C’est dans un contexte très particulier que nous célébrons, en ce mardi 23 juin 2020, la journée mondiale de la fonction publique.
En effet, la crise sanitaire du Covid-19 a démontré, s’il était besoin, le caractère indispensable de la fonction publique, et ce aussi bien concernant le personnel soignant en première ligne de l’épidémie, que le personnel enseignant tenu d’assurer la continuité pédagogique de nos enfants, sans compter les agents territoriaux dont ceux affectés aux services de la propreté (éboueurs notamment) ou des agents de la SNCF, qui ont assuré les liaisons des trains médicalisés. Et nous devons à leur dévouement, ainsi qu’à toutes les autres « petites mains » (agriculteurs, caissières, ouvriers métallo, dans la confection, dans la chimie…), d’avoir tenu face à la catastrophe annoncée.
Car ne nous y trompons pas : qu’ils soient du privé ou de la fonction publique, les travailleurs ont été héroïques. À l’international, les héros n’ont pas été milliardaires ou « start-uppeurs », comme veut le faire croire la propagande impérialiste des films hollywoodiens, mais bien des médecins et infirmières venus de Chine, du Vietnam ou de Cuba. Ce dernier aura réussi l’exploit, grâce à sa révolution socialiste qui s’appuie sur une puissante fonction publique en tous domaines, à envoyer personnels soignants et médicaments non seulement dans des pays défavorisés mais également dans des pays dits « développés » comme l’Italie ou bien encore… la France, alors que dans le même temps, le peuple cubain subit un embargo criminel de la part des États-Unis qui s’est encore renforcé avec le fasciste Trump.
Il en va de même en France, où la fonction publique et ses agents, comme tous les travailleurs du public et du privé, ont été héroïques. Héroïques d’avoir tenu notre pays à bout de bras, alors que depuis des années les euro-gouvernements successifs, sur ordre de la Commission européenne de Bruxelles agissant dans l’intérêt du grand capital, n’ont cessé de casser les services publics (nommés « services d’intérêt général » par une « Union européenne » avide de privatisations) : hôpital, école, recherche, transport, finances… Rappelons ainsi que l’UE a demandé à 63 reprises aux pays membres de diminuer leurs dépenses de santé !
Héroïques d’avoir tenu avec des effectifs réduits à peau de chagrin. Héroïques d’avoir tenu avec des moyens dérisoires et d’avoir évité de gonfler un bilan rendu catastrophique par les criminels macronistes au pouvoir. Héroïques d’avoir tenu dans des conditions matérielles et sanitaires désastreuses alors qu’ils n’ont cessé d’alerter, par des journées de grèves et de manifestations, sur l’état funeste dans lequel se trouvaient nos services publics et donc notre pays.
Et alors que l’épidémie n’est même pas terminée, voilà que reprend de plus belle la propagande anti-fonction publique : enseignants fainéants accusés de « décrocher », alors qu’il s’agissait de professeurs en arrêt maladie et que le taux d’absentéisme est inférieur à la moyenne de toutes les catégories professionnelles confondues ; éboueur viré pour une bière (qui entraînera le suicide de ce dernier…) ; personnel soignant copieusement gazé, molesté et réprimé le 16 mars 2020, et qui attend toujours les fameuses « primes » promises par Macron-Philippe et leurs sbires. Bref, autant de symboles d’un capitalisme mortifère et en bout de course.
Plus que jamais, poussons le capitalisme dehors au plus vite, et avec lui l’OTAN, l’Union européenne et son maudit €uro qui ne cessent de démanteler nos services publics depuis tant de décennies. Et rebâtissons une puissante et large fonction publique, au service de l’intérêt général, s’appuyant sur des fonctionnaires sous statuts – et non des contractuels précaires –, dotée de moyens matériels conséquents et sur un maillage territorial étendu à tout le pays incorporant les zones périurbaines et rurales ; une fonction publique telle que l’avait construite les ministres communistes au sortir de la guerre et qui constituait l’une des pierres angulaires des « Jours heureux »[1], et qui doit constituer une base majeure pour les « nouveaux Jours heureux » que le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) défend et promeut pour la France, la République et tous les travailleurs.
[1] Nom donné au programme du Conseil national de la résistance
La journée mondiale des services publics sur le site de l’ONU: https://www.un.org/fr/observances/public-service-day
http://www.un.org/development/desa/dpad/wp-content/uploads/sites/45/publication/PB_79.pdf