Alors que la fonction publique est attaquée comme jamais sur tous les plans (blocage des salaires depuis 2010, asphyxie des services publics, management de plus en plus inhumain, insultes permanentes des médias, de la droite et d’une partie du gouvernement, Macron notamment contre les fonctionnaires, précarisation galopante et attaques contre les statuts, destruction de la fonction publique territoriale, privatisation rampante, attaque contre les retraites, tc.), il est salutaire que les travailleurs de la fonction publique se dressent tous ensemble et en même temps pour exiger une tout autre politique.
Il est utile de dénoncer les causes et les responsables de cette dégradation permanente qui, en sapant la fonction publique, détruit aussi la République une, laïque et indivisible. Les responsables sont à chercher
- Du côté du MEDEF et du CAC-40 qui sont très largement à l’origine de la prétendue « dette » de la France (*) par leur délocalisation de la production industrielle et agricole, par leur refus de payer des impôts qui soient fonction de leurs énormes profits, par l’exportation des capitaux et des fortunes dans les paradis fiscaux, par une politique générale antifrançaise qui conduit à casser l’emploi productif ici pour coloniser au profit du capital privé la santé, l’éducation et la sous-traitance des services publics privatisés et démantelés
- Du côté du trio Hollande-Valls-Macron qui ne sait que faire pour éroder les statuts, réduire le nombre d’agents publics (Equipement, mais aussi EDF, SNCF, etc.), désengager l’Etat, mettre en place une contre-réforme territoriale dévastatrice pour la fonction territoriale, détruire les acquis (Hôpitaux), saccager le sens même des missions de l’Etat (contre-réformes du collège, prétendus « rythmes scolaires » dans le primaire, etc.)
- Du côté de la droite, qui ne fait que surenchérir dans le dénigrement des fonctionnaires, et qui prépare un énorme plan thatchérien contre la fonction publique
- Du côté du FN, dont tous les observateurs estiment qu’il prépare une volte-face européiste et ultra-libérale pour séduire la droite classique, Bruxelles et le MEDEF
- Du côté de Bruxelles : cette Europe, entièrement tournée contre les travailleurs et contre la souveraineté des nations, et totalement au service du capital, ne sait que briser les monopoles publics, c’est-à-dire en réalité, l’ex-secteur industriel public (EDF, Renault, etc.) garant du produire en France et les services utiles à tous, pour instaurer des monopoles capitalistes privés.
- A l’arrière-plan de la casse de la FP, c’est la stratégie du MEDEF, exposée dans son Manifeste « Besoin d’aire » (2011) pour démolir l’Etat-nation français et les conquis sociaux que les travailleurs y ont aménagés par leur lutte et mettre en place l’Europe fédérale des régions dans le cadre du Pacte transatlantique : guerre aux acquis sociaux, aux services publics, à la langue française arrachée au profit du tout-anglais colonial, à la séparation laïque de l’Etat et des Eglises, guerre à la souveraineté nationale et populaire et à toutes les avancées de civilisation imposées par le mouvement ouvrier et démocratique depuis la Révolution Française, le Front populaire, le CNR et mai 68 !
Dans ces conditions, le PRCF et sa commission Luttes appelle à participer massivement à la grève et aux manifs du 26 janvier. Les militants du PRCF seront présents avec leurs tracts et leur journal « Initiative communiste ».
Et ils seront aussi porteurs de leur bulletin scolaire « Conseils de classe » pour dénoncer la scandaleuse contre-réforme des collèges qui démolit les savoirs enseignés, disqualifie l’enseignement public et les diplômes qu’il délivre, pour transformer l’école publique en garderie, pousser les élèves des couches moyennes vers le privé, briser l’école de la nation.
Bien entendu, la grève du 26 ne suffira pas et le PRCF invite tous les fonctionnaires en lutte à réfléchir « en bas » à une action beaucoup plus dure et déterminée prolongeant le « tous ensemble et en même temps » de la fonction publique jusqu’à la victoire des revendications et ouvrant ce tous ensemble aux travailleurs du privé, aux précaires, aux chômeurs, aux retraités. Ne nous laissons pas diviser, le choix est de perdre séparément et successivement ou de gagner tous ensemble, en même temps. Ne luttons plus pour « témoigner » mais pour gagner. Comme le disait Che Guevara, « hasta la victoria siempre, venceremos ! ».
(*) C’est la loi Pompidou, Giscard, Rothschild votée en janvier 1973 qui a empêché l’Etat de battre monnaie, l’obligeant à emprunter aux Banques privées a qui a été donné le droit de créer la monnaie, alors qu’auparavant, c’est la Banque de France (nationalisée en 1945 en application du programme du Conseil National de la Résistance) qui finançait l’Etat : elle pouvait prêter à l’État sans intérêt 10,5 milliards puis 10 autres milliards à taux très faible. C’est en 1992 que le Traité de Maastricht a inscrit cette interdiction dans la loi européenne avec l’Euro. La France a en 2014 une dette de plus 2 000 milliards d’euros. La France a déjà payé plus de 1 400 milliards d’euros d’intérêts2 à ses créanciers depuis quarante ans ! C’est bien les intérêts qui constitue l’essentiel de la dette. c’est bien eux qui constitue le déficit du budget de l’Etat.