baisser leurs dépenses, entre autres porter la durée de travail à 1607 h par an (pour 35h par semaine) partout où elle est inférieure à cette durée légale. En juin 2013, la Cour régionale des comptes de Midi Pyrénées pointait du doigt des acquis sous forme de congés, dénonçant «le surcoût d’avantages jugés illégaux» Le chiffre : 1 200 salariés > concernés. dont 700 pour la ville d’Albi et 500 pour la communauté de communes C2A.
ROCHEFORT-DU-GARD : La grève continue à la poste, les négociations patinent
Les grévistes ont manifesté mercredi dernier devant le bureau de poste de l’avenue Pasteur, à Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)
Cela fait désormais une semaine que sept postiers sur les onze que compte la Poste de Rochefort-du-Gard sont en grève illimitée à l’appel de la CGT FAPT pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Alors qu’en fin de semaine dernière, nous faisons état d’avancées significatives lors de la négociation entamée par la direction, qui proposait « de répondre favorablement à la demande de création d’une tournée supplémentaire de distribution », aujourd’hui les choses semblent s’être tendues.
StBrieuc : 200 agents départementaux en grève
Conditions de travail dégradées, manque de moyens, efforts non reconnus, pression accrue, absence de dialogue social… Environ 200 agents grévistes du département ont manifesté ce matin devant l’hôtel départemental à Saint-Brieuc, à l’appel des syndicats Sud et FO, avec le soutien de la CFDT.
Marseille : Les salariés bloquent la cuisine centrale Sodexo
Le « retour à la normale » promis n’aura été que de courte durée. Depuis ce matin, des salariés de la Sodexo bloquent les camions de livraison des repas des cantines marseillaises, a annoncé France Bleu Provence. Après une grève au sein de la société de restauration collective, puis un accord avec les syndicats, 23 salariés ont été mis à pied pour avoir poursuivi le mouvement sans préavis.
La direction, qui a recruté des intérimaires pour pallier leur absence, les a convoqués à un entretien préalable à un licenciement. Depuis 2011, c’est Sodexo qui assure l’intégralité des 45 000 repas servis chaque jour dans les écoles marseillaise, un marché public d’environ 150 millions d’euros sur 7 ans.
Clinique du Pont de Chaume : 5 salariés en grève de la faim depuis 7 jours
La Dépêche, 8 décembre 2015 :
Court-on vers une catastrophe ? C’est la question que l’on pourrait se poser dans le conflit qui se déroule à la clinique du Pont de Chaume. 130 grévistes selon la CGT et une centaine d’après la direction, continuent toujours le mouvement malgré les échecs successifs des médiations et les différents désaccords entre les deux parties. Les grévistes entrent ainsi dans leur 48e jour de mobilisation. Parmi eux, cinq salariés qui ont décidé de poursuivre la grève de la faim entamée mercredi dernier au sein de l’ARS (Agence régionale de santé) à Toulouse. Installés dans le hall de la clinique, ils vont y rester jour et nuit.
La pression sur la direction
«À partir de maintenant, la direction a la vie de 5 personnes entre ses mains», tient à souligner Lina Desanti, secrétaire générale de l’Union départementale CGT 82 qui a été surprise, comme les grévistes, par la diffusion samedi dernier d’un communiqué de la direction présentant leurs décisions prises lors de la dernière médiation et qu’elle souhaite mettre en application alors que les négociations ne sont pas terminées.
Crozon : Grève illimitée au bureau de poste à compter de mercredi
Le Télégramme, 7 décembre 2015 :
Le syndicat CGT FAPT du Sud-Finistère a déposé un préavis de grève illimitée à compter de mercredi, pour les agents de la distribution du courrier de la ville. L’objet de ce préavis de grève est, comme il y a quelques jours à Quimper, la « décision arbitraire de La Poste de vouloir supprimer de l’emploi ». Selon le syndicat, deux à trois des 20 tournées de facteurs de la Presqu’île seraient menacées de suppression en raison de la baisse du volume de courrier. Les postiers crozonnais, qui ont fait part à leur direction de leurs préoccupations et revendications, n’ont eu « pour seule réponse qu’une fin de non recevoir », indique la CGT. Par leur mobilisation, les postiers entendent obtenir l’ouverture de véritables négociations sur les revendications. Les syndicats CFDT et Sud ont également déposé un préavis de grève sur ce bureau de poste.