Parmi les nombreux effets positifs du mouvement pour le retrait de la Loi Travail, il faut noter celui de la remise au premier plan du monde du travail, c’est à dire de l’essentiel du peuple de France. Ce faisant, le FN omniprésent dans les médias à l’automne a été renvoyé à l’arrière plan, éclipsé par l’irruption du peuple, de travailleurs décidés à se faire entendre, à s’unir et non à se diviser.
Pour autant le FN n’est pas resté silencieux sur la loi travail. Si la fille de JM Le PEN est resté relativement muette, ses cadres ont parlé pour elle. Et à l’opposé de son électorat populaire, le FN assume son programme ultra capitaliste, commun avec les LR et le PS, de casse des salaires et des droits des travailleurs pour remplir les poches des actionnaires et les coffres du grand patronat.
Le FN soutient la Loi Travail :
examinons les déclarations des cadres du FN :
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Louis Aliot, mari de Marine Le Pen et dirigeant du FN, le 1er mai 2016 soutient le contenu de la Loi Travail : « la loi El Khomri était issue de bonnes réflexions du mondede l’entreprise, elle arrivait in fine à rien et à un non-choix »
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Marc-Etienne Lansad, maire FN de Cogolin considère qu’au travers de cette loi, certains thèmes étaient » abordés de manière positive »
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Gilbert Collard, chef de file du rassemblement bleu marine et la n°3 du FN la nièce de JM Le Pen, député FN à l’assemblée nationale dans un communiqué de presse du FN après le 49.3 appellent à durcir la loi contre les travailleurs
« Les attentes des chefs d’entreprises et de salariés sont sacrifiés pour satisfaire au dogmatisme d’un pouvoir coupé des réalités du monde de l’entreprise. Soucieux de ne pas trop heurter les syndicats, le gouvernement a entériné une loi insipide loin d’effacer les multiples entraves à l’embauche et à l’investissement auxquelles sont confrontés quotidiennement les acteurs de l’économie réelle »
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Marion Maréchal Le Pen toujours, attaque violemment la CGT qu’elle insulte « d’organisation d’extrême gauche, sectaire et ultra-minoritaire regroupant les ultimes adeptes d’une lutte des classes périmée » dans la même rhétorique que le PS ou les LR, appelant à la répression de la CGT « Face aux casseurs comme à la CGT qui prend en otage les Français, la seule réponse doit être la fermeté »
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Nicolas Bay lui, reprenant les mots de Pierre Gattaz, attaque la CGT qu’il accuse de « prise d’otage » et qui « plus elle est minoritaire, plus elle se radicalise. ». Oubliant que la CGT compte près de 20 fois plus d’adhérents que le FN
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Tandis que Valls menace d’interdire les manifestations, Marine Le Pen s’en prend elle, non pas au gouvernement mais préfère parler de « lourde responsabilité de certains responsables syndicaux »
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Le maire FN de Hayange, lui dénonce à propos de la CGT une « direction corrompue »
- Gilbert Collard toujours lui, le 20 juin, clamait sur twitter qu’avec lui « il y a très longtemps que ces manifestations auraient été interdites », tandis que Marion Maréchal Le Pen soutenait la position de Valls, « pas délirante ».
- … tandis que pour ne pas facher sa base électorale, Marine Le Pen se lançait dans une rhétorique hypocrite, refusant d’interdire les manifestations mais appelant à la répressions des « hordes gauchistes » sic.
Comme en 2010, comme en 2006, comme en 2003, comme toujours, le FN démontre qu’il est un solide pilier de l’oligarchie capitaliste, contre les travailleurs.