La Guadeloupe, département de la République Française, se voit confronté à un grave problème récurent de coupure d’eau et de manque d’eau potable. C’est le résultat de sous investissement chronique dans ce service public vital et de base. Il est vrai que sur grande terre et basse terre, comme dans d’autre département d’outre mer comme à Mayotte, les budgets ne sont pas mis pour résoudre les problèmes. Observons que ce n’est pas l’argent qui manque mais bien les priorités politiques qui sont en cause. Alors que Macron, aux ordres de l’UE et de l’OTAN, dépense sans compter 7 milliards d’euros pour escalader et faire durer la guerre en Ukraine, livrant sans difficulté par dizaines des missiles SCALP à 850 000 euros pièces, on ne saurait croire que de l’Elysée à Matignon en passant par Bercy ou la rue de Grenelle, on ne soit pas en capacité de trouver les euros nécessaires à garantir de l’eau potable à chacun de nos concitoyens.
Depuis le 19 mars ce sont des milliers de guadloupéens qui sont privés d’eau. A tel point que l’ONU s’est très officiellement inquiété de la situation. Mais depuis 2021 c’est un quart de la population soit plus de 100 000 habitants qui ne dispose plus d’un accès quotidien à l’eau potable. La gestion de l’eau est privatisée auprès de Veolia, et sous le contrôle d’un syndicat qui traine de lourde casseroles ayant partie liées aux milieux sociauxdémocrate et autonomistes.
Des milliers de foyers restaient privés d’eau le 5 avril
A lire l’enquête de Blast : Guadeloupe, l’île sans eau : La faillite d’une autorité
On remarquera le traitement médiatique réservé à cette grave crise en France hexagonale : le silence quasi intégrale. Imaginons que plusieurs arrondissements de Paris se retrouvent sans eau ne serait ce que 2 jours, on voit bien le différentiel réservé à nos compatriotes des outres mers…
jbc pour www.initiative-communiste.fr
Le scandale de l’eau en Guadeloupe dénoncé par l’ONU, les causes bien connues
L’état lamentable du réseau d’eau potable en Guadeloupe est une catastrophe sanitaire. La situation subit par nos concitoyens guadeloupéens est un tel scandale que l’ONU (!) a pris en charge ce dossier.
le communiqué de l’ONU a bien des égards édifiant sur cette situation est reproduit ci-dessous.
En effet, les experts de l’ONU en charge du dossier ont constaté que le réseau d’eau est « vétuste, des canalisations qui fuient, des stations d’épuration défectueuses, un logiciel de facturation défaillant, entre autres dysfonctionnements, sont le résultat de nombreuses années de négligence de la part des opérateurs privés, des collectivités locales et de l’Etat ».
Voilà le résultat du dogme de la concurrence libre et non faussée imposée par l’Union Européenne et du désengagement des pouvoirs publics, là aussi dicté par Bruxelles.
Et ça n’est pas avec les coupes budgétaires prévues pour 2023 afin de respecter les critères Maastricht et surtout pour financer la guerre, que la situation va s’améliorer.
Pire, on peut lire dans cet article que « Suite à l’interdiction de dernière minute du débat sur l’eau en Guadeloupe – organisé par l’Université des Antilles et auquel le Rapporteur spécial sur l’eau et l’assainissement avait été invité – les experts ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux rapports de censure visant à faire taire les voix critiques, y compris les défenseurs des droits humains, les lanceurs d’alerte et les scientifiques. ».
L’ONU, après avoir déjà dénoncé la répression qui sévit en France contre le mouvement populaire, notamment lors des grandes mobilisations des gilets jaunes de 2018/2019, la France du régime Macron est à nouveau pointé du doigt par l’ONU pour sa grave remise en cause des libertés démocratiques et d’expression.
L’ONU fait ici le même constat que le PRCF, qui dénonce depuis plus de 15 ans la fascisation (processus qui mène au fascisme).
Il y a donc urgence à renforcer le PRCF, seule formation politique qui milite pour un Frexit progressiste ET la sortie du capitalisme : l’UE et le capitalisme étant les premiers responsables de la monté du fascisme.
Lien vers l’article de l’ONU : https://news.un.org/fr/story/2024/03/1144446
Des experts de l’ONU exhortent la France à garantir l’accès à l’eau potable en Guadeloupe
Des experts de l’ONU* ont exprimé jeudi leurs préoccupations concernant les coupures d’eau récurrentes dans le département français d’outre-mer de la Guadeloupe, qui exposent la population à la pollution de l’eau et à des prix excessifs qui menacent leurs droits humains à l’eau potable et à l’assainissement.
« Un réseau vétuste, des canalisations qui fuient, des stations d’épuration défectueuses, un logiciel de facturation défaillant, entre autres dysfonctionnements, sont le résultat de nombreuses années de négligence de la part des opérateurs privés, des collectivités locales et de l’Etat », ont affirmé les experts dans un communiqué conjoint.
Les experts de l’ONU ont constaté que plus de 60% de l’eau potable en Guadeloupe est perdue avant d’atteindre les robinets à cause de fuites, ce qui entraîne un énorme gaspillage.
« L’approvisionnement en eau est intermittent afin de réduire les pertes, avec des coupures systématiques, par roulement, dans les différents secteurs du réseau, en plus des coupures plus longues », ont-ils déclaré.
Un réseau vétuste
Les experts ont souligné que l’une des conséquences les plus graves de ces interruptions était la contamination systématique de l’eau causée par l’infiltration de polluants par les points de fuite à chaque fois que la pression dans le réseau de distribution d’eau est supprimée.
Bien que le gouvernement français affirme qu’il n’existe aucune preuve de contamination systématique de l’eau, les experts ont averti que les coupures systématiques survenant dans un réseau présentant un taux de fuite aussi élevé constituent une preuve physique de l’intrusion systématique de contaminants dans le processus de distribution de l’eau.
« La situation est particulièrement grave pour les plus défavorisés, car il s’agit du département français où les prix de l’eau sont les plus élevés du pays », ont-ils dit.
Les experts ont noté que certaines nappes phréatiques du pays sont surexploitées et risquent de se saliniser en raison de la baisse du niveau de l’eau.
La tempête tropicale Philippe et l’ouragan Tammy ont touché plus de 100.000 personnes en octobre dernier. « Il est urgent de renforcer la résilience du système actuel face aux catastrophes naturelles, qui deviendront plus fréquentes et plus graves en raison du changement climatique », ont-ils déclaré.
Présence d’un pesticide toxique
Les experts ont souligné que la présence continue du chlordécone, un pesticide toxique et persistant, en Guadeloupe et en Martinique a un impact négatif significatif sur les droits humains de la population, notamment les droits à la santé, à l’eau et à l’assainissement, ainsi qu’à un environnement propre, sain et durable. À ce jour, 90% des adultes des Antilles françaises sont contaminés par le chlordécone, ce qui se traduit par les taux de cancer de la prostate les plus élevés au monde.
« La France doit prendre ses responsabilités en veillant à ce que la contamination ne continue pas à s’étendre et en mettant en place des mesures de compensation pour l’ensemble de la population touchée », ont-ils affirmé.
Les experts ont noté que les plans ambitieux et les propositions budgétaires importantes présentés par le gouvernement français pour résoudre les problèmes liés à l’eau en collaboration avec les autorités locales doivent inclure un large processus de participation sociale.
« L’eau est devenue un sujet sensible, difficile à aborder librement, et plusieurs acteurs dénonçant les dysfonctionnements du système de l’eau sont en danger », ont-ils déclaré.
Suite à l’interdiction de dernière minute du débat sur l’eau en Guadeloupe – organisé par l’Université des Antilles et auquel le Rapporteur spécial sur l’eau et l’assainissement avait été invité – les experts ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux rapports de censure visant à faire taire les voix critiques, y compris les défenseurs des droits humains, les lanceurs d’alerte et les scientifiques.
« L’eau est une question fondamentale, et chacun mérite d’avoir accès à une compréhension approfondie de son fonctionnement et d’exercer son droit à participer librement à l’élaboration des décisions et des politiques publiques », ont-ils dit.
*Les experts : Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, David R Boyd, Rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable, Marcos A. Orellana, Rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l’homme de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux et Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains
NOTE
Les Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.