Par Georges Gastaud, membre du secrétariat national du PRCF
Pour pasticher Marcel Pagnol, la légitimité politique, c’est comme les allumettes et la confiance, ça ne sert qu’une fois. Macron qui, par deux fois, n’a dû son élection à l’arrache qu’au rejet (de moins en moins ferme, d’ailleurs!) de Marine Le Pen et surtout, qu’à l’inconsistance politique de l’euro-gauche établie, a littéralement cramé ce qui lui restait de légitimité en imposant aux Français, sur sommation de Bruxelles et des milieux financiers, une contre-réforme dévastatrice dont notre peuple ne voulait massivement pas. Dorénavant, on « voit le jour » à travers cette Vème « République » régentée par l’UE et arrimée aux faucons de l’OTAN. Une « République » du spectacle et de la matraque dans laquelle les confédés syndicales euro-formatées et le Parlement complaisant sont respectivement ridiculisés à coups de « dialogue social » bidon et de 49/3 à répétition, où des syndicats policiers factieux applaudis par Fabien Roussel vilipendent la justice sous les fenêtres du Palais-Bourbon et où, dispositif du « quinquennat » oblige, les députés sont l’ombre portée d’un président despotique et déconnecté du pays. Quant au cap politique du pays, il est suicidaire, du moins si le monde du travail et ce qui reste en France de francs républicains n’y mettent pas le holà: c’est vrai
* sur le plan géopolitique avec la marche ruineuse, assumée par Macron, vers un « conflit global de haute intensité » de l’UE-OTAN contre la Chine et la Russie, * sur le plan national avec la dissolution en marche de la République française dans l’Europe fédérale voulue par Scholz (abandon du droit de veto des Etats européens au profit de l’UE?),
* sur les plans linguistique et culturel avec la substitution galopante du tout-américain à la langue de Molière,
* sur le plan socio-économique avec l’affaiblissement continu du produire en France (industrie, agriculture, pêche, artisanat), des services publics euro-privatisés (l’Education nationale et l’hôpital public sont en perdition!) et de l’ensemble des avancées sociales issues du Front populaire et de l’oeuvre des ministres franchement communistes de 1945/1947…
Si l’on ajoute à cela la fragmentation explosive du pays, avec des « élites » qui planquent chaque année 80 milliards dans les paradis fiscaux, et symétriquement, des « périphéries » à l’abandon hissant le gilet jaune sur les Champs Elysées et/ou une jeunesse banlieusarde paupérisée s’abandonnant aux émeutes du désespoir (sans oublier les revendications séparatistes des milieux régionalistes accusant « Paris » faute de dénoncer le capitalisme), on voit qu’il serait illusoire de prévoir de prochains « jours heureux » pour notre pays; du moins, répétons-le, si le « monde du travail » ne reprend pas toute sa place « au coeur de la vie nationale » comme y invitaient les inspirateurs communistes du programme du CNR, les Duclos, Villon et autre Thorez.
Pourtant, Marianne – c’est-à-dire la nation laborieuse et républicaine – ne consent pas au viol à répétition qu’elle subit. Car il faut noter avec Marx que « la France reste la terre classique des affrontements de classes menés jusqu’au bout« . Jusqu’à la fascisation du côté d’une classe dominante éprise d’Etat policier de Zemmour à Darmanin en passant par Ciotti.
Ou à l’inverse, du côté prolétarien, jusqu’à la tentation du blocage du profit capitaliste et de la grève générale reconductible comme osa récemment y appeler l’aile ouvrière du mouvement des retraites, raffineurs, énergéticiens d’EDF, cheminots, éboueurs et dockers…
Qu’est-ce alors qui manque à notre peuple pour ne plus seulement réagir de manière fragmentaire… et perdante cher à Laurent Berger, mais pour aller au « tous ensemble en même temps » victorieux avec une offensive de masse balayant l’extrême droite et ce Parti Maastrichtien Unique des Macron, Hollande et autre Sarko si rampants devant les riches et si inhumains à l’encontre du peuple ?
La réponse est claire: ce qui manque, c’est une vraie gauche populaire et euro-insoumise, affranchissant la France de l’euro, de l’UE et de l’OTAN, défendant l’indépendance nationale, la paix, la démocratie, le progrès social, le produire en France, les services publics, refusant l’anticommunisme délétère et portant la perspective d’un socialisme-communisme pour notre temps.
Ce que faisait à son heure le grand PCF ouvrier et marxiste-léniniste quand, n’ayant pas encore rallié, hélas, avec Hue, Buffet, Laurent et Roussel, la « construction » euro-atlantiste tueuse de France et de progrès social, les Marcel Paul et autre Croizat associés à la CGT de classe de Frachon savaient associer le drapeau rouge du prolétariat au drapeau tricolore de Valmy et des maquis FTP.
C’est à reconstituer, dans les formes de notre époque, cette Alternative pacifique, patriotique, progressiste et écologiste qu’oeuvre le PRCF tout en oeuvrant à la reconstitution d’un parti communiste de combat et d’un grand syndicalisme rouge incarné à l’international par la FSM.
Alors, Macron peut bien, avec ses innombrables conseillers grassement payés par nos impôts, se demander s’il faut remanier le gouvernement (pour faire la même politique!), dissoudre l’Assemblée (et s’allier aux LR…) ou bricoler un référendum qui fera diversion ou qui sera aussitôt violé si son résultat ne convient pas à l’UE: la balle est dans le camp populaire qui doit reprendre l’initiative. P
Pourquoi pas en mettant en débat l’idée d’une grande manifestation unitaire de lutte sur les Champs Elysées cet automne pour permettre à notre peuple d’exiger d’une seule voix l’abrogation des contre-réformes, l’augmentation générale des salaires, l’abolition des mesures liberticides…
Et le « retour du monde du travail au centre de la vie nationale ».
Rejoignez notre combat.