Présents dans la manifestation parisienne du 14 juin, les militants du PRCF en témoigne (lire ici) – en particulier les plus expérimenté – ils n’avaient jamais vu autant de policiers anti émeutes ni autant de violences policières. Face à quelques dizaines de casseurs tout au plus se plaçant en tête de cortège, la police pourtant en force a visiblement et délibérément choisi de laisser faire. Tout en réprimant sauvagement ailleurs les manifestants pacifiques, des milliers de dockers rejoignant leurs bus par exemple ou tirant des grenades lacrymogène sur les bus des manifestants, brisant des vitres. La police de M Cazeneuve présente en force ne sera pas intervenue contre le « casseur », isolé, qui avec son marteau a cassé plusieurs vitres de l’Hopital Neker à Paris. Les actes de la police n’en doutons pas sont le résultats des ordres données, au plus haut niveau, par le gouvernement, gouvernement qui porte la totale responsabilité des désordres et des violences et qui doit en répondre devant le peuple.
Stratégie de la tension et violences policières
Pourquoi ? les images de ce quelques casseurs légitiment la répression policières et permettent à l’exécutif de passer sous silence les innombrables violences policières. Le 14 juin, outre des dizaines et dizaines de blessés – totalement effacés des bilans de la préfecture de police de Paris qui s’enfonce dans le ridicule symptôme d’un pouvoir aux abois, deux manifestants ont encore été très grièvement blessés. Alors que plusieurs vidéos montrent des attaques de la police matraquant et gazant les premiers secours à un homme inconscient grièvement blessé par un tir de grenade lacrymogène se fichant dans sa colonne vertébrale, le préfet Cadot prétend qu’il n’y avait pas de policier à cet endroit. Est il vraiment acceptable qu’un préfet de police qui soit ment délibérément, soit ne maitrise pas ses troupes puissent rester en poste ?
Il s’agit aussi ni plus ni moins que de terroriser les travailleurs voulant user de leur droit légitime et constitutionnel à manifester. Il s’agit en outre d’utiliser l’ensemble de l’arsenal anti terroriste contre les opposants politiques ou les syndicalistes, contre le peuple et la démocratie et ainsi imposer par la violence et la force les mesures réclamées par l’oligarchie capitaliste et ordonnées par la Commission Européenne, des mesures dont fait partie la Loi Travail. Minoritaire dans le pays, de l’opinion aux bancs de l’assemblée nationale, et dans les rangs de son propre parti, Valls est sous la pression des ordres de l’Union Européenne dont le président de la Commission Européenne est venu lui interdire de céder sur la loi travail « la loi travail est le minimum que l’on peut faire » a t il ainsi déclaré à Paris. Illégitime, minoritaire, le gouvernement qui n’est que le garde chiourme aux ordres de l’UE et du MEDEF n’a plus qu’un seul argument : la force, la violence et la dérive autoritaire.
Claironnant depuis des jours que la mobilisation pour le retrait de la Loi Travail s’essoufflerait, Valls et Hollande ont reçu une puissante gifle de la part du peuple : une manifestation énorme, gigantesque, 1 million de manifestants à paris le 14 juin. A quoi s’attendait il alors que la quasi totalité des syndicats sont pour le retrait de la Loi Travail et que dans les rangs du patronat seul le MEDEF soutient cette loi qu’il a corédigé avec la CFDT et l’UE ? Alors que 70% de l’opinion se prononce sans fléchir depuis plus de 3 mois désormais pour le retrait de cette loi ?
Essoufflement et baroud d’honneur, voila les mots clés de la communication gouvernementale à la veille de la manifestation du 14 juin. Ébranlée par la participation massive, la communication du pouvoir et de ses journalistes aux ordres a du évoluer dans la journée, souflée par l’énorme mobilisation. Pour se focaliser sur les « violences », résultats direct de la stratégie de la tension impulsée par le ministre de l’intérieur. Le nouveau mot clé de la communication gouvernementale étant le pourrissement, et ses mots d’ordre violence et interdiction.
A défaut de convaincre, ils interdisent
» nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » déclaration des droits de l’Homme – constitution française
L’article 431-1 du Code pénal dispose que « le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende.
Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l’exercice d’une des libertés vidées à l’alinéa précédent est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende »
Hollande et Valls, serviteur zélés du capital choisissent donc de riposter en accélérant la fascisation du pays, substituant l’état de droite à l’état de droit : c’est ainsi que dès le matin du 15 juin, Hollande et Valls, dignes héritiers de Laval ou d’un Clemenceau faisant tirer sur le peuple et emboitant le pas à l’action du couple Pétain Laval, pour satisfaire aux ordres de la Commission Européenne, qui sont les ordres de l’oligarchie capitalistes, prétendent interdire les manifestations. Prétendant s’appuyer sur un état d’urgence dont il est désormais prouvé qu’il vise principalement le mouvement social et le peuple français, ainsi que sur un article de loi de Laval. ça ne s’invente pas. Cette attaque contre la démocratie a été immédiatement applaudie par la droite extrême et le FN, ce dernier démontrant une foi de plus qu’il est au service de l’oligarchie capitaliste et pour la répression des travailleurs. Outre ses bruyants appels à réprimer les manifestants, à interdire les syndicats et les grèves, le FN s’est illustré au sénat en déposant des amendements aggravant l’attaque contre les travailleurs sur la loi travail et en refusant de voter les amendements supprimant par exemple l’article 2 inversant la hiérarchie des normes.
Défendre la démocratie contre l’eurofascisation
Fidèle à sa longue histoire de défense des droits démocratiques et sociaux, la CGT ne se laisse pas impréssionner et les agressions de Valls Hollande n’ont fait que renforcer le front syndical. Et montrer encore plus le véritable rôle de la CFDT qui est soutient toujours ce gouvernement qui interdit à des syndicalistes de manifester.
les journées d’actions du 23 juin et du 29 juin sont maintenues.
Et la réaction populaire ne s’est pas faite attendre : par une pétition lancée sur internet ce sont des dizaines de milliers de citoyens qui s’insurgent contre l’interdiction de manifester. Une pétition à signer ici.
Communiqué commun de la CGT et de la fédération CGT Santé – Action sociale
La CGT condamne sans réserve les violences commises le 14 juin 2016 à l’AP-HP
mercredi 15 juin 2016
La CGT apporte tout son soutien à l’ensemble des personnels de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris face aux dégradations commises sur certains de leurs établissements et particulièrement l’Hôpital Necker en marge de la manifestation parisienne.
Nous ne tolérons aucune de ces violences perpétrées par quelques individus en dehors des manifestations, comme celles qui gratuitement endommagent des établissements de soins au service des populations.
Ces actes aveugles n’ont d’autre objectif que de tenter de discréditer le mouvement qui légitimement s’oppose à la loi Travail.
Ces casseurs ont détruit des biens publics, ce qui a provoqué des ripostes de la part des forces de l’ordre, vis-à-vis des manifestants pacifiques.
Dans le cortège, des militants de la Fédération ont été blessés alors qu’ils soignaient une personne à terre. Des casseurs brisent les vitres d’un hôpital et des CRS chargent, gazent des soignants pendant qu’ils portent secours aux victimes… Voilà le vécu et la description de certains témoignages.
Ce cortège gigantesque était composé de centaines de milliers de personnes, soit 1,3 million dans toute la France, venues simplement manifester pacifiquement pour le rejet de la loi Travail.
Il est regrettable que certains médias ne retiennent que les actes de violence, certes condamnables, et relèguent au deuxième plan les revendications légitimes contre le projet de cette loi.
La CGT condamne sans réserve tous les actes de violence, d’agression et de vandalisme. Une nouvelle fois, nous réaffirmons qu’il est de la responsabilité de la puissance publique d’assurer la sécurité des biens et des personnes et le maintien de l’ordre.
Montreuil le 15 juin 2016
La CGT condamne sans réserve les violences commises le 14 juin 2016 à l’AP-HP
mercredi 15 juin 2016
La CGT apporte tout son soutien à l’ensemble des personnels de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris face aux dégradations commises sur certains de leurs établissements et particulièrement l’Hôpital Necker en marge de la manifestation parisienne.
Nous ne tolérons aucune de ces violences perpétrées par quelques individus en dehors des manifestations, comme celles qui gratuitement endommagent des établissements de soins au service des populations.
Ces actes aveugles n’ont d’autre objectif que de tenter de discréditer le mouvement qui légitimement s’oppose à la loi Travail.
Ces casseurs ont détruit des biens publics, ce qui a provoqué des ripostes de la part des forces de l’ordre, vis-à-vis des manifestants pacifiques.
Dans le cortège, des militants de la Fédération ont été blessés alors qu’ils soignaient une personne à terre. Des casseurs brisent les vitres d’un hôpital et des CRS chargent, gazent des soignants pendant qu’ils portent secours aux victimes… Voilà le vécu et la description de certains témoignages.
Ce cortège gigantesque était composé de centaines de milliers de personnes, soit 1,3 million dans toute la France, venues simplement manifester pacifiquement pour le rejet de la loi Travail.
Il est regrettable que certains médias ne retiennent que les actes de violence, certes condamnables, et relèguent au deuxième plan les revendications légitimes contre le projet de cette loi.
La CGT condamne sans réserve tous les actes de violence, d’agression et de vandalisme. Une nouvelle fois, nous réaffirmons qu’il est de la responsabilité de la puissance publique d’assurer la sécurité des biens et des personnes et le maintien de l’ordre.
Montreuil le 15 juin 2016
Prétexte providentiel : l’enfant, les casseurs et l’hôpital Necker
par Daniel Schneiderman
Depuis le temps qu’ils se frôlent, les deux thèmes. Ou plutôt, qu’on les frotte l’un à l’autre comme des silex, qu’on les tricote dans le récit politico-médiatique dominant. Terrorisme et contestation sociale : depuis le temps que les Giesbert, les Gattaz et les autres essaient de les apparier, de les marier, de faire prendre la mayonnaise. Depuis le temps qu’on exploite les concomitances, qu’on sollicite les rapprochements, qu’on déchaine le matraquage sémantique : voyous, chantage, violences, barbares, intimidations, preneurs d’otages, terroristes.
Depuis le temps qu’on interdit des manifs anti-Cop 21, au motif de l’état d’urgence. Qu’on perquisitionne des maraîchers bio, au nom de l’état d’urgence. Depuis le temps, qu’on aimerait tant transformer la CGT, et toute la contestation anti-loi Travail, en mouvement terroriste. Depuis le temps que tous les moyens sont bons.
Les vitres de l’hôpital brisées
Et voilà que se trouve le prétexte providentiel, en la personne d’un petit garçon de trois ans. « Les vitres de l’hôpital Necker brisées alors qu’il y a l’enfant des policiers qui s’y trouve, c’est inacceptable », dit Cazeneuve à Pujadas. Trop beau pour être vrai ? Et pourtant, apparemment, c’est vrai : le petit orphelin, dont les deux parents policiers ont été poignardés par un « radicalisé » dans les Yvelines, se trouvait à l’hôpital des Enfants malades, pour le début d’un long protocole de suivi et d’accompagnement, tandis que plusieurs baies vitrées de l’hôpital étaient défoncées à coups de masse par des casseurs, en marge d’une nouvelle manif anti-loi Travail.
C’est une coïncidence, rien d’autre qu’une coïncidence. Les casseurs ne savaient évidemment rien de la présence de l’enfant à l’hôpital. Peut-être ne savaient-ils même pas qu’ils s’attaquaient à un hôpital.
Mais quelle belle occasion ! Un hôpital ! Plus fort encore, un hôpital d’enfants malades. Et encore mieux, un hôpital où se trouve l’enfant orphelin de parents policiers assassinés la veille par un islamiste radicalisé. Un peu plus tôt dans la journée, avant la casse des baies vitrées de Necker, Cazeneuve avait appelé « tous ceux qui s’attaquent aux policiers » à retrouver « un peu, au fond d’eux-mêmes, d’humanité, de tolérance, simplement en respect (…) de ce petit enfant ».
Disons-le, il aurait eu bien tort, Bernard Cazeneuve, de ne pas se précipiter sur ce rapprochement, que lui ont servi sur un plateau les masqués de la manif, et qui permettra au récit dominant de passer sous silence le manifestant grièvement blessé, quelques instants plus tôt, par une grenade lacrymogène, ou les suppressions d’emploi à l’hôpital, autrement plus destructrices pour le service public. Comment les qualifier autrement, les casseurs masqués, que les meilleurs alliés du gouvernement ?
Le gouvernement n’est pas responsable de la sécurité publique (les casseurs), le gouvernement n’est pas responsable du blocage des négociations, le gouvernement n’est pas responsable de la montée des tensions, le gouvernement pas responsable non plus de la loi El-Khomri, en somme le gouvernement n’est pas responsable de ce qu’il fait, le gouvernement est irresponsable.Il faudrait donc qu’il commence à assumer ce qu’il fait et ce qu’il laisse faire s’il veut être pris au sérieux !