Un mois de septembre sous haute tension sociale : des mobilisations tous les jours mais à quand le tous ensemble ?
Les mouvements de grève ce 1er semestre des hospitaliers, pompiers, femmes de chambre, employés de grands magasins, enseignants, EDF…ont rendu prévisible l’agenda social de cette rentrée qui s’annonce chargée. Des mouvements de grève sont annoncés contre la réforme des retraites, le démantèlement d’EDF, la suppression d’emplois dans les finances publiques, pour la défense de l’hôpital public et pour plus de moyens au corps des sapeurs pompiers…
Encore une fois, les appels à la mobilisation en septembre se multiplient « chacun dans son coin » et sans convergence sur une date unique dans le « tous ensemble en même temps ». Les organisations syndicales n’ont pas encore compris que ces mouvements disparates n’ont aucun effet sur la poursuite de casse sociale engagée par Macron et voulue par l’UE et le MEDEF depuis le début de son quinquennat. Et ce, malgré les appels des organisations de base de la CGT qui ont interpellé maintes fois Martinez à ce sujet.
Pourtant, il existe un vrai mécontentement chez les travailleurs de notre pays et chez les retraités qui en grand nombre ont rejoint les gilets jaunes. Ces derniers annoncent un septembre noir pour cette rentrée 2019/2020.
Pour ce qui concerne le PRCF, les militants et militantes sont et seront sur la brèche aux côtés des travailleurs et des gilets jaunes et les informeront par le biais du tract santé « l’Anti corps Rouge » , du tract école « Conseil de classe » et du tract retraite « non à la contre-réforme des retraites. »
Jo Hernandez – commission luttes du PRCF
Les grèves à venir
Le 11 septembre,
la CGT organise une journée nationale d’action élargie dans les hôpitaux publics et privés. Le syndicat lancera des appels à la grève et prévoit une manifestation à Paris.
Le 13 septembre
A la RATP, mobilisation contre l contre-réforme des retraites, avec appel à la grève et rassemblement devant le siège de la régie des transports parisiens. Les syndicats Unsa, CGT, CFE-CGC, SUD, FO et Solidaires veulent sauver le régime spécial de retraite des agents de la RATP, qui tient compte des « pénibilités liées à (leur) mission de service public ». Ils annoncent « une journée noire sans transport ».
Le 16 septembre
Avocats, médecins, infirmières, kinésithérapeutes, orthophonistes et podologues, mais aussi pilotes, hôtesses et stewards sont appelés à manifester à Paris par le collectif SOS Retraites, qui réunit le Conseil national des barreaux, des syndicats et des associations. Il défend les « régimes autonomes » de retraite complémentaire de ces professions qui n’ont, dit-il, « jamais rien coûté aux contribuables ».
Le même jour, Solidaires, CGT, FO, CFDT et CFTC appellent les fonctionnaires de la Direction générale des finances publiques (DGFip) à faire grève contre la réforme de leur administration. L’intersyndicale réclame de « véritables négociations ».
Jeudi 19 septembre
Une grève contre « Hercule », le projet de réorganisation d’EDF. Les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et FO, qui redoutent « la casse du groupe » public, prévoient également des manifestations en province et à Paris. A la demande du président Emmanuel Macron, la direction d’EDF doit faire des propositions de restructuration d’ici à la fin de l’année.
Samedi 21 septembre
Force ouvrière contre la réforme des retraites, appelle à une manifestation nationale à Paris avec arrêt du travail.
Le 24 septembre
La confédération CGT « appelle à la mobilisation partout en France » contre la réforme des retraites « pour obliger le gouvernement à renoncer à son projet » de « régression sociale ». Une « réforme Delevoye/Macron » qui « ne ferait que des perdants », accuse la CGT. SUD-Rail. Le troisième syndicat de la SNCF appelle à faire grève et manifestera « avec la CGT ».
Jusqu’à fin octobre
Mobilisés depuis fin juin, les pompiers professionnels ont prolongé leur mouvement de grève jusqu’à fin octobre. Ils dénoncent les « sous-effectifs, sur-sollicitations professionnelles et violences » à leur encontre. Le service minimum continuera d’être assuré. Une manifestation nationale devrait avoir lieu en octobre.
Les enseignants
Des préavis de grève portant sur septembre, et même octobre, ont déjà été déposés en vue d’éventuelles actions.
Revue de presse :
Les brèves :
Luttes gagnantes :
A – Après 29 jours de grève, victoire à la poste de Tulle (19)
Suite à une réorganisation des tournées courriers voulue par la direction avec la suppression de 8 d’entre elles au 23 juillet à la poste de Tulle, la direction a dû revoir sa copie. Après 5 semaines de grève, la direction a cédé sur la mise en place d’une tournée supplémentaire « lettres » pendant un an, ainsi que le maintien d’une tournée « colis » qu’elle voulait supprimer. La nouvelle organisation s’est mise en place le 28 août.
Pour la CGT : la ténacité des agents pendant cinq semaines de lutte, a permis de sortir victorieux de ce conflit !
B – Une victoire de plus pour l’UD CGT du Tarn et Garonne (82) dans sa lutte pour son maintien dans la maison du Peuple !
Le Jeudi 01 Aout, le Tribunal Administratif (TA) donnait raison à la CGT contre la mairie de Montauban, en suspendant la délibération du conseil municipal qui ordonnait à la CGT de quitter les locaux au 1er septembre 2019 et renvoyait l’affaire à la procédure sur le fond.
Faisant fi de cela, la Mairie a écrit pour expulser la CGT au 31 août.
Dans ce contexte, les camarades attendaient avec impatience une nouvelle décision du TA en demande de suspension dudit courrier. Et, une fois de plus, la cinquième dans cette affaire, le Tribunal, par décision du 30 août, renvoie la Mairie dans les cordes, suspend le courrier, renvoie à la procédure sur le fond et condamne la Mairie à 1500€ d’article 700 !
Cependant, la lutte continue, « nous ne lâcherons rien face à cette Mairie qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de notre Histoire. »
C – Onet Elancourt (78) les travailleurs sans papiers obtiennent les attestations de concordance pour tous les salariés concernés
Le 21 août, une cinquantaine de travailleurs sans-papiers ont occupé les locaux de l’entreprise de nettoyage Onet à Elancourt.
Les revendications portaient sur la régularisation mais aussi sur les conditions de travail de ce secteur (CDD à répétition, temps partiels et horaires morcelés…).
Ils y sont restés jusqu’au lendemain soir.
C’est le temps qu’il a fallu à la direction pour proposer un rendez-vous qui a abouti à la rédaction des attestations de concordances pour tous les salariés concernés.
Les grèves et manifestations :
1 – Puy-de-Dôme : le groupe Dietal prévoit de supprimer 70 postes à Saint-Georges-de-Mons
Mardi 3 septembre, la plupart des 210 salariés du groupe Dietal de Saint-Georges-de-Mons, dans le Puy-de-Dôme, était en grève. L’entreprise, spécialisée dans la production de luminaires, entend supprimer un tiers des effectifs, soit 70 postes. La direction invoque la rudesse de la concurrence asiatique.
Une filiale en Roumanie
Mais pour les syndicats, il faut chercher une autre raison en Roumanie. En effet, Dietal propose une filiale dans ce pays de l’est qui emploie 250 personnes. Maryse Chavatte, déléguée CGT Dietal explique : « On va essayer de contrer la direction pour éviter ces 70 licenciements. Il y aura une dizaine de départs volontaires, ce qui en sauvera une dizaine. Notre souci majeur est l’usine en Roumanie : ils ont installé cette usine qui petit à petit nous prend nos emplois et notre travail ».
Une réunion de négociation avec les syndicats et la direction est prévue mardi 3 septembre. Elle devra aboutir à l’établissement d’un calendrier de négociation. La direction explique que tous les corps de métiers seront touchés par ces départs, y compris les cadres. Le Plan de Sauvegarde de l’Emploi devra être présenté devant le tribunal au plus tard le 24 octobre prochain. L’entreprise avait déjà connu 90 licenciements en 2002.
2 – Buzyn snobe le mouvement des paramédicaux
Source : L’Humanité du 4/09/2019 – par Lola Ruscio
Alors que la grève s’étend, la ministre de la Santé a présenté, lundi, des mesures cosmétiques pour désengorger les services d’urgences.
La ministre de la Santé a fait un drôle de choix pour s’adresser aux paramedicaux des urgences. Alors que le mouvement social gagne du terrain sur le territoire, Agnès Buzyn a présenté lundi des mesures depuis un service d’urgences non gréviste, celui du CHU de Poitiers. Dans le même temps, elle a mis en avant sa bonne organisation et son excédent budgétaire de plusieurs millions d’euros. Voilà qui en dit long sur sa vision du système de santé, tournée vers une optimisation de l’organisation et une baisse des dépenses.
10 000 postes de plus exigés par les grévistes
Une crise inédite par son ampleur montre pourtant la nécessité de fournir des moyens humains et matériels supplémentaires. Pour l’heure, 239 services des urgences des hôpitaux publics, en grève, exigent la création de 10 000 postes, une hausse des salaires de 300 euros net et la réouverture des lits d’hospitalisation. Ils ont reçu le soutien de plusieurs organisations de médecins, qui appellent à participer à l’assemblée générale du 10 septembre à Paris, préparée par le collectif Inter-Urgences. Le lendemain, la CGT appelle à battre le pavé.
Pour calmer les esprits, Agnès Buzyn a annoncé, lundi, que les Samu pourraient envoyer une ambulance vers un cabinet de ville ou une maison de santé, où seront réalisés une consultation et des examens médicaux. La
ministre se garde bien de dire que les médecins de ville ne courent pas les rues dans les territoires et pratiquent des dépassements d’honoraires coûteux.
À défaut d’annoncer la création de nouveaux lits, Agnès Buzyn compte développer les « gestionnaires de lits », appelés « bed managers ». Étendu sous l’ex-ministre de la Santé Marisol Touraine, ce dispositif pilote à court et moyen terme les entrées et sorties des patients pour gérer l’organisation des lits.
Sur le pouvoir d’achat, Agnès Buzyn a recyclé une proposition présentée mi-juin: le versement d’une prime de coopération de 80 euros mensuels pour les paramédicaux opérant des actes par délégation des médecins. Par exemple, les infirmières et aides- soignants auraient le droit de « faire des gestes qu’ils ne peuvent pas faire aujourd’hui », comme « prescrire de la radiologie (ou) faire des sutures ». Enfin, pour « réduire au maximum les passages des personnes âgées » aux urgences, elle entend généraliser « des filières d’admission directe ».
« C’est du réchauffé, si ces mesures avaient marché par le passé, ça se saurait », estime Hugo Huon, infirmier aux urgences parisiennes de Lariboisière et président du collectif In- ter-Urgences. « Les gestionnaires de lits, par exemple, c’est nécessaire mais ça ne résout pas le problème du manque de lits. C’est une question de moyens. Nous manquons de lits
dans les services. La ministre ne s’y attaque toujours pas », poursuit-il. Les urgences sont confrontées à l’afflux de patients venant d’autres services, comme la psychiatrie. Mais, surtout, Agnès Buzyn ne s’engage pas pour revaloriser les métiers d’infirmière et d’aide-soignant. « C’est grave, la désaffection est profonde, observe Hugo Huon. Dans cinq ans, ils vont avoir des grandes difficultés à recruter en raison des bas salaires et des conditions de travail très dures. »
La ministre ne pourra pas faire l’économie de parler des moyens
Pour Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et membre de la CGT, « toutes ces me- sures gadgets ne règlent rien. Des réorganisations peuvent être discutées, même si certains dispositifs existent déjà sans avoir prouvé leur efficacité. La ministre ne pourra pas faire l’économie de parler des moyens. Si on ne desserre pas la contrainte financière qui pèse sur l’hôpital, on ne s’en sortira pas». D’autres mesures suivront la semaine prochaine, selon la ministre de la Santé. En signe d’ouverture, elle a convié le 9 septembre « tous les acteurs du secteur », des syndicats et fédérations hospitalières aux représentants des médecins libéraux et du collectif Inter-Urgences. ■
3– Désarroi et lassitude chez les pompiers
Source : La Croix du 4/09/2019 – par par Pierre Bienvault
En grève depuis fin juin, les sapeurs-pompiers ont
décidé fin août de prolonger leur mouvement pendant deux mois, jusqu’au 31
octobre.
Les pompiers d’Alès réclament davantage de moyens mais souhaitent aussi
alerter sur l’évolution de leurs missions.
Formés pour les incendies et les urgences, ils se transforment au quotidien en « ambulanciers de bobologie » ou en gestionnaire d’une détresse davantage sociale que sanitaire.
Alès (Gard)
De notre envoyé spécial
Cela commence par une histoire de famille. Comme souvent chez les pompiers. « Je suis né à la caserne d’Alès, celle où ont travaillé mon père et mon grand-père. Alors, enfant, je ne me suis pas vraiment posé la question de savoir ce que j’allais faire plus tard… » C’est avec la force de l’évidence que Sébastien Perrier raconte comment lui est venu l’amour de ce métier. « Quand j’ai eu 13 ans, je me suis engagé chez les cadets, poursuit- il. À 16 ans, je suis devenu pompier volontaire. Et le reste a suivi… »
Cela fait maintenant dix-huit ans que Sébastien Perrier est pompier professionnel, dont quinze passés à Alès (Gard). Ici, à la caserne, située à quelques minutes du centre, cet adjudant connaît tout le monde. Les jeunes et les anciens. Ceux qui, après quinze ou vingt ans de « boutique », enfilent les bottes avec la même motivation que lors de leur toute première garde. Et ceux, de plus en plus nombreux, qui éprouvent une certaine lassitude face à un métier dont ils ne comprennent plus la finalité ni le sens. « Je commence à voir des gars qui se demandent s’ils ne vont pas faire autre chose. C’est le signe que le malaise est profond », explique Sébastien Perrier.
Durant l’été, la caserne d’Alès, comme beaucoup d’autres en France, a connu une grève lancée par tous les syndicats de la profession. Sans que cela n’affecte la continuité du service, les grévistes ayant été réquisitionnés à chaque fois que cela était nécessaire. « Mais comme on n’a rien obtenu, on a décidé de reconduire le mouvement jusqu’à la fin octobre », explique Sébastien Perrier, par ailleurs secrétaire général adjoint de la Fédération autonome des sapeurs- pompiers (FA-SPP). Avec cette grève, les pompiers réclament plus de moyens mais ils souhaitent aussi alerter sur l’évolution de leurs missions. « C’est le cœur du problème. À 80 %, on fait des choses qui ne relèvent pas de notre formation », disent ceux d’Alès, les gradés comme les autres.
Pour comprendre ce désarroi, il suffit de poser une question, toute simple, dans les couloirs de la caserne : « Pourquoi avez-vous eu envie de devenir pompier ? » Évidemment, il y en a quelques-uns qui sont arrivés là « un peu par hasard ». Ou parce que c’est « quand même le seul boulot où on fait du sport ». Mais la majorité raconte toujours la même histoire, les mêmes rêves d’enfance, souvent nourris de père en fils. Cette fascination de gamin pour le camion rouge, l’échelle, le « pinpon » et le feu qu’il faut dompter.
Pour cette image de héros qui font corps pour sauver la terre entière ou presque. « En grandissant puis en entrant dans la profession, le regard évolue bien sûr. On découvre la réalité du métier. Mais ce qui nous motive toujours, ce sont les incendies ou les vraies urgences. C’est pour cela qu’on s’est engagé », confie Morgan Diaz, 38 ans. « Le problème est qu’au quotidien, on sert surtout d’ambulanciers de bobologie », ajoute Thibault Brante qui affiche vingt-trois ans de service. Quand ils sont de garde, de jour comme de nuit, ce que tous attendent, c’est que le bip sonne « pour grimper dans le camion et partir au feu ». En réalité, quand il retentit, c’est plus souvent pour du « secours à personne ». Sous cette appellation sont rangées toutes ces interventions pour « des choses qui, avant, se réglaient le plus souvent en appelant le médecin de famille », dit Thibault Brante. La fièvre du petit dernier, le mal de ventre qui ne passe pas, les angoisses devant un symptôme inexpliqué. « La montée des déserts médicaux a bouleversé le paysage. Comme ils n’ont plus de généraliste, les gens appellent le 15 dès qu’ils ont un problème », explique Sébastien Perrier.
Et quand le médecin du Samu a un doute face à des symptômes imprécis, il préfère que la personne voie un médecin. « Si elle ne peut pas aller elle-même aux urgences et que les ambulances privées ne sont pas disponibles, eh bien le Samu envoie les pompiers. On est au bout de la chaîne. Quand personne ne peut se déplacer, on appuie sur le bouton ”rouge” car on sait que, nous, les pompiers, on ne dira jamais non », ajoute le syndicaliste.
Pas question non plus de refuser de soulager des détresses bien plus sou- vent sociales que sanitaires. « On intervient pour des gens qui se tapent dessus parce qu’ils ont trop bu. Ou parce qu’ils ont des problèmes de boulot, de couple ou d’argent. Des gens qui n’arrivent plus à vivre et disent qu’ils vont se jeter par la fenêtre », explique Laurent Doudoux, adjudant-chef. Alors les soldats du feu doivent oublier l’adrénaline des fumées et de la grande échelle pour se transformer en « psys » du quotidien. « Sans avoir été formés pour cela. » Et puis, il y a cette violence qui, depuis quelques années, n’épargne plus une profession habituée à battre des records de popularité dans l’opinion. Cet amour des Français pour leurs pompiers reste « fort et précieux », tous, ici, le reconnaissent.
Mais dans une partie de la population seulement. « Ce qui déconcerte les gars, c’est cette violence gratuite, mo- tivée par le simple fait qu’on porte un uniforme », explique le commandant Thomas Jacquemin. « J’en ai vu des choses, pas toujours très belles. Mais la première fois que je me suis fait “caillasser” dans une cité d’Alès, je me suis dit que le monde avait changé », explique ainsi Jean Ricard, pompier volontaire de 63 ans, dont quarante-sept sous l’uniforme. Un vieux bris- card qui « hallucine » toujours lors de certaines interventions. « Récemment, on est allé débloquer une dame coincée dans un ascenseur. Quand on est arrivé dans la cage d’escalier, il y avait des dealers qui nous ont demandé ce qu’on venait faire là ! Il a fallu parle- menter pour avoir le droit de libérer la dame. »
Aujourd’hui, à la caserne, c’est plutôt tranquille. Juste l’habituel cortège d’appels pour des «secours à personne ». Ce matin, par exemple, Morgan Diaz et ses deux collègues sont sortis pour une dame qui s’est fait mal à la cheville en tombant dans un magasin. Et puis cet après-midi, il a été appelé pour un « malaise sur la voie publique ». « On a mis trois minutes pour arriver. Et heureusement, car c’était un monsieur en arrêt cardiaque. On l’a massé puis on a posé le défibrillateur. Et on l’a amené au CHU de Nîmes. » Une vie sauvée, un lundi de la fin août à Alès. Entre deux en- torses à la cheville, un malaise bénin dans un camping et quelques « alcoolisations sur la voie publique ». ■
Depuis le 26 juin, les sapeurs- pompiers alésiens sont en grève pour alerter sur la transformation de leurs missions.
Depuis le 26 juin, les sapeurs-pompiers alésiens sont en grève pour alerter sur la transformation de leurs mis- sions.
4- Communiqué CGT – Isére
Source : CGT Isére
En annexe, deux communiqués concernant la situation de nos HEPAD en Isère. Un rédigé par notre UD 38 (interprofessionnel), l’autre par notre USD Santé (organisation professionnelle).
Le 1er fait suite à l’article du Dauphiné du 23 juillet marquant le manque de places estimé à 9.000 dans notre département.
Le 2ème est l’expression sur les conditions d’exercice du métier par les professionnels concernés.
Le constat est partagé : Cet été, les conditions de travail se sont encore fortement dégradées, que ce soit dans le public ou dans le privé. Par exemple plusieurs établissements se sont retrouvés dans la situation de n’avoir aucune infirmière, même libérale ou intérimaire, pour intervenir auprès des résidents et garantir l’intervention des aides-soignantes. Des directions se sont retrouvées dans l’obligation de faire des droits d’alerte en direction de l’ARS allant même jusqu’à bloquer les lits disponibles.
1er Communiqué UD ISERE – EHPAD
POUR LA BIENTRAITANCE DE NOS ANCIENS, Exigeons des places supplémentaires en Ehpad !
Un article du Dauphiné libéré du mardi 23 juillet atteste d’un manque de 9 000 places au niveau des EHPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes) sur l’Isère. Depuis de nombreuses années la CGT alerte les pouvoirs publics sur ce problème récurrent.
Un collectif s’est monté sur Villefontaine et ses alentours pour réclamer la construction d’un EHPAP public, avec une pétition, des courriers envoyés aux élus.
Le département et l’ARS (agence régionale de santé) reconnaissent la situation de manque de places, notamment sur l’agglomération Grenobloise mais se déchargent sur le plan régional de santé 2018-2028 qui n’a prévu aucune places nouvelles, autres que celles déjà financées.
Cette situation ne peut plus durer, car elle a des conséquences dramatiques sur les conditions de travail des personnels qui sont épuisés et connaissent un taux d’accidents du travail bien supérieur à la moyenne nationale toutes entreprises confondus.
Les conditions d’hébergement des résidents se détériorent également, enlisant des situations de maltraitance induites.
La CGT exige des moyens supplémentaires au niveau de la construction d’EHPAD et des embauches du personnel de santé qualifié pour faire face aux enjeux à venir.
Dominique LIBAULT, médiateur du gouvernement a élaboré un rapport pour préparer une nouvelle loi cet automne.
Il évoque la possibilité d’augmenter de 25% le nombre de personnel dans les EHPAD, ce qui est nettement insuffisant.
Dans le cadre des luttes actuelles, les personnes des EHPAD exigent 40 000 embauches immédiates au niveau national, sachant que la revendication d’un soignant par résident est fondamentale alors que la moyenne actuelle est de 0,63.
La future loi devrait intégrer ces demandes, tout comme le financement global de la perte d’autonomie, par la sécurité sociale.
L’union départementale CGT organise une conférence de presse pour débattre de l’ensemble de ces sujets et de ses propositions, le mardi 10 septembre 2019 à 11 heures (salle 402 au 4ème étage, Bourse du Travail de Grenoble)
Alerte de danger grave et imminent.
En effet, après de nombreuses alertes dénoncées autant par les médias que par les professionnels, après le rapport Iborra, celui de la “mission flash” parlementaire, la situation des conditions de travail dans les Ehpad s’est encore aggravée. Elle atteint un seuil critique et très alarmant.
Le nombre de personnes âgées va tripler d’ici 2050. Celui des personnes âgées dépendantes va passer de 1,3 millions à 2,2 millions. Il faudrait 542 000 places supplémentaires d’ici 2040. Les 7000 nouveaux établissements prévus ne suffiront pas (5 à 6 créations seulement en prévision dans le PRS en Isère). Ce rapport prévoit 25% d’effectif supplémentaire pour 2024 soit 80 000 postes avec un ratio de 0,76 équivalent temps plein, bien loin du 1 soignant pour 1 résident revendiqué maintenant.
Le soin, la bientraitance, la prise en charge dans son ensemble ne sont plus possibles dans ces conditions, les personnels sont à bout, totalement épuisés :
- Par le manque d’effectif et une gestion “à flux tendu”, qui génèrent un surcroit de travail.
- Par le manque de temps et de bras pour les repas, les toilettes, l’hygiène et la prise en charge en général.
- Par une impression de « travail à la chaîne », “mal fait” et d’être des “robots de soins”.
- Par le rythme de travail, des pauses réglementaires non prises, des prises de service plus tôt que prévues pour essayer d’effectuer au mieux les taches définies dans le plan de travail.
- Par l’obligation de prioriser des soins et d’en reporter d’autres (pansements, bilans sanguin…) qui devraient être réalisés quotidiennement.
- Par les heures supplémentaires que génèrent le manque d’effectif dû aux arrêts de travail et le non- remplacement au quotidien.
- Par les changements de planning récurrents et des rappels de dernière minute sur nos repos ou congés, qui impactent nos vies privées.
- Par des glissements de taches, des transferts de compétences, sans respect des règles statutaires et sécuritaires (mise en danger d’autrui).
Bourse du Travail – 32, Avenue de l’Europe – 38100 Grenoble Tel : 04 76 22 65 61 ; e-mail : sante@cgtisere.org
2éme communiqué de presse
• Par une rotation impressionnant de personnel non qualifié, et une précarité accrue des emplois. (
- Par l’augmentation et la non-reconnaissance des accidents de travail, des maladies professionnelles, des troubles musculo squelettiques, qui obligent les agents à venir travailler sous anxiolytiques ou qui entrainent des mises en retraite pour invalidité avec de toutes petites pensions.
- Par la pénurie d’Aides Soignant(e)s et d’Infirmier(e)s due aux conditions de travail et au manque de reconnaissance financière de ces professions. Des AS et des IDE démissionnent pour d’autres métiers.
- Par le fait de ne plus avoir de temps à consacrer aux étudiants.
- Par une augmentation de la dépendance physique, psychique et des poly pathologies qui nécessitent plus de soins et d’attention.
- Par l’impossibilité d’accompagner nos résidents en fin de vie et leur famille.
Mais surtout, les personnels ne veulent pas être responsables des gestions financières menées, au détriment des soins qu’ils doivent apporter à nos résidents, avec des tarifs d’hébergement toujours à la hausse et des prestations réduites au strict minimum.
Nous sommes des soignants qui avons la passion de notre travail, avec des valeurs humaines.
Aujourd’hui, nous n’avons plus la possibilité d’assurer une prise en charge et d’accompagner nos aînés dignement. Ces situations nous détruisent physiquement et moralement. Elles nous mettent en danger ainsi que notre métier et notre diplôme car notre responsabilité est engagée.
STOP !!!
A la déshumanisation, la robotisation et la marchandisation des soins.
Les prévisions du rapport Libault ne solutionneront pas dans l’immédiat la sinistralité du secteur de la personne âgée à domicile et en EHPAD.
Maintenant il faut AGIR et vite, il y a urgence, il y a danger.
4 – Les profs reprennent le chemin de la lutte
Source : L’Humanité du 05/09/2019
Des classes à 35 élèves, des ateliers supprimés, des surveillants manquants…le lycée Angela Davis est en grève, comme une vingtaine d’autres établissements de l’Île-de-France.
«C’est l’une des meilleures rentrées que j’ai connues. » Dès lundi soir, Jean-Michel Blanquer fanfaronnait sur Europe 1. Une affirmation qui fera au mieux rire, au pire suscitera la colère dans les salles des profs tant elle est loin, et même à l’opposé, des réalités du terrain. C’est tout particulièrement vrai dans les lycées, où les classes de première subissent la mise en application de la réforme du bac et le grand chamboulement qu’elle en- traîne (voir notre édition du 3 septembre). Et la colère est bien là : dès hier, on recensait déjà près d’une vingtaine d’établissements – écoles, collèges et surtout lycées – en mouvement pour la seule région pari- sienne, certains depuis le jour même de la rentrée.
Au lycée polyvalent Angela Davis de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le mouvement a démarré hier matin. Banderoles, pancartes : le piquet de grève est présent dès 8 heures devant cet établissement quasiment neuf, ouvert en 2017. Puis, à 10 heures, c’est l’assemblée générale – à la-quelle nous ne sommes pas censés assister. Les profs ont décidé de se lancer en l’absence de toute réponse au courrier qu’ils ont adressé au rec- torat le jour de la prérentrée. Ils y demandaient « le report officiel de la rentrée au lycée Angela Davis afin de permettre une réorganisation », après avoir constaté les nombreuses difficultés auxquelles leurs élèves et eux-mêmes allaient être confrontés.
«Le but, sucrer 8 000 postes »
En première ligne : les classes de première générale, en proie au nouveau bac, où les filières traditionnelles (L, ES et S) sont remplacées par un « tronc commun » et des « spécialités » à choisir : trois en première, deux en terminale, pour un bac présenté comme « à la carte ». Un dis- positif dont la souplesse permet une simple division arithmétique pour ré- partir les élèves dans les classes. Ici, le résultat de ce calcul, appliqué par un proviseur dont certains enseignants dénoncent la « gestion pure- ment comptable », est le suivant : au lieu des cinq classes de première à 28 élèves attendues, ce sera quatre classes à… 35 élèves. « Et même plus, explique Flavien (1), prof d’espagnol, car il y a des élèves qui ne sont pas encore inscrits et qui risquent d’arri- ver. » C’est la conséquence d’une dotation en postes et en heures d’enseignement dénoncée comme « insuffisante » dans le courrier adressé au rectorat. Impossible aussi de dédoubler les cours : c’est pourtant quasi indispensable, dans ce lycée qui n’a pas le label « éducation prioritaire » (REP), alors que ses élèves pro- viennent des collèges alentour… qui sont tous classés REP, voire REP+ ! « On voit bien que le vrai but de cette réforme, c’est de sucrer 8 000 postes en remplissant les classes », com- mente Flavien.
Jusqu’à l’an dernier, plusieurs projets pédagogiques (théâtre, danse et chant, manga, sciences politiques,
médias…) permettaient d’enrichir les enseignements : eux aussi font les frais de l’insuffisance des moyens. « On a une enveloppe horaire de 2 heures par semaine seulement, soit 72 heures pour toute l’année, pour les assurer » relève Bruno, prof de biotechnologie. Autant dire quasi- ment rien, dans un lycée qui compte quelque 1 000 élèves. Au lycée Paul-Éluard, lui aussi à Saint-Denis, cette enveloppe est de… 2 000 heures. Cette différence est clairement vécue comme une injustice : « Ils veulent faire d’Éluard un lycée d’élite, et nous, un lycée poubelle », intervient sa collègue Simone.
La montée progressive des effectifs depuis 2017, avec encore 130 élèves de plus cette année, a dû être assu- mée à moyens quasi constants. « En vie scolaire nous avons eu 0,5 poste de surveillant en plus, explique Phi- lippe, prof de sciences physiques, alors qu’on a un internat, ce qui les mobilise beaucoup. » Ajoutons que des enseignants ne sont toujours pas nommés en maths, biologie, STMS. Que des contractuels, déjà précaires, se voient proposer des CDD d’un mois renouvelables toute l’année – mais avec une interruption pour contourner l’obligation de les nom- mer en CDI au bout de 5 ans !
Au sortir de l’AG, la grève est renouvelée pour aujourd’hui, où le lycée participera à un rassemblement à 14 heures devant le rectorat de Créteil. Une occupation est envisagée. « Si on laisse passer les premières à 35 cette année, l’an prochain ce seront les terminales », avertit Phi- lippe.
(1) Certains prénoms ont été changés
5 – Un des leaders de la grève des livreurs Deliveroo licencié
Source : Rapports de force – 04/09/2019
C’est un des avantages de l’économie 2.0 pour les entreprises telles que Deliveroo : un gréviste devient un prestataire ne remplissant plus ses engagements de service et un licenciement devient une résiliation de contrat. Les livreurs n’ayant pas le statut de salarié, la grève n’existe pas vraiment formellement. Et le licenciement pour fait de grève non plus par conséquent. Pourtant, c’est bien de cela qu’ il s’agit pour Nassim, un des leaders parisiens du mouvement de protestation contre le changement de tarification de la plate-forme numérique.
Deux jours après la dernière action nationale des coursiers du 1er septembre, il a reçu une lettre recommandée de Deliveroo lui signifiant la résiliation de son contrat de service signé neuf mois plus tôt. Une fin de contrat effective le 24 septembre, au terme de la durée de préavis, mais sans qu’aucun motif soit mentionné. Selon le collectif des livreurs autonomes parisiens, un licenciement pour « fait de grève » n’était plus arrivé chez Deliveroo depuis deux ans. Mais récemment, les livreurs en grève ont bloqué à plusieurs reprises les deux Deliveroo Éditions de la région parisienne, ces « cuisines usines » où la plate-forme fait travailler sur un même lieu plusieurs restaurateurs.
D’ici au 24 septembre, date où la fin de contrat de Nassim sera effective, les livreurs en grève comptent bien réagir en ciblant notamment les bureaux de l’entreprise.