On compare souvent la fortune des plus riches avec les « déshérités » des pays du sud et si cela nous choque sur le moment de savoir que les 80 personnes les plus riches du monde détiennent autant de patrimoine que les 3,5 milliards personnes les plus pauvres, cela nous laissent tout de même un peu indifférent. Certes, nous ne faisons pas partis des 80 personnes les plus riches, mais nous ne faisons pas non plus partie des 3,5 milliards les plus pauvres, les uns et les autres sont loin de nous. Alors nous allons faire une petite comparaison Franco-Française, ce sera peut-être un peu plus parlant … Allons-y :
- 83 départements sont moins riches que la famille Mulliez (Auchan), première fortune de France
- 73 départements sont moins riches que Liliane Bettancourt (L’Oréal), deuxième fortune de France
- 71 départements sont moins riche que Bernard Arnault ( LVMH, Moet Hennessy, Louis Vuitton), troisième fortune de France
- 65 départements sont moins riche qu’Alex Dumas ( Hermés Paris), quatrième fortune de France
- … et la dix-neuvième fortune de France Ginette Moulin (Galerie Lafayette) est encore plus riche que deux départements français !
Selon une enquête du journal économique belge « L’Echo », la Belgique accueille près de vingt des 100 plus grosses fortunes françaises. Une puissante campagne idéologique vise à montrer que ce sont les possédants et les très hauts revenus, qui sont victimes d’un État spoliateur : « Trop d’impôts, tue l’impôt », « une fiscalité confiscatoire », « l’insupportable pression fiscale », « l’impôt, extorsion de fonds »… Allons-nous plaindre ces pauvres riches ? A titre d’exemple, avec l’une de ces fortunes seulement, on pourrait lancer et financer le plan quadriennal pour l’éducation supérieur et la recherche, par exemple. C’est bien l’ordre de grandeur. Mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas d’argent … Une autre campagne idéologique lancée par ces « nantis », cible le cout du travail, trop important à leurs yeux … alors que c’est le cout du capital qui plombe les entreprises et engendre le chômage et la précarité !
Les 100 plus grosses fortunes de France ont accumulé une fortune de 257 milliards d’euros en 2014 ! En pleine crise économique, cette somme est en progression de 10% par rapport à 2013. Pour illustrer ces inégalités croissantes qui traversent la société et pour leur donner une dimension spatiale, voici donc la carte des départements moins riches que nos riches. Pour cela, j’ai comparé le PIB départemental (richesse produite sur une année) et la richesse accumulée par les 4 plus grandes fortunes de France. Si cette carte est discutable sur le plan méthodologique, puisqu’elle met en relation un flux (la production de richesse par les départements au cours d’une année) et un stock (le patrimoine des 4 plus grandes fortunes françaises), elle illustre néanmoins efficacement la captation de richesses démesurée par quelques-uns au détriment du plus grand nombre.
Ceci confirme la prémonition piquante du milliardaire Warren Buffet qui, interviewé en 2005 sur CNN, déclarait : « Il y a une lutte des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette lutte, et nous sommes en train de la gagner ». A méditer…
Pendant ce temps, l’Union Européenne du Capital, sa banque centrale européenne et son euro construites par et pour l’oligarchie capitaliste, impose pour gaver de profits les riches de faire les poches des travailleurs par toujours plus d’austérité, toujours plus de libéralisation, toujours plus de privatisations des services et entreprises publiques, menant la guerre contre la classe des travailleurs. Pour s’en sortir, tous ensemble, il faut en sortir ! Le 30 mai, tous à la manifestation parisienne pour la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du capitalisme
d’après : source : http://2ccr.unblog.fr/2015/04/18/les-ultras-riches-et-vous/
Si ce genre de comparaison chiffrée est intéressante en ce qu’elle révèle le niveau atteint par la confiscation de la richesse produite par le parasitisme du grand capital, tant l’emploi d’un vocabulaire non marxiste (riche/pauvre au lieu d’exploiteurs/exploités) que l’absence totale de référence à la nature des revenus formant la fortune des «ultra-riches» sont – à mon humble avis – de très graves fautes politiques et dans le droit fil (même si les auteurs sont de bonne foi) de l’abandon du marxisme-léninisme par de pseudo-communistes qui nous coûta si cher en terme d’influence dès avant la trahison finale des Hue et consorts avec l’ouvriérisme de l’ère Marchais après 77…
En effet, l’important pour un marxiste n’est pas tant le volume d’une richesse, la hauteur d’un revenu que la manière dont s’est constituée la première et la nature du second.
La famille Mulliez (citée en exemple) est réputée la plus riche de France… Est-ce pour cela que cet état de fait est condamnable aux yeux d’un marxiste ? La réponse est bien évidemment négative ! Cet état de fait n’est condamnable d’un point de vue marxiste que parce que les revenus qui ont contribué à cette richesse proviennent de l’exploitation du travail socialement utile d’autrui et non du travail socialement utile des titulaires de cette fortune !
Ce qui est condamnable c’est l’exploitation capitaliste, son parasitisme social, pas le fait qu’un ou plusieurs individus disposent de revenus plus élevés que d’autres tant que cet état de fait résulte de différences fondées sur la qualité (qualification) ou (et) la quantité du travail socialement utile fourni par le ou les titulaires des dits revenus.
De plus, la distinction riches/pauvres se fonde exclusivement sur une vision doublement subjective, à l’opposé de la division entre exploiteurs et exploités qui, elle, est objective… En effet, l’appréciation de l’appartenance à la catégorie riche ou pauvre est, d’une part, le plus souvent relative (on est toujours le «pauvre» ou le «riche» de quelqu’un qui apprécie cet état de fait en fonction de son propre niveau de revenu) et, d’autre part, où commence objectivement la «richesse», sur quel(s) critère(s) objectif(s) ?
En réalité, l’utilisation de ce type de vocabulaire subjectif ne sert qu’à permettre la création ou la stimulation de conflits entre des travailleurs en fonction de la hiérarchie de leurs revenus du travail. Ce qui a permis, hélas avec la complicité du Parti sous la direction de Marchais (et de la C.G.T.) à partir de 1977, au capital de «smicardiser» un maximum d’ouvriers qualifiés et de tasser les revenus des agents de maîtrise et des cadres en faisant semblant de faire du social par une augmentation des seuls bas salaires – sans bien sûr mettre pour autant fin à l’indigence de ces derniers, économisant ainsi à son profit des milliards de Francs puis d’Euros en terme de masse salariale globale !…
De plus, l’absence de mise en avant de la notion – fondamentale d’un point de vue marxiste – d’exploitation capitaliste masque à la fois la nature objective de la «lutte des classes» (qui résulte de l’opposition irréductible entre les intérêts du capital exploiteur et ceux des salariés et non de la volonté perverse des «méchants cocos» de faire la guerre au «gentils patrons» ces «sympathiques partenaires sociaux») et le véritable enjeux d’un passage au socialisme pour mettre fin à ce parasitisme et ainsi dégager les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une économie au service de l’homme et du progrès social, scientifique et technologique.
* Si une défense véritable de l’environnement au service de l’humanité est un des objectifs nécessaire du socialisme (de même que le socialisme en est une condition nécessaire – mais pas obligatoirement suffisante), je doute fort que les théories malthusiennes des «écologistes politiques» – même teintées de pseudo-marxisme – soient compatibles avec le marxisme-léninisme…
l’image d’illustration de cet article donnent ces précisions
« ce sont nous les travailleurs qui produisons les richesses, ce sont eux les capitalistes qui nous exploitent et nous volent ».
Production des richesses uniquement par les travailleurs, exploitation, captation de l’essentiel de la richesse par la classe capitaliste de la plus value, cela est belle et bien mis en avant ici.
Je trouve très percutante cette interpellation pour ouvrir les yeux des dépolitisés, et justement amener à la conscience de classe etc.
Cher Camarade Placide,
Sans vouloir jouer les critiques pointilleux et mesquins, il est difficile d’admettre que l’illustration (qui a tout du tract ou de l’affiche et non d’une démonstration par l’image et dont la source est propre à notre site) puisse être assimilée à un complément à la reprise d’un texte en provenance d’un site qui n’est pas un site P.R.C.F qui modifierait et complèterait l’information du texte principal (d’où d’ailleurs ma note à la fin de mon premier texte…) .
De plus cela ne retire rien à ma critique de fond sur l’utilisation – selon moi anti-marxiste – des mots « riche » et « pauvre » en lieu et place d’ « exploiteur » et « exploité »…
Je considère que l’info brute (volume de la confiscation par les parasites capitalistes comparé au budget des départements) est un élément valable mais que la reprise in-extenso (ou presque) de l’argumentation et du vocabulaire de l’article source sans en critiquer par ailleurs de manière argumentée les errements théoriques est une erreur politique !
Je sais d’expérience qu’on n’a pas toujours les forces et le temps nécessaire pour réécrire complètement un article mais dans le contexte politique actuel où nous devons combattre sur deux fronts à la fois, d’une part, l’euro-fascisation U.M.P.S. et l' »U.M.’Pen » en gestation et, d’autre part, le gauchisme et le « babacoolisme » anti-patriote, « européïste » et malthusien il me semble indispensable – sans pour autant tomber dans un jargon incompréhensible sauf des « initiés » – d’employer une terminologie ne prête pas à équivoque (ou d’en faire l’emprunt à d’autres, comme c’est le cas ici)…
Ce sont justement les « dépolitisés » qui risqueraient de faire les frais d’une pratique contraire à cette recommandation. Soit en les enfonçant dans une lutte stérile contre toute personne qui disposerait d’un revenu supérieur au leur sur le plan pécuniaire (c’est-à-dire en confondant volume du revenu et légitimité de ce dernier) : l’erreur gauchiste typique confondant lutte des classes et jalousie sociale avec pour conséquence la division artificielle entre travailleurs salariés ayant fondamentalement le même intérêt au passage au socialisme (le grand patronat vous en remercie). Soit, au contraire, de les éloigner de la lutte pour un véritable changement de société en donnant l’impression que les (vrais) communistes lutte pour une société pratiquant le nivellement par le bas cher aux gauchos et anards de tout poil ! …
Bien fraternellement
Cher camarade François sans épiloguer sur tes remarques car les journées n’ont que 24h, voici quelques observations :
C’est pourtant bien le cas : l’image est le point d’entrée sur l’article, mise en une, lien cliquable, aussi bien sur le site que lors de sa diffusion à plusieurs milliers d’affichages sur les réseaux sociaux. Elle en résume le message et ne saurait être ignorée, l’article séparé de ses illustrations ou inversement. C’est concrètement le point essentiel qui sera retenu et vu de cet article.
On ne peut que souscrire à cette remarque très juste. Et c’est bien pour cela que l’équipe de http://www.initiative-communiste.fr n’a pas diffusé tel que cet article mais lui a adjoint son image d’illustration et une conclusion appelant à l’action et mettant en évidence (insuffisamment à ton gout) la lutte des classes. Mais http://www.initiative-communiste.fr est un site d’information, d’actualité. Avec plus de 3000 articles accessibles gratuitement,plusieurs nouveaux publiés chaque jour, est il prioritaire de devoir développer l’analyse pour chaque article, au risque que chacun ne soit pas lu car trop long ou trop lourd, au risque de diffuser moins d’information ? http://www.initiative-communiste.fr cherche aussi à être audible par tous les publics, avec des articles allant de la simple interpellation dans l’espace public à des analyses pointues. pour autant, il n’est que le supplément électronique de Initiative Communiste et de la revue Etincelles.
C’est sans doute là le point de vue d’un militant déjà conscient, mais assez idéaliste car il ne tient pas compte des réalités matérielle. Voici deux observations :
– il aurait fallu pour cela réécrire totalement cet article. Et compte tenu que http://www.initiative-communiste.fr n’a pas les millions d’euros de subvention du Monde, c’est là le travail de bénévoles. La meilleure des critique et celle qui est productive : pourquoi ne pas proposer des articles pour wwww.initiative-communiste.fr ?
– et à défaut de le réécrire, lui adjoindre un long addendum que personne n’aurait lu. Alors que chacun aura à coup sur vu l’image mis en forme pour une diffusion maximale sur le net.
Il est également primordial de mener la bataille idéologique sur tous les fronts et avec les moyens (limités mais ils ne tient qu’à chacun de les renforcer, camarade, http://www.initiative-communiste.fr peut il compter sur ton aide ?) dont le PRCF disposent. A commencer par conduire au quotidien un travail d’information factuel et autant que possible d’explication. ne pas publier cette information ou laisser les médias du Capital expliquer à longueur de journée qu’il n’y a pas de richesses et qu’il faut se serrer la ceinture ou la publier (avec ses petites imperfections de présentation) pour la rendre disponibles aux militants qui nous lisent et qui sauront l’utiliser, pour quelle fasse voler en éclats les certitudes des travailleurs qui viennent s’informer sur http://www.initiative-communiste.fr ? poser la question c’est y répondre. l’erreur politique serait d’oublier trop vite que le mieux est souvent l’ennemi du bien. Se restreindre à une information « théoriquement parfaite » mais inaudible car trop lourde ou trop peu fréquente, c’est certes faire plaisir à coup sur et à chaque article aux militants communistes aguerris, mais c’est aussi laisser le champ médiatique libre et totalement occupé par les forces de la réaction.Si je peux me permettre une image : il ne s’agit pas de refuser de manger des merles faute de grives, mais bien de faire et d’agir pour que l’on soit en mesure de manger des grives…
http://www.initiative-communiste.fr est un site participatif (comme cet échange le prouve) et les commentaires permettent d’enrichir les informations, les analyses qui y sont communiquées. Et donc de donner un coup de main à la rédaction (et pourquoi pas sinon leur transmettre des articles percutants et clairs qui demandent il est vrai un vrai investissement ?) du site du PRCF.
précision est donc faites. Au plaisir de lire et de publier les articles que tu voudras bien adresser à Initiative Communiste. Fraternellement