Après des mois de manifestations et de grèves auxquelles le gouvernement a répondu par la violence des « forces de l’ordre » et l’interpellation de milliers de manifestants, le passage en force à l’Assemblée nationale avec le déni de démocratie que constitue l’application du 49/3 pour faire adopter la « loi Travail » , les manifestations se sont arrêtées après celle du 15 septembre.
Malgré de nombreuses interventions de délégués au 51e congrès de la CGT exigeant de la direction confédérale de préparer et de lancer sérieusement contre la loi El Khomri un mouvement de grève reconductible en abandonnant la stratégie de grève « saute-mouton », les principales organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaire ont poursuivi leur objectif, à savoir des manifestations délocalisées et espacées.
La CGT quant à elle a centré l’activité des militants sur une « votation citoyenne » deux mois après le début du mouvement, alors que les travailleurs étaient informés et que l’opinion était gagnée : plus d’un million de pétitionnaires contre la loi Travail sur internet, mouvement des Nuits debout et qu’il était temps de construire le rapport de forces.
Notre combat contre la loi Travail n’était pas seulement tourné vers le gouvernement ou contre le MEDEF, il remettait en cause l’Union européenne qui est le donneur d’ordres de cette loi. Dès le début du conflit, le PRCF a déclaré:
« Cette bataille nous donne l’occasion de montrer aux travailleurs que le projet de loi El Khomri comme les autres réformes structurelles, sont issues de circulaires européennes de mise en œuvre des politiques d’austérité menées par le grand patronat organisé dans les institutions de l’Union».
Nous avons également déclaré que :
« Le choix est plus que jamais pour notre classe de perdre séparément ou successivement ou bien de réussir et gagner par la grève interprofessionnelle reconductible contre la loi Travail mais aussi contre l’ensemble des contre-réformes maastrichiennes ».
Il est regrettable pour le mouvement populaire que la CGT – comme du reste d’autres organisations de l’intersyndicale – n’ait pas condamné la non-prise de position contre la loi Travail de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) -cela se comprend puisqu’elle y est adhérente – ainsi que l’Union européenne qui est à l’origine de la loi Travail.
Stop Loi Travail c’est STOP UE. Pour stopper le dumping social, il faut stopper l’UE, idem pour les privatisations etc. Pour cela, il faut cesser de rêver d’une introuvable « Europe sociale » telle que nous la vendent mensongèrement le Parti de la gauche européenne, la confédération Européenne des Syndicats et les dirigeants des organisations françaises qui leur sont respectivement affiliées. Car l’euro et l’UE sont conçus ( de A à Z) pour casser les droits ouvriers, les souverainetés nationales, soumettre les peuples de l’Europe du Sud et de l’Est , substituer aux langues nationales le « tout anglais » transatlantique et pour finir menacer la paix mondiale dans une logique coloniale en Afrique et au Moyen Orient et de confrontation contre la Russie.
Déjà, plus de 6000 personnes ont signé l’appel-pétition du PRCF pour un référendum permettant au peuple d’exiger que la France sorte de la dictatoriale UE et de la ruineuse zone euro ! Exigeons aussi que la France sorte de l’OTAN, cette machine de guerre contre les peuples et la paix mondiale !
Plus que jamais, prenons appui sur la mobilisation contre la répression politico-judiciaire des syndicalistes de lutte qu’orchestre le gouvernement Valls avec l’appui anti-CGT haineux de la presse capitaliste (« Le Point » en tête) pour contre-attaquer comme cela a commencé d’être fait à Amiens, autour des Goodyear (à cette occasion, signalons qu’une camarade du secrétariat national du PRCF a pris la parole et a été chaleureusement applaudie voir la vidéo ici) ou à Bobigny, autour des ouvriers d’Air-France. Rappelons que plus de 4000 citoyens ont signé l’appel #JesuisCGT initié par le PRCF au printemps dernier. A quand un grand rassemblement à Paris contre la criminalisation du mouvement social, faisant le lien avec l’empilement des lois liberticides, l’état d’urgence à rallonge, la criminalisation pan-européenne du communisme et la remontée un peu partout des nostalgiques du Reich dans la belle Europe de Maastricht ?
Pour la commission Luttes du PRCF, il faut reconstruire le rapport de force rapidement pour faire reculer le gouvernement et le patronat, obtenir en particulier l’abrogation de la loi Travail et faire aboutir les revendications.
En rejoignant le PRCF les militant(e) seront certain d’aider une organisation sérieuse, démocratique et d’un esprit de responsabilité envers l’ensemble des communistes, des syndicalistes, et des patriotes, qui travaille à la constitution d’un grand PCF dont le peuple et la classe ouvrière ont un besoin urgent et qui pourrait changer en profondeur notre société dans l’intérêt de tous ceux qui souffrent, et qui ne peuvent plus attendre.
Jo Hernandez – commission luttes du PRCF 24/10/16
Revue de presse des luttes :
Revue de presse non exhaustive des luttes en France. n’hésitez pas à adresser à la Commission Luttes les actions et mobilisations dont vous avez connaissance, où à les partager en commentaires.
Solidarité avec les Goodyear
- Partout en France, par exemple dans le sud ouest de la France le 20 octobre à Auch et Albi plus de 200 personnes ont manifesté devant les tribunaux pour exiger la relaxe des Goodyear.
- A Amiens 15 000 manifestants rassemblés à l’appel de la CGT pour obtenir la justice et la relaxe des 8 de Goodyear. Le PRCF et Initiative Communiste y étaient :
Grève des bus Stibus de Maubeuge le 22 octobre 2016
Avec le soutien du syndicat SUD, les chauffeurs des bus Stibus de Maubeuge ce sont mis en grève le samedi 22 octobre 2016. Plusieurs revendications sont à l’origine de ce mouvement.
Grève des facteurs de Belleville (Rhône)
Avec le soutien de plusieurs syndicats, les facteurs du centre de distribution de Belleville ce sont mis en grève reconductible le jeudi 20 octobre 2016. Le mouvement concerne une réorganisation.
Rappelons que l’euro privatisation en cours de la Poste conduit à une sur exploitation des personnels aux conséquences dramatiques. une situation similaire à celle de France telecom (lire ici)
Montpellier : la CGT dénonce un « management par la peur » après une tentative de suicide à La Poste – Journal La Marseillaise
Mardi au centre courrier de La Poste, une salariée qui était menacée de licenciement a tenté de mettre fin à ses jours dans les toilettes.Si sa vie n’est plus en danger, la CGT qui pointe un « climat délétère », réclame l’annulation de sa procédure et de toutes les sanctions.
Grève à l’hôpital de Niort
A l’initiative de plusieurs syndicats, les personnels du service de psychiatrie de l’hôpital de Niort ce sont mis en grève illimitée le samedi 22 octobre 2016.
Ils demandent des moyens humains supplémentaires.
Grève à l’aéroport de Beauvais
A l’appel du syndicat l’UNSA, les bagagistes de l’aéroport de Beauvais (société SAMSIC Assistance Picardie) ce sont mis grève le lundi 24 au jeudi 27 octobre 2016.
Le mouvement porte sur les conditions de travail.
Les prochaines grèves :
- Grève nationale des infirmiers le 8 novembre 2016
A l’appel de leurs plusieurs syndicats professionnels, les infirmiers (des secteurs publics et privés) seront en grève nationale le mardi 8 novembre 2016. Les revendications concernent principalement les conditions de travail. - Grève dans les lycées le 17 novembre 2016
A l’appel du syndicat Snes-Fsu les enseignants des lycées seront en grève nationale le jeudi 17 novembre 2016.
Le mouvement concerne la carte des lycées en éducation prioritaire. - Grève nationale des finances publiques le 15 novembre 2016
A l’initiative de plusieurs syndicats, les agents des finances publiques seront en grève nationale le mardi 15 novembre 2016.
Ils dénoncent des réductions de budget. - …
Déclaration de la CGT de Marseille
La Marseillaise
Les droits des salariés toujours plus bafoués
Les atteintes à l’exercice des libertés syndicales s’intensifient depuis la promulgation de la loi Travail. La CGT met en garde le patronat des conséquences de cette dangereuse dérive et invite les salariés à manifester demain devant le siège du Medef à Marseille.
Il y a bien sûr la répression contre les salariés de Goodyear, dont le procès en appel se tiendra ce mercredi 19 et jeudi 20 octobre et sera le prétexte d’un grand rassemblement de soutien devant le tribunal d’Amiens, auquel se joindront des militants FSU de Martigues. Il y a aussi les salariés d’Air France et leurs représentants qui défraient la chronique depuis plus d’une année. Plans sociaux drastiques, et opérés avec une grande brutalité, tel est le quotidien de milliers de salariés de tout le pays.
Les grandes entreprises ne sont pas les seules touchées par la férocité des attaques contre les organisations syndicales, dont la CGT est une des victimes principales. Et notre département n’est pas épargné. Ce qui motive largement l’initiative de la CGT d’appeler à un grand rassemblement devant le siège de l’UPE 13 (Medef), à 11h place du Général De Gaulle. Petites ou moyennes entreprises, services, traversent à tour de rôle ces zones de turbulence.
L’état d’urgence en filigrane ?
Pour exemple, les mésaventures de six salariés de la société de nettoyage SMS, affectés au lycée militaire d’Aix-en-Provence. Licenciés sans autre forme de procès et surtout sans aucune explication ni encore moins motif circonstancié. Leur avocat, Me Julien Gautier, s’insurge contre cette atteinte scandaleuse aux libertés syndicales : « Un droit fondamental », soutient-il. Il est vrai que l’adhésion récente de ces salariés à la CGT n’a pas été appréciée à sa juste valeur par la direction de la SMS et que, sur un terrain aussi sensible que celui d’un lycée militaire, les origines maghrébines des salariés pouvaient susciter quelques réticences. C’est en tout cas ce que pensent Sofian et ses camarades pour qui la promulgation de l’état d’urgence n’est peut-être pas étrangère à ces licenciements. Et chacun, de la SMS au ministère de la Défense, de se renvoyer la balle en jurant ses grands dieux d’avoir les mains propres. Ainsi, la direction de l’entreprise de nettoyage fait-elle état d’un courrier du ministère de la Défense demandant « le retrait immédiat de ces salariés » de sites « sensibles ». L’Union départementale de la CGT, ainsi que les unions locales ont interpellé le ministre de la Défense pour lui rappeler que « ces salariés travaillent sur le site depuis plusieurs années, avec différentes sociétés de nettoyage, suite aux divers appels d’offres. Ils ont à chaque fois subi des enquêtes administratives et n’ont jamais eu aucun problème ».
Le courrier au ministère de tutelle est resté sans suite. L’inspection du travail a été saisie mais celle-ci, toujours selon la CGT, s’est déclarée « incompétente » sur le sujet.
Le code du Travail pas respecté
La CGT a fait part de son indignation quant aux mésaventures vécues par ces salariés, qui touchent à la fois à leur emploi – la SMS déclarant ne disposer d’aucune autre place à l’heure actuelle – et à leur dignité et probité. Et surtout, après les grands rassemblements qui ont suivi le passage en force de la loi Travail, elle estime « inacceptable que le code du Travail ne soit pas respecté, d’autant plus lorsque le donneur d’ordre est un ministère ». Et c’est bien là le fond du problème, déplore Olivier Mateu, secrétaire de l’Union départementale de la CGT. « La loi Travail est une nouvelle porte ouverte à la remise en cause du Code. »
Gérard Lanux
Loi Travail] Jean-Claude Mailly : « On va coller à leurs baskets comme un chewing-gum »
Quand Jean-Claude Mailly, le patron de Force ouvrière, est de passage dans les Alpes de Haute Provence, c’est avec son attitude offensive. Sans surprise d’ailleurs. Si les prochaines élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE) est la « vraie » raison de sa visite, le syndicaliste n’a pas manqué le rendez-vous pour parler de la loi Travail à Dignes-les-bains.
« Je n’ai jamais vu un ratage aussi complet », commente Jean-Claude Mailly le patron de FO, de passage à Digne-les-Bains dans le cadre d’une tournée promotionnelle pour les prochaines élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE) – moins de dix salariés – en évoquant les suites à donner à la lutte contre la loi Travail.
« On a eu affaire à un gouvernement et un président autistes. Après douze journées dans la rue, on va coller à leurs baskets comme un chewing-gum via d’autres modes d’action sans omettre les recours juridiques car il est vital de préserver les conventions collectives nationales qui permettent d’assurer les droits fondamentaux à tous les travailleurs. » Avec l’avènement de la loi travail, le risque majeur « c’est que l’on entrouvre la porte sur le temps de travail ». « On va mettre un système de veille en place pour suivre les effets de cette législation ».
Et de dénoncer « les hommes politiques qui se disent républicains et qui chaque jour remettent en cause la république et ses valeurs fondamentales ».
Pour autant FO ne donnera pas de consignes de vote pour les élections à venir. « J’attends des candidats la qualité de leur attachement à la République. »
Le protectionnisme n’est pas un gros mot
A propos du site d’Alstom à Belfort, Jean-Claude Mailly est tout aussi ferme. « La fermeture du site d’Alstom n’est pas acceptable. Il faut maintenir l’activité. Le protectionnisme n’est pas un gros mot. L’Etat ne joue pas suffisamment son rôle dans l’industrie. Il nous manque un De Gaulle pour taper le poing sur la table. »
Crise à i-Télé : la grève massivement reconduite
Les salariés de la chaîne d’information en continu I-Télé ont voté, vendredi, la reconduction du mouvement social à 117 voix pour, 2 contre et 11 abstentions
La crise se poursuit à i-Télé. La grève a été reconduite pour un cinquième jour, vendredi 21 octobre. La rédaction de la chaîne d’information en continu a approuvé la reconduction du mouvement social à 117 voix pour, 2 contre et 11 abstentions.
Les salariés protestent depuis le début de la semaine contre le tournant éditorial adopté par la direction et contre l’arrivée du très contesté animateur Jean-Marc Morandini à l’antenne. Ce dernier a été mis en examen pour « corruption de mineurs aggravée », après des révélations sur les castings d’une web-série qu’il a produite.
Les journalistes protestent aussi contre la ligne éditoriale que souhaite adopter la direction de la chaîne, qui prendra le nom de CNews, le 24 octobre. La rédaction s’inquiète aussi de sa fusion avec le titre Direct-Matin, qu’ils considèrent comme n’étant pas assez indépendant de Vincent Bolloré. L’homme d’affaires possède le groupe Canal+ et le quotidien.