« Mayotte 2025 ? C’est bien trop loin ! Les élus doivent agir durant leur mandat. À l’heure actuelle, les habitants de Mayotte voient bien les devoirs inhérents au fait d’être un département, les impôts entre autres. Ils les comprennent et y participent. Mais par contre, les droits tardent à arriver. Si le gouvernement reste donc déterminé à appliquer sa feuille de route, nous le resterons nous aussi, et si rien n’est fait, alors nous manifesterons tous les jours s’il le faut.” c’est par ces mots que la ministre de l’outre mer a été accueilli à Mayotte.
La colère monte à Mayotte, ou l’égalité Républicaine n’est toujours pas à l’ordre du jour. Un mouvement de grève
A Mayotte, depuis le 3 novembre 2015, les salariés du secteur public et du secteur privé sont en grève à l’appel de l’intersyndicale réunissant les 6 premières organisations syndicales de l’île. Depuis des mois, la situation sociale se tend face à l’absence de réponses apportées aux revendications des organisations syndicales. En septembre 2015, Salim Nahouda, secrétaire général de la CGTMa, prédisait une crise sociale sans précédent. Aujourd’hui l’exaspération est à son comble et le mouvement de lutte se durcit.
Tant dans le secteur public que le secteur privé, la situation est figée… Mayotte, 101e département français est une terre délaissée par la République. A ce jour, dans l’île, française depuis 1841, l’application du code du travail national n’est toujours qu’à hauteur de 22%. Seules deux conventions collectives sont effectives dans le secteur privé. Les mahorais revendiquent donc le juste rattrapage du droit avec le territoire hexagonal, avec l’application immédiate et entière du Code du travail ainsi que l’application des conventions collectives nationales. Dans le secteur privé encore, ils revendiquent leur droit à la solidarité nationale pour les retraites de base et complémentaires ainsi que pour les prestations sociales.
Dans le secteur public, les mahorais font face à un départ régulier des fonctionnaires et l’absence de pourvoi des postes créés. Ils réclament donc la revalorisation de l’attractivité de l’île, le développement de services publics de qualité pour développer les potentialités de l’île. Nombres d’années de cotisations des fonctionnaires pour la retraite ne sont pas comptabilisées, avec une incidence directe sur la qualité de vie des retraités qui ne peuvent faire face au coût élevé de la vie sur l’île. Pour les actifs, c’est la reconstitution des carrières pour une considération des années passées au statut de Collectivité Départementale ainsi qu’une augmentation de l’indexation des salaires qui est demandée pour pouvoir pallier à la vie chère.
Enfin, nombre de militants et délégués syndicaux ont été menacés et licenciés en raison de leur engagement. L’intersyndical réclame leur réintégration immédiate dans leur emploi et le respect du dialogue social à Mayotte.
La CGT soutient pleinement les revendications portées par la CGTMa et l’intersyndicale. Elle interpelle les pouvoirs publics français sur la nécessité urgente de prendre en compte les attentes légitimes des travailleurs mahorais. Les réponses de la ministre des Outres-mer, George Paul Langevin aux organisations syndicales lors de sa visite le 10 novembre ne sont pas au niveau d’un dialogue social de qualité. La CGT témoigne de son entière solidarité avec les travailleurs mahorais dans leur lutte pour que l’égalité des droits s’applique sur l’ensemble du territoire français.
CGT Montreuil, le 25 novembre 2015