Communiqué du Pôle de Renaissance Communiste en France – 11 mars 2020
Chef de file autoritaire de la CFDT et ombrageux président de la très maastrichtienne « Confédération Européenne des Syndicats »(CES), Laurent Berger ne s’est pas contenté de dénigrer autant qu’il l’a pu les Gilets jaunes, puis les courageux grévistes cherchant à sauver nos retraites solidaires issues du Conseil National de la Résistance (CNR) *. Non seulement Berger a provisoirement sauvé Macron de l’isolement total sur le front social avec sa proposition de « conférence sur le financement » bidon, mais le MEDEF rappelle désormais que le patron de la CFDT est l’un des principaux inspirateurs de la catastrophe sociale que serait le soi-disant « régime universel » à la mode Macron. Au moment où le gouvernement sort le 49/3 pour bâillonner l’opposition et où la CGT et FO quittent enfin la mascarade qu’est la « conférence de financement », Berger se retrouve quasi seul à la manœuvre avec ses bons amis macronistes.
Plus que jamais, et sans cesser de tendre la main aux syndiqués CFDT qui commencent à voir clair sur leur « syndicat », il faut demander des comptes au jaune sans gilet qu’est Laurent Berger ! Nous serons plus forts pour lutter si nous ciblons enfin la totalité des ennemis de nos retraites solidaires : car la contre-réforme n’est pas seulement signée Macron et Philippe ; elle n’est pas seulement favorable au patronat en tant qu’elle conduit mécaniquement à reporter l’âge de départ en retraite tout en diminuant les pensions ; elle est surtout la traduction en français de la « recommandation » européenne du printemps 2019 qui enjoint la France d’instituer un régime unique de retraite pour « faire des milliards d’économies » (sur le dos des pensionnés !) ; elle est aussi le produit monstrueux de cette « nouvelle gauche » (sic) politico-syndicale modelée par feus Jacques Delors et Michel Rocard, qui constitue un véritable Cheval de Troie de l’UE au sein du mouvement ouvrier par CES et social-démocratie interposées.
C’est pourquoi le PRCF propose aux syndicalistes de lutte…
1. D’appeler un chat un chat, de rejeter la chimère de l’« Europe sociale » et de réclamer le retrait du diktat européen nommé « réforme des retraites »
2. D’en finir avec le prétendu « syndicalisme rassemblé » qui subordonne en permanence les syndicats dignes de ce nom aux manigances de la CFDT : retrait de la contre-réforme Macron/Berger !
3. D’appeler la CGT et la FSU à rompre avec la CES, cet agent de l’UE au sein du mouvement ouvrier, et à engager le dialogue avec la Fédération Syndicale Mondiale (F.S.M.), qui a soutenu toutes nos luttes ;
4. De dénoncer dans les cortèges syndicaux la « conférence de financement » bidon : cette parlote stérile qui s’interdit, sur ordre d’Édouard Philippe, d’évoquer l’augmentation des cotisations patronales et qui accepte de travailler (critères de Maastricht obligent !) dans le cadre d’une enveloppe fermée de 14% maximum du PIB pour le financement des retraites. Sur ces bases, la « conférence » Berger ne pourra qu’avaliser un départ toujours plus tardif en retraite avec des pensions de plus en plus minables. Avec une capitalisation à l’américaine pour ceux qui le pourront, « Blackrock » étant en embuscade…
Oui, RETRAIT TOTAL DE LA CONTRE-RÉFORME MACRON/BERGER !
On n’est pas des moutons, / On n’a pas b’soin / D’ Berger !
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* Ainsi avaient également procédé avant lui Nicole Notat ou François Chérèque, leaders successifs de la CFDT, pour briser des mouvements de grève et faire passer d’autres contre-réformes d’origine bruxelloise : plan Juppé sur la Sécu de 1995, casse du code du travail, réformes des retraites de 2003, 2007 et 2010, rabot austéritaire permanent sur les indemnités chômage…