
Depuis des mois, raillés par la fausse gauche mais applaudis par les travailleurs, les militants du PRCF clament haut et fort dans les manifs et sur leurs affiches « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre! ». Eh bien Macron et Bayrou ont donné raison au PRCF que les éternels suivistes des états-majors politiques et syndicaux accusaient de « procéder à un raccourci ». Déjà en effet, dans son discours martial et mortifère du 4 mars, Macron a annoncé que, pour financer sur notre dos l’effort de guerre qu’il a décidé tout seul en notre nom à tous (les commandes d’Etat pour les grands actionnaires du complexe militaro-industriel, les sacrifices pour les ouvriers et les employés!), il faudrait que les Français acceptent des « réformes courageuses »: en clair, l’arasement de ce qui reste des grandes avancées sociales dues aux ministres franchement communistes de 1945, les Croizat (Sécu et retraites par répartition), Thorez (statuts, première forme du SMIG, nationalisation du sous-sol…), Paul (création d’EDF…), etc. Ce n’est pas tout: tour à tour le président du Comité des retraites (un grand bourgeois bien évidemment, et qui ne se tuera pas à la tâche en portant des moëllons!) puis Bayrou lui-même ont ajouté que « vu les circonstances », il serait impossible de, ne serait-ce que discuter du retour de la retraite à 62 ans, âge de départ qui résultait déjà d’une exigence de l’UE et qui constituait déjà un grave recul pour les salariés… Bref, les états-majors syndicaux qui se sont précipités dans le « conclave » bayrouiste sur les retraites pendant que la gauche bourgeoise ou petite-bourgeoise (PS, Verts, Roussel…) se ruaient à l’Elysée et à Matignon pour légitimer le tandem décrépit Macron/Bayrou, sont faits deux fois cocus par Macron: faisant ce que font Marylise Léon et Sophie Binet, c’est-à-dire cautionner de creuses parlottes sans organiser l’action populaire, valider le pouvoir en place (qui n’a en tête que la survie du gouvernement jusqu’en juin!), accepter de fait (car qui ne DIT ni ne FAIT rien pour s’opposer consent!) l’économie de guerre, les risques mortels et la méga-austérité européenne qui s’en suit déjà nécessairement, les états-majors syndicaux aussi traîtres à l’héritage combatif des Frachon, Krazucki et Timbaud, que la fausse gauche est traître à Jaurès et à Sémard, vont deux fois avaler leur chapeau: en fait de « conclave » (on se croirait au Vatican!), il s’agit d’une nasse politique disposée aux fins de servir l' »union sacrée » doublement guerrière: un consensus et une union sacrés à la fois tournés contre les peuples russe et biélorusse, contre lesquels l’oligarchie européenne prépare sa revanche sur Stalingrad, mais aussi contre la classe laborieuse de France à qui la posture guerrière, cautionnée par des babilleurs pseudo-syndicaux, risque tout bonnement de coûter ses derniers acquis sur fond de fascisation politique, de xénophobie d’Etat et de dissolution de l’Etat-nation français dans l’empire euro-otanien en marche vers l’Est!
En réalité, MM. les chefs syndicaux, vous devriez dire vous-même, si vous étiez encore porteurs d’un peu d’honneur et de conscience de classe, « l’argent pour l’hôpital, pas pour la guerre mondiale! », « Europe atlantique ou monde pacifique, il faut choisir! », résistance résolue au capitalisme-impérialisme pseudo-français et « européen »! Mais par votre inaction doublée de parlottes sans contenu, vous préférez accompagnez l’union sacrée russophobe et antisociale qui nous conduit tout droit à la Troisième Guerre mondiale et à l’arasement des derniers acquis! Car vous vous contentez de dire hypocritement, comme si l’une pouvait aller sans l’autre, « l’économie de guerre oui, mais s’il vous plait, MM les patrons et Mme l’impératrice Ursula, ne touchez pas à la protection sociale, sinon les salariés vont nous lâcher et vous serez à nu devant eux... ».
Bien entendu le capitalisme répond à tous ceux qui aiment ainsi « en bouffer », vous acceptez la guerre mais pas l’austérité? VOUS AUREZ DOUBLE RATION DES DEUX!
Pouget, Monmousseau, Krazucki, Frachon, Timbaud, Sémard, et vous, les militants syndicaux des « bases rouges » qui vous réclamez de ces héros de la classe ouvrière, revenez, ils sont devenus traîtres! Plus que jamais donc, si l’on peut dire, l’émancipation des syndicalistes de terrain viendra de ces syndicalistes eux-mêmes se prenant par la main et organisant eux-mêmes, « en bas », sans compter sur la lucide lucidité du « sommet », l’urgente et VITALE riposte DE CLASSE qui s’impose !
Par Floréal, PRCF – 18 mars 2025