Ce 19 décembre 2016 n’aura pas infirmé les décisions d’un quinquennat résolument à droite avec l’annonce de l’absence d’augmentation du SMIC.
Après trois ans de stagnation du SMIC, en 2012, François Hollande tout juste élu avait annoncé un tout petit coup de pouce au SMIC. 0,6% seulement. Depuis les différents gouvernements PS de Hollande (Ayrault, Valls, Cazeneuve) n’auront jamais augmenté le SMIC se bornant à suivre l’indexation du SMIC sur les prix. S’asseyant sur la promesse de la campagne de 2012 de modifier l’indexation du SMIC pour suivre également la croissance. Pour mieux obéir aux ordres donnés par la Commission Européenne
Stagnations des salaires, augmentation des dividendes
Le bilan du quinquennat Hollande c’est une augmentation du chômage, avec un chômeur de plus toutes les deux minutes, 365 jours pas an et 24h sur 24. C’est aussi la stagnation des salaires, avec l’absence d’augmentation du SMIC mais également le gel du point d’indice des fonctionnaires. Tout cela pour permettre l’augmentation des dividendes des multinationales du CAC40.
Et il faut bien mettre au crédit du quinquennat de François Hollande, de la politique de droite menée par le PS non seulement les 6,5 millions de chômeurs inscrit à pôle emploi et les 8 millions de pauvres, mais également le record mondial de versement de dividendes aux actionnaires. Qui sont désormais trois fois plus élevés qu’aux Etats Unis rapporté à la richesse nationale produite en France (PIB). En 2015, les patrons du CAC40 ont versé plus de 40 milliards d’euros. Rien que cela.
Rapportés au 11% de salariés du secteurs privés qui sont au SMIC, soit 1,6 millions de travailleurs, ces 40 milliards d’euros de dividendes, c’est 25 000 € par smicard. En clair si on redistribuait les dividendes versés aux actionnaires :
- chaque smicard toucheraient chaque mois une prime de …. 2 083€ .
- Partagés entre les 26 millions de salariés en France, chaque salariés, ouvriers, employés toucherait une prime de 128 € chaque mois.
- Partagés entre les 50% de salariés les moins bien payés, chacun pourrait toucher en moyenne une augmentation de salaire (net + cotisations sociales) de 256 €.
Il ne vous aura donc pas échappé qu’une hausse du smic est donc possible, immédiatement et de façon importante. Une telle hausse permettrait non seulement de relancer la croissance contribuant à réduire le chômage, mais permettrait également de rééquilibrer les comptes sociaux, bouchant les soit disant trou de la Sécu et des retraites. Ces chiffres démontrent qu’il est possible d’augmenter le SMIC au delà de 1700 € par mois. Il s’agit juste de faire un choix entre les travailleurs ou la classe capitaliste.
Rappelons qu’en juin 1968 après une immense grève générale des travailleurs de tous le pays, les travailleurs arrachaient avec leurs syndicats une hausse du SMIC de 30%. En avril 1968, les « journalistes », « économistes » et autres chiens de gardes des médias du systèmes expliquaient comme aujourd’hui qu’une hausse des salaires était impossible…
Une leçon à méditer, démontrant la réalité de la lutte des classes, pour qui souhaite changer les priorités politiques vers la prise en compte des intérêts de la classe des travailleurs !
La stagnation du SMIC : un ordre de l’Union Européenne
Mais pourquoi donc le gouvernement s’astreint il à refuser toute augmentation du SMIC, malgré l’augmentation de la pauvreté, les déficit des comptes publics et la colère populaire ?
Une des raisons principales, c’est que ce n’est pas lui qui décide. Le gouvernement agit sous la pression de l’Union Européenne et les mains liés par l’euro avec le pistolet du MEDEF et des marchés financiers sur la tempe. Hollande doit chaque année faire valider son budget par la Commission Européenne et pour cela respecter les « critères de Maastrichts » imposant une politique d’austérité permanente. L’endettement public provoqué par le passage à l’euro, en obligeant le pays à se financer couteusement sur les marchés financiers privés fait que la Commission Européenne peut à tous moment invalider le budget, en application par exemple du TSCG, traité écrit par Sarkozy et Merkel et signé tel quel par Hollande, malgré sa promesse de ne pas le signer. Qui plus est, si la France choisissait de désobéir, elle serait immédiatement attaquée par les marchés financiers, et emprisonnée par l’Euro qui est contrôlé par la Banque Centrale Européenne à Francfort.Structure sous le commandement direct de la classe capitaliste, elle serait donc dans l’incapacité de se défendre. Il suffit de regarder ce qui s’est passé à Chypre, ou à l’été 2015 en Grèce pour voir qu’il ne s’agit pas de menaces en l’air. Dans ces conditions, les ordres de la Commission Européenne ne se discutent pas !
Et que dit l’Union Européenne à propos du SMIC ? voici ce que dans ces « recommandations par pays » les fameux « GOPE » elle ordonne à la France :
« Le salaire minimum continue d’évoluer d’une manière qui n’est pas propice à la compétitivité et à la création d’emplois. De plus, dans un contexte d’inflation faible, son indexation automatique pourrait conduire à des hausses de salaires supérieures à ce qui est nécessaire pour préserver le pouvoir d’achat. » Commission Européenne GOPE France 2015
Traduisons-les : la commission européenne interdit toute augmentation du SMIC et réclame même sa désindexation, c’est à dire le gel total du SMIC? voir sa baisse. Confirmant la justesse du slogan du PRCF l’UE, l’euro, pour s’en sortir, il faut en sortir.
Si les travailleurs, veulent une augmentation des salaires, SMIC en tête, il va falloir briser les chaines de l’Union Européenne.
Qui sont les SMICARDs ? des femmes et des ouvriers
Les femmes et les employés et ouvriers sont les premières victimes de ce gel du SMIC. Mais ce ne sont pas les seuls : la plupart des grilles des conventions collectives sont basées sur le SMIC, l’absence d’augmentation du smic signifie en fait un gel des salaires de tous les salariés.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Composition de la population des salariés au Smic et part des salariés au Smic dans chaque catégorie Unité : % |
||||
Composition de la population des salariés | Part des salariés au Smic | |||
Salariés au Smic | Ensemble des salariés | Dans la catégorie | ||
Sexe | ||||
Femmes | 62,4 | 42,0 | 12,7 | |
Hommes | 37,6 | 58,0 | 5,5 | |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 8,5 | |
Age | ||||
Moins de 25 ans | 18,7 | 5,6 | 28,1 | |
De 25 à 29 ans | 15,6 | 12,0 | 11,0 | |
De 30 à 39 ans | 20,6 | 26,2 | 6,6 | |
40 ans et plus | 45,1 | 56,2 | 6,8 | |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 8,5 | |
Catégorie socioprofessionnelle | ||||
Cadres | 0,3 | 19,7 | 0,1 | |
Professions intermédiaires | 4,7 | 21,2 | 1,9 | |
Employés qualifiés | 20,4 | 17,4 | 9,8 | |
Employés non qualifiés | 36,8 | 11,5 | 27,4 | |
Ouvriers qualifiés | 16,1 | 20,9 | 6,6 | |
Ouvriers non qualifiés | 21,7 | 9,2 | 20,2 | |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 8,5 | |
Durée du travail | ||||
Temps complet | 56,7 | 82,5 | 5,9 | |
Temps partiel | 43,3 | 17,5 | 21,1 | |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 8,5 | |
Lecture : dans les entreprises de plus de 10 salariés, les femmes représentent 62,4 % des salariés rémunérés au Smic. Les femmes rémunérées au Smic représentent 12,7 % des femmes salariées. | ||||
Source : Insee et ministère du Travail – 2013, entreprises de plus de 10 salariés du secteur privé |
La conclusion du quinquennat est là, Hollande n’a jamais été de Gauche, ou la Gauche ne veut rien dire.