Ils se faisaient bruyamment entendre dans la gare avec des vuvuzelas et autres cornes de brume ; après 8 jours de grève les travailleurs du groupe Areas à la gare Saint Charles de Marseille ont obtenu victoire. Avec la CGT, une cinquantaines de salariés des enseignes de restauration rapide du groupe (Monop Dayli, Exki, Go Jhonny Go, Paul…) se sont mobilisés, obligeant à la fermeture de la plupart des points de vente. Des militants du PRCF 13 leur ont apporté leur soutien, l’occasion de leur permettre de faire entendre leurs voix avec Initiative Communiste.
PRCF 13 – Peux-tu te présenter ?
Je suis Faiza de la CGT, déléguée du personnel au sein de l’entreprise Areas, où je travaille en tant qu’assistante manager depuis 10 ans.
Pourquoi êtes vous mobilisés ? Quelles sont vos revendications ?
On fait grève pour plusieurs raisons : les conditions de travail déplorables, le management agressif, le manque de matériel, beaucoup de convocations abusives, notamment en vue de licenciement [ndlr : la liste des revendications était plus longue que ça].
Depuis combien de temps tenez-vous le piquet de grève et combien de personnes sont mobilisées ?
On tient le piquet de grève depuis huit jour avec 99,99% d’employés en grève. Trois jours après le début de la grève, on avait déjà réussi à faire fermer les quatre points de vente qui sont Exki, Monop’Daily, Paul et Go Johnny Go.
Quel a été l’élément déclencheur de la grève ?
La venue de trois Directeur d’exploitation, arrivés début septembre. On avait déjà discuté avec notre superviseur et notre directrice de l’origine de leur venue, puisque leur salaire est à 2500 € en minimum net, alors que la direction nous dit qu’elle n’a pas d’argent et qu’on a pas droit aux primes, alors que dans l’année, de octobre 2022 à octobre 2023, on a fait un chiffre d’affaire exceptionnel, ainsi que cet été, avec les vacances et la coupe du monde de rugby. A titre d’exemple, un lundi, chaque point de vente avait fait 15 000 € de chiffre d’affaire maximum et 7 900 € minimum. Et après on nous dit qu’on a pas le droit aux primes.
En fait, ces trois directeurs sont venus pour nous fliquer, pour suivre nos faits et gestes ; d’ailleurs, ils se ne le cachaient pas, ils nous le disaient haut et fort : “C’est nous qui allons vous gérer” ; “si vous avez quelque chose à demander, ce n’est plus avec vos managers, ni avec votre superviseur, ni avec vos responsable de points de vente, mais c’est avec nous qu’il va falloir que vous voyez tout ça.” Ils étaient très agressif. C’est vraiment leur venue qui a été l’élément déclencheur.
As-tu un message pour la jeunesse qui arrive sur le marché du travail sans protections sociale, pendant que le gouvernement détruit petit à petit toutes nos
conquêtes sociales, et que nous arrivons sur le marché du travail sans perspectives positives pour notre futur ?
Je conseille aux jeunes de tenir tête, de faire ce qu’ils aiment, de ne pas se laisser faire. Ne pas se laisser faire par des patrons qui pensent qu’on ne connait pas les lois, qu’on est pas allé à l’école : on a des droits du travail, il y a des lois, des syndicats dans lesquels il faut s’engager. Parfois on rencontre des RH qui ont des bac+20, mais niveau lois ils sont zéro. On avait déjà subi le racisme de l’ancien directeur en 2017, et son management très, très agressif – je suis même partie en dépression pendant 1 mois. Mais au final, quand j’ai vu que la cgt était là pour nous, j’ai appris beaucoup. Depuis, cela fait maintenant 4 ans que je suis syndiquée à la CGT, et j’invite la jeunesse à faire de même