A la suite du scandaleux tract otanien de l’intersyndicale (Ukraine) pondu par les confédérations syndicales euro-formatées, maintenant la cerise sur le gâteau : la plaquette de la CGT appelant les salariés, les retraités à voter aux élections européennes.
Déjà à la « Une » de la plaquette vous tombez à la renverse en lisant :
« …la CGT fait partie de la Confédération Européennes des Syndicats pour être plus forts encore… » (souligné par moi). Frachon, Krasucki, revenez faire le ménage !
Et on peut lire : Les élections européennes sont décisives pour l’avenir : « des services publics – des droits sociaux – de l’environnement – de la justice fiscale »
Mais de qui se moque-t-on ?
Est-ce qu’il y a une majorité à la CGT qui approuve cette plaquette louangeant la CES ?
A lire :
- Unité-CGT, pour défendre les droits des travailleurs et la paix, appelle à la sortie de l’UE-OTAN.
- Ouvriers, travailleurs et salariés, l’Europe va “s’occuper de vous !” [#Boycott9Juin #Européennes2024 #Frexit progressiste]
- Guerre contre les peuples, guerre contre notre propre peuple : faire les poches des travailleurs pour financer la guerre !
Alors que cette mal nommée Confédération européenne des syndicats créée est financée par l’UE, qui joue parfaitement son rôle de division et de trahison des luttes. Elle est l’appendice de l’UE pour casser le syndicalisme de lutte et laisser les mains libres au grand patronat européen. Elle freine de tout son poids à Bruxelles afin que l’Europe des luttes ne se développe pas. Cette CES qui dit (John Monks ancien président de la CES) que la société n’est pas divisée en classe mais en groupes divers entre lesquels il faut chercher une bonne harmonie… ; qui dit qu’il faut sauver le capitalisme du capitalisme… Elle ne condamne pas les scandaleuses délocalisations mais qu’il faut les rendre acceptables. Elle qui a fustigé le NON de 2005. Elle n’a jamais appuyé les luttes contre le recul de l’âge de la retraite… Oui, Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, qui est Irlandaise, s’était félicitée qu’en Irlande la retraite est à 67 ans et ceci grâce au dialogue social dit-elle ! Bravo ! Grâce au dialogue social, la destruction de nos conquêtes ouvrières passe mieux et la prochaine étape : la retraite à 70 ans. Cette CES qui invite à leur congrès les fossoyeurs de nos conquêtes ouvrières : Ursula von der Leyen, Olaf Scholz et Cie. Et ceux-ci ont eu droit à la fin de leur discours à une ovation unanime des syndicalistes qui se levèrent en l’honneur de ces tristes personnages qui par leur politique ravagent les droits sociaux partout en Europe et alimentent la guerre. Mais on n’applaudit pas les bouchers des ouvriers ! Et que dire de cette crapule, l’ancien secrétaire général de la CES, Luca Visentini qui a été pris main dans le sac dans l’affaire des valises de billets de banque du Quatar retrouvées au parlement européen.
Le commissaire européen chargé de l’économie, Paolo Gentiloni, l’a dit clairement, je le cite : « Nous sommes à la croisée des chemins pour éviter la crise sociale, il faut la participation de la CES, sinon il sera plus difficile aux gouvernements des Etats d’imposer les réformes exigées, en échange des fonds européens. » Une honte ! En tant que syndicaliste je ne peux accepter que nos directions syndicales restent muettes face à ces déclarations et ne montent pas sur les barricades. Et la CGT ose dire que grâce à cette antenne capitalistique de l’UE, nous serons plus forts
Il faut souligner fortement que nos confédérations syndicales euro-formatées ont conduit le monde du travail durant des décennies à une suite de reculades face à la remise en cause des acquis sociaux, parce qu’ils inscrivent leurs actions dans le cadre de cette Union européenne du capital et qui croient toujours, à la fable d’une Europe sociale. Alors que celle-ci est impossible dans le cadre du traité dictatorial de Maastricht dont le cœur est la « concurrence libre et non faussée ». Au nom de ce dogme toutes nos conquêtes sociales sont broyées : Sécu, retraites, code du travail, statuts, conventions collectives, fermeture des hôpitaux de proximité, des écoles, privatisation des services publics, destruction des fleurons nationaux : EDF-GDF et maintenant au tour de la SNCF, et des barrages hydroélectriques, ouvrages stratégiques qui demain seront entre les mains de capitaux étrangers, suppression de l’interdiction du travail de nuit des femmes… La commission européenne a sommé les pays de l’UE 62 fois de 2011 à 2020 de supprimer des milliers de lits d’hôpitaux et de baisser les dépenses de santé… Et j’en passe…
La CGT ignore-t-elle à ce point les fondements de cette Europe du capital ? Qu’elle a été créée par et pour les capitalistes. Le grand patronat et les gouvernements au service du capital financier, n’ont jamais digéré ce que le mouvement ouvrier leur a arraché. Et les traités dictatoriaux de Rome à Maastricht dont le fil rouge est la « concurrence libre et non faussée », leur permettent de prendre leur revanche en mettant en concurrence les travailleurs et les peuples, au nom de la compétitivité, et de démolir nos conquêtes ouvrières.
La CGT doit quand même savoir que les Américains étaient à l’initiative de cette Europe capitaliste (de nombreux documents historiques en font état) avec leurs petits valets nommés les pères de l’Europe : Schuman le « vénérable » (de Pétain à la CIA, condamné pour indignité nationale !!!) et son fameux discours en 1950 rédigé par les Américains. Sans oublier son compère Jean Monnet traité par De Gaulle le « petit financier à la solde des Américains. » Monnet écrivit en mai 1943 à Harry Hopkins, conseiller du président Roosevelt : « … le général de Gaulle est un ennemi du peuple français et de ses libertés; c’est un ennemi de la construction européenne, qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français, des Alliés et de la paix ». Il faut savoir que le premier président de la commission européenne fut un nazi : Walter Hallstein, « formé » par la suite par les Américains. La construction européenne naît donc d’un curieux mélange de « pères fondateurs européens » proches des Américains d’influence américaine portée par la CIA, d’argent de fondations américaines appartenant à des milliardaires.
C’est ahurissant ! On dirait que nos directions syndicales ignorent ou feignent d’ignorer (tellement euro-formatées) toutes les déclarations de nos eurocrates à la botte du système capitaliste, qui pourtant ne présentent aucune ambiguïté : l’objectif est la destruction définitive de toutes nos conquêtes sociales, bref la destruction de la République une et indivisible.
En voici quelques-unes :
En 1989, François Perigot, ex-président du CNPF : « avec l’Europe, on va enfin dépoussiérer la société française, la débarrasser de ses scories. Personne ne saurait gagner la bataille de l’Europe en préservant frileusement les acquis d’un monde aujourd’hui révolu. »
Le rapport Padoa-chioppa de la Commission européenne en 1980 ne cachait pas les conséquences désastreuses sur les travailleurs de cette politique européenne : « que le processus de libéralisation des marchés comporte un risque sérieux d’aggravation des déséquilibres régionaux » ; ce rapport parle « du pouvoir déstabilisateur considérablement accru des mouvements de capitaux spéculatifs et du dégraissage plus radical de secteur industriel entiers ».
En 1999, Hans Tietmeyer l’ancien président de la Bundesbank, ce personnage qui au début des années 1990 qui avait imposé ses vues aux négociateurs du traité de Maastricht avait déclaré sur les conditions sociales de la mise en place de l’euro, je cite : « L’homme de la rue n’en est pas conscient. Tout le monde ne comprend pas encore de quoi il s’agit. La concurrence entre les systèmes de protection sociale sera plus forte, pas seulement vis-à-vis du monde non européen, mais aussi à l’intérieur de l’Europe. Il faut de la concurrence entre les systèmes fiscaux, tout comme entre les systèmes de protections sociales nationaux. Il n’y aura pas de retour en arrière, c’est définitif. Les hommes politiques n’ont plus de compte à rendre aux citoyens, mais seulement aux marchés financiers… avec la monnaie unique, nous ne pourrons plus jouer sur le taux de change, la seule variable d’ajustement de l’économie pour être compétitif sera donc l’emploi et l’écrasement des salaires et de la protection sociale. »
L’observatoire social européen en 1996 signalait : « en choisissant un modèle inédit d’une monnaie centralisée, le modèle choisi est porteur intrinsèquement de dérégulations sociales. La principale variable d’ajustement sera le social. Une autre caractéristique de l’Union monétaire est qu’elle facilitera la comparaison des niveaux de salaires, des coûts salariaux et d’allocations pour les entreprises et les gouvernements. Elle permettra d’exercer une pression sur les syndicats afin qu’ils acceptent des niveaux de salaires et d’allocations inférieurs au nom du maintien de la compétitivité.» « …Les Etats doivent mener une politique rigoureuse. Ils doivent encore mener des coupes dans les budgets sociaux et encore exiger plus de flexibilité pour le monde du travail afin que le pacte de stabilité soit respecté ».
Mario Draghi, président de la Banque central européenne, l’homme de Goldman Sachs, interview au Wall Street journal le 24 février 2012 : « le modèle social européen est mort, il n’y a pas d’échappatoire possible à la mise en œuvre de politiques d’austérité très dures pour sauver l’euro. » Donc, les peuples doivent crever pour sauver leur maudit euro.
Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne, l’homme de Goldamnn Sachs, interview Figaro le 25 mars 2006 : « tout le monde sait qu’on devra vivre avec moins de garanties et de bonheur que les générations précédentes ».
Et l’ivrogne JUNKER, ancien président de la Commission : il n’y a pas de choix démocratique contre les traités européens
Pas un mot dans la plaquette de la CGT sur le saut fédéral qui est programmé ; que l’UE sera un État européen (Mario Draghi, novembre 2022). Ce sera la fin totale de la souveraineté et de l’indépendance de la France ! Pas un mot sur la guerre en Ukraine et en Palestine dont sont responsables les USA et ses caniches européens.
Je boycotterai les élections le 9 juin.
Je ne veux pas apporter ma caution à une institution non démocratique et proprement ILLÉGITIME : le peuple français a dit NON le 29 mai 2005, à 55% à cette UE de malheur.
Ce Parlement est uniquement là pour donner une apparence démocratique. Alors qu’il est le gestionnaire du traité de Maastricht et tous les autres qui pulvérisent toutes nos conquêtes sociales. En effet, il cautionne l’ensemble des programmes et des coups portés contre les travailleurs et les peuples au nom du sauvetage de l’euro et des banques. Et le vote scandaleux et terrifiant de ce parlement contre la transparence des contrats entre la commission européenne et les laboratoires pharmaceutiques Pfizer et cie. Et les SMS volatilisés de la corrompue von der Leyen.
L’abstention massive aux élections européennes, si elle se vérifie, entraînera une conséquence pour le moins positive : elle témoignera de ce que la nation demeure le seul échelon démocratique au sein duquel peuvent s’affirmer les solidarités. Oui, chaque voix à cette farce électorale légitime ce Parlement aux ordres des puissances financières et des Black Rock et Mc Kinsey…
Article 3 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ; nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. »
Ce qui est en jeu et je ne le répèterai jamais assez, c’est la préservation ou la disparition de tout ce que le combat ouvrier et démocratique a mis plus d’un siècle à édifier. Et la disparition de la France.
Le mot d’ordre doit être aujourd’hui de la part des directions syndicales : rompre avec le système capitaliste et son instrument l’UE.
Vive le Frexit !
Arsène Schmitt – Président du Comité de Défense des Travailleurs Frontaliers de la Moselle – ancien de la Fédération Française des Travailleurs du Livre affilié à la CGT – membre du PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France).