C’est un résultat indéniable et décisif aux élections professionnelles des TPE 2024 : la CGT sort grande gagnante des élections des TPE, un scrutin de liste organisée sur sigle. La CGT remporte 27,64% des suffrages, avec plus de 13 points d’avance sur la 2e organisation, la CFDT, qui obtient 14.9% des voix.
- CGT : 27.64% – (2021 : 26.31%)
- CFDT : 14.86 % (2021 : 16.46%)
- UNSA : 14.38% (2021 : 15.89%)
- FO : 11.69% (2021 : 13.84 %)
- CFTC : 8.29% (2021 : 5.9%)
- Solidaires : 5.34% (2021 : 4.27%)
- CFE CGC : 4.10% (2021 : 3.85%)
- Syndicats gilets Jaunes : 3.26% (2021 : 0%)
- CNT SO : 2.2% (2021 : 1.98%)
- CAT : 1.1% (2021 : 1.15%)
- Union des Syndicat anti-précarité : 0% – (2021 : 0.83%)
La CGT dans sa campagne avait mis en avance les revendications d’augmentation immédiate des salaires, celle du droit aux vacances. La CGT améliore donc son résultat par rapport à avril 2021, où elle avait obtenue 26.31%
Cependant ce scrutin marque aussi l’éloignement des 5 380 351 salariés des TPE de la syndicalisation, puisque seulement 209 831 ont pu prendre part au vote avec une participation de seulement 4.07%. C’est 21% de moins qu’en 2021 ou 265 762 s’était exprimés.
De fait, à l’opposé du discours triomphaliste de Sophie Binet sur ces résultats, il faut observer d’une part l’abstention massive, signe d’un éloignement du syndicalisme du terrain des salariés, l’entreprise. Un éloignement auquel la stratégie dite de syndicalisme rassemblé avec la CFDT est bien loin de répondre, courant de colloques en événements, de priorité donnée à la mobilisation des forces militantes pour s’assembler aux ONG de la social-démocratie plutôt qu’à l’organisation de la lutte des classes sur le terrain des salariés avec les UL et les UD. D’autre part, le syndicalisme d’accompagnement patronal continue de profiter largement du syndicalisme rassemblé, lui qui a aidé à faire gagner toutes les contre-réformes antisociale de ces dernières années, notamment la réforme des retraites dont il était l’un des moteurs en 2019 avec le projet de retraites à points voulu par le bloc CFDT UNSA. Car ce bloc se taille une part électorale relativement stable de 41.63% en 2024 ( 42.1 en 2021) pour la CFDT, l’UNSA, la CFTC et la CFE CGC. Les syndicats de combat, selon que l’on y inclut FO ou non, pèsent 50.13% (38.44% hors FO), en augmentation uniquement grâce aux Gilets jaunes par rapport à 2021 et ses 32.56% hors FO (46.4%). Ces chiffres – d’abord la progression de la CGT après la mobilisation décisive et chargée d’effets des bases syndicale de classe de la CGT lors de la bataille des retraites en 2023 (énergie, chimie, cheminots, en particulier), ensuite la percée du syndicat Gilets jaunes, sans oublier la progression de Solidaires – montrent que la dynamique des travailleurs dans les petites entreprises est bel et bien le fait du syndicalisme de lutte.
A contrario l’appel de la honte à défendre le système des confédérations jaunes CFDT, CFTC FO et CFE CGC avec le MEDEF, la CPEM et l’U2P
Après la dissolution, puis la censure du gouvernement ultra minoritaire de droite extrême Barnier, l’illégitime président Macron enfonce le pays dans la crise politique et institutionnelle pour refuser d’exécuter le changement de politique exigé par les Français dans les urnes. C’est qu’il préside à conserver à tout prix la politique d’austérité et d’écrasement antisociale et antipopulaire, en un mot d’exploitation et de misère, qui lui est dictée par la Commission européenne et l’OTAN. Elle peut se résumer en un mot d’ordre : l’argent pour la guerre et les milliardaires. Ce qui est la même chose. Et donc pour sacrifier aux critères de Maastricht (pas plus de 3% de déficit budgétaire) et de l’OTAN (au moins 2% du PIB de budget militaire et désormais même 3%), Macron coupe dans les retraites, dans les hôpitaux publics, dans l’Éducation nationale et les salaires des enseignants. Le même coupe dans les budgets des départements et des communes. Mais il préserve à tout prix les allégements et cadeaux fiscaux aux milliardaires et leurs multinationales. Le tout avec le soutien affiché du RN du clan Le Pen.
Bref, une politique qui est à l’exact opposé de la puissante mobilisation des travailleurs, en grève générale en 2023 pour le retrait de la contre-réforme des retraites faisant passer de facto le départ à la retraite à 67 ans pour la plupart et au plus tôt à 64 ans. À l’exact opposé du vote de front antifasciste et de front populaire de juin 2024 qui a sanctionné Macron et barré la route du pouvoir au RN.elles appellent non pas au changement de politique et à la satisfaction des revendications des travailleurs (salaires, retraites, services publics, sécurité sociale, réduction du temps de travail etc…), mais à la « stabilité et la sérénité ». Se dépeignant en faiseur de « compromis », elles revendiquent en fait la compromission, pour ne pas dire la trahison.
De fait, il apparait contre nature, et inexplicable, que certains états-majors syndicaux puissent dans ces conditions avoir l’idée de continuer de privilégier la construction d’un agenda de lutte et de revendication privilégiant le plus petit dénominateur commun, au nom du syndicalisme rassemblé, avec la CFDT. Le tout sous l’égide de la CES qu’elle dirige. Car ce plus petit dénominateur commun, c’est le rassemblement non pas des travailleurs, mais avec le grand patronat et les milliardaires. C’est-à-dire les vrais responsables de la situation catastrophique du pays et de la misère croissante pour le monde du travail.
JBC pour www.initiative-communiste.fr