Micros-Rebelles, une radio du web basée à Lens, fait état de la politique attentatoire aux droits des travailleurs à Liberté Hebdo. C’était lors de l’émission du 26 mai dernier (à écouter à 7’25) que s’y est exprimée la section SNJ CGT de Liberté l’Hebdo, journal hebdomadaire du PCF 59-62
https://www.micros-rebelles.fr/site/radio/podcasts/micros-rebelles-hebdo-du-26-mai-2023
Une émission très instructive d’ailleurs sur les luttes dans le bassin minier.
La journaliste au micro s’étonne qu’un hebdomadaire prônant les valeurs de « l’Humain d’abord » se complaise à reproduire les « travers de l’exploitation capitaliste des travailleurs et des travailleuses qu’on reproche par ailleurs aux grands groupes« .
Une pétition a été lancée par le SNJ CGT :
Pétition Liberté Hebdo
Aux membres du conseil d’administration de Liberté Hebdo Hauts-de-France
Les salariés rémunérés à la pige revendiquent, conformément au Droit du travail, le paiement du 13e mois, des congés payés, de l’ancienneté et des photos.
Une revendication d’autant plus légitime qu’en mars dernier le lancement de la « nouvelle formule » de cet hebdomadaire régional s’est fait à renfort de plusieurs centaines de milliers d’euros.
En dépit de multiples interpellations, d’une grève historique déclenchée le 1er mai dernier, la direction reste sourde à leurs revendications.
Nous, lecteurs de Liberté Hebdo, syndicalistes, militants progressistes, sommes solidaires du combat impulsé par la section du Syndicat national des Journalistes (SNJ) – CGT.
depuis la section SNJ CGT de l’hebdo a du faire face à de nouvelles difficultés dénonçant » En baissant dès mars de façon drastique le salaire de l’un de ses employés rémunéré à la pige, puis en le réduisant à néant, la direction de Liberté Hebdo s’est mise en faute : un hebdomadaire né des combats engagés dans la Résistance a un devoir d’exemplarité en matière de Droit du travail. Les Hauts-de-France, ce n’est pas le Far West. Nous demandons la réintégration de notre camarade. La section du SNJ CGT de Liberté Hebdo »
Nous apprenons que ce 25 juin, le patron de la SNLE de Liberté Hebdo a annoncé la mise en cessation de paiement du journal alors que ses comptes seraient plombés par une perte de 300 000 €, déclarant ne plus pouvoir payer les salaires. Il s’agit peut être là de la causalité des difficultés de paye qui ont frappé les pigistes. Un communiqué qui a surpris alors que le journal venait de lancer une nouvelle formule et se targuait d’une reprise des abonnements. D’aucun remarquerons une mise en cause incongrue dès lors et dans le cadre de ce communiqué, de la part de ce responsable PCF du nord qui a remplacé dans cette fonction Fabien Roussel en 2017 , de la section syndicale du journal.
On ne peut que regretter la disparition d’un hebdo, qui venait d’un titre historique de la presse communiste.
Mise à Jour du 29 juin 2023 : les explications apportées par un communiqué national du SNJ-CGT :
https://snjcgt.fr/2023/06/27/liberte-hebdo-une-cessation-de-paiement-%e2%80%a8et-un-mauvais-proces/
Communiqué du SNJ-CGT
Samedi 24 juin, la direction de Liberté Hebdo convoquait les salariés du titre à une réunion, ce lundi 26 juin, en leur assurant que le journal basé à Lille n’avait « pas d’autre choix que d’engager une procédure de liquidation judiciaire ».
En réalité, il s’agissait de leur apprendre que la SNLE, société éditrice de l’hebdomadaire, s’apprêtait à déposer une déclaration de cessation de paiement au tribunal de commerce. C’est bien ce dernier qui sera amené à se prononcer sur le sort de Liberté Hebdo, lors d’une prochaine audience. Au moins, on connaît déjà l’issue réclamée par la direction : la liquidation.
Dans un communiqué publié le 25 juin (lire ici), le président de la SNLE, précise que malgré « l’apport substantiel de trésorerie d’un nouvel associé du journal » et un « plan de relance du titre » qui a « permis d’enrayer la chute permanente des abonnés et d’inverser la tendance », Liberté Hebdo n’est pas en mesure de « retrouver, dans un temps raisonnable, l’indispensable équilibre économique », après des pertes cumulées de 300.000 euros ces trois dernières années.
Si la disparition de Liberté Hebdo devait se confirmer, le SNJ-CGT regretterait profondément la perte d’un titre dont les équipes ont beaucoup fait, depuis des années, pour porter les voix progressistes qui s’expriment dans le monde syndical, politique, associatif, culturel…
Le SNJ-CGT regrette également que le président de la SNLE désigne, outre les difficultés économiques récurrentes de l’entreprise, un autre responsable, à savoir la section SNJ-CGT de Liberté Hebdo, sous prétexte que cette dernière a osé dénoncer la façon dont s’est mis en place le « plan de relance ». Celui-ci a été accompagné d’une nouvelle formule publiée en mars, pilotée par un cabinet de conseil dirigé par un actionnaire du journal.
Face à la marginalisation et la mise à l’écart de l’équipe en place, accusée d’être responsable de la situation du journal alors qu’elle n’a pas ménagé sa peine ces dernières années dans des conditions de travail difficiles, la section SNJ-CGT aurait donc dû se taire.
Se taire face au manque d’information et de concertation sur la réorganisation qui a été opérée. Se taire quand des journalistes pigistes sont privés de commandes du jour au lendemain sans autre forme de procès. Se taire quand le rédacteur en chef est dépossédé de ses prérogatives au profit d’une nouvelle équipe. Se taire quand trois salariées, sur une équipe de quatre permanents, décident de quitter le journal pour se préserver. Se taire quand les journalistes pigistes, qui réclament simplement que leurs bulletins de paie soient conformes au droit du travail, se heurtent à un mur.
Autant de situations qui constituent des facteurs de risques psychosociaux, un phénomène qui a fait l’objet d’un séminaire du SNJ-CGT le 20 juin dernier.
Le SNJ-CGT se souvient du dernier plan de licenciements à La Marseillaise, vécu de façon très douloureuse par une partie de la rédaction et de la section SNJ-CGT. Il était intervenu après un plan de réorganisation piloté par certains des intervenants aujourd’hui à l’œuvre à Liberté Hebdo.
Le SNJ-CGT veillera à ce que, dans cette période compliquée, les droits des journalistes de Liberté Hebdo soient préservés.
Montreuil, le 27 juin 2023.