La NUPES est en voie d’explosion, et c’est une résolution du PCF adoptée ce 15 septembre qui le démontre. Les communistes avec le PRCF ont l’antériorité d’avoir expliqué depuis l’émergence de la NUPES que ce cartel électoral ne présentait pas la clarté politique nécessaire pour imposer l’alternative progressiste, populaire nécessaire au pays. Avec le PRCF, les communistes n’ont jamais fait parti de la NUPES. Les dissensions au sein de la NUPES ne sont d’ailleurs pas récentes et sont préexistantes à sa création ; les prétextes mis en avant ces derniers jours par le clan Roussel ne sauraient donc masquer les profondes divergences politiques qui sont présentes depuis la constitution de ce qui a été un label de campagne électoral entre les tenants d’une gauche populaire et de transformation sociale (essentiellement sociale démocrate) et les vieux tenants du retours aux alliances électorales sous tutelle de l’eurocratie du bloc PS EELV dont on connait les ravages des gouvernements Jospin aux cabinets Valls Macron de Hollande. La faiblesse de cette NUPES a au demeurant été immédiatement perçue par les électeurs : ceux-ci ne lui permettant pas d’atteindre le seuil de la première force politique à l’Assemblée Nationale contrairement à ce que l’arithmétique électorale du premier tour de la présidentielle avait laissé espérer à ses maitres d’œuvre autour de Mélenchon. En raison du défaut de mobilisation populaire. Et au lendemain même du scrutin, déjà les fractures apparaissaient. Retraçons par quelques liens les analyses publiées à ce sujet par Initiative Communiste.
- 5 mai 2022 – Adresse aux amis de la NOUVELLE UNION POPULAIRE, SOCIALE ET ECOLOGISTE ( #NUPSE ), notamment à celles et à ceux qui se réclament du communisme et de l’insoumission
- 19 mai 2022 – La direction du PCF s’auto piège dans un marché de NUPES ?
- 19 mai 2022 – #vidéo #NUPES France indépendante, souveraineté populaire et défense de la paix ou Europe du capital et guerre impérialiste de l’OTAN ?
- 20 mai 2022 – Paix en Europe, insoumission à l’UE et à l’OTAN, réformes sociales… IL EST URGENT DE FAIRE LA CLARTE – Questions pressantes aux candidats de la #NUPES
- 5 juin 2022 : Législatives premier tour : QUE FAIRE ? [ #legislatives2022 #legislatives ]
- 6 juin 2022 Lettre ouverte candidat PCF aux législatives 2022 #NUPES
- 6 juin 2022 – Lettre ouverte candidat France Insoumise aux législatives 2022 #NUPES
- 24 septembre 2022 : Face aux dissensions internes (croissantes) à la NUPES, la seule véritable alternative possible à l’ordre euro-atlantique est celle que propose le PRCF !
- 4 novembre 2022 : NUPES : DEUX ANALYSES CRITIQUES D’UNE GRAVE IMPASSE POLITIQUE – Par Georges Gastaud
- 19 décembre 2022 – Face à la crise ouverte de toute la gauche établie : Union, Action, Reconstruction avec le PRCF !
- 28 décembre 2022 : LETTRE OUVERTE A JEAN-LUC MELENCHON et à MANUEL BOMPARD, porte-parole de la France insoumise
- 14 avril 2023 : Après la validation de la contre-« réforme » des retraites par le Conseil constitutionnel, la preuve est faite : RIEN A DEBATTRE AVEC LA MACRONIE, TOUT A COMBATTRE !
Le conseil national du PCF a donc adopté à 92,8 % des voix une résolution estimant que la Nupes « est devenue une impasse » et appelle à ouvrir « une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes ». L’objectif serait soit disant de constituer un « nouveau front populaire » capable d’être majoritaire. Le PCF a également adopté trois résolutions dont l’une concernant les élections européennes ; ces deux textes faisant d’ailleurs système. De manière concomitante et probablement concertée un aéropage de personnalités de la droite du PS, proches de la Macronie, publiait dans Le Monde une tribune appelant le PS à sortir de la NUPES.
Dans le même temps, les caciques du PS appelaient à un front écartant Mélenchon pour s’allier à Cazeneuve et Jadot, c’est à dire les tenants de la ligne macronistocompatible et des gouvernements de droite de Hollande.
A droite toute : l’analyse de la résolution du PCF « Ouvrons une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes »
Revenons plus en détail sur la résolution adoptée actant la sortie du PCF de la NUPES où il voisinait avec LFI, EELV et le PS. Une résolution adoptée de façon simultanée à la décision de proposer l’investiture d’une liste aux élections européennes, en y nommant l’ancien responsable du MJCF Deffontaines, un jeune loup qui avait pris il y a peu les précautions nécessaires pour sanctifier aux principales déclarations anticommunistes habituelles (lire ici). UnDeffontaines qui en est actuellement à soutenir avec Roussel au moins en parti les buts de guerre du gouvernement d’extrême droite de Tel Aviv, espérant ainsi s’acheter quelques sympathies dans la presse et l’audiovisuel détenus par les milliardaires et menant actuellement une violente campagne de propagande de guerre au moment du lancement de sa campagne électorale.
Prenons le temps d’analyser le contenu politique de cette résolution.
En préambule le texte acte de l’impasse – réelle et constatée de tous de la NUPES – en reconnaissant son caractère électoraliste » la NUPES, telle qu’elle a été constituée pour les élections législatives » et en dénonçant la prééminence de LFI dans cette assemblage » sous la volonté hégémonique de LFI » dénonce le texte.
Vient en suite pelle-mêle et visant exclusivement LFI une série de motifs qui justifierait de la sortie du PCF de la NUPES. Les évidentes « insultes de dirigeants de lFI comparant la direction du PCF à des collaborationnistes nazis » sont un motif sérieux – et initiative communiste et le PRCF n’onta eu de cesse de dénoncer les remugles anticommunistes charriés par la NUPES ; chacun peut néanmoins constater que ces tensions préexistaient à la NUPES et lorsqu’il était alors question de gagner des élus ces préventions n’avaient pas eu l’heur d’inquiéter le PCF. Roussel lui même s’est fait élire député avec l’étiquette NUPES sur ses affiches et en s’accommodant du slogan « Mélenchon 1er ministre »…. De fait le seul autre motif mis en avant est, citons le : « le refus récent de qualifier d’actes terroristes les atrocités commises par le Hamas, délibérément à l’encontre de civils, affaiblit les rassemblements nécessaires pour la paix au Proche-Orient et la lutte contre les crimes de guerre de l’armée israélienne ». Soit un argument directement repris des oukases lancées par la droite extrême et l’extrême droite réunies à la faveur de la nouvelles explosions sanglantes du conflit israélo-palestinien. Une manière directe de cautionner et alimenter la criminalisation de la gauche et dans le même temps la réhabilitation et la normalisation de l’extrême droite. Cette extrême droite dont on ne peut méconnaitre ni le racisme, ni les racines antisémites.
La résolution en vient donc à proposer une autre forme de rassemblement, prenant en exemple les « rassemblements qui réussissent, comme c’est le cas dans de nombreuses majorités locales ou oppositions de gauche, où l’ensemble des forces travaillent ensemble ». Faisant ainsi référence sans doutes aucuns aux exécutifs locaux auxquels les élus PCF participent, le plus souvent à l’issue de listes d’union dès le premier tour. De la municipalité de Paris avec Hidalgo – que le PCF avec Ian Brossat ne cesse de mettre en avant – à celle de Marseille sous l’égide du très droitier Payan installer dans le fauteuil de maire à la faveur d’une manipulation dégueulasse, en passant par nombre de départements et régions. Des exécutifs qui bien souvent réunissent donc des élus PS ou EELV qui tels Hidalgo, Payan, Delga, Mayer-Rossignol ne font pas mystère de leur alignement avec Macron. Dont ils ont soutenus, ceux qui n’ont pas une mémoire de poisson rouge s’en souviennent, l’action lorsque celui-ci exerçaient ses attaques contre les travailleurs en tant que ministre du régime Hollande.
A ce titre est mis en avant un « nouveau type d’union », « permettant le débat entre nous comme avec les citoyens et les organisations syndicales ». Et d’ajouter « nous voulons construire un rassemblement à l’image de l’intersyndicale qui a porté le mouvement contre la réforme des retraites et se poursuit aujourd’hui sur la base de principe simple. » La référence est ici claire à la défaite du mouvement social contre la contre réforme des retraites. Cette résolution s’appuie sur un faux semblant complet. Un dangereux jeu d’illusionnistes. Comme si ce qui avait fait défaut dans cette bataille social avait été le fait de la stratégie de lutte parlementaire (dont serait coupable si on lit entre les lignes la LFI de Pannot et Mélenchon). Alors que chacun sait que c’est le calendrier et la stratégie de lutte dictées par le bloc CFDT social démocratie ( cher à Roussel et Martinez/Binet) alignant de façon 100% perdante le mouvement social sur le calendrier parlementaire qui a ainsi structurellement d’avance offert la décision, par le 49-3, au régime Macron pourtant aussi minoritaire qu’illégitime, en sapant la construction du rapport de force de classe, par les mobilisations dans la rue et les lieux de production. Dans la foulée, cette intersyndicale « rassemblée » suivi de près par les Roussel et Cie n’aura eu de cesse que d’enterrer avec empressement le mouvement social et de relégitimer un Macron plus impopulaire que jamais après son viol de la Nation en s’affichant à ses cotés et en réservant ses critiques non à Macron mais… à la NUPES et en particulier aux forces les plus offensives et progressistes au sein de LFI. Permettant ainsi l’exécution des directives du semestre européen de contre réforme des retraites validés par ailleurs par la Confédération Européenne des Syndicats présidée par le chef de la CFDT ou déjà mis en place par le régime Hollande et sa réforme Tourraine. Que la question soit posée : où est le changement et la nouveauté proposé ici par la direction du PCF ? dans le retour au bloc Hollande ? au bloc Jospin ? qui n’ont apporté avec leur méthode de « gauche » plus rien que plus de reculs pour les travailleurs, plus de soumission à l’Union Européenne du Capital, et ouvert à chaque fois plus grandes les portes au duo de la droite extrême et de son extrême droite.
Et la résolution de préciser également que ce rassemblement s’adresse à « toutes le forces disponibles » en mentionnant évidemment les « socialistes » les « radicaux et républicains de gauches ». A qui sait lire et prendre ses responsabilité, l’ambiguïté ne peut être permise. C’est bien vers les forces macronocompatibles du PS que se tournent Roussel&Cie. Une démarche à mettre en perspective et pour ne citer que ces exemple du duo réalisé par Roussel à la fête de l’Huma pour lancer de concert la campagne présidentielle de celui qui s’est illustré par la répression sanglante des manifestations populaires des gilets jaunes, le sinistre Edouard Philippe, de la publicité de sa bonne entente avec Darmanin, ou encore de sa visite ces derniers jours à Estrosi ou de son déplacement en compagnie de Macron en Corse alors que celui-ci y portait le fer contre l’acquis révolutionnaire de la République Une et Indivisible.
S’il est en revanche un point qui n’est pas porté par cette résolution et ce manque doit absolument être souligné, c’est l’ambition du contenu politique, des priorités programmatiques de ce rassemblement qui enterre la « NUPES » et surtout la soit disant hégémonie de LFI. Celui-ci est caractérisé par une seule périphrase bien floue « l’ambition pour le progrès social, pour la justice et pour la paix ». Comme dirait certains amis du PCF muté de Fabien Roussel, quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ! Et en la matière on le voit bien ce n’est pas d’imposer une campagne communiste offensive qu’il est question ici, mais bien de poursuivre dans la droite ligne de la mutation engagée avec Robert Hue, celle de l’accélération de la fusion du PCF PGE en tant que composante assumée de la social démocratie eurocrate. De fait, si d’aucun on put s’illusionner à la faveur de l’agitation d’un Roussel pour se mettre sur le devant de la scène cultivant à cette fin un folklore identitaire, force est de constater par la preuve des faits que ce n’est pas du retour du communisme au sein du PCF-PGE qu’il est question.
Le décryptage de l’interview de Roussel à l’Huma : à droite toute pour liquider la gauche de la NUPES et reformer la gauche plus rien ?
nos commentaires en italique
Le PCF estime que la gauche n’est pas à la hauteur de ses responsabilités. Pourquoi ?
Roussel : Nous nous sommes posé (sans s, sic) cette question : est-ce que la gauche est à la hauteur des défis, de la situation internationale extrêmement grave et de la montée de l’extrême droite, des intégrismes et des fascismes en France ? Et, malheureusement, la réponse est non. La Nupes est dans l’impasse. Nous appelons à tourner la page et à construire une nouvelle union, une force progressiste, de gauche, anticapitaliste, écologiste, républicaine, radicale, en lien avec les organisations syndicales, le mouvement associatif et les citoyens. Nous voulons construire un rassemblement très large pour la paix, contre la vie chère, et capable d’être majoritaire demain.
De quoi souffre la Nupes ? Êtes-vous d’accord avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, qui a estimé samedi que Jean-Luc Mélenchon « ôtait toute crédibilité à la coalition de gauche », quand Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a appelé jeudi à « rompre avec la méthode Mélenchon » ?
Nous aurions pu faire la liste des problèmes qui ont affaibli et discrédité la Nupes depuis sa création, avec l’affaire Quatennens, le non-respect des syndicats de la part de la FI pendant le mouvement sur les retraites, le refus des insoumis de condamner les violences urbaines après la mort de Nahel ou encore ces dernières semaines les insultes de la FI comparant le PCF à des dirigeants nazis et son refus de qualifier le Hamas d’organisation terroriste.
Que chacun mesure ici que l’essentiel de ce que Roussel met en avant pour stigmatiser LFI est pour certains points à rebours des positions communistes mais exprime au contraire un positionnement opportuniste visant à s’aligner de façon compatible avec les positions d’un Cazeneuve, d’un Valls ou d’un Jadot.
Tout cela nous empêche d’être à la hauteur des défis. Cela nous empêche d’être aussi forts que la gauche pourrait l’être concernant le combat social. Cela nous empêche de lutter efficacement contre l’extrême droite en banalisant le nazisme. Et cela nous empêche de construire les rassemblements dont nous aurions besoin pour exiger la paix au Proche-Orient. C’est pourquoi nous appelons à un nouveau rassemblement à gauche plus large, plus clair, et plus utile à nos combats communs.
Quel serait le cadre ? Avec qui élargir le rassemblement alors même que la Nupes se divise ?
Nous sommes persuadés qu’il y a une forte attente à construire une gauche authentique, plus claire sur ses combats et ses valeurs, ayant vocation à rassembler beaucoup plus largement que ce que la Nupes fait aujourd’hui. C’est le chantier que nous allons ouvrir. Nous allons rencontrer chacune des forces politiques de gauche.
Surtout, nous voulons construire un rassemblement respectueux de chacun, apaisé, sans hégémonisme, dans lequel nous voulons pouvoir dire ce qui nous rassemble et débattre sereinement de ce qui nous distingue. Et nous voulons le faire pas seulement avec les dirigeants et les militants de parti, mais avec tous nos concitoyens.
Au delà du verbiage et de la langue de bois, l’expression « rencontrer chacune des forces politiques de gauche », fait bien ici référence à l’alliance qu’il a déjà exprimé avec Cazeneuve, Delga, Payan, Hidalgo et cie, c’est à dire la droite du PS. En définitive des forces ne relevant clairement pas de la gauche.
Comment le PCF entend-il intervenir pour améliorer le quotidien des Français dans l’urgence, et comment construire une victoire en 2027 alors que la gauche ne part pas favorite face à la droite et l’extrême droite ?
Franchement, pendant les deux jours de débat que nous avons eu au PCF, personne n’a parlé de 2027, car nous sommes surtout préoccupés de ce qui se passe en ce moment avec la montée de l’extrême droite et de la barbarie en France et dans le monde. Et c’est justement parce qu’il y a cette situation grave que nous appelons à un sursaut à gauche. Nous aurons bien le temps de parler de 2027 plus tard.
En dépit des dénégations, l’évidence du propos de Roussel est celui de son ambition personnelle d’être candidat en 2027 comme il l’avait été en 2022. Notons que c’est son droit le plus strict, mais avec l’obligation de répondre du contenu politique et programmatique d’une telle candidature. S’agit il de porter une candidature communiste ? ce n’est clairement pas le cas. Il suffit d’écouter la suite de son propos.
Aujourd’hui, nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens, c’est d’être clairs dans la condamnation du terrorisme et des crimes de guerre, et d’être efficaces dans le combat que nous menons contre l’inflation et les bas salaires. C’est pourquoi nous appelons à un grand rassemblement le 18 novembre, devant Bercy, pour amplifier notre campagne contre la vie chère.
Le PCF a également adopté une résolution concernant la situation en Israël-Palestine. Quelle devrait être la voix de la France ?
Bien sûr, nous devons condamner avec la plus grande fermeté la barbarie du Hamas, organisation terroriste qui veut imposer un califat en Palestine et refuse une solution à deux États. Nous appelons aussi à libérer les otages, à ne plus commettre de crimes de guerre, à stopper les bombardements israéliens alors que plus de 2 900 personnes dont 700 enfants sont déjà morts à Gaza. Nous appelons à un cessez-le-feu et à la fin du blocus contre la population palestinienne. Nous appelons à des rassemblements pour la paix, à la fin de l’occupation et une solution à deux États.
La France s’honorerait à exprimer publiquement la dénonciation de ce qui se passe à Gaza. Combien d’enfants devront encore mourir sous les bombes pour que l’ensemble de la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu ? Nous appelons à coordonner nos moyens pour traquer les terroristes du Hamas, à s’attaquer à ceux qui les financent et les soutiennent, et nous dénonçons la punition collective et la vengeance aveugle que le gouvernement israélien abat sur le peuple palestinien. La justice, ce n’est pas la vengeance.
Là encore c’est dans les silences du propos de Roussel que s’expriment l’accélération d’une dérive. Dépeindre le conflit israelo palestinien comme un confrontation, éventuellement excessive, d’Israël avec le Hamas, en passant sous silence la dimension impérialiste et coloniale de ce conflit, et sans dénonciation aucune et préalable du régime d’extrême droite et d’apartheid qui est celui de Netanyahu dénote du choix de Roussel de s’aligner directement sur la ligne adoptée par Macron, en provenance directe de Washington. Une ligne au demeurant imposée de façon totalitaire, non seulement par la saturation de l’espace médiatique, mais par des méthodes proprement fascisantes d’interdiction de manifester et de criminalisation des oppositions. Méthodes auxquels l’exécutif du PCF participe en pratique d’évidence.
L’extrême droite et une partie de la droite accusent plusieurs organisations, dont le PCF, de s’être mobilisées contre l’expulsion de la famille de l’assassin de Dominique Bernard, à Arras. Or ce terroriste n’avait qu’une dizaine d’années à l’époque. Que répondez-vous ?
C’est honteux face à un tel drame d’ouvrir une polémique à l’encontre d’associations qui, au quotidien, œuvrent pour protéger des enfants. C’est indigne à l’heure où tout doit être fait pour unir les Français contre le terrorisme, l’obscurantisme et les fanatismes religieux. Nous avons, au PCF, condamné à l’unanimité l’acte terroriste islamiste ayant provoqué un mort et trois blessés. Il s’agit d’un crime odieux commis contre l’école de la République, lieu où justement nous luttons contre l’obscurantisme par l’accès à la connaissance et au savoir.
Relevons que la course à l’échalote derrière les discours nauséabonds de la gauche de droite, façon Valls Cazeneuve, ne protègent pas le PCF et Roussel des procès en islamogauchisme. De fait, pour le Capital, le PCF même muté ne sera jamais acceptable. Ce n’est pas parcque pour taper sur un Mélenchon que sont réservés caméras, projecteurs et extrades à Roussel par la classe capitaliste que celle-ci ne continue pas de lui préférer d’évidence les Macron LePenZemmour. Par ailleurs, quel silence écrasant de Roussel quant aux conséquences tragiques bien réel de l’alignement dans ses positions internationales du PCF muté sur certains des axes de propagande l’impérialisme euro atlantique. Par exemple ceux visant à dépeindre les djihadistes ensanglantant la Tchétchénie comme des combattants de la liberté et qui ont présidé aux politiques d’accueil en tant que réfugiés de ces éléments islamistes, célébrés en résistants, au prétexte de la répression dont ils seraient les victimes au sein d’un fédération de Russie passant sous silence leurs attentats terroristes ignobles et leur projet de transformer le Caucase en khalifat islamiste moyenageux ?
Pour les élections européennes, la direction du PCF propose une liste conduite par Léon Deffontaines. Quels seront les enjeux ?
L’ensemble des militants sont appelés à se prononcer les 9 et 12 novembre sur ce choix. Notre ambition est de construire une liste ouverte aux forces de gauche et au monde du travail pour défendre une Europe des nations et des peuples libres.
Nous mettrons au cœur de cette campagne le respect de la souveraineté et des choix démocratiques de la France, ainsi que son retrait du marché européen de l’énergie, et la réappropriation des moyens financiers de la BCE au service du climat et de nos services publics. Nous voulons une Europe qui respecte les peuples et qui mette l’humain et la planète au cœur de tous ses choix.
Constatons l’hypocrisie du discours. D’abords quelles sont les différences réelles dans l’orientation programmatique affichées avec celle de la NUPES ? Il n’y en a pas. Ensuite les objectifs affichés supposent une remise en cause complète et intégrale des traités européens. C’est à dire une sortie complète des traités européens. Hors M Roussel ne porte pas ce mot d’ordre, condamne le frexit progressiste ou la sortie de l’euro. Bref, il met l’Union Européenne du Capital et ses traités avant les droits des travailleurs, avant les intérêts de la Nation souveraine