Bonjour, pouvez-vous brièvement vous présenter, ainsi que le poste que vous occupez ?
Bonjour, je m’appelle Gilles Dejea, j’ai 49 ans. Je travaille chez Bosch Rexroth à Vénissieux depuis maintenant 28 ans et j’ai un poste de technicien métallurgiste dans cette entreprise. Je suis également militant CGT depuis 27 ans et délégué syndical de l’entreprise.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe actuellement chez BOSCH ?
La grosse actualité du moment à lieu sur le site de Rodez ou la direction de BOSCH a annoncé 750 suppressions d’emplois. Pour rappel, le site de Rodez travaille essentiellement dans la division diesel de Bosch. Par décision politique du groupe Bosch, ce site n’a plus d’avenir : Bosch a décidé de ne pas industrialisé à nouveau le site comme il devrait. En effet, Bosch a des projets dans l’hydrogène, qui est développé aujourd’hui en Allemagne. L’hydrogène est d’ailleurs en pourparlers actuellement avec le syndicat de Rodez, la direction de Bosch et Agnès Pannier-Runacher la ministre déléguée chargée de l’industrie. Aujourd’hui cela n’avance pas trop : ils sont sur le volet social et non le volet industriel. Actuellement, les salariés de Rodez sont donc en lutte.
Dans les 750 départs prévus par BOSCH, il y aura des départs volontaires négocier avec la direction, mais également des départs en préretraite pour les salariés qui sont dans un dispositif de longue carrière.
Les emplois qui vont être supprimés vont-ils être délocalisés à différents lieux du monde ? Comme on le voit de plus en plus d’année en année ?
Certainement, même les productions en fins de vie risquent d’être délocalisées dans différents pays comme la Turquie par exemple ou dans les pays de l’EST. Nous l’avons vécu à Rex Roth en 2016 quand nous étions en difficulté (voir l’interview réalisée en 2016 par IC), nous avons vu une partie de notre production partir vers la Turquie. C’est de la politique classique, les productions partent progressivement vers les usines à bas coups.
Comment vous battez-vous actuellement ?
Le 19 mars, nous avons mené une grande action avec la CGT BOSCH France. Nous avons tous manifesté notre soutien aux camarades de Rodez, avec des débraillages ou d’autres actions. On dénonce aussi la casse de l’emploi d’une manière générale chez Bosch France. Cela fait plus de 15 ans qu’il n’y a pas eu d’investissement en France : c’est une volonté politique du groupe. Pourtant BOSCH touche de l’argent public ! Ils ont de l’argent pour la recherche et ont eu les aides de l’Etat pendant la crise. Les délocalisations continuent. Nous luttons alors, nous n’avons pas le choix, sinon on fait comme les autres : on se met autour d’une table et on négocie notre propre disparition.
Au PRCF nous sommes pour une nationalisation de l’industrie française. Qu’en pensez-vous ?
C’est clair qu’il faudrait. En tant que militant, il faudrait nationaliser la production et il faut continuer la lutte qui va avec, et ce n’est pas une mince affaire.
Vous pensez que l’Union Européenne a un impact sur tous ces plans sociaux qui frappent de plein fouet les grandes entreprises ?
Bien sur, et on le voit dans la politique de BOSCH et d’autres très grande multinationales. Si on prend le cas de PSA par exemple, ils vont migrer vers l’électrique, avec toute l’affaire du « dieselgate » : ce secteur a prit un grand coup. Toutes ces décisions sont prises au niveau de l’UNION EUROPEENNE ; Elle impulse toutes ces décisions.
Comment voyez-vous la suite des événements de votre côté ?
A Vénissieux BOSCH REX ROTH, nous ne sommes pas impactés par ce qu’il se passe à Rodez. Nous avons lutté en 2016, nous étions en grande difficulté mais depuis notre combat plus rien : on a au contraire à nouveau beaucoup de travail et au contraire on arrive à embaucher. A Rodez je vois la population lutter ! Si on supprime BOSCH à Rodez, cela aura un très gros impact sur le bassin de l’emploi local ! Il y a eu des mobilisations du département, de la région, des députés de circonscription et aussi de la population locale ! De nombreux commerces seront impactés et toute la région ! Il ne faut pas lâcher et lutter jusqu’au bout.
Merci de votre temps monsieur De Gea, on vous soutient à fond dans votre lutte !
Merci à vous pour l’écoute et le partage ! On se tient au courant pour la suite des événements !
Bien entendu camarade !
Entretien réalisé par Dark Vlador le 07/04/2021