Aujourd’hui, les meilleures sources d’informations sur les inégalités restent de loin les sociétés capitalistes de statistiques, toujours à même de se renseigner sur la réalité des choses. Ainsi, il y a quelques jours est sorti un rapport de CSA research pour la société de crédit Cofidis sur le coût financier des études, rapport qui fut l’objet d’un article du Monde.
Que nous dit ce rapport ?
D’abord il rappelle ce qui avait été déjà avancé par l’UNEF dans l’un de ses rapports sur le coût de la vie étudiante l’année dernière : la solidarité familiale reste le premier financement des études, même si 24 % des familles interrogées comptent sur le « job étudiant » de leur enfant.
Le budget global par famille, par an et par enfant, consacré pour les études est de 7118 euros, montant dans lequel on trouve les frais de scolarité, le logement, l’alimentation, les transports, etc.
Au niveau des moyens, la plupart des familles aisées (ici être aisé commence dès la classe moyenne supérieure) utilisent leur épargne. Au contraire, pour les familles les plus pauvres, 14 % prennent un crédit à la consommation et 53 % comptent sur l’APL et les bourses. Globalement, pour diviser les frais, les familles faisant beaucoup d’arbitrage financier douloureux pour subvenir aux besoins de leur enfant, prônent à 20 % une colocation et dans 14 % des cas jouent de leur relation pour les faire héberger.
Ce qui coûte le plus cher c’est bien évidemment le logement : 2107 euros par an et par enfant. Et encore, le budget est trois fois supérieur dans la capitale !
Nous voyons ce que cela a de désastreux de réduire l’APL pour les familles les plus pauvres, ce qui encore un fois fait mériter à Jupiter 1er son titre de « président des riches ».
Ce rapport nous montre également l’injustice de la loi ORE (et de son fameux ParcourSup) qui sélectionne à l’entrée les jeunes pour l’enseignement supérieur et qui casse le Bac.
Nous ne pouvons que pointer la politique à venir de LREM qui sera encore pire. Si l’on en croit la note d’un économiste quant au programme présidentiel de Macron au sujet de l’université, le prochain gros chantier c’est la transformation du diplôme universitaire en « bachelor », c’est-à-dire un diplôme qui n’est plus national, mais dont la valeur dépend seulement de celle de l’université, comme à Science Po. Le but ? Que les universités copient, ou plutôt soient obligées de copier, le modèle des écoles de commerce pour pouvoir rester « compétitives ».
Ne parlons pas non plus de la menace grandissante depuis plusieurs années, et qui pourrait se réaliser, du paiement à l’entrée de l’université (présent aussi dans la note de l’économiste).
Face à cela, les JRCF, force d’opposition et de proposition, souhaitent :
- Une loi pour le droit au logement, effectif et imprescriptible.
- Refuser radicalement tout formatage idéologique des enseignants au travers d’une pédagogie anglo-saxonne néo-libérale (types les compétences).
- Rétablissement du statut d’étudiant-salarié à chaque étudiant travaillant à côté de ses études.
- Un doublement des bourses pour qu’elles soient désormais réellement utilisées pour financer les études dans les familles pauvres.
- Valoriser le travail scolaire autrement que par des bourses « au mérite », en valorisant l’engagement civique, politique et syndicale, ainsi que l’esprit d’initiative.