Dans le magazine de la CGT « ENSEMBLE » du mois de septembre on peut lire l’entretien de Philippe Martinez. Sur une page, le secrétaire général de la CGT analyse le mouvement contre la loi travail et propose un code du travail du XXIe siècle.
Quel enseignement pouvons nous en tirer : tout d’abord, un engagement de la CGT plus ferme dans les luttes avec un vocabulaire qui avait disparu de la bouche des principaux responsables : grève reconductible, rapport de force…), que la CGT semble avoir retrouvé le chemin de la lutte et que dans les faits le syndicalisme rassemblé a volé en éclat.
Dénoncer la violente campagne anti CGT
Nous dénonçons par ailleurs, la campagne violemment anti-CGT, digne de la guerre froide voire de Vichy, contre la CGT ainsi que les poursuites de plus en plus nombreuses contre ses militants (Goodyear, air france, Martin…). L’utilisation des forces de l’ordre contre les manifestants.
Nous mesurons le chemin parcouru depuis Thibault et les aspects positifs du congrès de Marseille et dans le même temps, nous espérons qu’il se poursuivre car, pour renouer totalement avec ce qui fit sa force, la CGT devrait aussi mettre en cause l’UE, travailler à fédérer toutes les luttes…
Mais aussi, nous faisons le constat à la lecture de cet entretien, que la direction de la CGT et de son secrétaire général, refuse de mettre en cause sur le fond l’Union européenne, et l’indifférence de la CES a présenter la loi El Khomri pour ce qu’elle est, un euro- diktat qui s’est traduit par le Jobs Act en Italie et par la loi Preeters en Belgique qui à eut pour résultat : de l’impossibilité de faire la jonction avec les camarades espagnols, italiens, belges, portugais, grec.
Nous constatons également, que les sept organisations syndicales CGT – FO – FSU – SUD – Solidaire – Unef – UNL – FIDL, ont été dans l’impossibilité de fédérer toutes les luttes ouvrières, enseignant, étudiants, paysans, artisans. D’avancer des mots d’ordres offensifs, nationaux, politiques, quand total menace par ex. de se retirer de France, en exigeant la NATIONALISATION SANS INDEMNITÉS DES RAFFINERIES.
La dénonciation de la part des mêmes organisations syndicales de la répression anti syndicale se fait sans aucune analyse du processus de fascisation en cours depuis au moins dix ans. Le slogan de la CGT, « porter atteinte à un militant syndical, c’est porter atteinte à toute la CGT » n’est pas juste car, pour nous militants syndicaux et politique porter atteinte à un syndicaliste où à militant politique c’est porter atteinte à toute la classe ouvrière.
La commission luttes du PRCF propose aux organisations syndicales CGT, FO, FSU, SUD, Solidaire, Unef, UNL et FIDL :
- De dénoncer la nature d’euro-dikat de la loi travail, de faire le lien avec les autres contre-réformes bruxelloises : hôpital, collège, lycée, SNCF,EDF…
- D’organiser un grand débat national dans les entreprises en lien avec les autres luttes sur le calendrier et les formes de lutte, mais aussi sur la plate-forme revendicative entreprise par entreprise. Un grand débat avec les enseignants du primaire et secondaire ainsi qu’avec les professeurs des universités sur les différentes réformes de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
- De faire plus fort sur la mise en accusation du capital, du MEDEF, des grandes fortunes et sur les chiffres de la fraude fiscale, sur le fait que les PME paient pratiquement seules l’impôt sur les sociétés et que la Commission de Bruxelles a crée des centaines de milliards d’euro-papiers qui sont allés aux banques, et par leur intermédiaire, aux capitalistes empruntant à taux négatif, alors que nos salaires et nos pensions régressent.
- Nous militant(e)es du PRCF militons pour un Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et écologique (FRAPPE) et pour les 4 sorties avec notre pétition sur un référendum de sortie progressiste de l’UE, unité des deux drapeaux, « monde du travail au cœur de la vie nationale » comme le disait le CNR. C’est à la classe ouvrière de diriger la lutte de tout le peuple pour sauver la nation républicaine de la fascisation, de la décomposition et de la régression sociale.
Plus que jamais, ils cassent notre pays et nos acquis, bloquons leurs profits.
Le PRCF et sa commission lutte appelle les travailleurs de notre pays à amplifier la mobilisation par le biais de réunions d’information et d’assemblées générales car, rappelez vous la loi CPE ( contrat premier embauche), la lutte et la détermination des étudiants et des travailleurs LES ONT MENER A LA VICTOIRE, comme quoi une LOI VOTÉE N’EST PAS ASSURÉE D’ÊTRE APPLIQUÉE.
Il nous faut donc continuer le combat et durcir les actions, en occupant les usines, les lycées, les universités , en bloquant les entreprises.
La meilleure défense c’est l’attaque, la grève générale s’impose. Tous ensemble et en même temps nous pouvons gagner ce combat contre la loi « El Khomri » dictée par l’union européenne et le MEDEF et pour les revendications, réduction du temps de travail, égalité des salaires pour les travailleuses, augmentations des salaires pour tous, LE SMIC à 1800 EUROS, retraite à 60 ans avec posibilité à un départ anticipé à taux plein dans le cadre du travail pénible, interdiction aux entreprises qui dégagent des profits de licencier leurs salariés etc…
Et faisons notre le slogan du CHE. « soyons réalistes, demandons l’impossible…».
La commission Luttes du PRCF
Les grèves en cours
quelques exemples parmi les très nombreuses grèves en cours.
Grève des bus Transvilles à Valenciennes
Grève des facteurs au Havre
Grève à la prison d’Amiens
Grève à la clinique des Portes du Sud à Vénissieux
Grève chez Sol-Pose à Besançon
Grève à la Collectivité Territoriale de Guyane
Grève à la Maison Départementale des Personnes Handicapées de Guyane
Grève des pompiers du Haut-Rhin
Grève à l’hôpital d’Abbeville
Grève nationale dans les écoles
Grève des éboueurs de Dunkerque
Grève des piscines de Calais
Grève dans les hôpitaux
Grève chez Air France
Grève nationale chez Alstom
Revue de presse des luttes :
Belfort : Rassemblement de soutien aux ouvriers d’Alstom
L’Est Républicain, 13 septembre 2016 :
Une manifestation a rassemblé environ 400 personnes hier soir sur la place d’Armes de Belfort, face à l’hôtel de ville.
Initialement, elle avait été prévue en marge du conseil municipal extraordinaire consacré à la situation d’Alstom que la municipalité avait prévu d’organiser ce lundi. Mais le calendrier a été chamboulé en raison du départ du député-maire pour Paris où il a rencontré, hier soir à Bercy, Christophe Sirugue, secrétaire d’État à l’Industrie, avant de se rendre ce matin chez le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge.
Organisatrice principale de la manifestation, la CGT n’en a pas moins maintenu son mot d’ordre.
« On refuse d’entendre parler de reclassement »
On n’a guère aperçu les banderoles d’autres organisations syndicales, mais celles de Lutte Ouvrière étaient bien visibles. À noter aussi la présence de Martial Bourquin et Maude Clavequin, tous deux PS, mais aussi de Marie-France Cefis, conseillère départementale LR et de Christophe Grudler, son collègue du MoDem.
Frédéric Demange, délégué CGT chez Alstom, a pris le premier la parole, affirmant l’exigence de son syndicat que le site reste ouvert : « La CGT refuse d’entendre parler de reclassement du personnel, refuse que l’usine devienne un soi-disant site de maintenance et exige que le seul site de production de locomotives de France reste ouvert. La lutte ne fait que commencer », a conclu le syndicaliste. « Ce rassemblement n’est qu’un premier rendez-vous. » Le prochain est prévu un peu avant le conseil municipal de ce mercredi 14 septembre qui s’ouvrira à 20 h.
Comme l’a ajouté Sabine Verdant, secrétaire générale de l’UDF CGT : « On ne pourra gagner cette bataille que par la mobilisation de tous les salariés et de la population ».
L’usine FVM Technologies bloquée depuis hier matin à Villers-la-Montagne
Le Républicain Lorrain, 13 septembre 2016 :
L’usine FVM Technologies de Villers-la-Montagne est bloquée depuis hier matin, 6h. La quasi-totalité des employés (plus de 200) est en grève pour réclamer des garanties à l’unique client, Renault.
La situation se tend à FVM Technologies, Villers-la-Montagne. L’usine, qui produit des carters d’huile pour automobiles, est en pleine période de redressement judiciaire. Et pointe aujourd’hui du doigt son unique client, Renault, « dont on ne sait pas s’il va nous lâcher, puisqu’on entend qu’il chercherait à trouver des solutions d’approvisionnement en Turquie », expliquent les représentants FO-CGT-CFE-CGC. « On demande donc depuis cet hiver un rendez-vous, pour avoir des engagements concrets, qu’on n’obtient pas. Ils sont là quand il s’agit de prendre l’argent du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi Ndlr), c’est-à-dire nos impôts, mais pas pour nous rassurer quant à notre futur. On commence à être à bout. »
Jean-Louis Jullien, Artur Jorge Ferreira, Benoit Melnyk et leurs collègues ont donc décidé de bloquer le site. Depuis hier matin, 6h, l’entrée est fermée. Et près de 100 % de ceux qui devaient travailler (moins les intérimaires) renforcent le piquet de grève.
Rendez-vous à Metz ce matin
Cadres et ouvriers parlent d’une seule voix. « Il n’y aurait plus qu’un seul repreneur, mais la plupart disent qu’il faudrait une séparation avec le groupe Arche pour que ça se concrétise. Dans tous les cas, il y aurait un plan social. Mais ça, ce sera un autre combat qu’on mènera de front, plus tard. Place d’abord à Renault. »
La direction du constructeur automobile, « qui peut nous proposer un chiffre d’affaires de 18 à 20 M€ par an, ce qui est insuffisant », n’a pas tardé à réagir, puisqu’elle a proposé une réunion aux délégués syndicaux, aux responsables de FVM, aux avocats, etc. Rendez-vous ce matin à 11h30 à l’hôtel Mercure de Metz.
« La balle est dans leur camp. On veut des garanties, car sans eux, aucune reprise ne se fera. Et si on ne les obtient pas, il se pourrait qu’il y ait un conflit beaucoup plus sérieux. Les employés de l’usine n’ont plus rien à perdre. Et il n’y a rien de pire que des gens qui n’ont plus rien à perdre », prévenait Ralph Blindauer, l’avocat du comité d’entreprise.
Dans l’attente du résultat de ces très attendus échanges, les salariés ont sorti le ballon de foot, le barbecue, les braseros et les tentes. « On est en fin de période de redressement judiciaire. Il faut que les choses s’accélèrent », soulignaient les salariés après la visite de quelques rares élus locaux, dont le député-maire de Longwy Jean-Marc Fournel.
« Mais bon, on ne croit plus trop aux belles paroles de nos hommes politiques nationaux, qui nous répètent sans cesse qu’ils n’y peuvent rien. »
À Paris, des sans-papiers sur le chantier de la grève
L’Humanité, 12 septembre 2016 :
Vingt-cinq Maliens employés par un sous-traitant du BTP ont cessé le travail mercredi. Ils exigent des papiers et leurs fiches de paie. Un grave accident a déclenché leur lutte.
Avenue de Breteuil, dans le chic 7e arrondissement parisien, à quelques kilomètres à pied de la tour Eiffel et de l’esplanade des Invalides. Au no 47, des drapeaux CGT sont suspendus sur le grillage d’un bâtiment. « Traite des êtres humains, travail dissimulé, exploitation, ça suffit ! » peut-on lire sur une banderole. En grève, vingt-cinq travailleurs maliens occupent nuit et jour, depuis mercredi matin, la cour d’entrée du chantier de l’entreprise de bâtiment sous-traitante MT Bat-Immeubles. Avec le soutien de la CGT, ils réclament un contrat de travail, des fiches de paie rétroactives et une régularisation de leur situation.
Un employé s’est grièvement cassé le bras sur son lieu de travail en tombant d’un échafaudage, mardi. La fracture est béante. Ses collègues demandent alors au patron d’appeler au plus vite une ambulance, ce qu’il refuse catégoriquement. « Il voulait l’emmener avec son propre véhicule chez le médecin, témoigne Dabo Sadio, l’un des courageux grévistes. Nous avons refusé et nous avons appelé une ambulance par nos propres moyens. Ce n’est pas normal de ne pas appeler une ambulance ! » Le lendemain matin, sans donner la moindre explication, le patron leur demande de ne plus mettre un pied sur le site.
De fausses fiches de paie et du liquide
Depuis ce coup de massue, la lutte a commencé. Tous sans-papiers, les grévistes demandent la reconnaissance de l’accident de travail de leur collègue et dénoncent le travail dissimulé dont ils sont victimes. À l’exception d’une poignée d’entre eux, qui « sont plus ou moins déclarés », selon Marilyne Poulain, de l’union départementale CGT de Paris, ils reçoivent, en guise de bulletin de salaire, de fausses fiches de paie ou des enveloppes blanches qui contiennent du liquide. La somme frauduleuse frôle les 1 200 euros. Six jours sur sept pour le smic horaire, ils s’activent sur le chantier dans des conditions précaires. « On doit attendre des semaines avant d’obtenir un masque ou des gants. Nous devons aussi acheter nous-mêmes les chaussures de sécurité », dénonce Diaby, le chef d’équipe du chantier, qui œuvre depuis deux mois pour la société.
Derrière la grille, à l’abri des regards, les travailleurs se serrent les coudes sur le piquet de grève, où sont installés des lits de fortune. « Nous sommes plus forts ensemble, ce n’est pas facile mais on est déterminé à aller au bout ! » s’exclame Diaby, qui est arrivé il y a sept ans en France. Pour autant, la lutte n’est pas de tout repos, car le climat est tendu avec l’équipe de sécurité du chantier. Filtrage et inscription systématique de l’identité des personnes à l’entrée, et pas moins de trois agents qui guettent leurs moindres faits et gestes. « Ils nous accompagnent même lorsque nous allons aux toilettes la journée et la nuit, c’est insupportable », rapporte Dabo Sadio.
Maintenant, la première bataille se déroule sur le plan juridique. Le patron de MT Bat-Immeubles doit reconnaître un lien de subordination avec ses employés. La tâche est épineuse. Sur ce chantier, MT Bat-Immeubles travaille en sous-traitance pour la société donneuse d’ordres Capron, spécialisée dans l’entretien et la rénovation d’immeubles, tandis que le maître d’ouvrage est Covéa, une société française d’assurance mutuelle qui réunit la GMF, Maaf et MMA. Sur le plan pénal, le donneur d’ordres est censé vérifier que son contractant n’effectue pas de travail dissimulé.
Les militants cégétistes vont s’appuyer sur le rapport de l’inspectrice du travail, qui s’est rendue sur le chantier suite à l’accident de travail mardi dernier. En parallèle, des dossiers de régularisation ont été déposés à la préfecture de Paris, au ministère du Travail et de l’Intérieur. Plus largement, la CGT a réitéré des demandes de discussions auprès des deux ministères au sujet des travailleurs contraints au travail dissimulé. Car, à l’heure actuelle, la circulaire Valls de 2012 bloque la régularisation administrative des employés au noir.
Mais, déjà, le maître d’ouvrage Covéa met des bâtons dans les roues. Jeudi, l’entreprise a assigné en justice les vingt-cinq employés pour obtenir l’évacuation du site. Les travailleurs risquent d’être expulsés de leur piquet de grève. Cette décision interpelle la cégétiste Marilyne Poulain, pour qui « la société aurait dû être dans une logique de médiation avec les entreprises afin de trouver une issue favorable au conflit social ». Contacté par l’Humanité, le responsable de l’entreprise MT Bat-Immeubles a refusé de communiquer sur la grève.
Besançon : les salariés de « Sol-Pose » en grève totale
Dans les petites entreprises aussi on peut lutter ! Article de l’Est Républicain daté du 13 septembre (et à paraître demain)… d’ores et déjà des discussions sont en cours sur les salaires et les autres revendications.
Ils travaillent dans l’entreprise depuis 6 à 15 ans, pour le plus ancien et sont en grève pour la première fois, depuis lundi. Les huit employés de Sol-Pose chemin de l’Espérance en ont marre d’être pris pour les vaches à lait, si l’on en croit la mascotte qui les accompagne dans leur piquet (voir photo).
Hier (mardi 13), ils ont rencontré la CGT pour confirmer ce qu’ils supputaient. Tout n’est pas clair dans leurs contrats. « C’est simple on est embauché comme aides poseurs de sol mais en fait ont réalisé tout ce qu’il y a à faire dans le bâtiment, intérieur comme extérieur et ce en toute autonomie » explique leur porte-parole. « Certains d’entre nous ont un coefficient de 170 sur leur contrat et sont payés au 150. En fait on touche le salaire minimum »
Et les salariés de Sol-Pose, sans avoir de revendications extravagantes, aimeraient un peu plus de considération sous la forme d’une augmentation substantielle.