REÇUE PAR L’UNION DES RETRAITÉS DE MONACO ET PAR L’UNION DES SYNDICATS DE MONACO, LE SECTEUR RETRAITÉS DE LA FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE DIRIGÉ PAR QUIM BOIX S’EXPRIME SUR LA DÉFENSE DES RETRAITES EN EUROPE
Alors que la Confédération Européenne des Syndicats présidée par Berger, et que l’intersyndicale pilotée par le même personnage ont étalé leur impuissance à bloquer la énième contre-réforme maastrichtienne des retraites, la FSM montre le seul chemin qui mène à la victoire et à la dignité du monde du travail : LE COMBAT DE CLASSE.
« La finance exige un autre système complémentaire de retraite basé sur la capitalisation des cotisations qui sert mieux leurs intérêts »
INTERVENTION DE LA DELEGATION SUISSE A LA 2ème CONFERENCE DU TUI DES RETRAITÉ(E)S EUROPÉEN(E)S
Cher(e)s militant(e)s
Nous les retraités suisses participants à la 2ème Conférence des retraités nous adressons nos salutations solidaires et fraternelles à tous les participant(e)s à notre conférence et souhaitons le succès de nos travaux.
LE SYSTÈME DE PREVOYANCE EN SUISSE
La situation des travailleurs suisses était au 19ème siècle tragique, après une longue vie de labeur quand sonnait l’heure de quitter le travail à cause de l’âge, la plupart d’entre eux n’avaient aucune ressource. Ils dépendaient de la charité publique des communes et celle des églises. A ce moment apparaissent les premières revendications pour un système social des retraites, la lutte a été longue jusqu’à 1947 et l’instauration d’une caisse de retraite qui couvre l’ensemble des habitants du pays.
Le système des retraites en Suisse repose sur trois piliers, l’AVS assurance vieillesse et survivants, la prévoyance professionnelle et l’épargne individuelle.
L’AVS est un système basé sur le principe de la répartition, les travailleurs actifs payent des cotisations qui sont distribués aux vétérans du travail sous forme de rente. Ce système crée la solidarité entre les générations, les jeunes générations payent pour les ainés qui de leur côté ont protégé ces jeunes pendant leur enfance et leur adolescence et ainsi de suite au cours du temps. Malgré le fait qu’il s’agit d’un système publique qui concerne l’ensemble de la population et juste dans son principe, l’AVS n’est pas capable de couvrir les besoins des retraités à cause du niveau bas des rentes payées qui objectivement ne permettent pas de vivre. La raison en est la faible contribution à la caisse des employeurs. Les patrons considèrent qu’une plus grande contribution de leur part est un coût supplémentaire qui potentiellement diminue leurs profits très élevés soit dit en passant. Ainsi la grande partie de la charge repose sur le dos des travailleurs.
Le système a aussi une caractéristique très déplaisante aux yeux des capitalistes financiers. Il est basé sur la répartition, les cotisations payent les rentes. Les réserves financières ne constituent pas un capital financier suffisant qui serait mis à la disposition des banques et autres instituts financiers. La finance exige un autre système complémentaire de retraite basé sur la capitalisation des cotisations qui sert mieux leurs intérêts
C’est la prévoyance professionnelle appelé aussi deuxième pilier. Il est constitué d’une multitude de caisses, chaque employeur adhère pour lui et ses employés à une caisse de son choix. Les deux parties versent des cotisations qui sont capitalisées et au moment du départ à la retraite le retraité touche sa rente basé sur la capitalisation de ses avoirs. Ce système produit des réserves énormes qui sont mises à la disposition des banques et d’autres instituts financiers. La caisse a le droit aussi d’investir dans des papiers valeurs et autres formes d’investissements. Ainsi le risque pèse sur la caisse de pensions et par conséquent sur les retraités.
Les gérants des caisses qui sont en même temps des cadres de banques et autres entreprises financières, confient l’argent accumulé à des institutions financières qui ont à leur disposition d’énormes capitaux pour leurs opérations d’investissement et aussi de spéculation boursière et autres. Ces mêmes gérants prenant prétexte des incertitudes du marché revoient fréquemment à la baisse le taux de rendement des avoirs des caisses avec des conséquences désastreuses pour les rentes des retraités.
Il s’agit d’un système anti-social qui met l’argent accumulé par les versements des cotisations en vue de la retraite au service de la spéculation financière
Le troisième pilier repose uniquement sur l’épargne individuelle et la responsabilité individuelle. On demande aux travailleurs d’épargner sur leurs salaires, mais comment épargner quand le salaire permet à peine pour vivre ? Une fois le capital touché par le retraité épargnant il est soumis à l’impôt et la somme d’argent à sa disposition est vite épuisée. Tout cela résulte à des rentes de vieillesse qui ne sont pas capables de couvrir les besoins des ainés
Mais à part cela les retraités comme le reste de la population sont les victimes d’un système d’assurance maladie qui exige le paiement des primes d’assurance énormes par rapport aux revenus. Le système suisse est basé sur l’obligation légale de tous à s’assurer mais les primes ne sont pas calculés d’après les revenus mais selon des barèmes comme l’âge, les coûts de santé dans la région du pays où l’on vit et en fin de compte le pauvre paye autant que le riche. C’est un système foncièrement injuste L’assurance de base prévu par la loi ne couvre pas tout et les assurés sont obligés de contracter des assurances complémentaires pour couvrir certaines dépenses comme appeler une ambulance.
Cette situation calamiteuse pour les retraités est le fruit d’une politique antisociale qui est pratiqué par le gouvernement et les deux chambres législatives depuis plusieurs décennies. Le but principal est de servir la stratégie du capital pour soigner ses intérêts contre les besoins immédiats des couches populaires. Tout passe par le crible du rapport coût / bénéfice où il est considéré comme coût les besoins populaires et bénéfice les profits capitalistes
Quand il s’agit des profits capitalistes la balance penche toujours de leur côté. Les besoins populaires n’ont qu’une importance toute relative aux yeux des gouvernants.
Dernier exploit de cette politique est le relèvement de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans pour égaler l’âge de la retraite pour les hommes. C’est une mesure pour l’égalité entre hommes et femmes on nous a assuré. Mais si l’important dans cette affaire était l’égalité rien n’empêchait de diminuer l’âge de la retraite des hommes à 64 ans. L’égalité est prise en otage pour justifier des mesures réactionnaires.
En même temps la pression des capitalistes devient de plus en plus forte pour augmenter l’âge du départ à la retraite à 66 ans. L’organisation de la jeunesse du parti Libéral-Radical sort du bois et lance le débat sous prétexte de garantir la pérennité de la caisse fédérale pour l’AVS menacée d’après eux par l’évolution démographique et la longévité des retraités.
On peint le diable sur la muraille en prétendant que le système des retraites va s’écrouler sans ces mesures antipopulaires. On insiste sur l’évolution défavorable du rapport entre les actifs et les inactifs sans prendre en compte les énormes gains en productivité du travail qui ont été faits les dernieres décennies ainsi que le fait que le système capitaliste augmente artificiellement le nombre d’inactifs en condamnant un grand nombre de travailleurs au chômage. Avec ces supercheries on essaye de convaincre les gens de la nécessité d’augmenter l’âge du départ à la retraite pour soi- disant garantir la pérennité du système des retraites. Pour les capitalistes tout ce qui augmentent le degré d’exploitation des travailleurs est bon à prendre.
La raison de cette politique, hostile aux intérêts des travailleurs même quand le temps de la retraite a sonné, est d’augmenter le degré d’exploitation des travailleurs pour accroitre les profits. L’augmentation de la durée du temps de travail sous toutes ses formes est un des outils pour arracher de la plus-value supplémentaire donc des profits supplémentaires.
Une grande partie des travailleurs et des retraités issus du monde du travail sont conscients des effets dévastateurs de cette politique pour leurs vies et ils la rejettent Ils s’organisent en associations de défense des intérêts des retraités, mais même à l’intérieur de ces organisations l’unité de décision et d’action n’est pas souvent possible à faire à cause de la prédominance des idées réformistes qui sont propagées par la socialdémocratie toujours prête à composer avec les intérêts capitalistes et à leur subordonner les besoins populaires.
Les vrais besoins des retraités des couches populaires de la société sont diamétralement opposés aux intérêts capitalistes, et la lutte pour leur satisfaction passe par le rejet du minimalisme et de la collaboration avec le capital. Il n’y a pas de compromis possible, tout compromis est au fond un moindre mal qui met à mal les besoins fondamentaux des retraités. L’opposition se résume entre les vies des retraités et les profits des capitalistes.
Les retraités doivent se ranger résolument du côté des travailleurs dans la lutte pour des salaires meilleurs, pour des rentes de retraite meilleures. Ce sont les travailleurs qui produisent et qui créent les richesses de la société que les capitalistes s’approprient indûment. C’est au capital de payer pour des salaires et des retraites qui couvrent les besoins actuels des travailleurs et des retraités et ceci jusqu’au moment où les travailleurs décideront de prendre les choses en main et de mettre au centre de l’économie, à la place du profit, leurs besoins, les besoins de la société entière. Avec notre lutte nous allons mettre notre pierre à ce vaste édifice. Vive la solidarité entre retraités et travailleurs.