Violente répression policières causant des dizaines de blessés graves, arrestation massive de manifestants, justice expéditive, interdiction de manifester … l’ensemble de l’arsenal répressif d’un état policier sous état d’urgence est utilisé par le gouvernement Valls pour promulguer par la force la Loi Travail, imposée par l’UE et dictée par le MEDEF, cassant le code du travail.
le 5 juillet, dans la foulée de l’utilisation de l’art 49.3 par M Valls pour interdire pour la seconde foi tout débat démocratique à l’assemblée nationale la police a nassé devant le parlement – sur un pont – plusieurs centaines de manifestants retenus de force pendant plus de 5 h (lire ci dessous le témoignage d’un manifestant). Une nouvelle remise en cause du droit constitutionnel de manifester. Minoritaire dans le pays, c’est à coup de matraques, et par une justice politique que le gouvernement Valls MEDEF entend pouvoir mettre en œuvre les directives de Bruxelles.
Face à l’autoritarisme et la fascisation, l’ensemble des travailleurs doivent se serrer les coudes et répondre par la solidarité de classe pour faire échec à la répression. Tous, travailleurs, nous devons dire #jesuisCGT et répondre présent massivement présent à l’appel des syndicats pour défendre les libertés démocratiques.
Toute la CGT attaquée !
Laurent, militant de la CGT du Val-de-Marne – à ce jour et à cette heure toujours en garde à vue – doit passer ce jeudi 7 juillet, dans l’après-midi, en comparution pour un motif toujours inexpliqué. « Lorsque l’on s’attaque à un militant de la CGT, c’est toute la CGT que l’on attaque. »
Mardi, à Paris, pour la 12ème fois depuis le 9 mars 2016, plusieurs dizaines milliers de manifestants ont défilé pour exiger le retrait de la Loi El Khomri et l’ouverture de véritables négociations. Malgré les multiples provocations, les attaques d’une violence inouïe, la campagne médiatique sans précédent et la violence verbale de plusieurs responsables politiques et patronaux, les organisations syndicales, la CGT en premier lieu, n’ont eu de cesse de les déjouer.
La maturité, le sang-froid et le sérieux des militants de la CGT, auxquels a été confiée la responsabilité d’assurer la sécurité des manifestations au sein des cortèges, n’ont jamais été démentis. Nos camarades chargés de la sécurité des rassemblements sont des militants de la CGT au même titre que tous les autres.
Certains de ces militants ont fait l’objet de répression répétitive, de harcèlement et d’arrestations. Le Gouvernement et la Préfecture de Police de Paris ont décidé de franchir une nouvelle étape. Mardi, à l’occasion de la manifestation du 5 juillet, plusieurs camarades des services d’ordre de l’intersyndicale ont fait l’objet de détentions arbitraires. Notre Camarade Laurent, militant de la CGT du Val-de-Marne – à ce jour et à cette heure toujours en garde à vue – doit passer ce jeudi 7 juillet, dans l’après-midi, en comparution pour un motif toujours inexpliqué.
Il s’agit clairement d’une attaque d’envergure contre toute la CGT. Elle doit susciter une réaction à la hauteur la gravité de la répression. Comme le dit depuis longtemps la CGT, « lorsque l’on s’attaque à un militant de la CGT, c’est toute la CGT que l’on attaque. » C’est donc toute la CGT qui doit réagir face à un procès politique. Nous appelons tous les militants, tous les syndiqués de la CGT ainsi que tous les salariés et les citoyens attachés à la démocratie, à la liberté d’expression, à se mobiliser, le 7 juillet, en début d’après-midi, pour accompagner notre Camarade Laurent lors de sa comparution devant le Palais de Justice de Paris.
La répression n’entamera jamais la détermination de la CGT afin d’obtenir le retrait de la loi travail.
Montreuil, le 7 juillet 2016
5 juillet : 49.3 dans l’hémicycle et arrestations arbitaires devant l’Assemblée
Je voudrais vous parler un peu. Aujourd’hui, j’ai vécu une chose horrible que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi.
Vous n’en entendrez probablement pas parler dans les médias car les CRS ont étaient très intelligents sur le coup, et je vous demande donc de me croire. Je tiens à préciser que je ne suis pas anti-police de base, et que je n’appelle pas à la haine envers eux, au contraire même. Mais aujourd’hui, des choses très grave ont eu lieu. Et il faut en parler.Je me suis retrouvé avec ma copine et environ 500 personnes coincés sur un pont par des CRS pendant plus de 5h. Mon crime ? Je marchais dans la rue à côté de l’assemblée. Vers 18H30, j’ai été poussé violemment par des CRS dans cette nace, ce piège sur le pont et je n’ai pu en ressortir que 5h après. Et j’ai vu des choses intolérables.
J’ai vu un homme sauter du pont, pour échapper aux coups d’un CRS. Son crime à lui ? Il voulait rejoindre les manifestants. Il était totalement pacifique.
J’ai vu des gens pleurer et paniquer parce qu’ils voulaient rentrer chez eux, et qu’ils n’avaient rien à faire là. Et j’ai vu les CRS leur refuser leur sortie.
J’ai vu un enfant, d’une dizaine d’année , effrayé, et la police qui ne réagissait pas et qui le laissait se faire écraser par la foule.
Comprenez moi, nous étions sur un pont. Mais pas sur la totalité. Seulement sur un trottoir. Coincé entre le vide et les vans des CRS, sans aucun moyen de bouger. Sur les 5H, j’ai passé les deux dernières debout, coincé, sans pouvoir bouger. Car si nous ne pouvions pas sortir, la police faisait rentrer du monde, régulièrement.
Nous avons pu sortir il y a quelques minutes. La sortie se fait 10 par 10. Escorté par 20 CRS jusque dans un métro que l’on ne choisit pas.
Nous avons été traité comme des terroristes, des criminels.
Nous avons été enfermé et séquestré par la police pendant 5h.Notre crime ? Pour certains, d’avoir manifesté. Pour d’autre, d’avoir été dans la mauvaise rue au mauvais moment.
Je précise que je n’ai vu AUCUN acte violent de la part des manifestants.
Je précise aussi que j’en ai vu beaucoup de la part des CRS, et que j’en ai subit (violence verbale par exemple, quand j’ai demandé où on m’emmenait de force alors que quelques minutes avant j’étais assis en bord de seine. )Je vous disais que vous ne saurez pas tout ça par les médias car si nous ne pouvions pas sortir du pont, les journalistes, eux, ont eu le droit. Ils ne savent donc pas pour la majorité ce qu’il s’est passé.
Alors, s’il vous plait, partagez ce statut. Je ne vous le demande jamais mais ce qui a eu lieu aujourd’hui est très grave. C’est une violation de tous les droits fondamentaux qui existent.
Et ça ne peut pas continuer comme cela.
Nous avons été retenu contre non gré, sans aucune raison valable ( il n’y avait pas de violence de la part des manifestants) certain même ne savait pas ce qu’il se passait. Nous avons été insulté, battu même pour certains..
Après ces 5h d’horreur pur, il ne me reste plus qu’une question.
Où est la démocratie ?
témoignage recueillie sur facebook
Solidarité intersyndicale contre les arrestations politiques
Manif pour Laurent libéré militant CGT la semaine dernière c’était les nôtre. pic.twitter.com/ka2jXwLUsI https://t.co/yMLvo6x307
— UD FO 91 (@udfoessonne) 7 juillet 2016
Tous au palais de justice!
rdv avant 13h pour soutenir alexis, Hugo, fred, michel… arrêtés a l' »Assemblée 49.3″ pic.twitter.com/fxSQcbdrUA— Compagnie Jolie Mome (@CieJolieMome) 7 juillet 2016