Le 12 novembre dernier le PRCF était l’un des participants d’une rencontre avec le Front Uni pour la COP 27. Sa délégation a pu prononcer l’explication suivante
Il y a 30 ans avait lieu le Sommet de la Terre, c’était la fameuse conférence de Rio. Depuis ce jour, les Etats signataires se réunissent tous les ans pour décider, ensemble, que rien ne change.
Pour la forme, des effets d’annonce vont clamer de grandes évolutions dont nous attendons toujours les résultats : Protocole de Kyoto en 1997, Copenhague en 2009, Accord de Paris en 2015.
Prenons l’Accord de Paris par exemple, les États signataires se sont engagé à contenir leurs émissions de gaz à effet de serre, de sorte à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’augmentation globale d’ici la fin du siècle. Résultat, le 27 octobre dernier, l’ONU publiait dans un rapport que ce réchauffement global serait de 2.6 à 2.8 °C. Quand on se souvient de la propagande macroniste autour de cet événement, plutôt de ce non-événement, on se dit que le ridicule ne tue pas.
La COP27 ne fait pas exception à la règle, nous assisterons à de nouvelles annonces sans effet. Il est à noter que le renforcement des BRICS semble toutefois pousser les coordinateurs à organiser des débats sur les injustices créées par le plan des pays occidentaux en matière de lutte contre le réchauffement : à savoir chacun doit prendre des engagements proportionnellement aux émissions de gaz à effet de serre actuellement produits sur son territoire et non à ce qui a été produit au cours de son histoire et par ses entreprises. Pour illustrer cette hypocrisie, les pays occidentaux se permettent de dire que la Chine ne fait pas suffisament d’efforts alors que les USA ont produit en cumulé près de deux fois plus de CO2 sur leur territoire que ne l’a fait la Chine alors même que ces
chiffres considèrent les émissions de CO2 des usines des produits APPLE en Chine comme des émissions chinoises !
Le PRCF soutient depuis sa création que le capitalisme a désormais atteint son stade ultime : l’exterminisme. La classe bourgeoise mondialisée est prête à faire sombrer toute l’humanité dans la mort pour préserver sa domination et ses profits. Cet exterminisme s‘exprime notamment par l‘intensification des guerres impérialistes, mais également par la destruction du vivant et des écosystèmes – pudiquement nommé de manière comptable comme des «externalités négatives» de leurs activités industrielles.
Je parle bien ici de leurs activités industrielles, pas des nôtres. Nous ne nions pas, comme certains écolo petit-bourgeois d‘EELV, ou comme certains décroissants néo-païens, le rôle historique de la production dans la société humaine.
Nous avons en commun de dénoncer la production de gadgets futiles, ne répondant à aucun besoin social réel, mais nous affirmons en revanche notre besoin de disposer d‘une industrie de pointe capable d‘assurer une production de qualité qui réponde aux besoins de notre classe, le prolétariat. Et c‘est bien là une différence majeure !
Loin de rejeter les innovations réelles, notre modèle industriel se veut démocratique et centralisé, guidé par une économie planifiée solide. Nous, communistes, n‘avons pas à composer avec les désirs et les pulsions de mort qu‘imposent la propriété privée des moyens de production à la bourgeoisie. Ainsi, et sur la base du rapport du GIEC, nous affirmons les quatre points suivants :
Premièrement, Il est urgent, dans le domaine de l‘énergie :
-De reconstruire EDF, fleuron industriel de l‘électricité que nous devons a Marcel Paul, et de nationaliser la gestion de l‘ensemble des énergies.
-De soutenir une production énergétique la plus décarbonée qui soit : le nucléaire. Oui, le nucléaire, qui n‘émet que 6 g CO2/kWh contre de 15 g CO2/kWh pour l’éolien et même de 55 g CO2/kWh pour le photovoltaïque.
-De redynamiser la recherche sur le nucléaire civil, notamment la recherche sur les réacteurs à sels fondus fonctionnant au thorium ainsi que la recherche sur les réacteurs à fusion nucléaire.
Nous souhaitons insister un peu sur la question du nucléaire car à défaut d’être la solution ultime aux problèmes énergetiques et environnementaux auxquels notre société est confrontée, l’analyse concrète de l’énergie nucléaire permet d’ouvrir des perspectives progressistes. Il faut savoir, qu’il suffirait d’affecter 4 % des travailleurs à l’industrie nucléaire pour permettre un approvisionnement énergétique supérieur à la consommation actuelle globale en France, c’est-à-dire qui prend en compte la consommation de gaz et de pétrole pour le chauffage et le transport.
Cela illustre comment les problèmes énergétiques et environnementaux ne pourront être adressés sans que ne soit considérée une mobilisation du prolétariat de notre pays à la hauteur des enjeux, couplée à une réindustrialisation méthodique de notre territoire.
Deuxièmement, dans le domaine de la protection de l‘eau, des sols et de la biodiversité, il est nécessaire de :
-rebâtir des administrations publiques capables, en effectifs et en savoir-faire, de préserver la potabilité de notre eau et le bon fonctionnement de nos éco-systèmes aquatiques, de nos espaces naturels, et de nos forêts. Nous parlons ici de revenir sur la fusion entre ONEMA (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) et ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) dans ce qui s‘est appelé l‘APB (Agence française pour la biodiversité) puis l‘OFB (Office
français de la biodiversité ). Nous parlons également d‘affirmer le rôle de l‘Office National des Forêts dans la gestion des forêts publiques.
Bref, nous parlons de reconquérir des services publics essentiels à la conservation des milieux et de notre patrimoine naturel.
Troisièmement, dans le domaine de l‘agriculture, il est nécessaire de :
- construire les véritables conditions d‘une souveraineté alimentaire.
- mettre fin à l‘artificialisation des sols
- mener une politique de régulation des prix dans l‘objectif d‘atteindre un revenu paysan convenable
- mener un vaste plan d‘agroforesterie
Quatrièmement, dans le domaine des transports, il est nécessaire de :
- réaffirmer le rôle centre d‘une SNCF publique, nationalisée, réunifiée, en charge du transport des voyageurs et des marchandises ré-ouvrir les lignes ferroviaire rurales
- électrifier l’intégralité du rail français
Il est évident que tout ceci ne peut s‘envisager dans le cadre de l‘Union Européenne, ni dans le cadre d‘une France désindustrialisée, et dépourvue de souveraineté.
Le BA.BA de l’écologie est la préservation du vivant sous toutes ces formes. Un projet industriel de grande ampleur peut avoir un impact environnemental négatif mais il peut servir la société humaine. La guerre, elle, est une destruction pure, parfaitement inutile. Rappelons que la guerre qui sévit actuellement en Ukraine est entretenue par l’UE et notamment par Ursula Van Der Leyen, sa présidente non élue. La position des écologistes bourgeois EELV sur ce conflit est proprement scandaleuse et suicidaire. Plus que jamais nous avons besoin de notre indépendance vis-à-vis de l’OTAN et de l’UE.
C’est pourquoi le mot d’ordre du PRCF affirmant le rôle indispensable d’une alternative rouge et tricolore prend ici un sens nouveau : comment réduire les émissions mondiales si nous ne produisons pas localement ce dont nous avons besoin et que nous nous contentons du déménagement perpétuel du monde ? Comment réindustrialiser le pays dans le cadre d’un euro- mark fort ? Comment prendre ces décisions quand notre souveraineté est confisquée ?
Évidemment, la sortie de l’euro, de l’OTAN et de l’UE, ne suffit pas. Il nous faut aussi une 4eme sortie : celle du capitalisme. Rappelons les mots de Marx : « Le capital épuise les deux seules sources de toute richesse : la terre et le travailleur » annonçant il y a plus d’un siècle, les désastres que nous observons aujourd’hui.
« La Patrie ou la mort, le socialisme ou mourir » disent les camarades cubains, seul pays à avoir atteint le stade de développment durable selon l’ONU. Nous affirmons donc que, face à l’exterminisme destructeur de la bourgeoisie, une seule voie possible : la dictature du prolétariat, seule organisation compatible avec la survie du vivant sur la planète Terre dans la situation actuelle.
Nous vous remercions de votre invitation, car ce n’est que Tous ensemble et en même temps que nous vaincrons !