La pandémie de COVID-19 n’est pas la première épidémie respiratoire dévastatrice dans le monde, et ne sera sans doute pas la dernière. Pourtant, son origine et sa diffusion sont inédites, et sans doute liées de près à notre système économique et à notre rapport à l’environnement. L’effondrement de la biodiversité, la dégradation et la destruction d’écosystèmes, notamment forestiers, l’élevage intensif et la crise environnementale dans son ensemble constituent autant de facteurs qui permettent l’émergence de pathogènes comme celui à l’origine de cette crise. La multiplication des échanges à l’échelle du monde, encouragée par le mouvement de mondialisation et de consommation à tout-va, s’est chargé de sa diffusion large et rapide. Si quelques pays d’inspiration socialiste ou non, ayant conservé un système de santé public et performant, comme la Biélorussie, Cuba ou la Suède, ont entrepris de faire face dignement aux conséquences de la pandémie, dans de nombreux pays du monde, surtout les plus libéraux, les dégâts économiques et sociaux sont colossaux. Une fois de plus, le capitalisme produit lui-même ses propres maux, et entend bien en faire payer le prix aux classes populaires.
Si cette épidémie et la crise qu’elle produit permet, une fois de plus, de démontrer le caractère économiquement destructeur du capitalisme, elle nous permet aussi et surtout de comprendre ce que ce système est capable de produire de plus dangereux, grâce à son rapport à la Nature et à ses capacités de diffusion mondiale d’un pathogène contagieux.
En effet, la mondialisation permet le transport et la diffusion de maladies existantes, par l’échange massif de marchandises issues de production délocalisées. Plusieurs exemples :
- La Graphiose de l’Orme, un champignon pathogène des arbres du même nom, importée d’Amérique dans les années 1970, à l’origine de la quasi-disparition de ces arbres de nos paysages forestiers ;
- Le frelon asiatique, aujourd’hui une menace grave pour nos abeilles et nos frelons autochtones, importé dans un conteneur d’Asie ;
- La Chalarose du frêne, un champignon pathogène des arbres du même nom, importée d’Asie, dans les années 2000 et qui menace l’avenir de ces arbres dans nos paysages forestiers ;
- La maladie de Lyme, importée d’Amérique du Nord au 20ème siècle.
C’est cette dernière qui est la plus intéressante, par son origine et sa diffusion. En effet, c’est aussi un pur produit du capitalisme et de ses méfaits. Cette maladie infectieuse dégénérative du système nerveux et parfois incurable, est une « zoonose », comme le SARS-COV2 à l’origine de la COVID-19.
Les « zoonoses » sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites. Pour « LYME » c’est une bactérie, la borrélie, pour la COVID-19, un virus.
Pour la maladie de Lyme, cette bactérie est initialement portée par les mammifères forestiers comme le chevreuil. Les premières transmissions de mammifères à l’homme via les « tiques » ont été décrites en Amérique du Nord et en Europe au 20ème siècle. Ces transmissions ont été possibles par le développement des activités humaines sur le milieu naturel environnant, développement capitaliste oblige, sans précautions. Les barrières naturelles qui empêchaient la transmission de pathogènes ont peu à peu été abattues par l’artificialisation de l’environnement.
La comparaison « dialectique » entre Lyme et la COVID-19 ne s’arrête pas là. Si l’origine et la diffusion sont liées au capitalisme, l’échec cuisant dans la gestion médicale de la pandémie est lui aussi lié à ce dernier.
En effet, la maladie de Lyme, en France et aujourd’hui, constitue un véritable scandale sanitaire. L’usage d’un test inefficace (lié à des conflits d’intérêts avec SANOFI, qui produit le test « Elisa », et à une volonté politique de sous-estimer la maladie) conduit à sous-estimer la diffusion de la maladie et empêche le diagnostic de certains malades. La non-reconnaissance du caractère chronique de certaines de ses formes plonge de nombreux patients dans un « désert médical » et empêche la reconnaissance officielle de leur pathologie, et complique donc leurs soins. Enfin, il existe des conflits entre praticiens sur les méthodes de soin de la maladie (dans lesquelles les liens d’intérêts ne sont jamais très loin), opposants des médecins « pratiques » qui se basent sur leurs expériences pour accompagner les malades dans un protocole médical personnalisé et des médecins « théoriques » qui refusent de s’écarter du protocole en vigueur (pourtant inefficace dans de nombreux cas). Ces débats parasitent la mise en place d’une stratégie médicale générale et efficace, et rend ainsi difficile l’accès aux soins pour les malades. Voilà un récit pas si éloigné des débats médicaux liés à la pandémie de COVID-19 (Voir le livre du Professeur Péronne : « Y-a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?»).
Revenons justement à cette dernière : son origine est-elle liée à notre système capitaliste et au rapport à l’environnement qu’il instaure ? Oui ! C’est parce que ce dernier détruit massivement les barrières de protection naturelles par l’artificialisation et l’industrialisation des milieux, que des pathogènes peuvent passer plus facilement de certains mammifères à l’homme. C’est d’autant plus le cas quand il s’agit de l’industrialisation et de la marchandisation du vivant, via l’élevage industriel et le commerce d’espèces animales sauvages, et ainsi que de leurs déplacements partout dans le monde, pour satisfaire je ne sais quel besoin imaginaire du « capitalisme de la séduction ».
C’est aussi le capitalisme, par le développement de la mondialisation qu’il contient, qui a contribué à une diffusion large et rapide de ce pathogène, puisqu’il n’aura mis que quelque semaines pour contaminer la terre entière. La délocalisation des productions et la société de consommation reposent en effet sur des échanges massifs de marchandises à travers les continents, sans précautions prises, puisque cela nuirait au « taux de profit » de ceux qui s’engraissent grâce à ce système.
Enfin, les mêmes conflits d’intérêts et autres appétits de profits capitalistes ont conduit de nombreux pays :
- À détruire leurs systèmes publics de santé
- À minimiser les premières vagues de contamination
- À privilégier les réponses politiques autoritaires aux réponses médicales
- À refuser le recours à des pistes médicales n’ouvrant pas de perspectives de profits massifs
- À privilégier la stratégie vaccinatoire, très prometteuse de profits, au mépris des autres
Ces choix couteront la vie à de nombreux patients et seront dévastateurs d’un point de vue économique.
Ainsi, dans le développement mondial de pandémies comme la COVID-19, et dans la crise qu’il produit, le capitalisme occupe à la fois le rôle de :
- Facteur prédisposant
- Facteur déclenchant
- Facteur aggravant
Le capitalisme est donc dangereux pour la santé et pour l’environnement, même à petite dose… Ces éléments de réflexion confirment la nouvelle phase vers laquelle il semble se diriger : « l’Exterminisme ». Cela sous-entend que son existence même commence à menacer la survie de l’humanité, il est donc urgent « d’en sortir » pour « s’en sortir ».
commission écologie du PRCF
La SUEDE fait partie des pays au pire résultats. Voir OMS dashboard. Un bilan de 680 morts par million d’habitants, 60 fois supérieur à celui de CUBA. La suede c’est la merde comme en FRANCE.