Sans attendre le 31 janvier, des travailleurs de très nombreux secteurs centraux de la production et de l’économie à l’initiative de leurs syndicats CGT de lutte se sont mobilisés par la grève ce 26 janvier. Alors que suivant l’exemple de la CGT de Marseille, des dizaines de villes de France voyaient d’importantes manifestations en soirée sous forme spectaculaire de retraites au flambeaux, sur le port industriel de Marseille, et au pied des installations de l’une des principales plateformes de production industrielle de France à Lavéra, s’est tenu un important meeting syndical de la CGT. avec notamment la participation des fédérations CGT des orgas sociaux, des Mines-Energie, des Ports et Docks et des Industries chimiques. Un meeting affirmant de façon claire l’objectif mobilisateur, celui du retrait de la contre réforme des retraites ( « Bloquons le projet du gouvernement de casse des retraites »). Mais aussi expliquant le seuil moyen efficace pour obtenir cette victoire : celui de l’organisation d’une stratégie de lutte et de mobilisation pour aboutir à un impact important sur la production pour bloquer les profits de cette classe capitaliste qui est la commanditaire et la bénéficiaire de ce pillage organisé de nos salaires dont font partie les pensions de rentraites. (« Bloquons l’économie »).
Une démonstration pratique du tout ensemble et en même temps par le rassemblement interprofessionnel. Par la coordination des luttes de chaque secteur pour que aidé par le mouvement syndical de classe et de masse, l’union fasse la force des travailleurs.
En marge du meeting, Olivier Mateu indiquait ainsi auprès des camarades d’Unité CGT comment le mouvement des travailleurs peut gagner : « De quel processus de luttes et de quelle stratégie avons nous besoin aujourd’hui pour gagner ? »
Pour réussir cette mobilisation générale, il est important de bien partager la description de la situation actuelle. Ce régime Macron Borne , mis une première fois en échec en 2019, veut à nouveau passer en force pour détruire notre système de retraites, et réduire à néant les pensions de tous. Pourquoi cet entétement après sa défaite de 2019 et alors que des millions de grévistes et près de 3 millions de manifestants se sont mobilisés ce 19 janvier, et que plus de 9 actifs sur 10 se déclarent opposés cette contre réforme consistant à reculer l’âge de départ à la retraite et réduire les pensions.
Il prétend que le système serait en déficit. En grave danger financier. La reprise des mêmes arguments qui avait vu en 1993 (Balladur UDF) en 2003 (Raffarin UMP), en 2010 (Fillon UMP) et en 2014 (Touraine – PS) avec le soutien de la CFDT et l’assentiment du FN/RN attaquer gravement les pensions de retraites. Alors qu’initialement l’age de départ et le nombre d’année à cotiser était le même pour tous (60 ans et 37,5 ans, dernier traitement ou 10 meilleures années) et que quelques spécificités étaient prévues pour des régimes particuliers (fonctionnaires en régime actif, cheminots, energéticiens, avocats….), la durée de cotisation a été repoussée à 40 ans puis 43 ans, et le calcul des pensions basées sur les 20 meilleurs années. Avec pour effet une baisse très importante des pensions lors du départ en retraite : -5 point en 20 ans (page 144 du rapport du COR) . Pourtant l’organisme de surveillance du système, le Conseil d’Orientation des Retraites, dont le gouvernement et le patronat font pourtant partie, a lui même reconnu devant le parlement qu’il n’y a pas de défaut de financement. Et pour cause, en 2022 les caisses de retraites sont excédentaires de 3,7 milliards d’euros pour les complentaires du privé, 3,2 milliards pour le régime général . Elles bénéficient de 180.4 milliards d’euros de réserves (p109 du rapport du COR] et cela sans même compter l’engagement budgétaire de l’Etat auprès de ses fonctionnaires qui s’élève à 10 milliards d’euros. Si on y ajoute le fond de réserve des retraites, le total est même de 206 milliards d’euros. Largement de quoi financer le plus pessimiste des déficits circonstantiels potentiellement lié à une transition démographique. De fait dans ses projections le COR anticipe en réalité une baisse de la part des pensions de retraites dans le PIB qui passerait d’environ 14% aujourd’hui à 12,5%. Le COR envisage des déficits de l’ordre de 11 milliards d’euros annuels. Les réserves permettent donc déjà à elles seules de « tenir » 19 ans ! Il ‘y a donc aucune urgence.
En réalité, le gouvernement ne fait que satisfaire aux ordres passés par les capitalistes, tout particulièrement via l’Union Européenne, qui impose dans le cadre du Semestre Européen l’application des funestes « critères de Maastricht ». Dans ce cadre le régime Macron est tenu d’exécuter les ordres données dans le cadre de la procédure de « déficit excessif ». Cela a été le cas de la contre réforme de l’indemnisation chômage, c’est le cas actuellement des libéralisation et privatisation dramatique des secteurs de l’énergie, des transports en commun (notamment la castastrophe en cours à la SNCF et la RATP) ou encore des restrictions budgétaire frappant l’hôpital, sans oublier la destruction organisée de l’éducation national et de l’enseignement supérieur (réforme des collages et lycées, parcoursup, réforme LMD…). Et c’est également le cas s’agissant des retraites, puisque que Macron en 2019 a manqué à ses ordres. En effet, impossible de respecter les 3% de déficit public qu’impose l’Union Européenne au pays ayant renoncé à leur souveraineté monétaire en adoptant l’euro, en satisfaisant aux ordres d’augmenter les dépenses militaires tout en gavant de subvention, d’exonération de cotisation sociale et autres les grandes entreprises des capitalistes.
De fait, de l’argent, il y en a : 413 milliards annoncés pour l’armée afin de respecter là aussi les critères fixés par l’Union Européenne et l’OTAN afin de faire la guerre à la Russie et demain à la Chine de dépenser pour les guerres impérialistes au moins 2% du PIB. 160 milliards d’euros d’aides publiques sont données sans contreparties aux grandes entreprises. En conséquences de quoi les grandes entreprises du CAC 40 ont versés des dividendes records de plus de 80 milliards d’euros en 2022. Sans oublier les 19 milliards d’euros versés à l’Union Européenne. Oui il y a largement de quoi financer la retraite.Et même, la retraite à 60 ans et 37,5 annuité de cotisation pour tous.
La situation est donc claire : privatisation des services publics, gel des salaires, réduction des pensions, le tout organisé sous la férule de l’UE MEDEF, la classe capitaliste fait les poches des travailleurs pour remplir ses coffres. Une véritable et effective guerre de classe contre les travailleurs.
On comprend mieux dans ce contexte l’appel lancé par Olivier Mateu à Martigues : « Non seulement on ne plus rien lâcher, mais on doit tout leur reprendre ».
En effet, la richesse n’est produite que par les travailleurs, elle doit donc leur revenir en totalité, sous formes de salaire dont la pension de retraite, mais aussi de satisfaction des besoins de la population (service et infrastructures publics notamment).
Ce meeting résonne aussi comme une démonstration que la possibilité, la force populaire et les moyens et l’organisation pour gagner sont là. Une démonstration évidente de ce que peut faire une CGT de combat et de classe, une CGT tournée toute entière pour faire gagner les travailleurs plutôt que de satisfaire à la seule priorité du rassemblent avec des organisations dont la priorité et de satisfaire le patronat (en entérinant par exemple comme l’a fait la CDFT/PS les horribles contre réforme des retraites de ces dernières années) qui est évidemment inspirante à la veille du congrès de la CGT.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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via la page facebook de l’UD CGT 13
Olivier Mateu – CGT 13 : » Non seulement on en va plus rien lâcher, mais on doit tout leur reprendre, car sans nous ils ne sont rien »
Olivier Mateu a été investi comme candidat pour remplacer P Martinez comme secrétaire confédéral de la CGT.
A lire et voir : Entretien avec Olivier Mateu, secrétaire de l’UD CGT 13 : « on va y arriver, nous sommes les plus nombreux et nous avons raison ! »