Sous la pression des industriels de l’agroalimentaire, qui répercutent les diktats financiers des grandes surfaces sur les producteurs laitiers au lieu de résister à Carrefour, Auchan, etc., les producteurs de lait petits et moyens sont dans une situation insupportable. Le prix du lait s’écroule, les revenus des producteurs reculent lourdement, des PME sont menacés de faillite… mais les banques, qui souvent ne font qu’un avec les actionnaires des grandes surfaces, ne diminuent pas pour autant leurs agios, bien qu’officiellement des milliards d’euros d’argent public leur aient été avancés dans ce but ; bien au contraire, elles prennent à la gorge les petits et moyens producteurs et s’en donnent à cœur joie à la Bourse, comme « avant ».
C’est d’autant plus lamentable que les consommateurs, pour l’essentiel les salariés, les chômeurs, les retraités et leur famille, ne retrouvent évidemment pas la baisse du prix à la production dans le prix qu’ils payent aux grandes surfaces en faisant leurs achats. Bien au contraire, un nombre de plus en plus grand de consommateurs salariés, dont les salaires et les remboursements Sécu sont à la ramasse, se privent de produits frais, y compris pour leurs gosses.
Il ne faut donc pas que les producteurs laitiers et les consommateurs s’opposent entre eux, comme on essaie de le faire en présentant les baisses de prix à la production comme résultant d’une demande des salariés. A l’inverse, les salariés doivent savoir que l’essentiel de ce qu’ils paient en passant à la caisse des grandes surfaces finit dans le coffre-fort de leurs grands actionnaires et que les producteurs, comme les salariés du grand commerce n’ont que des clopinettes.
Dans ces conditions, le PRCF soutient totalement les producteurs laitiers en légitime défense qui réclament l’augmentation du prix à la production et la baisse du prix payé par les consommateurs, avec diminution des marges énormes des grandes surfaces.
Plus fondamentalement, le PRCF propose aux producteurs laitiers, aux salariés et aux consommateurs de revendiquer ensemble la nationalisation démocratique des banques, pour que celles-ci servent au développement économique des PME et aux besoins des particuliers, et non à la spéculation internationale. Les banques sont à nous, nous venons de les payer trois fois leur prix et nous constatons qu’elles ne renvoient pas l’ascenseur mais qu’elles versent d’énormes primes à leurs dirigeants capitalistes tout en pressurant les « petits ».
Au-delà, il faut radicalement remettre en cause l’Union européenne et son libre-échangisme ravageur, structurellement constituée pour interdire toute régulation des prix à la production en mettant sans cesse les producteurs agricoles, les pêcheurs, et indirectement, les salariés consommateurs, sous l’épée de Damoclès de la spéculation alimentaire, des importations aberrantes, de la production étrangère hormonée, et des prix qui jouent au yoyo: ce qui est toujours mortel à l’arrivée pour les petits et qui aboutit au contrôle direct de la production par les grands monopoles privés. Il faudra bien se résoudre, si l’on veut sauver la France et le « produire en France » (industrie, agriculture, pêche, recherche scientifique), à sortir de ce BROYEUR qu’est l’Union européenne supranationale et néo-libérale. Une U.E. qui a liquidé la préférence communautaire au profit du libre échangisme instauré par l’OMC qui préside le « socialiste » français Pascal Lamy. Les gouvernements maastrichtiens successifs ont imposé des quotas laitiers si bien que la France, jadis exportatrice, est devenue déficitaire. Aujourd’hui sociétés transformatrices et grandes surfaces s’approvisionnent sur le marché mondial où l’Amérique, championne du lait aux hormones, impose sa loi. La « concurrence libre et non faussée » imposée par les Traités de Maastricht et de Lisbonne, leur permet d’empocher des super-profits sur les importations grâce à des cours mondiaux bas et du même coup de baisser de 30% le prix imposé à nos producteurs laitiers et à leur seul détriment ! Qui y gagne sinon une poignée de milliardaires des deux rives de l’Atlantique. Qui y perd ? Les producteurs, les consommateurs, la nation, dont la dette extérieure se creuse !
Dans l’immédiat, le PRCF invite les producteurs laitiers à ne plus se laisser gruger par les listes de candidats aux européennes, qui « vendent » toutes le mensonge cent fois démenti de « l’Europe sociale ». Le PRCF les invite au contraire à menacer le pouvoir d’ABSTENTION-SANCTION aux prochaines européennes pour invalider cette Europe du grand capital destructeur, ce grand patronat financier et industriel rapace et apatride, ce gouvernement de droite à genoux devant le MEDEF et sourd aux revendications populaires, que ce soient celles des paysans, des salariés ou des étudiants, durement réprimés pour leur défense de l’Université et de la recherche françaises.
Il faut aussi défendre le principe d’une augmentation générale des petits et moyens salaires, en la faisant supporter au grand patronat, car l’écrasement des salaires et des acquis sociaux depuis des décennies au bénéfice du grand capital constitue la racine profonde de la crise du système capitaliste qui plonge des millions d’honnêtes gens dans l’angoisse.
Travailleurs salariés, travailleurs indépendants de la ville, de la mer et de la campagne, étudiants, nous sommes la France ! Unissons-nous contre le grand capital, contre son Europe capitaliste supranationale et contre son gouvernement UMP qui détruisent notre pays !
pour le Pôle de Renaissance Communiste en France,
Pierre Pranchère, a. agriculteur, a. résistant FTP, a. député de Corrèze, a. député européen,
Georges Gastaud, secrétaire national, Jean-Pierre Hemmen, président du CPN, Commission luttes du PRCF.