Casse de la République Une et Indivisible et casse des Communes de France sont les deux faces de la même politique
par Georges Gastaud – 11 mai 2023 – La démission fracassante du maire de St-Brévin scandaleusement agressé par l’extrême droite sans que les menaces contre lui aient été prises au sérieux par les services de Darmanin a attiré l’attention sur le malaise profond, des maires de France confrontés à la multiplication inextricable des normes juridiques et réglementaires (qui pleuvent sur la France depuis la sacro-sainte Commission européenne…) et à la baisse dramatique des subventions de l’Etat français: lequel n’en finit pas d’imposer aux Municipalités, comme aux services publics d’Etat démantelés, privatisés, raréfiés, pour satisfaire aux exigences des critères d’euro-austérité liés à la monnaie unique et à la subordonination de la France aux marchés financiers via la politique de la BCE.
Plus que jamais, la République une et indivisible et les communes de France nées ensemble, comme les départements, de la Révolution française, ont partie liée. On ne sauvera pas l’une sans sauver les autres et vice-versa.
Plus que jamais sortons du broyeur européen du grand capital !
Le maire de Saint Brévin dénonce les mensonges complices de l’extrême droite du régime Macron Borne
Ce 22 mars 2023, la maison du maire divers droite de Saint Brévin et ses deux voitures sont incendiées dans une attaque criminelle. La famille ne doit sa survie qu’à l’alerte de voisins qui en pleine nuit ont repéré l’incendie qui a eu le temps de consumer une large partie de la façade du pavillon.
L’incendie intervient alors qu’à la demande de l’Etat, et de façon bien légitime, la ville de Saint Brévin accueille la construction d’un centre d’accueil des demandeurs d’asile, en remplacement de celui présent dans la commune depuis 2016. Des manifestations fascistes de l’extrême droite, à l’appel de groupuscules violents se succèdent dans la commune, comme l’Action Française, Riposte laïque, la Cocarde ou le rassemblement vendéen, conjointement avec des partisans du RN et de Zemmour. En parallèle, un torrent de haine se répand dans les médias de l’extrême droite, de sa presse la plus confidentielle à la chaine d’info en continu accordée au milliardaire Bolloré par le régime.
Lorsque des manifestations antifascistes sont convoquées, la police de Macron, Borne et Darmanin, réprime les antifascistes. A la suite de la violente manifestation fasciste du 25 février, la maison du maire est incendiée le 22 mars. Le 24 mars, le maire Y Morez écrit à Darmnain pour dénoncer le manque de soutien du gouvernement : « Ce contexte, nous l’avons dénoncé à de multiples occasions, demandant un soutien de l’État, des forces de l’ordre et de la justice. Nous ne l’avons pas eu. Au contraire, nous avons été choqués par l’attitude, les propos et la minimisation des faits opérés par le sous-préfet et le commandant de gendarmerie, se retranchant derrière la liberté d’expression, lors d’une réunion en mairie sur ce sujet le 10 février. Ils nous ont notamment répondu que porter plainte “ne servirait à rien” ou encore qu’il fallait “relativiser ces menaces” qui n’étaient pas assez explicites, que cela n’avait rien à voir avec l’enchaînement qui avait conduit à l’assassinat de Samuel Paty. L’inquiétude que j’évoquais s’est pourtant malheureusement concrétisée et les conséquences auraient pu être dramatiques« .
La manifestation n’est pas interdite. Au contraire, tandis que les fachos de toutes obédiences se rassemblent sous protection policière devant la mairie pour vilipender le maire et son conseil municipal, la manifestation unitaire antisyndicale est repoussée violemment. Les préfets si prompts à interdire les rassemblements syndicaux soutenus par les 3/4 des français pour le retrait de la contre réforme des retraites imposée par l’Union Européenne du Capital en violation de notre souveraineté nationale et populaire, sont donc ici – comme de façon générale de Marseille à Lyon en passant par Paris – en soutien des rassemblements violents et xénophobes de l’extrême droite. Dans le pas de deux bien connu, valsé par Macron avec Le Pen pour écraser les travailleurs de France et démolir le pays.
Rappelons que Borne n’aura jamais condamné les attaques de l’extrême droite, mais mollement dénoncé les « extrémismes », c’est-à-dire s’en prenant à la gauche populaire qui résiste pour la défense de la France et des droits sociaux et démocratiques conquis par la Nation, mais refusant de faire quoi que ce soit contre l’extrême droite. Il est vrai que l’extrême droite est le seul argument électoral de la Macronie. Surtout, elle a en partage le même programme politique de vente à la découpe de la France et des droits des français, aux ordres des diktats supranationaux édictés par les capitalistes. N’est-ce pas d’ailleurs aux cris d’Europe Jeunesse Révolution que l’extrême droite se rassemble, dans la droite ligne de cette Union Européenne fascisante directement héritée de l’intégration européenne sous l’empire du IIIe Reich. N’est-ce d’ailleurs pas Walter Hallerstein qui a été le dirigeant fondateur de l’UE dans l’après guerre, premier président de la Commission Européenne, lui qui était un des 1000 hauts officiers nazis Nationalsozialistischer Führungsoffizier en charge de l’endoctrinement des soldats nazis ? De fait, la collusion entre le régime européiste de Macron est l’extrême droite n’est pas une surprise.
Face à tant d’hypocrisie, le maire de Saint Brévin démissionne le 11 mai. Dans deux courriers à Matignon et à Darmanin et son préfet, il met les points sur les i, en démontrant les énormes mensonges du régime Macron.
En 2020, 1293 maires ont démissionné dans le silence du gouvernement et des médias alerte l’AMF
De fait le régime Macron aura voulu assimiler la démission de M Morez à celle massive des maires des communes de France. Des communes marginalisées, et mises sous l’etouffoir des intercommunalités, des euro-métropoles et des euro-régions permettant de balkaniser la France et d’impulser sa mise en coupe réglée par les féodalités locales de concert avec le grand capital. Une « décentralisation » qui en réalité éloigne massivement le pouvoir politique du peuple, cela sous l’égide là encore des directives européennes.
En première ligne sur le terrain, nombreux sont donc les maires à subir les affres de la colère de la population française. Une colère explosive alors que les maires dépossédés des pouvoir démocratiques attribuées par la Révolution française aux communes, se voient en bute aux difficultés de nos concitoyens qui constatent que le peuple de France est privé de toute souveraineté.
L’Association des Maires de France – pourtant tenue par la droite parlementaire, mais qui est largement composée de ces maires des 36 000 communes qui, pour les plus petites mais aussi les plus nombreuses, ne sont pas des professionnels politiques des partis du Capital – dénonce :
« A la suite des propos tenus hier au Sénat par le ministre Christophe Béchu, qui a estimé que les 1293 démissions de maires enregistrées par le ministère depuis 2020 étaient « des moyennes comparables » au passé et qu’il fallait « se méfier des chiffres », l’AMF souligne que ces démissions demeurent plus élevées que par le passé et révélatrices de conditions de plus en plus difficiles de l’exercice du mandat municipal.
Le Gouvernement doit entendre que, au-delà des situations personnelles, ces démissions traduisent un découragement lié à un accroissement de la bureaucratie et des normes imposés par l’Etat, ainsi qu’à un recul de la capacité d’agir des maires et de leurs moyens en raison de la suppression par l’Etat de fiscalités locales et de la baisse des dotations en volume, et à des conditions (rémunération, droits sociaux, fonctionnement des équipes municipales) de moins en moins attractives.
Plutôt que de relativiser le phénomène, il faut se pencher sur ses causes.
L’AMF porte des propositions pour améliorer les conditions d’exercice du mandat dans le cadre de son groupe de travail dédié, et pour redonner aux maires du pouvoir et des moyens d’agir au bénéfice de leurs habitants, par une remise à plat des finances locales et une nouvelle décentralisation. Elle est à la disposition de l’Exécutif pour avancer sur ces enjeux. »