Le camp « Macron », depuis son arrivée au pouvoir, charge nombre de ses discours de volets « écologie » et tente de démontrer son action politique importante en la matière.
Cependant, les grands discours ne suffisent pas à enrayer les dérèglements climatiques, les pollutions et les émissions de gaz à effets de serre. Les actes politiques du gouvernement « macroniste », à l’instar de ses prédécesseurs, ont plutôt tendance à mettre de l’huile sur le feu.
En effet, sans passer en revue les nombreuses décisions politiques délétères à l’action publique environnementale, l’une d’entre-elle paraît être la plus cynique : la réduction drastique des effectifs de fonctionnaires dans les services dépendant du ministère de l’Écologie. ONF, Météo-France, VNF, OFB, DDT, etc. C’est partout le même constat alarmant : réorganisations et suppressions de postes au menu de tous les repas depuis de trop nombreuses années, au mépris de leurs capacités d’action et de la nécessité vitale d’une action publique forte en la matière.
Chez l’institut Météo, ce sont 600 postes qui ont été supprimés depuis 2014, selon un récent rapport de l’Institut de l’économie pour le climat. C’est fou, puisque l’on sait que les phénomènes météos dangereux et extrêmes sont amenés à être plus nombreux à l’avenir avec les changements climatiques. La leçon des tempêtes de 1999 n’a pas été tirée par nos dirigeants, toujours aveuglés par les directives européennes austéritaires et son cadre néo-libéral. La réaction du ministère auprès de Franceinfo parle d’elle-même : « Des restructuration ont conduit à supprimer des implantations territoriales ».
Le bilan est aussi lourd dans les autres structures : 633 postes au Cerema, 78 à l’Ademe ou encore 285 dans les agences de l’eau. Le graphique suivant précise ces chiffres à l’échelle du ministère :
La palme de ce graphique revient évidemment à l’Office national des Forêts, en charge de la gestion des Forêts publiques. C’est particulièrement grave quand on sait que les milieux forestiers sont les plus à même aujourd’hui à compenser nos émissions en gaz à effets de serre et à tamponner les effets des augmentations de la température, notamment en constituant des refuges pour la population et la biodiversité. Cet établissement subit depuis de nombreuses années des centaines de suppressions de postes, des réorganisations permanentes et une privatisation progressive, aux conséquences très graves sur ses personnels et ses écosystèmes.
De 2013 à 2019 c’est 9000 postes qui ont été supprimés au sein de l’ensemble du ministère. L’armée de la transition écologique serait-elle une armée Fantôme ?
Pour aller plus loin, l’article de Franceinfo sur le sujet :
Et le dossier spécial d’Initiative Communiste