Madame Taubira, ex-Garde des Sceaux depuis quelques heures, a été depuis longtemps la caution de gauche d’une social-démocratie en pleine dérive néolibérale, belliciste, anti-ouvrière, européiste, et donc antinationale, et même social-fasciste avec l’état d’urgence à rallonge ou la répression anti-syndicale chez GoodYear ou à Air France.
Sa démission, si elle n’apporte rien en soi, Madame Taubira ayant avec constance mis en place la politique définie par l’Exécutif Hollande/Valls, permet sur le plan symbolique de briser les dernières illusions, si toutefois il en subsistait, sur le caractère de « gauche » du pouvoir actuel.
La démolition méthodique et cynique de ce qui fait l’Etat social et même l’Etat de droit dans notre pays, c’est-à-dire le résultat des luttes séculaires de notre peuple, sa classe ouvrière en tête, par la clique Hollande/ Macron/Valls qui a dignement succédé à celle de Sarkozy/Fillon/Juppé interdit désormais toute mystification sur le caractère progressiste ou patriote des fondés de pouvoir du MEDEF et de l’UE qui dirigent la France. Les militants qui continuent de soutenir le parti « socialiste » dans ces conditions, les « communistes » comme P. Laurent qui veulent concourir avec ces « socialistes »-là dans le cadre d’une grande « primaire à gauche » et à l’américaine, ne peuvent plus être que des apparatchiks ou d’incurables dupes.
Ce PS et ceux qui le servent sont des ennemis de classe des ouvriers, des petits et moyens paysans, des employés, des fonctionnaires, des petits artisans et commerçants et même des petites entreprises étranglées par les collègues de Macron, les banksters.
Face à cela la péripétie sans grande importance de la démission de Madame Taubira ne change rien. Elle ne fait que révéler la crise politique chronique dans laquelle se débat un pouvoir qui sape lui-même sa base électorale pour servir les intérêts de son maître, le grand capital engagé dans la « construction » européenne, dont toutes les exigences sont mises en œuvre par ce qui fut le Parti socialiste qui, parions-le, va changer de nom, comme d’ailleurs son fidèle vassal le PCF-PGE, pour mieux exprimer ce qu’il est : un parti au service de l’oligarchie capitaliste.
Que Madame Taubira ne nous en veuille pas si nous ne pleurons pas son départ comme nous n’attachions aucune importance à sa présence gouvernementale. Simplement par charité laïque peut-on suggérer à Madame Taubira de se renseigner auprès d’Arnaud Montbourg s’il ne reste pas une place chez Ikea pour vendre des… placards fabriqués ailleurs.