MOTION de la COMMISSION EXÉCUTIVE DU P.R.C.F. à propos de la POLITIQUE SANITAIRE FRANÇAISE – 8 novembre 2020
À maintes reprises le P.R.C.F. a unanimement pris position sur les questions sanitaires, notamment lors de la Commission Exécutive élargie de juillet 2020 et lors du Comité Central du 4 octobre 2020, sans parler des déclarations de la commission santé et de son bulletin « Anticorps rouge ».
Pour le PRCF, il importe de distinguer deux choses
La pandémie de la covid 19 est grave, récurrente, mortifère
a) La pandémie de la covid 19 est grave, récurrente, mortifère, elle laisse souvent des séquelles lourdes à ceux qui sont atteints des formes graves (y compris des jeunes) et, qui plus est, dans l’état dévasté qui est celui de notre système hospitalier ravagé par la « construction » européenne (63 sommations adressées à la France depuis 2011 l’enjoignant de diminuer les dépenses de santé), elle ne peut que comporter une lourde mortalité différée frappant les personnes non atteintes de Covid-19 mais qui n’auraient pu être hospitalisées et traitées à temps à l’hôpital submergé. Pas question par conséquent, eu égard à la solidarité indispensable avec les personnes malades, avec leur famille, avec les soignants débordés, avec les enseignants exposés à la contagion, avec les prolétaires (usines, chantiers, grands magasins, transports routiers, ferroviaires, maritimes…) de minimiser la gravité de la situation et d’en rabattre sur le principe de mesures-barrières de toutes natures, si insuffisantes soient-elles dans l’état actuel des connaissances (masques, confinement et couvre-feu ciblé, et surtout, dépistage précoce, isolement rigoureux des cas positifs, voire traitement préventif des formes initiales de la maladie tel qu’ont tenté de les mettre en place les médecins de l’IHU Méditerranée) ; contrairement à Trump, Johnson et Bolsonaro, qui ont nié ou minimisé la maladie (tout en la contractant eux-mêmes par leur imprudence caractérisée) dont le bilan sanitaire est proprement scandaleux, ou aux tenants cyniques de la hasardeuse « immunité de groupe », les pays socialistes ou de tradition socialiste comme Cuba, la Chine populaire ou le Vietnam ont fait front avec honneur et ont pour l’essentiel jugulé la maladie. Nous devons nous appuyer sur ces bons résultats pour montrer, de manière générale, la supériorité humaine et même technique du socialisme et de la planification nationale sur la « loi du marché » et sur la dictature de « Big Pharma » usurpant le visage de la « liberté », de la « fête » permanente et de l’irresponsabilité.
Les pouvoirs capitaliste, UE et régime Macron gèrent pour masquer leur incurie et se servir de l’épidémie pour corseter les libertés publiques et accélérer le saut fédéral européen
b) Pour autant, la façon dont les pouvoirs capitalistes, UE et pouvoir macroniste en tête, ont géré l’épidémie en tentant avant tout de masquer l’incurie des gouvernants maastrichtiens successifs (degré zéro de la prévoyance, destruction de l’appareil industriel productif, pénurie de masques, de respirateurs, de médicaments, suppressions massives de lits de réa, numérus clausus médical, etc.) et en s’en servant pour corseter les libertés publiques (droit de réunion, de manifestation, d’affichage, de tractage, naturellement dans le respect rigoureux des mesures-barrières), pour précipiter sans opposition les contre-réformes (retraites, indemnités chômage, réforme du lycée et du bac, licenciements et fusions industrielles capitalistes, euro-privatisations…) et le « saut fédéral européen » (emprunt Mercon/Makrel) doit être combattue avec vigueur. Nous devons porter les revendications sanitaires du monde du travail avec plus de visibilité encore :
- Le télétravail, quand il est possible, ne doit plus être de fait une prérogative des patrons et des directeurs d’établissements publics mais un droit opposable des travailleurs avec sanctions financières et pénales lourdes pour les patrons contrevenants (mise en danger de la vie d’autrui) ; le droit de retrait doit être assuré ; l’inspection du travail doit être déployée maximalement pour contrôler l’application des mesures sanitaires et fermer les entreprises contrevenantes avec versement de 100% du salaire durant la durée de la crise ;
- Le scandale du subventionnement public à fonds perdus et hors contrôle du patronat doit cesser : toute entreprise qui touche de l’argent public au titre de l’emploi et qui délocalise, ferme, « fusionne » pour « faire des économies d’échelle », doit être confisquée par l’État, nationalisée et placée sous contrôle conjoint de la puissance publique et des travailleurs ; couverture à 100% du chômage technique et droit de regard sur l’utilisation par le patronat grand et petit de l’argent public : assez du scandale de Sanofi qui touche l’argent public, fait de belles affaires durant l’épidémie et… délocalise !
- Suspension sine die (moratoire) visant au retrait définitif des contre-réformes en cours ou en vue sans cela seul le gouvernement existe encore dans ce pays et toute opposition réelle est suspendue. Oui aux mesures sanitaires sous contrôle des travailleurs, non à la dictature patronale et gouvernementale PRENANT PRÉTEXTE de la crise sanitaire pour précipiter la destruction des acquis du CNR, la paupérisation des masses, la précarisation des couches moyennes salariées ou non salariées, les restructurations capitalistes nationales (Veolia/GDF/Suez) ou transnationales (PSA/Chrysler/Fiat, Alstom-Siemens, Renault-Nissan…).
- Maintien intégral du droit de manifester, de se réunir, de tracter, d’afficher, pour les organisations politiques et syndicales, avec engagement des organisateurs à respecter les mesures barrières ; accès de tous les acteurs politiques, syndicaux et associatifs, y compris notre PRCF, aux médias publics payés par tous les contribuables;
- Retrait définitif de tous les projets hyper-scandaleux de nouvelles fermetures de lits et d’hôpitaux et création ex-nihilo d’hôpitaux de crise interdépartementaux (comme l’ont fait les Chinois pour permettre aux hôpitaux existants de continuer à traiter les patients non covid ; ces hôpitaux serviront aussi bien entendu en temps ordinaire et ils seront prêts pour les nouvelles pandémies que la néfaste euro-mondialisation capitaliste, destructive de l’environnement et propagatrice ultrarapide des agents infectieux, ne manquera hélas pas de produire à l’avenir ;
- Interdiction de verser quelque dividende que ce soit durant la crise épidémique et institution d’un impôt extraordinaire direct sur tous les revenus excédant 10 fois le SMIG, pour stopper la marche à la misère et à la tiers-mondisation du pays ; paiement intégral des salaires durant la crise;
- Division immédiate par deux des effectifs de classe, suspension de la contre-réforme du lycée qui oblige à un brassage permanent des publics scolaires en détruisant l’idée même de classe ; si l’épidémie continue de progresser et d’engorger les hôpitaux, la question d’une nouvelle fermeture des lycées et collègues ne doit pas être taboue ;
- La liste des revendications devra être complétée par la commission santé.