Coup sur coup, on apprend non sans déplaisir excessif que, ce 11 décembre 2023…
a) la commission gouvernementale « sur la parentalité » présidée par la très macroniste Aurore Bergé vient d’exploser avant même de s’être réunie. En effet, trois experts pressentis pour y participer viennent d’en démissionner avec fracas à la suite des annonces médiatiques de Bergé préjugeant des conclusions de cette commission dans un sens ultra-répressif (infliger de lourdes amendes ou imposer des travaux d’intérêt général aux « parents défaillants » – souvent des mamans pauvres, isolées et travaillant dur dans la journée – d’enfants commettant des délits).
b) Et surtout, le gouvernement Borne et sa vedette censément « présidentiable », le superflic Gérald Darmanin, l’homme qui ne sait plus quoi faire pour « coller » à l’ultraréaction RN et LR, ont subi un cuisant camouflet en perdant le vote parlementaire préalable au débat officiel sur le projet de loi « immigration ».
Par-delà les questions de fond que soulèvent ces défaites à répétition du pouvoir (la droitisation sans limite du pouvoir atteste que le « ni droite ni gauche » macroniste est intenable dans la durée), ce vote souligne à nouveau la totale illégitimité démocratique d’un pouvoir qui ne tient qu’à coups de 49/3, qui a piétiné l’opposition massive des travailleurs français à la contre-réforme des retraites, et dont le chef de file méprisant n’a jamais dû son élection (au rabais: 20% environ des inscrits) qu’au fait que le RN lepéniste est, ou était du moins jusqu’ici, encore plus détesté que lui dans le pays.
Rappelons par ailleurs que :
- comme les deux présidents qui l’ont précédé depuis le « Non » retentissant des Français à la Constitution européenne, à savoir Sarkozy et Hollande, Macron est foncièrement illégitime aux yeux de tout vrai républicain. En effet, il gouverne dans le cadre du Traité de Lisbonne qui n’est rien d’autre qu’un condensé de cette constitution européenne que le peuple français avait cru rejeter le 29 mai 2005; si bien qu’en réalité, et par la volonté de son oligarchie antinationale, notre pays est depuis lors sous tutelle supranationale, ce qui délégitime tout « président » – en réalité, tout proconsul de l’UE atlantique – acceptant de « gouverner » dans ce cadre fondamentalement illégitime. Macron fait même encore pis que ses prédécesseurs puisqu’il force les Maires de France à arborer le prétendu drapeau européen sur les Maries alors qu’en 2005, ce symbole de l’Etat supranational, indissociable de la Constitution européenne à l’égal du prétendu « hymne européen », a été rejeté par le suffrage universel en même temps que l’était le défunt « TCE ».
au second tour des législatives 2022, 55% des Français se sont abstenus (sans compter toutes les autres élections omme les régionales de juin 2021 qui ont connu un taux d’abstention record de 66% !) car ils ont instinctivement compris que, dans le cadre du dispositif hautement antidémocratique du « quinquennat », qui subordonne de fait la législative à la présidentielle (donc le pouvoir législatif au pouvoir exécutif!), l’élection législative n’a d’autre fonction que celle de confirmer la toute-puissance du monarque présidentiel investi un mois plus tôt. Macron n’a donc même pas la majorité dans une Assemblée nationale élue au rabais et qui ne représente elle-même que 45% des Français ! Qu’adviendrait-il de ce président archi-impopulaire (le monde entier l’a constaté en entendant la bronca qu’il a subie au Stade de France lors de l’ouverture de la Coupe du monde de rugby) s’il ne recrutait à tour de bras des C.R.S., lui dont chacun sait bien qu’il a eu très chaud quand les Gilets jaunes de 2018-2019, cette graine de nouveaux Sans Culottes, entreprirent d’ « aller le chercher chez lui » (comme dit la chanson) en tentant de forcer l’enceinte de l’Elysée?
Dans ces conditions, la question que nous, PRCF, qui sommes à la fois franchement communistes, 100% républicains et 1000% antifascistes, ne nous lasserons pas de poser est : Que faire pour que cet affaiblissement fort bien venu du proconsul hexagonal de l’UE-OTAN et du MEDEF permette au mouvement populaire de reprendre l’offensive tous azimut ? Une offensive qui signifiera : abrogation des contre-réformes, des privatisations, des délocalisation et des lois liberticides, augmentation générale des revenus du travail, baisse des dépenses d’armement et défense de la paix mondiale, reconquête de la souveraineté du peuple français, retour du monde du travail au centre des problématiques sociopolitiques.
Mais d’abord, citoyens et camarades, que ne surtout pas, que ne surtout plus faire si nous voulons vraiment réaffirmer la souveraineté populaire face à l’illégitimé macroniste?
Répétons-le : il faut d’abord cesser de RELEGITIMER PITEUSEMENT le Macronat, comme l’ont successivement fait TOUTES les confédérations syndicales à la suite de la CFDT, puis TOUS les partis politiques – y compris hélas ceux qui se disent « insoumis » ou « communiste »! – en courant ensemble ou séparément à Matignon ou à l’Elysée au moindre coup de sifflet de cette clique minoritaire et dangereuse pour le pays comme on le voit notamment avec sa politique étrangère déshonorante pour la France sur tous les théâtres étrangers – Ukraine, Proche-Orient ou Afrique. Dirigeants confédéraux de la CGT, de FO et de la CGC, allez-vous enfin cesser de suivre la CFDT euro-béate et Macron-compatible? Allez-vous enfin comprendre que le « dialogue social » – et c’est encore plus vrai avec Macron qu’avec tous ses prédécesseurs – n’est qu’une MISE EN SCENE où les salariés figurent les dindes que l’on plume à Noël pendant que le MEDEF dicte sa loi avec la complicité de l’UE et sous la supervision de l’OTAN ?
Et sur le plan proprement politique, les dirigeants du P »C »F et de LFI, – ne parlons même pas d’un PS qui n’a jamais rien fait d’autre que collaborer avec le Capital – vont-ils encore longtemps continuer de cautionner et de ventiler ce pouvoir à bout de souffle en le traitant comme le représentant qualifié d’un peuple travailleur que l’Elysée et Matignon piétinent chaque jour davantage (cf. leur acharnement récent contre les indemnités chômage et les mesures humiliantes prises par le Macronat contre les titulaires du RSA) ?
Surtout, l’heure est à la vraie radicalité. Celle-ci ne consiste pas à cultiver « le bruit et la fureur » à la manière d’un Mélenchon dont les harangues cachent mal les ralliements de principe à la « construction » européenne et le soutien de fait à l’OTAN en Ukraine – mais à aller à la racine des choses. Or la racine du « mal français », c’est l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, c’est l’U.E., cette prison des peuples en passe de se muer dictatorialement en « Etat européen », c’est l’OTAN, qui nous entraîne dans une confrontation mondiale avec les Russes et les Chinois sous l’égide des USA, et surtout, c’est ce système capitaliste mortifère qui écrase les peuples, les travailleurs et l’environnement, et dont la Sainte Trinité Macronat-UE-OTAN est l’expression condensée dans notre pays. Tant que la gauche populaire n’osera pas affronter ces quatre fléaux que sont l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme, dont Macron est l’exécutant affaibli bien qu’agressif, on l’aidera à rester en place et on fera par-dessus le marché le jeu de Le Pen, cette fille de milliardaire qui, elle l’a dit cent fois, ne veut pas plus sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme que ne l’a fait son homologue italienne Giorgia Meloni, l’admiratrice éhontée de Benito Mussolini !
Car la grande bourgeoisie « française » en difficulté s’oriente de plus en plus vers un « saut fédéral européen » qui signifie la mort de la France indépendante, de ses acquis sociaux et surtout, de la possibilité même d’une alternative révolutionnaire pour notre peuple. Il importe donc de délégitimer, non seulement le Macronat, mais le carcan européen lui-même et, par ricochets, l’extrême-droite euro-atlantique qui attend son heure. Car si le Macronat, suivi par les LR, le RN et Zemmour (faussement « patriotes », en réalité serviles envers Berlin et Washington) ainsi que par la fausse gauche « euroconstructive », parvient à dissoudre prochainement la France dans l' »Empire européen » (dixit Bruno Le Maire) en gestation, l’oligarchie « française » et le sacro-saint « investissement étranger en France » seront enfin tranquillisés et socialement « sécurisés » : en effet, quand il y aura désormais trois millions de manifestants en France, ou des centaines de milliers de Gilets jaunes bloquant les transports et les « villes-centres », et plus encore quand ces deux forces convergeront pour bloquer le temps qu’il faudra le profit capitaliste, alors oui, le « libero » ultime du système capitaliste qu’est l’UE-OTAN se chargera de tacler très haut, et à main armée s’il le faut, la canaille à l’offensive de ceux que Macron nomme avec mépris « les Gaulois réfractaires ». La grande bourgeoisie « bien de chez nous » disposera alors très « démocratiquement », pour mater le peuple français insurgé pour ses droits, de l' »armée européenne », de la « gendarmerie européenne » et si besoin est, des armées de l’OTAN que les résolutions parlementaire récemment adoptées à Strasbourg, voire à Paris, prévoient déjà de laisser circuler à leur guise dans toute l’Europe, tant il est vrai qu’à l’heure actuelle, fascisation, casse sociale, euro-dissolution nationale et marche à la guerre impérialiste avancent d’un même pas !
Or, à quel moment ces dispositifs de légitimation pseudo-démocratiques de l’ « Etat fédéral européen » centré sur Berlin et piloté depuis Washington seront-ils de fait « validés » par le suffrage universel ? La réponse est simple, et pour obtenir ce qu’elle cherche, l’UE vient d’investir 65 millions d’euros dans une campagne d’affichage continentale (en anglo-américain bien entendu car ils méprisent notre langue autant qu’ils nous méprisent nous !) et qui proclame déjà sur les murs des villes de France : « YOU ARE E.U. ! » (« vous êtes l’UE »). Le but est de vous appeler à voter – voire à voter n‘importe quoi pourvu que vous les cautionniez en vous rendant aux urnes ! – aux européennes de juin. Si vous voulez valider l’UE – pardon, l' »EU » – allez donc voter à ce scrutin de dupes : les eurocrates et les oligarques, Macron en tête, ne demandent en effet qu’une seule chose, c’est que plus de 50% des gens valident le scrutin en s’y déplaçant, peu leur importe au fond le bulletin choisi et Macron l’avait dit pratiquement ainsi en 2019. Ensuite, le « parlement européen » validé par l’électorat peu conscient du saut fédéral en cours lancerait le processus conduisant à l’Etat européen et DESTITUERAIT définitivement le peuple français de tout vestige de sa souveraineté… donc de sa dynamisme révolutionnaire persitant tant il est vrai que, comme l’a dit Jean Jaurès, « l’émancipation nationale est le socle de l’émancipation sociale »…
Le PRCF n’a cure de jouer avec les mots « révolution », « République », « souveraineté populaire ». Il est donc totalement loyal envers le peuple travailleur quand il lui dit : vous tous qui ne voulez plus de Macron et qui voulez qu’émerge la seule alternative légitime qui soit, c’est à dire le peuple français lui-même se souvenant de 1789, de la Commune de Paris ou de l’immense grève ouvrière de mai-juin 1968, n’aidez pas à relégitimer ce pouvoir moribond et d’autant plus dangereux. Tout d’abord, refusez que ceux qui disent vous représenter à gauche retournent veulement « négocier » avec ces destructeurs de France déjà minoritaires dans les urnes, dans la rue et au Parlement.
Et le 9 juin prochain, engagez-vous à nos côtés pour qu’une majorité de Français, ouvriers, employés, précaires, petits et moyens retraités, paysans travailleurs, auto-entrepreneurs, enseignants, étudiants, BOYCOTTENT MASSIVEMENT, politiquement et consciemment le scrutin supranational, et à travers lui le cadre supranational lui-même de sorte qu’à la sortie du scrutin, nous puissions ensemble exiger, par ex., un référendum permettant au peuple français de briser le carcan européen… et de chasser enfin, par la même occasion, son malfaisant proconsul élyséen.
12.12.23 – par Floréal PRCF