Par la commission Femmes du PRCF – 6 juillet 2022
La proposition avancée par la députée marcheuse Aurore Bergé d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution relève de la diversion politicienne caractérisée.
Certes, l’offensive des milieux intégristes américains contre ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps en dit long sur le degré de réaction et d’obscurantisme recuit auquel est parvenu le pays-phare du capitalisme mondial. Certes, l’asservissement mental de la France euro-atlantiste à l’anti-modèle états-unien bat chaque jour de tristes records en matière de veulerie culturelle et linguistique.
Mais d’une part, les problématiques politiques et institutionnelles de notre pays laïque restent encore, fort heureusement, très différentes de celles d’un pays où le « droit » de jouer au cow-boy passe avant le droit des enfants à la vie. D’autre part, les problématiques réelles de la masse des femmes de France, dont l’écrasante majorité est formée de prolétaires, exigeraient une hausse générale des salaires et des pensions, leur indexation sur les prix, le retour au plus tôt de la retraite à 60 ans, une revalorisation globale des professions féminisées et lamentablement sous-payées, la relance générale des services publics de santé et d’éducation, la défense de l’environnement et de la paix mondiale, c’est à dire le contraire même de ce que font au quotidien les députés macronistes casseurs d’acquis sociaux et d’indépendance nationale.
La réalité, c’est que le parti présidentiel en difficulté fait flèche de tout bois pour tenter de se recréer artificiellement une majorité, quitte à dévoyer pour cela le débat constitutionnel. Si Macron veut un vrai débat constitutionnel, qu’il suscite un référendum sur le saut fédéral européen en marche ou sur la suprématie des lois françaises sur les directives européennes et nous sommes à peu près sûrs de la réponse massive de la population !
Quant à la défense des droits des femmes en France et dans le monde, elle n’a que faire des bricolages constitutionnels macronistes, elle a d’abord besoin de la lutte au coude à coude des féministes populaires et des militants pour la paix, pour le progrès social, pour les lumières et pour l’émancipation humaine.