Par Georges Gastaud
C’est comme si la Covid 19 ne continuait pas chaque jour à contaminer 30 000 concitoyens, comme si 3 à 400 compatriotes ne mouraient pas quotidiennement de ses suites après des semaines d’agonie dans des hôpitaux manquant de tout.
En effet, la grande préoccupation du gouvernement et de Macron ces derniers jours semble être, pour le dire dans les termes élégants qu’affectionnent ces gens-là, de « siphonner » la droite classique… que « siphonnent » par ailleurs sur des bases, pas si différentes en réalité, la patronne du Rassemblement lepéniste et ses amis marseillais.
Qu’importe pourtant à l’électeur de base que la politique du « bloc bourgeois » incarné par Macron, à base de destruction des acquis sociaux, de privatisation tous azimuts, de désossage de l’Éducation nationale, de délocalisation ultime de l’industrie française, de lois liberticides s’empilant sans fin, de stigmatisation « des » musulmans amalgamés à l’islamisme fanatique, soit menée par les LR, derrière Renaud Muselier, Xavier Bertrand ou Bruno Retailleau, ou par Macron lui-même puisque tous ces gens ne cessent depuis des décennies, tantôt en cohabitation, tantôt en alternance avec le PS et avec ses satellites verts ou rouges pâles, de démonter ce qui reste de la République souveraine, sociale et démocratique ébauchée en 1945 au titre du CNR et des ministres communistes d’alors au profit d’un Empire euro-atlantique piloté par Berlin et supervisé par Washington? On pourrait à la rigueur regretter que les LR, ultime avatar du parti gaulliste, soient en passe d’être écartelés entre les lepénistes, qui n’ont qu’à cueillir tout cuits les fruits de la dérive extrémiste xénophobe, pour ne pas dire plus, des Ciotti et Cie, et les macronistes, qui, sous couvert de « modernité », attirent vers eux tous ceux qui, aux LR, ont depuis belle heurette « calé la voile » devant l’OTAN, le tout-anglais, les traités transatlantiques et un Empire euro-atlantique qui garantit aux rentiers « français » amateurs d’expatriation fiscale la protection politique, voire nécessaire le jour venu, contre d’éventuelles insurrection en chasuble rouge ou en gilet jaune. Cela serait vrai si l’ex-parti « gaulliste » n’était pas au gaullisme ce que le PS est au socialisme jaurésien, ce que Valls est au combat laïque et ce que, hélas, le PCF-PGE actuel est au Parti de Jacques Duclos et d’Ambroise Croizat: une contrefaçon.
En réalité, l’ex-parti gaulliste et pseudo-républicain des LR n’a pas eu besoin d’un Muselier pour s’auto-museler: il s’est lui-même passé la muselière depuis que, préférant l’oligarchie capitaliste au patriotisme et la « construction européenne » et l’OTAN à l’indépendance nationale, il a transformé le gaullisme affiché des origines en habillage de plus en plus transparent de la politique oligarchique, de Pompidou en Giscard, de Giscard en Chirac, de Chirac en Sarkozy et de Sarkozy en Wauquiez, Pécresse, Bertrand et autre Jacob.
Alors ne nous laissons pas égarer, y compris en Provence-Côte d’Azur, par les nauséeux jeux politiciens de Muselier et Cie, ni par cette gauche falote et inconsistante qui, ici et là, s’acoquine sans états d’âme, au nom d’une « union de la gauche » sans rivages avec des transfuges du parti macronien comme le sieur Matthieu Orphelin, quand ce n’est pas avec le MODEM ultra-austéritaire d’un Bayrou. Avec notre jeune camarade Fadi Kassem, soutenons plutôt l’Alternative Rouge et Tricolore, afin qu’avancent dans le pays les idées de Frexit progressiste, de « tous ensemble en même temps » des travailleurs, de nationalisations démocratiques, de renaissance du parti communiste de combat et de lutte pour une nouvelle République française sociale et souveraine en marche vers le pouvoir du peuple travailleur.