Le PRCF soutient la juste lutte des sages-femmes
Le jeudi 7 octobre 2021, les sages-femmes manifestaient nombreuses à Paris. Leur mouvement de grève touche 150 maternités du pays et deux tiers des cabinets libéraux. C’est leur quatrième mobilisation depuis début septembre dernier. La presse aux ordres est restée très « sobre » dans sa relation des manifestations et des causes qui poussent les sages-femmes dans la rue. C’est peu de dire qu’elles sont dans une immense colère.
Une indignation et une colère justifiées
Le PRCF partage totalement l’indignation des sages-femmes et des organisations professionnelles qui les représentent devant le mépris que manifeste à leur égard le gouvernement Macron, par la voix de son ministre de la Santé, en leur proposant une misérable hausse de salaire de 100 euros (net !) et une prime du même montant. Indécent. Aujourd’hui, le salaire à l’embauche d’une sage-femme est de 1600 euros par mois. Les sages-femmes qui travaillent en hôpital, comme tous les agents de la fonction publique, paient chèrement le prix du blocage durable de leurs salaires dû aux mesures euro-austéritaires imposées par l’Union européenne — et servilement appliquées par le gouvernement Macron.
Les sages-femmes dénoncent bien sûr leurs petits salaires, mais ce n’est pas, au fond, leur revendication principale.
Une profession indispensable, un métier exigeant
Indispensable au bien-être des femmes et des nouveau-nés, la profession de sage-femme est hautement qualifiée, mais elle est, de fait, considérée comme une sous-profession médicale. Pourtant, les sages-femmes, pour obtenir leur diplôme, font une première année de médecine, puis cinq ans d’études. La profession de sage-femme fait partie des trois professions médicales inscrites au Code de la santé publique avec les médecins-dentistes et les médecins.
Quant à leurs responsabilités, elles sont énormes. Elles assurent la surveillance et le suivi médical régulier des grossesses, elles sont présentes pendant l’accouchement, elles peuvent prescrire de la contraception. Mais leurs salaires ne suivent pas, plus proche de celui des professions paramédicales que des professions médicales.
Leur métier est si exigeant que les recrutements sont difficiles et très insuffisants, au point qu’elles ont alerté les pouvoirs publics au début de l’été.
Les sages-femmes en lutte depuis des mois, et même des années, dénoncent leurs compétences non reconnues, leur surcharge de travail quand elles travaillent en hôpital au point qu’elles craignent de mettre en danger la vie des femmes dont elles ont la charge. La casse générale de l’hôpital public, qui non seulement détruit depuis des années des postes pourtant indispensables aux patients, mais impose la fermeture d’hôpitaux de proximité et de maternités, leur compliquent encore la tâche. Au point que parfois, une sage-femme doit suivre plusieurs parturientes simultanément — ce qui peut mettre gravement en danger la santé des mères et de leurs nouveau-nés. Dans cette situation scandaleuse, malgré tout, les sages-femmes, en hôpital ou en cabinet libéral, ont toujours assuré et comblé les manquements du système de santé, pour le bien des parents qui, depuis des années n’ont jamais pâti de leur colère ou d’une de leurs grèves !
Une vraie lutte féministe
Le PRCF, et en particulier sa commission Femmes, soutient totalement la juste lutte des sages-femmes. Ces professionnelles hautement qualifiées sont l’épine dorsale des systèmes de santé maternelle : elles aident à mettre au monde des bébés, mais leur mission va bien au-delà, en réalité. Elles viennent en aide aux femmes lorsqu’elles sont le plus vulnérables. Elles luttent au quotidien pour défendre les droits fondamentaux des femmes à avoir une grossesse et un accouchement en toute sécurité, en dépit de la discrimination, des abus et du harcèlement sexuel, et des salaires injustes qu’on leur impose. Elles ont continué à accomplir leur mission tout au long de la crise du Covid, car les enfants n’attendent pas pour naître à leur heure — mais personne n’a parlé d’elles.
Elles sont un corps de métier essentiel à l’égalité des sexes. Leur lutte pour la reconnaissance de leurs compétences et de l’importance de leur mission est une lutte féministe, au vrai sens du mot.
Diane Gilliard – Secrétaire de la commission Femmes du PRCF – 10 octobre 2021