Nous reproduisons ci-dessous les propos du patron du MEDEF au sujet de la contre-réforme. Outre l’incroyable incurie de ce gouvernement d’amateurs prétentieux (pardon, de « personnalités issus de la société civile »…), il ressort des propos de Roux de Baisieux que :
a) Le « régime unique » est bien, principalement, comme nous l’avons toujours dit, une stipulation de l’UE (« recommandation à la France de la Commission européenne »), relayée par la C.E.S. et son pitoyable président, M. Laurent Berger : POURQUOI NE PAS LE DIRE ET LE CLAMER DANS NOS MANIFS au lieu de n’épingler que Macron et le MEDEF ? Qui veut-on protéger ?
b) La « fin des régimes spéciaux » est une comédie. Par différents biais, on va supprimer ceux qui existent et en créer qui n’existaient pas en aggravant les divisions entre salariés.
c) Et de toutes façons, à la fin, comme il n’est pas question pour ce gouvernement néolibéral de faire de la peine au patronat, nous risquons fort d’avoir double peine : suppression des retraites solidaires issus du CNR au nom de la retraite par points ET retour en force, le plus dur possible, des « mesures d’âge » qu’Édouard Philippe a feint de reporter pour remettre en jeu le super-jaune Berger sans parvenir pour autant à briser le front intersyndical.
Moralité : plus que jamais, RETRAIT de la contre-réforme, rien à négocier avec ces tristes sires à genoux devant le grand patronat et l’UE supranationale !
ET ASSEZ D’OMERTA DANS LES TRACTS SYNDICAUX, SUR LE RÔLE ABJECT de L’U.E., de la C.F.D.T. et de la CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS, cette courroie de transmission de l’UE, dans la casse des acquis de 36 et de 45 !
Georges Gastaud
Le patron des patrons grogne : « Chaque semaine, on découvre de nouveaux problèmes », déplore Geoffroy Roux de Bézieux
Dans une interview accordé au très patronal journal Les Echos le patron du MEDEF – l’organisation des grandes entreprises et multinationale – passe aux aveux sur la réforme des retraites au moment où s’ouvre la mascarade de la conférence de financement, diversion voulu par Berger et la CES(CFDT et organisée par le régime Macron. Le président du Medef met les points sur i en revendicant qu’il s’opposer à la réforme s’il n’y a pas « d’équilibre financier », c’est à dire si elle ne réduit pas montants que les patrons et actionnaires doivent verser aux travailleurs pour financer les retraites via les caisses de sécurité sociale.
Son propos violent vient conforter la position de la CGT qui a quitté mercredi matin cette farce, puisqu’il ne s’agit pas d’une table des négociations où les travailleurs peuvent voir leurs droits défendus, mais d’une chambre d’enregistrement de la réduction de leurs droits et salaires.
Face à la CFDT, le MEDEF souligne : »Le Medef n’était pas demandeur d’un système universel » et alerte sur un plan Macron-Berge qui va plonger le système de retraite dans le chaos. « Chaque semaine, on découvre de nouveaux problèmes qui ont leur source dans l’universalité : la revalorisation des pensions sur un indicateur de revenu moyen par tête qui n’existe pas encore ; les transferts financiers qui vont devoir se mettre en place avec la future caisse universelle ». « Au fur et à mesure des discussions, notre inquiétude monte, s’agissant de la gouvernance, du financement et de la pénibilité. Si nous n’avons pas de réponses à nos craintes sur ces trois points, je m’opposerai à cette réforme »
Le patron des patrons souligne le danger de la réforme pour les travailleurs du privé, puisque le plan Macron qui vise à respecter la contrainte des 3% de déficit imposée par l’Euro, va se traduire par une réduction des 49 milliards d’euros versés par le budget de l’etat pour les pensions de retraites civiles des fonctionnaires et les régimes spéciaux. 49 milliards d’euros dont une large parties seront désormais à la charge des travailleurs du privé : » Alors que le budget de l’Etat comble chaque année le déficit des régimes spéciaux à hauteur de 6 milliards d’euros et finance les régimes de fonctionnaires pour 43 milliards, on n’a aucune certitude sur la façon dont ces financements seront pérennisés. Qu’est-ce qui garantit qu’à partir de 2025, lorsque nous serons tous en cotisations universelles, ce ne seront pas les salariés du privé et les indépendants qui paieront pour les agents du secteur public ? «
S’adressant via le journal des patrons Les Echos à ces pairs, le patron des patrons fait voler en éclat la communication mensongère du régime, indiquant que le but de ce plan Macron est de couper dans le budget consacré aux pensions de retraites en reculant l’age de départ à la retraite : « Il y a donc urgence à annoncer des mesures de redressement. Or depuis décembre, le gouvernement tortille, évite de parler d’âge pivot, d’âge d’équilibre ou de mesure d’âge », dénonce Geoffroy Roux de Bézieux. La revendication patronale est on ne peut plus clair : « il faut que le décalage de l’âge de départ soit la mesure principale, sinon exclusive. » « Pourquoi ne pas combiner une montée en charge de l’âge pivot au-delà de 2027, et une accélération de la réforme Touraine, qui allonge la durée de cotisation à 43 ans ? Ensuite, on ajouterait une pincée de produits du fonds de réserve des retraites ». « Au moins 90 % de l’effort financier doit porter sur l’âge » exige le Medef, c’est à dire sur les seuls travailleurs.
Fin de non recevoir également sur les mesures de pénibilité qui ne doivent pour le MEDEF n’être financé que par les seuls travailleurs : « Nous ne nions pas le sujet de l’usure au travail , mais il devrait être sorti du débat des retraites et discuté dans le cadre de la branche accidents du travail », dénonçant les régimes spéciaux usines à gaz opaques que veut créer la CFDT : « cela revient à créer des régimes spéciaux dans le privé » soulignant que contrairement au système existant la réforme ne donnera lieu à aucune garanties collectives pour les travailleurs concernés : « En aucun cas on ne pourra aller vers un système collectif »